lundi 30 avril 2012

L'étrange victoire de Marine Le Pen

Voici une analyse précise et méthodique des résultats de Marine Le Pen : un FN en forte baisse dans les grandes villes et victime du « grand remplacement » dans les banlieues ; un FN qui se heurte à un plafond de verre dans ses bastions ouvriers et les villes du sud ; mais qui est en position de force dans le périurbain et les zones rurales : un FN qui doit se rechercher un ancrage territorial s’il veut éviter les lendemains qui déchantent. Une étude solide d’Etienne Lahyre, élève à l’ENA et correspondant de Polémia.
Polémia

Lors du premier tour de l'élection présidentielle, près de 6.500.000 de nos compatriotes ont apporté leurs suffrages à Marine Le Pen : près d'un million de voix de plus que le total réuni par son père le 5 mai 2002. Avant Marine Le Pen, le bloc national n'avait jamais compté autant de partisans. En dépit d'erreurs stratégiques (telles que la priorité initialement donnée à la sortie de l'euro, qui a effrayé l'électorat âgé et l'a poussé dans les bras du Sarkozysme qu'il était pourtant prêt à massivement abandonner) et d'approximations tactiques (dédiabolisation et course à la crédibilité maladroites et peu mobilisatrices, refus de débattre avec Mélenchon, sur le plateau de France 2), la campagne de Marine Le Pen a été cohérente et pugnace.
Et son score élevé fait naître de nombreux espoirs que la nouvelle géographie électorale du vote frontiste doit pourtant sérieusement tempérer.
En effet, le tableau suivant fait apparaître des évolutions contrastées depuis 1995. Y sont indiqués le score du Front national (auquel est ajouté le résultat de Bruno Mégret en 2002) lors des quatre dernières élections présidentielles, ainsi que le rapport entre le score obtenu sur le territoire et le score national afin de mieux cerner les dynamiques électorales.
Six types de territoire sont représentés :
  • – Paris, et quatre capitales régionales ;
  • – des villes bourgeoises de banlieue parisienne ;
  • – des villes populaires, qui constituaient des bastions du Front national au milieu des années 1980 au début des années 1990 ;
  • – des villes du sud de la France fortement ancrées à droite, et offrant au Front ses meilleurs scores depuis 1984 ;
  • – des villes à tradition industrielle et ouvrière ;
  • – des départements comptant parmi les plus ruraux de France, et qui ont longtemps constitué des terres de mission pour le Front national.
1. Le FN en forte baisse dans les grandes villes
C'est dans les grandes villes que l'évolution électorale apparaît la plus défavorable : disposant d'une base essentiellement urbaine à l'origine, le FN décline dans l'ensemble des grandes agglomérations. Son score brut de 2012 est systématiquement inférieur à celui obtenu en 1995.
Les causes de cette désaffection sont connues : concentration de l'emploi qualifié dans les métropoles, désindustrialisation des villes et départs massifs des ouvriers et des employés ne pouvant plus faire face aux coûts de logement, gentrification des anciens quartiers ouvriers (tels le quartier de la Bastille à Paris) et proportion de plus en plus importante de Français issus de l'immigration dans le corps électoral.
L'évolution sociologique des centres-villes pénalise aussi la droite parlementaire : les cantons de centres-villes qui constituaient ses fiefs sont devenus des zones de force des socialistes et des Verts depuis le début des années 2000. Ce sont aussi les territoires qui ont le plus voté en faveur de la Constitution européenne en 2005, à contre-courant du reste du pays.
Dans les villes bourgeoises traditionnelles, le FN se maintient globalement à un niveau faible, bien inférieur à celui observé au milieu des années 1980 que permettait un discours plus libéral auquel les catégories aisées étaient sensibles.
2. Dans les villes de banlieue, le FN victime du « grand remplacement » (Renaud Camus)
Le Tonnerre de Dreux, en 1983, marque le début de l'émergence du Front national. Six ans plus tard, Marie-France Stirbois est triomphalement élue député lors d'une législative partielle : elle perd de très peu son siège en 1993 mais fait son entrée au Conseil général en 1994. Après des défaites plus nettes aux municipales de 1995 et aux législatives de 1997, Marie-France Stirbois prend conscience du caractère quasiment inexorable du déclin du FN à Dreux. Ce phénomène se retrouve aujourd'hui dans la totalité des villes de banlieue : il est particulièrement spectaculaire à Clichy-sous-Bois ou Saint-Priest, villes que le Front national était à deux doigts de conquérir lors des municipales de 1995. Sur ces communes, Marine Le Pen perd respectivement 40 et 20% des voix obtenues par Jean-Marie Le Pen en 1995. Les Français de souche quittent en effet massivement les banlieues, où ils se sentent étrangers dans leur propre pays, au profit des espaces périurbains et ruraux.
3. Bastions et plafonds de verre
Dans les communes du sud de la France souvent marquées par l’histoire douloureuse des rapatriés et des harkis, ainsi que dans ses bastions ouvriers, le FN maintient ses scores élevés, mais semble avoir atteint les limites de son potentiel électoral.Dans aucune des villes considérées Marine Le Pen ne retrouve les résultats historiques de 2002 ; et si ses scores sont supérieurs à ceux enregistrés au milieu des années 1990, la dynamique électorale s’essouffle, faute de travail de terrain et d’implantation durable de cadres crédibles comparable à celles menées à Dreux ou à Vitrolles dans les années 1980 et 1990.
4. Le FN désormais en position de force dans le périurbain et les zones rurales
A l’origine, le vote FN était fort dans les grandes agglomérations situées à l’est d’une ligne Le Havre/Perpignan. En 2002, le résultat historique de Jean-Marie Le Pen est dû à un « vote de sous-préfecture » : le FN commence déjà à plafonner, voire à décroître dans les grandes agglomérations, mais connaît une forte progression dans les villes moyennes. Cinq ans plus tard, le reflux national du vote FN est bien moindre dans les zones rurales, ainsi qu’en Picardie et Nord-Pas-de-Calais. Enfin, le 22 avril dernier, Marine Le Pen arrive en tête dans de nombreuses petites communes et réalise une véritable percée dans la France de l’uuest, jusqu’alors terre de mission pour le Front national.
Dans son Atlas des nouvelles fractures sociales en France (Ed. Autrement), Christophe Guilluy indique que ce sont ces territoires, situés à l’ouest de la ligne Le Havre/Perpignan qui ont vu la part d’ouvriers–employés dans la population active de leurs communes fortement augmenter entre les années 1980 et les années 2000. Et par conséquent, c’est à l’ouest de cette diagonale que l’on trouve désormais un nombre croissant de familles à revenu modeste.
En Picardie, qui est désormais la première région frontiste de France, et en Nord-Pas-de-Calais, le chômage des jeunes est au plus haut : c’est cette jeunesse, précarisée, déclassée, victime directe des discours encourageant la discrimination positive au profit des seules jeunes d’origine étrangère, qui a rejoint massivement Marine Le Pen, après avoir contribué à rejeter fortement la Constitution européenne en 2005.
Le vote des campagnes devient aussi un vote de prévention face à la montée de l’insécurité et à une présence étrangère jugée excessive : cet effet de halo, qui caractérisait notamment le vote FN en Alsace dans les années 1990 (plus fort dans les campagnes que dans les villes à l’exception de Mulhouse) s’étend désormais aux territoires ruraux de l’ouest. La judicieuse campagne de Marine Le Pen en direction de la France des « invisibles » a parfaitement saisi la double dimension du vote FN (préservation d’un mode de vie et refus du déclassement) dans ses territoires.
Des lendemains qui déchantent ?
Le FN aborde les élections législatives de juin prochain avec optimisme du fait de son score inédit du 1er tour de l'élection présidentielle et de la large défaite, très probablement à venir, du président sortant au deuxième tour. Certains sites Internet évoquent déjà 353 triangulaires possibles ; Le Figaro du 26 avril 2002 en prédisait 237 : il y en eu… 9, toutes largement perdues par le Front national.
Le rôle des élections législatives, dans la vie politique française, a été profondément bouleversé par trois éléments :
  • – la dissolution de 1997 qui a avancé d'un an le renouvellement de l'Assemblée nationale prévu initialement en mars 1998 ;
  • – l'adoption du quinquennat en 2000, suite à laquelle les élections législatives ont lieu la même année que l'élection présidentielle ;
  • – l'inversion du calendrier électoral décidée par Jospin : persuadé de battre Chirac à la présidentielle de 2002, le premier ministre de l'époque décida que les élections législatives se tiendraient après l'élection présidentielle (raisonnement qui correspond d'ailleurs à la logique de nos institutions).
Les élections législatives n'ont plus de rôle structurant : elles ne sont que des élections de seconde zone, confirmatives du choix des Français au deuxième tour de l'élection présidentielle.
Le tableau suivant en atteste :
                             Présidentielle  Législatives  Législatives  Présidentielle  Législatives  Présidentielle  Législatives 
                              1988              1988              1997               2002            2002              2007               2007
Participation              81,35             65,74             67,92              71,6               64,42             83,77              60,42
Score FN                    14,38               9,66             14,94              16,89             11,1                10,44                4,29
Nombre de                                         8                 79                                           9                                      Aucune
triangulaires                                                                                                                                                           
Nombre de députés FN                       1                  1                                            0                                              0
Deux phénomènes apparaissent systématiquement : la diminution de la participation aux élections législatives et la baisse de 5 à 6 points enregistrée par le Front national entre son score à l’élection présidentielle et celui obtenu aux législatives.
Les législatives de juin prochain ne devraient pas échapper à la règle, et le FN n'a que très peu de chances d'obtenir ne serait-ce qu'un seul élu.
Présent au deuxième tour dans près de 500 cantons lors des élections cantonales de 2011, le Front national n'a réussi à obtenir que 2 sièges, alors même que les résultats du premier tour (19,2% de moyenne sur les cantons où le Front disposait d'un candidat) laissaient espérer une dizaine d'élus.
A moyen terme, la nouvelle géographie du vote FN rend quasi impossible la conquête de grandes villes telles Toulon en 1995, voire de villes de taille moyenne. En outre, la faiblesse de l'appareil local du Front et le peu de crédibilité de la plupart de ses candidats obèrent également ses chances. Or, ce sont les élections municipales qui permettent de creuser les sillons les plus durables en faisant ses preuves à la tête d'un exécutif, en fidélisant un électorat et en élargissant son socle : le PCF dispose encore aujourd'hui de près de 100 municipalités de villes de plus de 10.000 habitants ; pourtant moribond après l’élection présidentielle de 2007 (1,9% pour Marie-Georges Buffet), il est parvenu à sauver son groupe parlementaire aux élections législatives qui ont suivi.
Il appartient au Front national de dépasser la logique histrionique de l'élection présidentielle et de se réinscrire prioritairement dans une vraie perspective d'ancrage territorial.
Etienne Lahyre
27/04/2012

Le vendredi 27 avril, la Cour d'appel a reconnu Eva JOLY comme diffamatrice de Marine LE PEN. Pas un mot nulle part

Deux jours avant et la veille du scrutin du premier tour de l'élection présidentielle, la presse avait savamment relayé l'échec du procès en diffamation par Marine Le Pen contre Éva Joly.
Or, un Communiqué de Wallerand de Saint-Just, avocat de Marine Le Pen, indique que "La Cour d’appel de Paris a rendu ce soir (27 avril) à 20h son arrêt dans le cadre de la poursuite en diffamation intentée par Madame Marine Le Pen à Eva Joly. Infirmant en cela un jugement tout à fait insuffisant, la Cour juge que les propos d’Eva Joly sont clairement diffamatoires. Toutefois la Cour accorde à Eva Joly l’« excuse » de la bonne foi compte-tenu, dit la Cour, de la période électorale et du fait que l’émission était en direct… Mme Joly est donc bien une diffamatrice, mais elle est excusée compte tenu des circonstances. Madame Marine Le Pen formera un pourvoi en cassation contre cet arrêt : la violence des mots utilisés, la brutalité des accusations, la comparaison insupportable faite avec les socialistes corrompus du Pas-de-Calais auraient dû interdire à la Cour d’accorder cette excuse de la bonne foi à une personne qui a été magistrat pendant 30 ans et qui sait très bien ce qu’elle fait, tout du moins l’espère-t-on."


À ce jour, aucun journal n'a relayé cette décision de justice en demi-teinte. Eva Joly, ancienne juge anti-corruption aurait-elle encore des amis bien placés ? L'intégrité de l'ancienne candidate à la présidentielle s'en trouverait amoindrie si tel était le cas.
Il avait été noté la rapidité de la justice à traiter ce dossier à quelques jours du premier tour, la décision d'appel favorable à Marine Le Pen, ayant été toute aussi rapide, la question se pose pourquoi cette information n'intéresse pas les médias.
À quelques jours du deuxième tour, cela ferait sûrement désordre pour le candidat socialiste ayant signé un accord avec la candidate de EELV...

Pakistan : les talibans décapitent un employé britannique de la Croix Rouge

ISLAMABAD - Le corps de Khalil Rasjed Dale, un employé britannique du Comité international de la Croix-Rouge, enlevé au Pakistan il y a quatre mois, a été retrouvé ce dimanche 29 avril 2012 décapité aux alentours de Quetta, principale ville de la province du Baluchistan, dans le sud-ouest du pays.
La police pakistanaise a annoncé qu'une note accompagnait le cadavre indiquant qu'il avait été tué après que les exigences de ses ravisseurs n'ont pas été satisfaites.


Le corps décapité du ressortissant britannique qui travaillait pour le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a été abandonné dans un sac à la sortie de Quetta, dans le sud-ouest du pays. Selon les médecins légistes, le cadavre a été découvert une douzaine d’heures après son exécution.
D'après la police, un message signé du mouvement des talibans pakistanais a été laissé sur le corps de la victime. Cette note expliquait que le travailleur humanitaire avait été tué parce que les ravisseurs n’avaient pas obtenu ce qu’ils demandaient en échange de la libération de leur otage. Mais on ignore la nature exacte de ces demandes, s’agit-il d’une rançon ou une libération de prisonniers islamistes ?
Les autorités pakistanaises comme le CICR ont immédiatement dénoncé un meurtre barbare.

HONTE A EUX!!!!!

Camerone : Vive la Légion!!!

- HISTOIRE -
La guerre du Mexique

Deux ans plus tôt, en 1861, la France, l'Angleterre et l'Espagne sont intervenues avec avec quelques troupes pour obliger le président mexicain Juarez à honorer les dettes de son pays.
En 1862, tandis que les Anglais et les Espagnols se retirent, l'empereur français Napoléon III forme le projet de renverser le président mexicain et de transformer le Mexique en un empire latin et catholique. Mais les Français se heurtent à la résistance farouche et inattendue des Mexicains qui prennent le parti de Juarez.
Une première armée de 7.000 hommes est repoussée devant Puebla, une ville fortifiée sur la route de Mexico. Il faut envoyer en catastrophe 28.000 hommes en renfort, sous le commandement du général Forey, pour enfin avoir raison de la résistance de la ville.

Sacrifice

C'est pendant le siège de Puebla que se produit le drame de Camerone.
Une compagnie de Légionnaires chargée de protéger les lignes de ravitaillement de l'Armée Française voit surgir des cavaliers juaristes.
Après avoir repoussé une première charge, le capitaine Jean Danjou (35 ans) décide de placer ses hommes dans le village abandonné de Camerone (Camaron pour les Mexicains).
Suite à une première démonstration de force, les Mexicains du colonel Milan offrent la reddition à la Légion Étrangère.
Le capitaine refuse et jure de ne jamais se rendre. Ses hommes font de même. Danjou est bientôt tué en inspectant les positions. Le colonel Milan lance enfin un assaut auquel la Légion résiste héroïquement.
Les huit survivants se retranchent dans un hangar où ils tiennent encore plus d'une heure avant d'être faits prisonniers. Ils acceptent de se rendre à condition de conserver leurs armes et que leurs blessés soient soignés, ce qu'acceptent les Mexicains.
300 Mexicains auront été au total mis hors de combat par les 63 Légionnaires mais l'héroïsme de ces derniers n'empêchera pas l'échec final de Napoléon III.
Succès de la résistance mexicaine

Après la prise de Puebla et l'entrée des Français à Mexico, un simulacre d'assemblée nationale octroie la couronne de l'Empire du Mexique à Ferdinand-Maximilien. Mais en avril 1866, Napoléon III doit rapatrier le corps expéditionnaire en catastrophe. Ferdinand-Maximilien est pris et fusillé par les juaristes le 19 juin 1867.
De ce fiasco reste le souvenir de Camerone. Depuis 1906, l'anniversaire de ce fait d'armes est commémoré avec faste par la Légion Étrangère. Les Légionnaires réunis à Aubagne rendent à cette occasion les honneurs à... la main en bois du capitaine Danjou.

Soudan : l’Etat du Nil Blanc expulse 12.000 Sud-Soudanais

Le gouverneur de l’Etat du Nil Blanc, un Etat soudanais frontalier du Soudan du Sud, a donné un délai d’une semaine à 12.000 Sud-Soudanais pour quitter le pays, a rapporté dimanche l’agence de presse officielle soudanaise Suna. Le gouverneur de l’Etat du Nil Blanc, Youssef al-Chambali, a confirmé avoir fixé au 5 mai le délai pour le départ des Sudistes qui attendent à Kosti dans l’Etat du Nil Blanc, sur une aire de repos, selon Suna. « La présence de Sudistes à Kosti menace la sécurité et le climat pour les habitants de Kosti », a-t-il dit. (AFP).

dimanche 29 avril 2012

Nigeria toujours les massacres de chrétiens

Onze morts après des attaques au Nigeria dont une contre des fans de foot

Article.

JOS (Nigeria) - Onze personnes ont été tuées dans trois attaques séparées au Nigeria, dont un attentat à Jos (centre) visant des supporters de foot réunis lors de la rencontre Barcelone-Chelsea, ont rapporté mercredi des sources policières et officielle.

Neuf personnes ont été blessées et une tuée après l'explosion devant une salle où était retransmis le match de demi-finale Barcelone/Chelsea de la Ligue des champions.

Jusqu'à présent nous avons neuf blessés dans la bousculade qui a suivi l'explosion devant le centre de retransmission du match de football mardi soir, a déclaré à l'AFP Samuel Dabai, porte-parole de la police de l'Etat du Plateau, dont Jos est la capitale.

Un porte-parole militaire, le capitaine Markus Mdahyelya, a indiqué qu'un corps avait été découvert près du site mais il ne pouvait affirmer si ce décès était lié à l'explosion.

Mardi soir également, cinq personnes ont été tuées lors d'une attaque contre un village chrétien en périphérie de Jos. Des personnes appartenant au groupe ethnique haoussa-fulani (peul), musulman, étaient soupçonnées d'en être responsables.

Cinq personnes, dont deux enfants, ont été tuées vers 20H00 (19H00 GMT) hier (mardi) soir dans le village de Gwa-Rim, par de présumés bergers fulanis, a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement de l'Etat du Plateau, Pam Ayuba.

Les assaillants sont allés de maison en maison et ont abattu leurs victimes, a-t-il affirmé. L'attaque a également fait des blessés.

L'Etat central du Plateau est situé sur un axe sensible, à la rencontre du nord majoritairement musulman du Nigeria et de son sud à dominante chrétienne.

Des violences à caractère religieux, ethnique et économique y ont fait des milliers de morts lors de flambées de violence qui secouent régulièrement Jos et ses environs.

Ces derniers mois, les explosions de bombes se sont multipliées dans le centre du Nigeria, souvent attribuées au groupe islamiste Boko Haram. Ces extrémistes sont particulièrement actifs dans le nord-est du pays.

Lors d'une troisième attaque mardi soir, trois hommes armés ont abattu cinq personnes dans un bar de Damaturu, capitale de l'Etat de Yobe (nord-est), selon un témoin et un médecin.

Selon le témoin, un officier de police et un homme politique local figurent parmi les victimes.

La police n'a pu être jointe, mais un médecin de l'hôpital public de Damaturu a indiqué que cinq corps avaient été emmenés à la morgue mardi soir.

Cette attaque n'a pas été revendiquée mais un attentat à la bombe en janvier contre un autre bar de Damaturu, où plusieurs personnes ont été blessées, a été attribué à Boko Haram.

Le groupe a mené d'autres attaques dans l'Etat de Yobe, dont une série d'assauts coordonnés visant les forces de sécurité à Damaturu en novembre, qui ont fait jusqu'à 100 morts.

Boko Haram est tenu responsable d'attaques quasi quotidiennes avec des explosifs ou des armes à feu, le plus souvent dans le nord. Plus de 1.000 personnes ont été tuées depuis mi-2009 dans des violences attribuées au groupe.

Date: 25/04/2012
Source: AFP via Romandie.com 


 
KANO (Nigeria) - Une attaque à la bombe et des tirs pendant un service religieux chrétien dans une université de Kano au nord du Nigeria ont fait environ vingt morts dimanche matin, a constaté un correspondant de l'AFP sur place.

Un reporter de l'AFP a vu six corps inanimés atteints par des balles prés de l'endroit où le service religieux avait lieu. Plus tard, il a vu une douzaine de corps derrière les locaux de l'Université mais n'a pas pu s'en approcher pour les décompter. Aucun bilan officiel n'a encore été diffusé.

La secte islamiste Boko Haram (qui signifie en langue haoussa: l'éducation occidentale est un péché) a mené de nombreuses attaques, essentiellement dans le nord du pays, qui ont fait plus de 1.000 morts depuis la mi-2009.

Jeudi, au moins neuf personnes, dont un kamikaze, ont été tuées dans la capitale, Abuja, et à Kaduna, une grande ville du nord, dans deux attentats visant pour la première fois des journaux de ce pays régulièrement secoué par des attaques meurtrières d'islamistes. Ces actions n'ont pas été revendiquées.

Gantz: Other armies are also ready to strike Iran

Israel Prime Minister Binyamin Netanyahu acted Thursday, April 26, to correct the damaging impression of divided and conflicting perceptions of the Iranian nuclear threat left by statements delivered in the last two days by himself and Defense Minster Ehud Barak.
Israel’s chief of staff Gen. Benny Gantz rallied to the task with a comment that “other countries have readied their armed forces for a potential strike against Iran’s nuclear sites to keep Tehran from acquiring nuclear weapons.” He added: “The military force is ready. Not only our forces but other forces as well. We all hope it will not be necessary to use this force, but we are absolutely sure of its existence.”
Netanyahu also declared in a TV interview, “Iran hasn’t stopped its program …the centrifuges are spinning as we speak.”

samedi 28 avril 2012

L'Arabie saoudite ferme son ambassade en Egypte

L'Arabie saoudite a décidé de rappeler pour consultation son ambassadeur en poste au Caire et de fermer toutes ses représentations diplomatiques en Egypte à la suite de manifestations anti-saoudiennes, rapporte l'agence de presse officielle saoudienne SPA.
L'agence ajoute que ces décisions ont été prises en raison de "manifestations injustifiées" en Egypte et de plusieurs tentatives de manifestants de pénétrer à l'intérieur des représentations diplomatiques saoudiennes, "ce qui a menacé la sécurité des employés".
Des manifestations ont été organisées devant l'ambassade d'Arabie saoudite au Caire pour dénoncer l'arrestation dans le royaume wahhabite d'un avocat égyptien accusé d'avoir insulté le roi Abdallah.
Cet avocat a dénoncé le sort réservé aux détenus égyptiens dans les prisons saoudiennes. Les autorités saoudiennes affirment qu'il a été arrêté pour détention de drogue.

Cas de conscience

Personne, quelque soient ses convictions, ne peut nier que si l’Iran obtient l’arme nucléaire, il s’en servira contre Israël, ce qui entrainera d’autres pays dans le conflit qui s’étendra alors très rapidement. C’est pour ca que je pense qu’il faut tout faire pour que l’Iran soit stoppé dans ses recherches nucléaires. Israël s’y emploie depuis des années en éliminant des ingénieurs travaillant sur le projet iranien, ou détruisant les installations iraniennes par virus interposé. Ceci ne règle hélas pas le probleme, le programme nucléaire iranien est simplement ralenti.
Toutes les tentatives de discussion sont vaines, l’Iran les utilisant pour gagner du temps, poursuit ses travaux et se rapproche du but final.
Doit-on pour autant espérer que les Etats Unis attaquent l’Iran, comme cela semble de plus en plus proche?
Le gouvernement russe est sans doute bien embarassé: Un Iran nucléaire est un danger pour la Russie également, qui a fort à faire avec les tentatives de déstabilisation islamistes dans le Caucase russe. Un Iran nucléaire pourrait être tenté de soutenir plus activement encore les terroristes caucasiens. Et bien sur avec les islamistes prenant le pouvoir dans les pays arabes lors des dernieres revolutions, un Iran nucléaire est une immense menace pour l’ensemble du monde non-musulman.
Mais de l’autre coté, il n’est assurément pas acceptable de laisser les Etats-Unis frapper en Iran pour, c’est une évidence, y installer un régime favorable, avec à très court terme des bases militaires américaines qui seront une menace directe contre la Russie.
Par ailleurs, les ingérences américaines dans les affaires politiques internes russes, leurs appels ouverts contre le retour de VVP au Kremlin, font qu’il est fort probable que quand l’Iran sera attaqué, la Russie le soutiendra, bien plus pour contrer les intérêts américains, que pour soutenir l’Iran.
Il semble que la décision de la Russie soit prise depuis longtemps déja, ce qui expliquerait l’importance du budget militaire, qui a d’ailleurs été critiqué par certains ministres russes.
D’un coté, l’impérialisme américain et ses menaces de plus en plus fortes contre la Russie. De l’autre, l’impérialisme islamique et sa guerre déclarée contre les “incroyants”. Rester neutre semble le meilleur moyen pour la Russie de perdre à coup sur. Il va falloir choisir. Pour etre simpliste, une Russie envahie par les américains ou par les barbus islamistes? Je me contenterai de soutenir la décision du gouvernement russe, mais je n’aimerais pas devoir prendre cette décision moi-même!
 http://rusinfo.blog.com/

La Libye aurait accepté de financer la campagne de Sarkozy en 2007

Selon une note publiée par Mediapart ce samedi, le régime de Kadhafi aurait été d'accord pour verser «50 millions d’euros» à la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.

Le site d’information Mediapart a publié samedi un document attribué à un ex-dignitaire libyen affirmant que le régime de Mouammar Kadhafi avait accepté en 2006 de financer à hauteur de «50 millions d’euros» la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.
Dans ce document en arabe, signé de Moussa Koussa, ex-chef des services de renseignement extérieur de la Libye, l’auteur fait état d’un «accord de principe» pour «appuyer la campagne électorale du candidat aux élections présidentielles, M. Nicolas Sarkozy, pour un montant d’une valeur de cinquante millions d’euros». Le 12 mars, M. Sarkozy avait qualifié de «grotesque» un éventuel financement de sa campagne présidentielle de 2007 par Mouammar Kadhafi.

Et alors tout ça au conditionnel ! Pendant la campagne !  Des accords de principe ne veulent pas dire accord.
Vraiment une campagne de merde en France. Entre Staliniens et Pétainistes LOL!!!

Bomb leaves 10 Afghan police dead

A roadside bomb in eastern Afghanistan has killed 10 members of the country's security forces, officials say.
Wardak province officials said the dead belonged to the Afghan local police - part of a government-sponsored militia.
Taleban representatives have claimed the attack late on Friday.
Elsewhere, two suspected Taliban militants were shot dead just outside the governor's office in southern Kandahar province.
The attackers had passed through security checks but pulled out their guns as guards noticed something suspicious and stopped them, Kandahar Governor Tooryalai Wesa was reported as saying.
The men were killed in a 30-minute gun battle in which a guard was also injured, a spokesman told AP news agency.
A statement from Mr Wesa's office said it was the ninth attempt to target the governor in the past three years.
Nearly two weeks ago Taliban forces launched a major assault on the capital Kabul, attacking sites including parliament, Nato HQ and foreign embassies.

Ouganda : les objectifs inavoués de la campagne « Kony 2012 »




Même si peu de gens s’opposeraient à l’idée de mettre l’ougandais condamné pour crimes de guerre Joseph Kony en prison, les motivations et le timing de la campagne vidéo virale lancée par l’ONG Invisible Children sont moins clairs. Celle-ci brouille la frontière existant entre œuvre humanitaire et instrumentalisation politique en prônant l’intervention militaire humanitaire. Ainsi pour William Engdahl, la campagne « Kony2012 » est avant tout une opération de propagande destinée à promouvoir la présence militaire de l’AFRICOM dans la région du monde la plus riche en minéraux avant que la Chine ne puisse s’y installer. Le combat pour l’Afrique ne fait que commencer.

 Selon son site Internet, l’ONG américaine Invisible Children prétend avoir comptabilisé plus de 80 million de visionnage de sa vidéo YouTube « Kony2012 » depuis sa sortie il y a quelques semaines. Pour qui a réussi à trouver la patience de regarder cette vidéo jusqu’au bout, ce chiffre d’une audience 80 million suscite des interrogations quant à sa véracité. Quatre-vingts millions, c’est un taux d’audience sans précédent dans l’histoire de YouTube.
La vidéo met en scène des personnalités Hollywoodiennes dont Angelina Jolie, George Clooney, Lady GaGa, Bill Gates, Bill Clinton, Sean « Puff Daddy » Combs et d’autres célébrités. Il s’agit d’une narration habile et sentimentale mise en scène par Jason Russell, un cinéaste américain de 33 ans actuellement hospitalisé, ayant subi une étrange déconnexion mentale dans les rues de San Diego [1]. La vidéo publiée sur YouTube met en scène un jeune ougandais, Jacob Acaye, que Russell prétend avoir pris sous son aile il y a une dizaine d’années après qu’Acaye aurait échappé à sa conscription forcée comme enfant-soldat dans l’armée de Joseph Kony, la Lord’s Resistance Army (LRA) à l’âge de 11 ans. Le film dépeint Kony comme étant le monstre et le terroriste le plus infâme du monde – rien de moins qu’un Osama ben Laden africain [2].
L’ONG Invisible Children est elle-même on ne peut plus opaque. Elle récolterait des millions provenant de ventes de badges et de t-shirts, de bracelets et d’affiches vendus entre 30$ et 250$ ; mais elle manque de transparence en ce qui concerne ses autres donateurs ou mécènes. Le groupe, qui emploie une centaine de personnes, pourrait récolter des millions de dollars à travers cette vidéo « Kony2012 », mais pour l’instant refuse de communiquer le montant des dons ou la manière dont ces fonds seront dépensés.
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Les fondateurs d’Invisible Children - Bobby Bailey, Laren Poole, et Jason Russell - au côtés de membres de l’Armée Populaire de Libération du Soudan (APLS).
Les fondateurs du groupe, qui appellent à un intervention militaire directe des États-Unis contre la LRA, avaient été critiqués précédemment pour avoir posé en 2008, l’arme à la main, avec des membres de l’Armée Populaire de Libération du Soudan (APLS), organisation souvent accusée de viols et de pillages. Le groupe a répondu aux critiques avec ce commentaire : « On trouvait que ce serait marrant de ramener une sorte de photo potache à nos amis et nos familles. Vous savez, du genre « Hi hi – ils ont des bazookas à la main mais tout le monde sait qu’ils se battent pour la paix »  [3]. Hi hi…
Selon le Guardian de Londres, les comptes d’Invisible Children « montrent qu’il s’agit d’une opération à grosse trésorerie, dont les revenus ont plus que triplé en 2011 » pour atteindre près de 9 millions de dollars, provenant principalement de dons individuels. Sur ces sommes, près de 25 % ont été dépensées en voyages et dans la production de films. La plus grande partie de l’argent récolté a été dépensé aux USA – et non pas pour les enfants d’Afrique, qu’il soient invisibles ou visibles… Selon les informations obtenues par le Guardian, « les comptes montrent que 1,7 million$ ont été versés à des salariés aux USA, 850 000$ pour des coûts de production de films, 244 000$ pour des « services professionnels » – vraisemblablement à des lobbyistes à Washington – et 1,07 million$ en frais de voyage. Près de 400 000$ ont été dépensés en frais de location de bureaux à San Diego.  » Charity Navigator, une agence américaine d’évaluation d’organisations de bienfaisance, n’a accordé à l’organisation que deux étoiles pour sa « responsabilité et transparence ». [4] L’USAID, l’agence du Département d’État (Ministère de Affaires Etrangères) étasunien qui coordonne ses interventions à l’étranger avec le Pentagone et la CIA, avoue ouvertement sur son site Internet avoir financé Invisible Children Inc. dans le passé [5].
Mais l’aspect le plus bizarre de l’affaire « Kony2012 » est le fait que Joseph Kony lui-même aurait soit quitté l’Ouganda en prenant la fuite, ou aurait été tué en tentant de fuir il y a plus de six ans. On dit qu’il se serait réfugié dans les régions sauvages du Congo ou de Centrafrique, et en cela il constitue un pendant parfait à l’insaisissable Osama ben Laden, servant de justification à des opérations militaires à travers les riches régions de Centrafrique entre l’Ouganda et la République démocratique du Congo, le Soudan du Sud, la République centrafricaine et au-delà [6]. Et comme dans le cas de Joseph Kony, selon des sources fiables Osama ben Laden serait en fait mort en Afghanistan des années avant son meurtre supposé aux mains d’un commando Navy Seals l’an passé. On aurait maintenu sa légende en vie afin de justifier l’expansion de le « guerre contre la Terreur » américaine ; il en va de même de la légende de Joseph Kony, propagée par Invisible Children Inc. à San Diego. La question n’est pas de savoir si Kony avait commis des exactions ; cela, nul ne le conteste. La question est de savoir si « Kony2012 » est en train d’être promu frauduleusement afin de justifier une intervention militaire américaine là ou aucune partie ne la souhaite.
Selon les dires d’un activiste étasunien des droits de l’homme en Ouganda interviewé récemment, « La campagne de Invisible Children est un prétexte adopté volontiers par le gouvernement US pour aider à justifier l’expansion de sa présence militaire en Centrafrique. Les gens d’Invisible Children sont des « idiots utiles » utilisés par ceux au sein du gouvernement des États-Unis qui veulent militariser l’Afrique, y envoyer de plus en plus d’armes et d’aide militaire, et conforter le pouvoir dans les états alliés des US. La chasse à Joseph Kony est une excuse parfaite pour une telle stratégie – il est rare pour le gouvernement des USA de trouver des millions de jeunes Américains qui réclament une intervention militaire dans un endroit riche en pétrole et d’autres ressources » [7].
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La vidéo « Kony2012 » aurait encouragé le Congrès américain à réclamer l’envoi de troupes américaines non seulement en Ouganda, mais dans toute la région de Centrafrique prétendument terrorisée par l’insaisissable Kony et son armée d’enfants-guerriers. Le Démocrate Jim McGovern de Massachusetts et le Républicain Ed Royce viennent de déposer un projet de loi au Congrès qui appelle l’AFRICOM (Africa Command) du Pentagone à procéder à un « accroissement du nombre de forces régionales en Afrique pour protéger les civils et imposer des restrictions sur les individus ou gouvernements qui soutiennent Kony » [8]. L’an dernier, avant la publication « virale » sur YouTube de « Kony2012 », McGovern et Royce ont également sponsorisé « The Lord’s Resistance Army Disarmament and Northern Uganda Recovery Act. » L’attention prêtée à YouTube par les médias renforce leur argument en faveur d’une intervention militaire. Après tout, il s’agit d’intervention « humanitaire » ; il s’agit d’enfants…
Même le très politiquement correct Washington Post a pris une attitude critique : «  La campagne virale pour la capture de Kony par l’association à but non lucratif Invisible Children s’est limité surtout aux USA. Selon les Ougandais, la LRA n’est plus active depuis des années.  » [9].
Le président Obama a déjà envoyé 100 soldats d’élite en Centrafrique pour servir de « conseillers » dans l’effort de capturer Kony. La ressemblance avec la situation au Viêt Nam au début des années 1960 n’est pas fortuite. Il s’agit aujourd’hui d’un prélude à une militarisation massive par le Pentagone de toute la région centrafricaine, après la destruction de l’ordre en Libye par l’OTAN et le chaos en Égypte et dans d’autres états islamiques ciblés par le « printemps Arabe » du département d’État des USA – qui depuis son début a pris plutôt des allures de « cauchemar Arabe ».
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Jason Russell.
« Kony2012 » est produit donc par une ONG de San Diego apparemment bien financée et dirigée par Russell, appelée Invisible Children Inc. La vidéo pue la propagande du Département d’État, avec ses effets caméra et ses scènes répétées du petit garçon de Russell destinées à créer une certaine crédibilité. Rosebell Kagumire, journaliste ougandaise de renom, a réagi contre le fracas médiatique autour de la vidéo « Kony2012 », accusant l’association Invisible Children « d’utiliser des vieilles séquences pour créer l’hystérie » [10]. Et Kagumire d’ajouter : « Est-ce une question de dollars, ou d’une fausse croyance selon laquelle si l’on ne sensibilise pas les Américains nous ne verrons aucune solution ?… Les négociations de paix de Juba en 2006-2008, qui ont rendu la stabilité et ouvert la voie à une fin des enlèvements en Ouganda de nord, ne sont pas une invention des Américains. C’est la société civile locale et des acteurs de paix comme les Acholi Religious Leaders Peace Initiatives (ARLPI) qui ont poussé à une solution négociée. En fait, à partir du moment où l’Amérique s’y est mêlée, nous avons eu droit a « Operation Lightning Thunder » – une opération militaire dont les effets ont été désastreux puisque le LRA a échappé aux attaques aériennes et s’est dispersée en République Démocratique du Congo et en République centrafricaine, où elle continue de commettre des exactions pour se venger » [11].
Le tollé autour de Joseph Kony a tout l’air d’être une opération qui s’inscrit dans une campagne majeure d’AFRICOM et du Département d’État visant spécifiquement à saper l’influence chinoise en Afrique centrale, après avoir réussi à forcer les compagnies pétrolières chinoises à quitter la Libye et à créer une nouvelle « république » du Soudan du Sud, où se trouve une grande part du pétrole nécessaire à faire tourner l’économie de la Chine. Cette scission du Soudan du Sud et de son pétrole, pour ceux qui n’ont pas suivi l’affaire de près, était la conséquence de l’envoi des forces spéciales des USA et de l’OTAN pour « stopper le génocide » au Darfour. George Clooney avait déjà servi d’égérie pour l’action au Darfour.
Il y a de bonnes raisons derrière cet intérêt apparemment soudain du Pentagone et des ONG politisées pour l’action en Centrafrique. Tant que le monde l’a largement ignoré, la politique de Washington consistait à permettre à des institutions comme le FMI de saigner des pays comme le Congo et aux compagnies minières occidentales d’extraire la richesse minérale en centuplant les bénéfices. Il y a quelques années, tout cela a commencé à changer quand la Chine a tourné les yeux vers l’Afrique, et particulièrement vers la vallée du Grand Rift.
La région en question, selon les réalisateurs de « Kony2012 », comprend non seulement l’Ouganda, où un vaste champ de pétrole a été découvert récemment, mais aussi des terrains miniers parmi les plus riches de la planète – y compris en République démocratique du Congo, en République centrafricaine et dans la république soutenue par les États-Unis au Soudan du Sud. La région se situe dans cet extraordinaire conjoncture géographique appelée vallée du Grand Rift (Great Rift Belt), qui s’étend au nord depuis la Syrie à travers le Soudan, l’Erythrée et la Mer Rouge pour pénétrer profondément dans le sud de l’Afrique en traversant l’Est du Congo, l’Ouganda, le Kenya, l’Éthiopie, la Somalie et jusqu’au Mozambique.
Ce que les géologues appellent le Système du rift d’Afrique de l’est (East African Rift System) est « l’un des merveilles géologiques du monde » et en termes de prospection l’un des plus riches trésors qui soient en minéraux souterrains, ainsi que de vastes réserves inexploitées de pétrole et de gaz [12].
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La ligne rouge sur la carte montre les failles est et ouest de la vallée du Grand Rift, qui parcourt 7 200 kilomètres à partir du sud de l’Afrique, sous la Mer Rouge, et jusqu’en Syrie et en Asie du sud-ouest. Cet élément géologique est si immense qu’il est clairement visible aux astronautes depuis la Lune et les navettes spatiales.
Depuis la découverte par une compagnie pétrolière britannique Tullow Oil, d’un gisement estimé à 2 milliards de barils de pétrole en Ouganda en 2009, l’importance géopolitique de la région centrafricaine tout entière a soudainement évolué. CNOOC Ltd., la plus importante compagnie chinoise d’exploration de pétrole offshore, a crée une joint-venture avec Tullow Oil pour développer trois champs pétroliers dans le bassin du lac Albert en Ouganda [13].
Selon les géologues, « L’East African Rift pourrait être l’un des derniers grands gisements de pétrole et de gaz naturel de la Terre. » Dans un récent article, l’hebdomadaire étasunien Time a signalé que «  des tests sismiques ces 50 dernières années ont démontré que les pays de la côte d’Afrique de l’est possèdent du gaz naturel en abondance. Les données préliminaires collectées par des consultants suggèrent également la présence de gisements massifs de pétrole au large des côtes » [14].
Cette région d’Afrique centrale et de l’est est considérée comme étant l’une des régions inexplorées les plus prometteuses au monde en matière d’hydrocarbures - pétrole et gaz. En 2010 la compagnie pétrolière texane Anadarko Petroleum a découvert un immense réservoir de gaz naturel au large du Mozambique. Selon les estimations, la Somalie recèlerait peut-être 10 milliards de barils de pétrole inexploités. [15] Les troubles politiques chroniques de la région et les tensions entretenues par l’AFRICOM - qui arrangent les majors pétrolières occidentales qui cherchent à maintenir des prix du pétrole ridiculement élevés en contrôlant l’offre - font obstacle au développement de ce pétrole. Tandis que l’Afrique de l’ouest et le Maghreb ont connu des dizaines de milliers de forages pétroliers pendant les dernières décennies, l’Afrique de l’est et l’Afrique centrale, y compris le Darfour et le sud Soudan, le Tchad et la République centrafricaine, sont quasiment terra incognita en termes de forage.
Tout ceci va à l’encontre du débat populaire autour du « Pic pétrolier ». Loin d’épuiser les ressources de pétrole et de gaz de Terre, les compagnies pétrolières – partout, de l’est de la Méditerranée aux côtes du Brésil et au Golfe du Mexique, et maintenant dans la vallée du Grand Rift en Afrique orientale et centrale – découvrent presque quotidiennement d’énormes réserves potentielles. Comme le dit l’économiste pétrolier Peter Odell, on n’est pas à court de pétrole, mais… « à long ».
Le pétrole est une des industries les plus politisées de la planète, et chez les quatre géants pétroliers anglo-américains il règne un niveau de secret à côté duquel la CIA et MI6 font figure d’amateurs. Depuis la publication en 1956 par le géologue du pétrole de chez Shell, King Hubbert, de sa thèse non prouvée [16] selon laquelle les champs de pétrole s’épuisent selon une courbe de Gauss, l’industrie pétrolière entretient le mythe d’une menace de pénurie pétrolière. Ce qui sert évidemment leur objectif de maintenir leur emprise sur la source énergétique principale de l’économie mondiale... Le pétrole et le contrôle du pétrole est la base géopolitique du projet post-1945 de « siècle américain ».

La Chine change la donne géopolitique africaine

Tant que l’Afrique demeurait le « Continent oublié » en termes d’exploration indépendante pour le pétrole et le gaz, la politique de Washington consistait à l’ignorer. Comme l’a dit récemment l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki, « Libérés de l’obligation d’assurer l’allégeance de l’Afrique indépendante dans le contexte de la lutte globale antisoviétique, les États-Unis avaient trouvé que l’Afrique n’avait par ailleurs aucune importance dans le contexte de ses intérêts stratégiques globaux » [17].
Mais, avait signalé Mbeki, en 2007 tout cela avait commencé à changer avec le début des incursions économiques et diplomatiques de la Chine un peu partout en Afrique : « La concurrence internationale pour l’accès au pétrole et aux autres ressources naturelles de l’Afrique augmentait, y compris de la part de la Chine. La Chine était devenu un formidable compétiteur pour l’influence et pour les contrats lucratifs sur le Continent » [18].
Mais la vision de Washington de la « globalisation » du système économique mondial n’admet pas que quiconque s’écarte de la partition musicale imposée… par Washington. Hillary Clinton s’est exprimée de façon relativement claire : « Si des gens choisissent un chemin différent, vous devez employer tous les outils de persuasion pour essayer de les convaincre du fait que le chemin que vous souhaitez suivre est également celui qui est dans leur intérêt » [19]. George W. Bush, lui, l’avait exprimé de manière plus succincte : «  Soit vous êtes avec nous, soit vous êtes contre nous ».
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La troisième réunion ministérielle du Forum de la coopération Chine-Afrique (FOCAC), Beijing, le 3 novembre 2006.
(Photo Xinhua)
Depuis l’invitation à Beijing de plus de 40 chefs d’état africains en 2006 par la Chine, suivi de visites d’état dans toute l’Afrique au plus haut niveau - qui ont vu la signature par les compagnies pétrolières et industrielles chinoises de contrats se chiffrant à des milliards avec cette Afrique « oubliée » - Washington a soudain remarqué qu’il se passait quelque chose. En 2008 le président Bush a autorisé pour la première fois au Pentagone la création d’un commandement unique, AFRICOM, pour le continent africain [20]. Comme la remarqué Daniel Volman, directeur de l’African Security Research Project a Washington : « un certain nombre de développements - et en particulier l’importance croissante de ce continent comme source d’énergie et d’autres matières premières - a changé radicalement la donne. Ils ont conduit à une implication économique et militaire grandissante de la Chine, de l’Inde et d’autres puissances industrielles émergentes en Afrique et à la ré-émergence de la Russie comme puissance économique et militaire sur le continent. En réponse les États-Unis ont augmenté dramatiquement leur présence militaire en Afrique et créé un nouveau commandement militaire - l’Africa Command ou AFRICOM - afin de protéger ce qu’ils ont défini comme étant leurs « intérêts stratégiques nationaux » en Afrique. Ceci a provoqué ce qui est désormais appelé couramment la « nouvelle ruée vers l’Afrique » et est en passe de transformer l’architecture sécuritaire de celle-ci » [21].
Dès 2012 la Chine était devenue le deuxième investisseur étranger en Ouganda après la Grande-Bretagne. Le pays est l’investisseur majeur dans les ressources pétrolières du Soudan du Sud. En juillet 2007, la compagnie pétrolière chinoise CNOOC a signé un accord avec le gouvernement somalien pour la prospection pétrolière dans la région de Mudug, dont certains estiment les réserves entre cinq et dix milliard de barils [22]. Parmi les investissements chinois dans cette partie de l’Afrique il y a également la joint-venture crée avec la Tullow Oil par la CNOOC en 2011 concernant les champs ougandais [23].
Ce qui est clair, c’est que « Kony2012 » n’est pas un documentaire mais une œuvre de propagande, instrumentalisée afin de promouvoir la cause d’une présence militaire de l’AFRICOM dans la région minéralière la plus riche au monde avant que la Chine, et peut-être l’Inde et la Russie, ne s’y installent. Cela rappelle les guerres de ressources coloniales du 19ème siècle ; la seule différence étant l’existence d’Internet et de YouTube, qui permettent de propagandiser à la vitesse de la lumière.
Traduction
Snake Arbusto


[1] « Kony 2012 : Uganda PM launches online response », Agence France-Presse, 17 mars 2012.
[2] Jason Russell, Kony 2012.
[3] « Child abductee featured in Kony 2012 defends film’s maker against criticism », Julian Borger, John Vidal et Rosebell Kagumire, guardian.co.uk, 8 mars 2012.
[4] Ibid.
[5] « USAID/OTI Uganda Quarterly Report », USAID, janvier- mars 2009.
[6] « Kony : Ugandan Says He’s Already Dead—Is Movement a Sham ? », Mike Tuttle, 9 mars 2012.
[7] « Dangerous ignorance : The hysteria of Kony 2012 », Adam Branch, Al-Jazeera, 12 mars 2012.
[8] « Joseph Kony resolution introduced in House », Stephanie Condon, CBSNews, 13 mars 2012.
[9] « Forget Joseph Kony. What Ugandan children fear is the ‘nodding disease’ », Elizabeth Flock, Washington Post, 13 mars 2012.
[10] « More perspective on Kony2012 », Rosebell Kagumire, 9 mars 2012.
[11] Ibid.
[12] « East Africa’s Great Rift Valley : A Complex Rift System », James Wood et Alex Guth, geology.com
[13] « CNOOC in Final Discussions With Tullow on Ugandan Oil Block Exploration », Bloomberg News, 8 juillet 2010.
[14] « Cutting the Dark Continent », Christian DeHaemer, energyandcapital.com, 3 septembre 2010.
[15] Ibid.
[16] « Nuclear Energy and the Fossil Fuels » M King Hubbert, American Petroleum Institute, San Antonio, Texas, 8 mars 1956 Publication numéro 95. Houston : Shell Development Company, Exploration and Production Research Division, 1956.
[17] « Is Africa there for the taking ? », Thabo Mbeki, New African, Londres, mars 2012.
[18] Ibid.
[19] Ibid.
[20] « Washington regarde se lever l’aube de l’odyssée africaine », Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 19 mars 2011.
[21] « The Security Implications of Africa’s New Status in Global Geopolitics », Daniel Volman, Washington DC.
[22] « Somalia oil deal for China », Barney Jopson, Financial Times, Londres, 13 Juillet 2007.
[23] « China ranks second in investment in Uganda », Xinhua, 8 janvier 2010.

 Source : « Ouganda : les objectifs inavoués de la campagne « Kony 2012 » », par F. William Engdahl, Réseau Voltaire, 28 avril 2012, www.voltairenet.org/a173906

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