L’arrestation a été musclée le 25 février dernier, à Molenbeek. Quelques dizaines d’agents des unités antiterroristes avaient bouclé le quartier avant d’investir l’immeuble du suspect, David Adam, 39 ans, converti à l’islam radical depuis une dizaine d’années, et de l’embarquer.
Celui-ci n’avait opposé aucune résistance mais la force publique s’était préparée au pire. De fait, quatre armes de guerre, deux fusils d’assaut et deux pistolets dernier cri, ont été découverts avec des milliers de cartouches artisanales et des composants d’explosifs.
Dès ce moment, les autorités ont été intriguées par le fait que les munitions n’avaient rien d’industriel. Elles avaient même été rechargées par un amateur. En outre, Adam avait rassemblé un impressionnant matériel de survie : une quantité invraisemblable de boîtes de conserve, sacs de lyophilisés, vêtements contre le froid, camping gaz, gamelles, etc.
Un trésor de guerre
Puis, l’enquête a rapidement permis d’apprendre qu’Adam avait également converti depuis peu des centaines de milliers d’euros en lingots d’or. Dans ses interrogatoires, Adam a déclaré qu’il redoutait une crise sans précédent avec faillite des principales institutions bancaires et qu’il craignait de se retrouver dans le dénuement le plus complet. À propos des armes, il n’a pu fournir d’explications.
Malgré l’importance de l’opération «commando» mise en place pour mettre la main sur le suspect, rien n’a jamais filtré à son sujet. Et c’est dans la discrétion la plus complète qu’Adam a comparu devant la chambre du conseil de Bruxelles, lundi dernier. Laquelle a confirmé le mandat d’arrêt.
À ce stade, l’intéressé n’est encore inculpé «que» de détention d’armes, de munitions et d’explosifs, ainsi que de blanchiment. Mais, à l’occasion de ses passages devant les juridictions d’instruction, la procureure fédérale en charge du dossier, Paule Sommers, a indiqué que tout donnait à penser que le trentenaire s’apprêtait à rejoindre des groupes terroristes dans des zones de combat. L’instruction a été confiée à la juge Bertha Bernardo-Mendez.
Un héritage plantureux ?
À propos de l’origine des fonds, Adam a déclaré qu’il avait bénéficié d’un très bel héritage familial et que, vu la crise financière internationale, il avait opté pour la sécurité en convertissant toute sa fortune en or…
Désapprouvant le système de défense adopté par son premier avocat, le suspect l’a remercié et a engagé à la place Me Sébastien Courtoy. Joint par nos soins hier, ce dernier s’est cependant refusé à tout commentaire, se contentant de démentir les allégations du parquet fédéral et disant réserver ses arguments pour les cours et tribunaux.