mercredi 31 juillet 2013

Syrie : la France va-t-elle cesser de soutenir l’obscurantisme ?

Faisant provisoirement l’impasse sur les « zones libérées », essentiellement rurales et largement désertiques, s’inclinant pour l’instant devant l’autonomie de fait de la communauté kurde, le régime et l’armée de Bachar el-Assad, armés, conseillés et soutenus par la Russie, l’Iran et l’Irak chiites, renforcés par les milices du Hezbollah libanais, reprennent peu à peu, ville par ville, quartier par quartier, maison par maison, le contrôle de la Syrie « utile », à savoir de ses grandes agglomérations.

En témoigne encore, ces derniers jours, la reconquête du quartier de Khaldiyé à Homs où la rébellion, prise au piège, ne tient plus que la vieille ville.

Depuis le début de cette guerre entrée au printemps dans sa troisième année, la France et les grandes démocraties occidentales, mal renseignées par des diplomates incompétents, abusées par de prétendus alliés, s’entêtant dans des analyses erronées et des analogies superficielles, ne se sont guère trompées que sur l’identité et le rapport des forces aux prises, sur la nature du conflit, sur son évolution et sur son issue.

On a cru avoir affaire à l’émergence et à la floraison d’un nouveau printemps arabe, porteur de démocratie et de modernité. On a surestimé l’isolement et sous-estimé la capacité de résistance du régime. On l’a donné pour battu et passé déjà par profits et pertes. On a laissé les monarchies du Golfe et la Turquie équiper et approvisionner l’insurrection et on s’apprêtait même, après avoir reconnu celle-ci comme seule représentante du peuple syrien, à l’armer, voire à la soutenir militairement. Ce n’est que de justesse que l’on s’est arrêté, au bord du gouffre d’une internationalisation de la guerre civile et d’une erreur bien pire que celles déjà commises en Tunisie, en Égypte et en Libye.

La Syrie n’est que le front le plus brûlant de l’incendie qui embrase le monde arabe de Tunis à Bagdad en passant par Tripoli et Le Caire. Ce qui est en jeu n’est rien de moins que la mainmise, sur le Machrek et le Proche-Orient, des Frères musulmans, de quelque nom qu’ils s’habillent et se déguisent ici ou là, et des Brigades internationales du djihad, autrement dit, la victoire du wahhabisme, du salafisme, de l’obscurantisme, et l’implantation d’Al-Qaïda dans tous ces pays sur lesquels la charia menace d’étendre l’ombre noire de ses voiles.

Pour ce qui est de la France, on n’a pas vu ce pays, en tout cas son gouvernement, se mettre à ce point le doigt dans l’œil depuis l’époque lointaine où le tout-Paris républicain et impérial, où la rue, la presse et le Château appelaient de leurs vœux le triomphe de la Prusse sur l’Autriche, ce qui advint en effet, avec les conséquences que l’on sait. Le pire, en 2013, n’est pas encore sûr. Il est encore temps, vis-à-vis de la Syrie, de procéder à un rétropédalage. C’est sans doute à la portée du premier capitaine de pédalo venu.

Ligne de crédit de 3,6 mds USD de l'Iran à la Syrie


L'Iran a ouvert une ligne de crédit de 3,6 milliards de dollars à Damas pour les besoins en pétrole de la Syrie, frappée par un embargo international, en échange du droit à investir en Syrie, a indiqué mardi l'agence syrienne Sana.

"Un accord a été signé (lundi) à Téhéran (...) par les Banques centrales iranienne et syrienne, accordant à la Syrie une ligne de crédit d'une valeur de 3,6 milliards de dollars", selon l'agence de presse officielle.

L'accord stipule que la Syrie remboursera le crédit "par le biais de différents investissements en Syrie", explique Sana sans plus de détails.

Téhéran avait déjà ouvert deux lignes de crédit d'un montant de quatre milliards de dollars à Damas pour aider son allié stratégique face à l'embargo international, avait indiqué le gouverneur de la Banque centrale de Syrie, Adib Mayalé, cité par le quotidien gouvernemental Techrine, le 27 mai.

Des sanctions ont été imposées par les États-Unis, les pays arabes et l'Union européenne pour punir le régime de Bachar al-Assad. Un mouvement de contestation contre le président syrien a débuté en mars 2011 avant de se transformer en une guerre civile qui a fait plus de 100.000 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Selon les experts, l'impact de la crise est énorme sur l'économie. Les investissements, le tourisme et le commerce extérieur sont proches de zéro. La production pétrolière, importante source de devises, a chuté de 95%.

 

Russia says Kurds must be allowed to make their case at Syria conference

"Response from the Russian Foreign Ministry's information and press department to a question from the Kommersant newspaper about the problem of Syrian Kurdistan". 

Question: What is the Russian Foreign Ministry's position on recognition of the independence of Syrian Kurdistan? I would like to ask you to comment on the Russian Foreign Ministry's position in respect of the participation of representatives of Syrian Kurdistan as an independent delegation at the international conference on Syria, if the conference takes place. Does the Russian Foreign Ministry support the Kurdish delegation participating independently in the Geneva-2 conference? 

Answer: In terms of determining which Syrians will take part in the international conference on Syria currently being planned, we proceed first and foremost from the Geneva communique of 30 June 2012, which refers to the government and to opposition groups, but does not refer to any one opposition structure. This formulation also features in the Russian-American agreements signed on 7 May this year, which formed the basis for the current efforts to organize the international conference on Syria. In particular, the Geneva communique provides for the formation, on the basis of mutual agreement, of a transitional ruling body that - as stated in the text of the document - may include "members of the current government and the opposition, as well as members of other groups". 

We have consistently called for the dialogue and political process that can bring an end to the conflict and the sufferings of the Syrian people, by allowing Syrians to decide the country's future independently and by democratic means, to be inclusive, and to rely on a broad social and political base, embracing all the ethnic and religious groups and layers in Syrian society.

This May, the Russian Foreign Ministry received an official request from the Syrian Kurdish Supreme Council - an organization that brings together almost all Syrian Kurdish political parties and movements - for assistance in ensuring that it has fully-fledged representation at the conference on Syria in Geneva. This request was confirmed in the course of a visit by the Syrian Kurdish Supreme Council to Moscow and a meeting at the Russian Foreign Ministry on 4 June. The Kurds justified their position by speaking of their desire to take part in the resolution of issues on the pan-Syrian agenda, and also by speaking of their inability to delegate these powers either to Syria's government or to any opposition structure, since at issue are the national rights of the entire Syrian Kurdish people, irrespective of their political leanings.

It is with understanding that we view the issue being raised in this way. The way in which it has been raised bears witness not to any separatist attitudes on the part of Syria's Kurds, but, on the contrary, to their desire to live in a united, sovereign and democratic Syria, where there must be no place for splits based on ethnic affiliation or discrimination on grounds of ethnicity, religion or language or any other basis, and where respect for the lawful rights of all communities is guaranteed. We believe that, at the upcoming conference in Geneva, the Syrian Kurds should be provided with the sort of representation that will allow them, on an equal basis alongside other influential and opposition groups, to state their aspirations and defend them as part of a pan-Syrian political process. 

As for your question regarding the "independence of Syrian Kurdistan", no Kurdish public or political figure has raised this issue in his or her contacts with representatives of the Russian Foreign Ministry. Our principled position is well known: we adhere firmly to the norms and principles of international law, based on the charter of the UN, including relating to respect for the sovereignty and territorial integrity of states whose constitutions, naturally, may envisage various forms of state structure and administration.
 
Moscow Ministry of Foreign Affairs of the Russian Federation

Turkey has legal justification to intervene in Syria

Because the instability on the Turkish-Syrian border poses a security threat for Turkey, Ankara has the legal right to militarily intervene in war-torn Syria based on a mandate that allows the Turkish Armed Forces (TSK) to carry out military operations beyond the country's borders. 

The security situation deteriorated in Turkish border towns after Ceylanpınar, a town on the Turkish-Syrian border in Turkey's Sanliurfa province, was hit by three mortar shells fired from the Syrian side on Wednesday. 

Wednesday's incident is the latest in a series involving stray bullets and shells hitting Turkish territory in the past few weeks after the Democratic Union Party (PYD), a political offshoot of the terrorist Kurdistan Workers' Party (PKK), forces captured Tal Abyad, a Syrian town very close to Akçakale, and Ras al-Ain, another town just a few hundred meters from Ceylanpınar, last week. 

Following days of fierce clashes between Kurdish militants and several radical groups fighting to oust embattled Syrian President Bashar al-Assad, Ras al-Ain was largely left under the control of the PYD and Kurdish militants are expected to declare an autonomous region in northern Syria in the coming days -- a situation that has alarmed Turkish opposition parties. 

As the PYD intensifies its presence in the northern part of the war-torn country, the Nationalist Movement Party (MHP) called on the government to use the mandate that was passed by Parliament last October after mortar shells from Syria killed five civilians in a border town. 

According to the mandate, Turkey has the right to carry out military operations in foreign countries. 

Although the government promises that it does not have any intention to declare war on Syria, the parliamentary measure authorizing the government for military operations beyond Turkey's borders opens the way for military measures in addition to retaliatory strikes.


This week, MHP deputy Oktay Vural harshly criticized the government for not taking measures to prevent the formation of a Kurdish autonomous region in northern Syria. 

“The Turkish government has passed the mandate to keep it as a memory. I don't care about the rules of engagement. Who is not allowing the use of this mandate? I want to know the answer to this question,” Vural said. 

In recent years, Turkey passed several resolutions in Parliament to be able to carry out incursions into northern Iraq, to stage air strikes against PKK terrorists based in northern Iraqi territory. Turkish army units in countries such as Afghanistan, Somalia and Lebanon were also deployed after a relevant resolution was obtained from Parliament. 

Devlet Bahceli, the leader of the MHP, has also argued that the capture of the Syrian border town Ras al-Ain by the military wing of the PYD presents a clear risk of separatism to Turkey and urged the government to declare a military intervention should PYD rule become official. 

“Without a doubt, the events taking place in the north of Syria are a great risk for Turkey. I warn the government from here: The PKK declaring autonomy right beside our borders and gaining a position is a new move against Turkey's indivisible unity,” Bahceli said. 

He proposed that Turkey should prevent PYD rule receiving recognition and react militarily. “Turkey should declare that it will intervene with military force to the founding of an autonomous administration in the north of Syria,” said Bahceli and noted, “Turkey cannot and should not overlook an illegitimate formation right near its border.”

Meanwhile, Saleh Muslim, the leader of the PYD, made a surprise two-day visit to Turkey on Thursday for talks over escalating clashes near the Turkish-Syrian border.
 
'Military intervention in Syria to be disadvantageous for Turkey' 

While the opposition has called on the government to launch a war against Syria, experts believe that it would be Turkey's loss to go to war with Syria. 

Although Sinan Ülgen, chairman of the Istanbul-based Center for Economic and Foreign Policy Studies (EDAM), underlines that Turkey has the legal right to send armed forces to Syria based on the mandate, he maintains that such a move would not be to Ankara's benefit. 

“The issue is not sending troops, but rather how to withdraw them after sending them. Turkey should not repeat the mistake the US made in Iraq,” said Ülgen, adding: “In addition, sending troops to Syria would not solve the crisis there in the short run. On the contrary, in the long run it would create trouble for Turkey.” 

Agreeing with Ülgen, Yaşar Yakış, a former Turkish foreign minister and president of the Ankara-based Center for Strategic Communication (STRATİM), warns that Ankara will take a wrong step if it sends troops to Syria. 

“The presence of the PYD in northern Syria doesn't give Turkey the right to intervene in Syria. The PYD is Syria's internal issue. Such an intervention would lack legitimacy,” said Yakış in remarks to Sunday's Zaman. 

According to experts, it was not something new that the once close neighbors, Turkey and Syria, have come to the brink of war. 

Before 1998, the two countries were on the brink of war when Turkey threatened military action if Syria continued to shelter Abdullah Ocalan, leader of the terrorist PKK, in Damascus, his longtime safe haven. The signing of the Adana agreement in 1998 marked a turning point in relations between the two countries. 

But the Syrian regime -- which allowed Ocalan to take shelter and direct the terrorist organization from within its borders for several years until 1998, the year when Syria had to deport Ocalan because of pressure from Turkey -- seems inclined to play the PKK card against Turkey being silent to the presence of the PYD in northern Syria, in which case Turkey reserves the right to take necessary measures for self-defense, including armed interference into Syrian territory to contain the threat. 

The agreement squarely puts all the responsibility on the Syrian regime in this matter. For example, Article 1 of the agreement states that Syria will not permit any activity on its territory aimed at jeopardizing the “security and stability of Turkey.” The two states also inked a significant agreement on cooperation against terrorism in 2010. 

In brief, the mandate, the Adana agreement and the 2010 deal pave the legal path for Ankara to carry out a military intervention in Syria.

 
Istanbul Today's

Converts Overrepresented Among French Jihadists


According to our information, nearly 40 French nationals who are recent Muslims have joined the war in Syria. 

Facts 

Converts make up roughly 1% of Muslims in France, but they are overrepresented among Salafi and jihadi groups. Authorities are worried about this but are proceeding with the utmost caution.
 

Nearly 40 French jihadists involved in the war in Syria are converts. "They make up 15 percent to 20 percent of a pool of 220 people whom we are monitoring," a source in intelligence circles confirmed to L'Opinion -- only 70 of these 220 Frenchmen are currently in Syria, while the other ones are coming back or preparing to come back. Converts are overrepresented in militant groups. While they account for hardly more than 1 percent of the Muslim population in France, they can be spotted almost systematically on all fronts, whether Salafi or jihadi. 

Well aware of the problem, authorities are proceeding with caution. "We must be careful not to confuse them with the vast majority of our Muslim fellow citizens," Interior Minister Manuel Valls cautioned on Monday [29 July] in an interview with Le Parisien. It is also out of the question to undercut religious freedom: Each citizen is free to convert to the religion of their choice without being exposed to public condemnation. The number of new Muslims in France is assessed to stand at around 100,000. The huge majority of them is motivated by a spiritual quest or family reasons. A very militant minority remains. "This is a hot and sensitive issue," a homeland security official admits. Recent events testify to this. 

On 18 July, police agents carried out an identity check in Trappes (Yvelines district) on a fully-veiled young woman wearing a niqab. The row went out of hand and violence marred the city for several nights. This young woman, whose first name is Cassandra, is a convert. She is of Caribbean descent and follows radical Islam, like her husband. He was not born in Islam either, even if his mother is of North African descent: 21-year-old Mikael, whom we saw on a local television channel sporting a beard, joined the Muslim religion at his own initiative. 

In 2010, a full-body veil had already sparked a controversy in Nantes with one of the wives of Lies Hebbadj, a young woman called Sandrine Moulieres, accused of disturbing public order. She told her militant story in a book called Les Boucs Emissaires de la Republique [The Scapegoats of the Republic] published by Michalon [French publisher]. These two cases, in Trappes and Nantes, deal with Salafism, not with armed jihadism, let alone terrorism. But we do come across converts in this field, too. 

"O Brother Francois Hollande [French president], do convert to Islam, escape the fires of hell, reject your Jewish and American friends, withdraw the troops from Mali." The young man addressing the president of the Republic with these words in a video recorded in Syria, and uploaded online in the beginning of July, used to be called Nicolas not so long ago. Wearing a military fatigue and holding a Kalashnikov in his hand, he is now Abu Abd Al-Rahman, "born to a French father and a French mother," both of them "atheists," as he points out himself. This young 30-year-old man, who comes from Toulouse, converted to Islam in 2009 after going through a rough patch. Along with his half-brother Jean-Daniel, 22 years old, he is now fighting with the jihadists against [Syrian leader Bashar] al-Asad's troops. 

Moving on to Afghanistan 

It was also Raphael Gendron's case. This 37-year-old IT engineer was killed early April in the north of Syria where he had gone to fight with the jihadists. Raised in Paris by his mother Martine although born to an Algerian father, he chose Islam in his teens before mingling with extremist circles in Belgium under the name Abdel Raouf. He was arrested in Italy in 2009 on suspicion of planning a terrorist attacks against the Roissy Charles-de-Gaulle airport. 

His background is close to Herve Loiseau's. Raised by his Catholic mother in Paris although born to a non-practicing Algerian father, the young man started following Islam during his military service and reclaimed his middle name Djamel. He became close to the GSPC [Salafist Group for Combat and Preaching] (which later became Al-Qa'ida in the Islamic Maghreb) and went on to fight alongside Bin Laden in Afghanistan where he was killed in the Battle of Tora Bora at the end of 2001… 

Jihad can sometimes take place in less exotic places. On 25 May, a French soldier was patrolling the RER [Paris commuter rail lines] station of La Defense as part of Vigipirate [French counterterrorism alert system] when he was suddenly stabbed by a young man. He was only lightly wounded but his assailant managed to escape. The police arrested him four days later in La Verriere (Yvelines district). The latter said he acted "on behalf of religious convictions." Going by the name Abelhak, his real name is Alexandre d'Haussy.  The son of engineer, he is a 22 year old gone adrift who embraced Islam in 2009 under the influence of the proselytizing movement Tabligh. This homeless man was spotted by the police after taking part in street prayers and refusing to meet women. This assault in La Defense took place against the backdrop of the war in Mali where the French army is fighting jihadi groups. 

Speaking of Mali, this is where we come across another French convert captured by special forces at the end of April. Breton Gilles Le Guen, who became Abdel Jalil, used to live in a tent north of Timbuktu. "He had fought with jihadi groups," Defense Minister Jean-Yves Le Drian said at the time. Le Guen, 58, who formerly worked for the merchant navy, comes across as an adventurer gone astray. He had married a Moroccan woman who gave him five children, with whom he was living in Mali, with the financial support of his mother who had settled in the Nantes region. He was transferred to France where he was charged with criminal association in connection with a terrorist enterprise,
 

"Extremely Dangerous" 

Jeremie Louis-Sidney, for his part, did not have the time to appear before a judge. He was killed by the police on 6 October 2012 who had come to arrest him, during a shootout in Strasbourg. This Melun-born Caribbean had converted when he was 17 and led a terrorist cell known as the "Torcy cell." Louis-Sidney was suspected of hurling a grenade in a synagogue [word as published] in Sarcelle, and of planning new actions. Another convert, Jeremy Bailly, 25, belonged to this group deemed "extremely dangerous" by the prosecutor. 

Further back in time, there is the case of Lionel Dumont, a member of the gang of Roubaix, which committed bank robberies in order to finance the Islamist cause. Born in a Catholic working-class family in 1971, he served with the French army in Djibouti and in Somalia. Upon his return to France, he converted to Islam and briefly enrolled to support the Bosniaks under the name Abou Hamza. While the gang of Roubaix was dismantled during an assault by the RAID [elite police assault unit] in March 1996, he escaped the police and fled abroad. He was arrested in 2003. He was convicted and is still in jail. Another member of the gang, Christophe Caze, was also a convert. 

We can also cite the case of David Courtailler, who was born in La Roche-sur-Foron (Haute-Savoie district), and arrested in 2004 as part of the dismantling of the Afghan networks, as well as the case of Pierre Robert, who was born near Saint-Etienne and was the member of a Moroccan terrorist group. He was jailed in this country after a series of terrorist attacks perpetrated in Casablanca in 2003. 

This is not a development restricted to France. The man who killed an English soldier in a street of London on 22 May was a Nigerian who converted to Islam. It was also the case of Nicole Lynn Mansfield, an American from Michigan, who was killed in Syria last May after swelling the jihadi ranks, probably those of Al-Nusra, a group close to Al-Qa'ida. Was she bracing herself for the same fate as the one that met Muriel Degauque, a young Belgian baker who blew herself up in a suicide attack in Iraq on 9 November 2005, killing five policemen?
 
Paris L'Opinion Online

"La Tunisie est devenue un nouveau front pour Aqmi"

La zone de Chaâmbi, où ont été tués plusieurs militaires tunisiens par des terroristes, fait l'objet d'une chasse à l'homme intense. Analyse de Mathieu Guidère, spécialiste des mouvements terroristes.

Neuf militaires tunisiens ont été tués et dépouillés de leurs armes près de l'Algérie, près du Mont Chaâmbi, où l'armée tente depuis des mois de neutraliser un groupe lié à Al-Qaïda. Les soldats auraient été retrouvés égorgés et leurs armes ainsi que leurs uniformes ont été volés après une embuscade par un groupe armé. La zone de Chaâmbi fait l'objet d'une chasse à l'homme depuis décembre.
Le ratissage de ce mont par l'armée a redoublé au printemps après que plusieurs soldats ont été blessés et tués par des engins explosifs cachés dans cette région. Mathieu Guidère spécialiste des mouvements terroristes, revient de Tunisie où il s'est intéressé de près aux salafistes tunisiens et aux autres groupes terroristes qui ont émergé récemment en Tunisie. Il livre au "Nouvel Observateur" ce qu'il a pu constater sur le terrain.
Les terroristes qui ont tué les soldats tunisiens seraient liés à Al-Qaïda. Qui sont ces combattants qui évoluent depuis quelques mois dans la région du Mont Chaâmbi ?
- Les individus dont on parle ici viennent de plusieurs groupes terroristes différents. Il y a d'abord des membres d'une des cellules de la brigade "Tarik ibn Ziad" qui était dirigée par Abou Zeïd, un des chefs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) tué dans l'intervention française au Mali. Sa brigade a été pratiquement décimée, mais une section (une trentaine de personnes) a fui, il y a six mois, le nord du Mali vers la frontière algéro-tunisienne et a rejoint un certain nombre de salafistes tunisiens qui étaient déjà en train de s'installer dans ces montagnes du Mont Chaâmbi. Avec de nombreux Algériens qui viennent de la ville de Batna, ville algérienne proche de la frontière tunisienne et qui est un centre d'activité d'Aqmi, ils ont formé le noyau dur d'un groupe qui s'appelle aujourd'hui la brigade de Batna.
J'ai appris aussi lors de mon séjour en Tunisie que des Tunisiens chassés de Syrie après avoir voulu y faire le djihad sont revenus au pays et ont rejoint ce djebel. Selon certains, ils seraient une dizaine à être allés nourrir cette nouvelle brigade.
Depuis quand se sont-ils installés à cet endroit et par qui sont-il armés ?
- Depuis le mois d'avril. L'essentiel des armes sont fournies par les membres d'Al-Qaïda présents en Algérie. Ceux qui sont remontés du Mali ont emporté leurs armes.
Ce sont des individus qui étaient déjà aguerris aux combats en milieu désertique sous la direction d'Abou Zeïd. Ils ont aussi reçu l'appui des Algériens qui leur ont apporté leur expertise, en particulier sur les IED (engin explosif improvisé) dont ils ont une longue expérience. Ce sont des engins artisanaux enfouis sous terre et qu'on fait exploser à distance au passage d'un individu ou d'une patrouille. C'est exactement le même système qu'utilisent les talibans en Afghanistan. Cette brigade embryonnaire est en train de faire dans le Mont Chaâmbi exactement ce que fait Aqmi contre les forces de sécurité algériennes depuis près 20 ans et qui fait des dizaines de morts chaque semaine... La Tunisie est devenue un nouveau front pour Aqmi.
La frontière entre l'Algérie et la Tunisie a été fermée. Comment les deux armées se mobilisent pour lutter contre ces terroristes ?
- Les postes frontières ont été fermés certes, mais la frontière entre l'Algérie et la Tunisie mesure plus de 1.300 kilomètres, on ne peut la sécuriser sur toute sa longueur. Par ailleurs, les Algériens sont réticents à fournir des renseignements pour la lutte anti-terroriste à un pouvoir islamiste qui a un moment donné voulu intégrer les salafistes dans leur gouvernement.
Comment la Tunisie lutte contre ces groupes ?
- On ne peut pas séparer l'aspect politique de l'aspect purement sécuritaire. Le dossier a été mal géré à cause des hésitations de l'ancien ministre de l'Intérieur et actuel Premier ministre, l'islamiste Ali Larayedh, qui a, en 2012, plus ou moins voulu intégrer les salafistes radicaux qui commençaient à se rassembler dans le Mont Chaâmbi pour éviter leur radicalisation.
Cette hésitation a profité à ces radicaux qui se sont renforcés. Cela a paralysé les services de sécurité et l'armée contre toute action sérieuse de nettoyage de cette zone. Aujourd'hui ce n'est plus le cas. Ali Larayedh a changé d'avis et pense qu'il n'a plus aucun espoir de les récupérer. Il a décidé de faire le ménage, et a déclaré la guerre aux salafistes en tenant des discours très fermes. Après la mise en retraite anticipée du chef de l'Etat major des armée, le général Ammar, opposé à une médiatisation des actions anti-terroristes, une des compagnies de l'armée tunisienne, qui était dédiée à la sécurisation des frontières entre la Libye et la Tunisie, a été étendue à toute la frontière. Depuis six mois, la machine sécuritaire tunisienne s'est remise en marche.
Quelles difficultés rencontre-t-elle ?
- Les unités spécialisées dans la lutte contre le terrorisme de l'armée tunisienne ont été formées sous le régime de Ben Ali à la lutte sécuritaire et policière. Elles n'ont pas l'expérience de la contre-insurrection, car elles n'y ont jamais été confrontées. Il y a un saut qualitatif à faire dans ce domaine-là.
Par ailleurs, l'équipement fait défaut. La Tunisie possède ce qu'il faut pour le renseignement classique, l'écoute, les interceptions, les filatures, les surveillances, mais n'est pas équipée pour la lutte sur le terrain. Par exemple, l'armée tunisienne ne dispose pas de caméra de vision technique pour aller au contact de ces unités de djihadistes, sachant qu'ils agissent souvent la nuit pour poser les IED et se ravitailler en nourriture.
Aussi, ce n'est pas l'armée qui va forcément dans les villes de Kasserine de Thala, autour du djebel pour recueillir des renseignements, c'est la police. Or la police est divisée : certains en soupçonnent une partie d'être pro-islamiste.
Ennahda peut-il faire un travail de terrain pour éviter que les Tunisiens ne rejoignent ces djihadistes ?
- Comme en Egypte, les islamistes d'Ennahda ont enfin compris que les salafistes ne vont pas accepter le jeu démocratique. Ils ont donc commencé à interdire les invitations et les séjours des prédicateurs venus des pays du Golfe qui ont une action importante sur le terrain. Depuis la révolution en Tunisie, il y a eu un afflux d'un certains nombre d'imams et de prédicateurs radicaux voire salafistes purs et durs, qui ont tenu des conférences et ont rempli des stades.
Ennahda a lancé ses troupes à la reconquête des mosquées pour éviter que les salafistes ne prennent trop de place surtout en cette période de ramadan, mois le plus spirituel de l'année. Mais pour l'instant, Ennahda a du mal à récupérer le terrain occupé par les salafistes.
Le mouvement salafiste soupçonné d'être proche d'Al-Qaïda, Ansar al-Charia, avait fait beaucoup parler de lui il y a quelques mois. Qu'est-il devenu ?
- Le mouvement Ansar al-Charia représente exactement ce que je viens de vous décrire. Son chef, Abou Iyadh, est en fuite et dans la clandestinité. L'ensemble des responsables du groupe ont été emprisonnés après l'épisode de l'ambassade américaine puis après l'assassinat de Chokri Belaïd. Ceux qui ont réussi à en rééchapper ont rejoint le Mont Chaâmbi. Ils font partis de ceux qui ont fait la jonction entre ceux qui remontaient du Mali et les Algériens.
Le 21 mai, Aqmi diffusait une vidéo qui disait qu'Al-Qaida et Aqmi ne souhaitaient pas attaquer la Tunisie "sauf en cas d'autodéfense". Y a-t-il un risque d'engrenage terroriste dans le pays, comme on a pu le voir en Algérie ?
- Un scénario à l'algérienne est pour l'instant peu envisageable car les terroristes n'ont pas l'assise populaire qu'ils avaient en Algérie, malgré la crise économique et sociale qui sévit en Tunisie. En Algérie, à un moment, il y avait plus de 25.000 combattants dans le maquis ! Mais les terroristes occupent bien le Mont Chaâmbi en mettant des IED, ils ont des abris et s'y entraînent. Ils descendent petit à petit dans les bourgades autour, dans le gouvernorat de Kasserine.
Si le gouvernement tunisien ne met pas en place une stratégie sérieuse, réelle et globale pour cette région, s'il n'envoie pas des troupes de l'armée, et des policiers qui ne sont pas issus de cette région, je crains effectivement que dans les prochains mois la zone ne devienne un foyer à l'algérienne.
Non pas qu'une guerre civile est à craindre mais un terrorisme résiduel est imaginable. C'est un potentiel foyer d'instabilité et de déstabilisation pour le pays.
Interview réalisée par Sarah Diffalah - Le Nouvel Observateur

Présidentielle au Mali : Keïta donné en tête, le camp Cissé conteste

Le camp de Soumaïla Cissé, un des candidats donnés favoris à l'élection présidentielle de dimanche au Mali, a contesté mardi soir les premières tendances officielles qui placent largement en tête son adversaire, Ibrahim Boubacar Keïta.
Ces premières données, portant sur un tiers de bulletins dépouillés, ont été communiquées à la presse à Bamako par le ministre malien de l'Administration territoriale (Intérieur), le colonel Moussa Sinko Coulibaly, selon lequel Ibrahim Boubacar Keïta, un ex Premier ministre, "a une large avance sur les autres candidats" et devançait Soumaïla Cissé, ancien ministre des Finances. Il a parlé d'écarts "importants" qui, s'ils étaient confirmés, excluraient un éventuel second tour.
"Ce que le ministre a dit n'est pas proche de la vérité. (...) Ce qu'il a dit n'est pas juste. On ne sera pas d'accord", a réagi Gagnon Coulibaly, coordinateur de la campagne de Soumaïla Cissé lors d'un point de presse à Bamako. "Notre mandataire nous a informés qu'ils sont à 12%, au lieu du tiers" des bulletins dépouillés et la déclaration du ministre "nous a étonnés", a affirmé Gagnon Coulibaly.

Démission

"En extrapolant jusqu'à proclamer une victoire au premier tour" d'un des candidats, le ministre de l'Administration territoriale "sort de son rôle en proclamant des résultats. Nous avons des inquiétudes et nous sentons que c'est une intention de mettre le feu aux poudres. Ça peut nous amener très loin", a ajouté Gagnon Coulibaly.
Adama Koïta, porte-parole d'une coalition de partis alliée à la candidature de Soumaïla Cissé, a aussi dénoncé la déclaration du colonel Coulibaly lors du point de presse. "Nous demandons la démission du ministre de l'Administration territoriale dès ce (mardi) soir", a-t-il lancé.

Guantanamo : les détenus préfèrent un livre érotique au coran

« Cinquante Nuances de Gris », le best-seller d’érotisme « soft » d’E.L James, plutôt que le Coran est la lecture préférée des détenus les plus importants du camp de Guantanamo, à Cuba, où les Etats-Unis ont enfermé les suspects étrangers en matière de terrorisme.
Telle est la révélation d’un membre de la Chambre des représentants américaine, Jim Moran, qui s’est rendu à Guantanamo la semaine dernière dans le cadre d’une mission parlementaire. « Plutôt que le Coran, cet ouvrage est celui qui est le plus demandé par les pensionnaires du camp n°7 (qui abrite notamment cinq hommes inculpés de complot en rapport avec les attentats du 11 septembre 2001, ndlr) », a déclaré au Huffington Post, puis à Reuters cet élu de Virginie. [...]

mardi 30 juillet 2013

Syrie: régime et rebelles cherchent à se partager le pays

La victoire à Homs de l'armée d'Assad qui intervient après des gains de la rébellion dans le Nord et dans le Sud est un nouveau signe de la volonté des belligérants de se partager la Syrie avant une conférence de paix internationale à Genève.
Syrie: régime et rebelles cherchent à se partager le pays
Photo fournie par Shaam News le 30 juillet 2013 du quartier de Khaldiyé à Homs
afp.com/-
"Le régime, ayant consolidé sa victoire à Homs, contrôle toute la région qui va de Damas aux zones côtières", affirme Karim Bitar, chercheur à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).
"Les rebelles de leur côté contrôlent le Nord et la vallée de l'Euphrate (Alep, Raqa, Deir Ezzor) et les Kurdes, de plus en plus autonomes, le Nord-Est", dit-il.
Le régime syrien a annoncé lundi la prise d'un quartier rebelle clé de Homs, troisième ville de Syrie et un des symboles de la révolte
La victoire à Homs de l'armée d'Assad qui intervient après des gains de la rébellion dans le Nord et dans le Sud est un nouveau signe de la volonté des belligérants de se partager la Syrie avant une conférence de paix internationale à Genève.
"Le régime, ayant consolidé sa victoire à Homs, contrôle toute la région qui va de Damas aux zones côtières", affirme Karim Bitar, chercheur à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).
"Les rebelles de leur côté contrôlent le Nord et la vallée de l'Euphrate (Alep, Raqa, Deir Ezzor) et les Kurdes, de plus en plus autonomes, le Nord-Est", dit-il.
Le régime syrien a annoncé lundi la prise d'un quartier rebelle clé de Homs, troisième ville de Syrie et un des symboles de la révolte, au terme d'une violente offensive d'un mois, un nouveau succès militaire pour Bachar al-Assad.

Il s'agit du deuxième succès militaire pour le régime en moins de deux mois: le 5 juin, l'armée avait pris Qousseir (centre-ouest), ville de la province de Homs tenue par les rebelles pendant un an.
Mais chaque camp enchaîne succès et défaites. Avant Homs, les rebelles avaient avancé ces récentes semaines dans la province septentrionale d'Alep, en prenant notamment la ville de Khan al-Assal après avoir tué 150 soldats selon une ONG, mais aussi dans la région de Deraa (sud).
Quant aux Kurdes, qui représentent 15% de la population, ils tentent de se tailler un territoire autonome dans le nord de la Syrie, sous l'oeil inquiet de la Turquie.
"Les positions ne devraient donc plus beaucoup évoluer dans l'immédiat et sont désormais assez claires en attendant un éventuel sommet de Genève-2" prôné par Washington et Moscou, indique M. Bitar. "Mais plus ce sommet tardera à avoir lieu, plus l'Etat syrien unitaire sera menacé, puisqu'on voit aujourd'hui des législations différentes, des drapeaux différents, des économies locales, des administrations locales", précise-t-il.
Selon lui, "on ne voit pas trop les incitatifs qui pourraient être offerts aux différentes parties lors des négociations pour qu'elles renoncent à leurs acquis d'aujourd'hui et qu'elles reviennent ensemble dans un giron national unitaire".
Ni vainqueur, ni vaincu
Selon les analystes, la prise de tel quartier ou telle localité ne signifie plus une réelle victoire pour les uns ou pour les autres.
"Il faut voir les choses en face: nous sommes dans une impasse et chaque victoire du pouvoir ou de l'opposition est une victoire à la Pyrrhus" avec un coût dévastateur pour celui qui l'emporte, estime Khattar Abou Diab, spécialiste du Moyen-Orient à l'Université Paris-Sud.
"Gagner aujourd'hui quelques km2 ne résout rien", selon lui. "L'Occident empêche le régime de l'emporter et la Russie, la Chine et l'Iran adoptent la même attitude envers l'opposition. il n'y aura pas donc pas de vainqueur, ni de vaincu".
D'après le politologue, "le conflit syrien est devenu une fusée à trois étages: l'étage local, l'étage régional et l'étage international, avec au niveau le plus haut, les acteurs russe et américain".
Malgré l'optimisme du secrétaire d'Etat américain John Kerry, la tenue de Genève-2 semble difficile en raison des désaccords majeurs sur son objectif et ses participants, ainsi que de la poursuite de la guerre sur le terrain.
"Sans un deal global entre Russes et Américains, rien ne se réglera et cela demande un engagement personnel de Barack Obama et de Vladimir Poutine car nous sommes dans un conflit où se dessine le visage du Proche-Orient pour les prochaines années, si ce n'est pour les prochaines décennies", assure M. Abou Diab.
Pour Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui possède un vaste réseau d'informateurs issus des deux bords en Syrie, "chaque camp pense qu'il peut prendre le dessus. C'est une illusion". "Les Etats qui arment les rebelles en croyant qu'ainsi ils peuvent créer un équilibre sur le terrain, ne sont pas sérieux. Ils veulent plutôt plus une partition".
Chez Abou Bilal, un militant anti-régime dans la vieille ville de Homs encore tenue par les rebelles, pointe l'amertume. "C'est clair. Il y a eu un échange Khan al-Assal contre Homs".
"Tous se jouent de nous, et à la fin, c'est nous qui sommes les perdants".

Le père Paolo enlevé par des islamistes en Syrie

Le père Paolo venait de faire circuler sur le Net une pétition appelant le pape François à “ s'informer personnellement” sur le rôle joué par certains membres du clergé chrétien en Syrie en faveur de Bachar Al Assad.
Le père Paolo Dall'Oglio, fondateur du monastère de Deïr Mar Moussa en Syrie, a été enlevé ce lundi par des islamistes proches d'Al Qaïda dans la ville syrienne de Rakka, annonce l'agence Reuters.
Paolo avait pris fait et cause pour la rébellion et avait dû quitter la Syrie en juin 2012, expulsé par le régime syrien. Depuis, il se battait sans discontinuer pour dénoncer le régime. Il était venu plusieurs fois à Bruxelles, où il avait rencontré notamment André Léonard, archevêque de l'archidiocèse de Malines-Bruxelles. Il a également relancé une communauté chrétienne en Irak, en zone kurde.
Selon l'agence Reuters, le père jésuite a traversé la frontière turque pour arriver en Syrie la semaine dernière, ignorant les avertissements de ses proches qui lui déconseillaient de se rendre à Rakka, où des islamistes ont capturé plusieurs personnalités « libérales ». Il s'y est rendu néanmoins, a été applaudi par la population mais les djihadistes de l'Etat islamique d'Irak et du Levant l'ont arrêté, lui reprochant d'avoir dénoncé les violences faites par des islamistes contre des habitants kurdes de Tel al Abiad.
Le père Paolo venait de faire circuler sur le Net une pétition appelant le pape François à “s'informer personnellement” sur le rôle joué par certains membres du clergé chrétien en Syrie en faveur de Bachar Al Assad. “Malheureusement, le régime syrien a été très habile à utiliser un certain nombre de membres du clergé, hommes et femmes, pour diffuser sa propagande et se présenter en Occident comme l'unique et dernier rempart dans la défense des chrétiens persécutés par le terrorisme islamique”, écrivait-il.

Un Français suspecté d’avoir tué les deux opposants tunisiens

Boubakeur El Hakim, c’est ce Parisien, condamné en France en 2008 pour avoir organisé une filière de recrutement de jeunes envoyés faire le jihad en Irak, qui est suspecté d’avoir assassiné en Tunisie Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.

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Boubakeur El Hakim, qui aura 30 ans le 1er août, est né à Paris. Il avait été condamné à sept ans de prison ferme, assortis d’une période de sûreté des deux tiers. Remis en liberté en janvier 2011, il ne fait depuis lors l’objet d’aucune enquête en France. Considéré comme l’un des organisateurs d’une filière jihadiste vers l’Irak où il s’était rendu pour combattre, il s’était illustré en appelant, dans plusieurs reportages réalisés en Irak par des médias français, ses «frères» du XIXe arrondissement de Paris à le rejoindre.

Moscou et Pékin s’attaquent au dollar

La Russie et la Chine se sont unies pour lutter contre la position de monnaie de réserve principale du dollar. C’est ce qu’a déclaré le célèbre trader américain Russ Winter.
Il affirme que Moscou et Pékin mettent déjà en pratique la première partie de leur plan contre l’hégémonie du dollar sur les marchés mondiaux.
La Russie et la Chine ont choisi des tactiques similaires : refuser le plus possible de paiement international en dollars et consolider leurs devises en achetant de l’or. Moscou encourage activement les transferts transfrontaliers en roubles et limite les échanges en devises. Pékin, quant à lui, commence progressivement à échanger directement le yuan avec l’euro, la livre sterling et le yen. En même temps, la Chine a plusieurs fois augmenté les importations d’or et en achète aujourd’hui plus qu’elle n’en produit. Plus le yuan est approvisionné en or, plus la position de monnaie de réserve principale du dollar est affaiblie.

Par ailleurs, selon les analystes, il ne s’agit que d’une conséquence. La cause en serait la chute de solvabilité du dollar en général, et de l’économie américaine en particulier. À cause de l’augmentation de la masse monétaire, la devise américaine pourrait voir son cours divisé par deux dans les trois prochaines années. Pékin et Moscou sont donc obligés de protéger leurs monnaies d’un tel scénario et c’est pour cela qu’ils convertissent leurs réserves en or.
Comme l’explique Russ Winter, leur plan est simple : augmenter progressivement la convertibilité du rouble et du yuan, en leur donnant un rôle plus important dans le commerce international, pour finalement en faire une monnaie de réserve. Les USA, où la dette frôle les 110 % du PIB, ne peuvent tout simplement pas relever ce défi. Toutefois, la victoire sur le dollar (et aussi l’euro et la livre sterling) est encore évidemment loin. Ivan Fomenko, directeur du département fiduciaire d’Absolut Bank, souligne que, pour que le monde accepte une devise comme monnaie de réserve, elle doit respecter certaines conditions.
« Premièrement, c’est une transparence totale sur le marché des changes et une grande convertibilité. Deuxièmement, il faut que les instituts financiers des pays qui veulent que leur devise devienne une monnaie de réserve soient fiables et transparents. Troisièmement, c’est la cohérence des actions de l’autorité monétaire. Et enfin, le plus important, il faut que les entreprises aient envie d’utiliser le yuan comme monnaie de base. »
En analysant les agissements de Moscou et de Pékin, on peut en conclure que le trader américain n’est pas loin de la vérité. La Chine avait déjà déclaré en 2009 que la domination mondiale d’une seule devise représentait un trop grand risque de voir la crise se propager. Les autorités russes s’étaient aussi prononcées en faveur de l’augmentation du nombre de monnaies de réserve, et proposaient même le rouble.
Mais tout cela ne se limite pas à quelques déclarations. La Russie, l’Iran, l’Angola, le Soudan et le Vénézuéla se sont mis d’accord pour payer la fourniture de pétrole en yuan. Aujourd’hui, cinq millions de barils de pétrole par jour sont négociés avec la devise chinoise. À la mi-juillet, le volume des tractations directes entre yuan et yen avait doublé un an après le début des manœuvres. Depuis le 4 juillet, Singapour refuse de passer par les services de compensations pour les opérations avec le yuan. En ce qui concerne la Russie, nous n’avons connaissance d’aucun arrangement officiel pour soutenir le yuan. Alekseï Maslov, expert de la Haute École d’économie, note que les actions de Moscou montrent qu’elle soutient le cours de la monnaie chinoise.
« Le rôle de la Russie est surtout technique. Il n’y a aucun accord direct entre la Chine et la Russie pour bloquer le dollar. Pour moi, la Russie n’est qu’une des parties prenantes au grand plan de la Chine. Mais cela lui convient d’un point de vue tactique. D’un point de vue stratégique, le renforcement de pays tels que la Chine peut susciter des préoccupations. »
Pour Russ Winter, la prochaine étape consisterait à « enlever la chaise sous les USA, qui ont déjà la corde autour du cou ». Pour cela, la Chine et la Russie doivent absolument approvisionner leur devise en or (elles s’en chargent déjà). Toutefois, la majorité des analystes estiment que les chaises à Washington sont curieusement très solides. Pour les faire définitivement fléchir, il faudra au moins 5 à 10 ans.

Découverte en Écosse du plus ancien calendrier connu au monde

Les archéologues ont découvert un calendrier lunaire dans l’Aberdeenshire, en Écosse, qui est vieux de près de dix mille ans.
fosse
Le plus vieux calendrier du monde, constitué de fosses ayant pu maintenir des poteaux, aurait été découvert dans le Nord de l’Écosse.
Leurs résultats montrent que leurs auteurs avaient développé une pensée sur le temps et avaient trouvé un moyen de le suivre à une période de l’histoire qui était encore à l’âge de pierre.
La découverte est considérée comme à la fois surprenante et importante car ce calendrier est deux fois plus vieux que le calendrier qui était auparavant considéré comme le premier calendrier officiel, créé en Mésopotamie il y a 5000 ans.
Mais ici [en Ecosse], il a été découvert une construction permettant de suivre les phases de la lune il y a près de 10.000 ans.

Les scientifiques appellent maintenant cette construction en Ecosse qui semble imiter les phases de la lune pour suivre les mois lunaires le plus ancien calendrier connu au monde.
« Ce que nous voyons ici est une étape majeure dans l’apparition du concept de temporalité dans l’humanité, c’est peut-être le début de l’histoire elle même », a déclaré Vincent Gaffney, professeur d’archéologie du paysage à l’université de Birmingham, qui a dirigé l’équipe qui a analysé les fosses et leurs fonctions.
On parle aussi du « calendrier du champ Warren », en référence à la superficie des terres dans l’Aberdeenshire où le calendrier a été trouvé, la découverte consistant en un réseau de 12 fosses et arcs. Ces fosses et arcs semblent représenter les phases de la lune, passant de la croissance et la décroissance à l’arc central, correspondant aux mois lunaires de l’année.
Cependant, a déclaré le professeur Gaffney, puisque l’année lunaire ne correspond pas à l’année naturelle, la séquence a dû être calibrée annuellement, et le site semble s’aligner sur le solstice d’hiver, ce qui indique que chaque année, il a été calibré et maintenu au bon moment. [...]
warren field
Vue aérienne de Warren field.
Les créateurs du calendrier sont identifiés comme un groupe mésolithique, se référant à un groupe de cultures entre Paléolithique et le Néolithique. Les trois groupes appartiennent à l’âge de pierre, et le mésolithique était un groupe de transition qui a réussi à s’adapter à la cueillette et à la pêche ainsi qu’à l’économie de la chasse. La question demeure : pourquoi ces chasseurs-cueilleurs suivaient les phases de la lune ? Aux fins de la chasse ? Pour étudier les corps célestes ?
Une théorie vient du membre du projet, le Dr. Christopher Gaffney, archéologue de l’Université de Bradford :
« Pour les communautés préhistoriques de chasseurs-cueilleurs, sachant que les ressources alimentaires étaient disponibles à différents moments de l’année, les suivre a été cruciale pour la survie. Ces communautés s’appuyaient sur les animaux migrateurs pour la chasse et manquer les passages de ces animaux était une cause potentielle de famine. Ils avaient besoin de noter soigneusement les saisons pour se préparer au passage de ces ressources alimentaires, donc de ce point de vue, notre interprétation de ce site comme un calendrier saisonnier prend tout son sens. »
Phys.org

Islamisation de militaires franco-musulmans

Il y a bel et bien une islamisation de certains militaires franco-musulmans C’est une réalité que n’a pas masqué le colonel Pascal Rolez, adjoint au sous-directeur Contre-ingérence à la Direction de la protection et de la Sécurité de la Défense (DPSD), lors d’une table ronde organisée lors des 5e rencontres parlementaires de la sécurité nationale et dont un compte-rendu vient d’être publié par Défense&Stratégie. Après avoir évoqué la surveillance des réseaux djihadistes sur Internet, le débat s’est porté sur le phénomène de radicalisation de certains militaires franco-musulmans.
Et c’est d’ailleurs devenu l’un des axes de travail majeur de la Direction de la Protection et de la Sécurité de la Défense, peut-on lire dans le compte-rendu de Défense&Stratégie. Le colonel Pascal Rolez explique : « Notre focus aujourd’hui est devenu la lutte contre le terrorisme islamiste. Nous constatons une augmentation de la radicalisation parmi les militaires français, notamment après l’affaire Merah ». Pour identifier ces militaires en voie de radicalisation, la DPSD prend en compte les changements vestimentaires, les arrêts maladie à répétition, les voyages ou encore les vols de matériels.
En 2009, le Sirpa Terre avait confirmé une information selon laquelle des engagés volontaires musulmans de l’armée de terre avaient refusé de partir en Afghanistan pour des raisons confessionnelles. Cette tendance ne manque pas d’inquiéter la DPSD. « Nous intervenons régulièrement en assistance de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) lors d’opérations contre des cellules terroristes car trop souvent, hélas, dans ces cellules, ou autour d’elles, l’on trouve des militaires français », a indiqué le colonel Rolez. Quelques 20% des militaires français sont musulmans.

Les partisans de Mohamed Morsi ont appelé à manifester ce mardi malgré les avertissements des autorités égyptiennes de recourir à la force

De grandes manifestations du camp pro-Morsi sont attendues ce mardi après-midi pour réclamer son retour au pouvoir. Les pro-Morsi entendent dénoncer les violences de samedi qui ont fait, selon un dernier bilan, 82 morts -81 manifestants et un policier- à proximité de la mosquée Rabaa al-Adawiya, où ils tiennent un sit-in depuis un mois.
Cet appel à manifester fait craindre une nouvelle flambée de violences alors que plus de 300 personnes sont mortes dans les troubles en Égypte en un peu plus d’un mois. Les autorités ont poursuivi leurs avertissements envers le camp islamiste, promettant des « mesures décisives et fermes » s’ils « outrepassaient leur droit à l’expression pacifique ».

Ashton a rencontré Morsi

De son côté, la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, en visite au Caire, s’est déplacée dans la nuit pour voir le président islamiste déchu Mohamed Morsi, détenu dans un endroit secret. « M. Morsi va bien » et il a « accès aux informations », notamment via la télévision et les journaux, a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse. « Nous avons eu une discussion amicale, ouverte et directe », a assuré Ashton, se refusant toutefois à divulguer le contenu de ces discussions. « Nous avons discuté en profondeur », a-t-elle ajouté.
Morsi n’est pas apparu en public depuis son renversement et n’a officiellement reçu aucune visite. Sa famille elle-même a déploré récemment ne pouvoir le rencontrer.
Des groupes islamistes ont profité de la visite de Me Ashton en Égypte pour lui signifier qu’ils resteraient mobilisés. Dans un communiqué, ils ont affirmé que les manifestations se poursuivraient jusqu’au retour à la « légitimité constitutionnelle ».

vendredi 26 juillet 2013

Immigration : l’Australie a le courage de dire stop !

Aux antipodes des capitulations européennes et américaines, l’Australie vient de prendre, la semaine dernière, une décision historique concernant l’immigration clandestine. Un coup de semonce qui en annonce peut-être d’autres…

« À partir de maintenant, tout demandeur d’asile qui arrivera en Australie par bateau n’aura aucune chance d’être autorisé à rester dans le pays comme réfugié », a averti le Premier ministre (de gauche) Kevin Rudd. Une déclaration ferme et plus concrète que celle du Britannique Cameron, lequel, malgré ses discours parfois lucides, est un peu le Sarko d’Albion. Mais un choix à l’opposé de celui d’Obama qui veut régulariser en masse les délinquants, pardon, les immigrés illégaux. Sans parler de nos propres dirigeants ou de la foldingue ministre congolo-italienne.
Pour expliquer la nouvelle politique, une campagne de com’ sans fioriture a été financée à hauteur de 1,8 million d’euros. Sur les affiches, on voit un bateau au milieu de l’océan, avec cette phrase : « Si vous venez ici sans visa, vous ne pourrez pas vous installer en Australie. »
Le moratoire sur l’immigration prend effet dès maintenant, pour au moins un an. D’autre part, la police fédérale versera des primes aux personnes ayant permis d’identifier les passeurs et leurs complices !
Les réactions n’ont pas tardé chez les bisounours de tout poil. Si l’opposition (de droite) a timidement approuvé, Amnesty International, elle, dénonce « le jour où l’Australie a décidé de tourner le dos aux plus vulnérables de la planète », et les organisations locales de défense des droits de l’homme préparent des manifs dans tout le pays. Incroyables images de jeunes gens d’origine européenne qui ne veulent surtout pas qu’on stoppe l’invasion de leur pays. On parle quand même de 1.000 arrivées par jour… La situation est grave pour un pays de 22 millions d’habitants dont une part grandissante d’Asiatiques (essentiellement Chinois et Indiens) qui débarquent en masse. Si rien n’est fait, les Australiennes de souche européenne faisant de moins en moins d’enfants, les nouveaux venus, dotés d’une fertilité débordante, modifieront très rapidement la physionomie de l’Australie des pères fondateurs !
Sur le terrain, une fois la nouvelle loi proclamée, les émeutes d’immigrés n’ont pas tardé. Sur l’île de Nauru, des centaines de demandeurs d’asile se sont évadés d’un centre de rétention. Dont une grande partie d’Iraniens… « Des détenus se sont munis de couteaux et de barres de fer avant de prendre le contrôle du centre. Près de la moitié des 500 demandeurs d’asile du centre se sont échappés et plusieurs bâtiments ont été incendiés », raconte Le Monde.
Cet événement nous montre que les bastions occidentaux sont à la croisée des chemins. Soit on ouvre les portes et la submersion sera totalement irréversible d’ici peu, soit on emploie la force. De ce choix découlera le monde dans lequel vivront nos enfants
Joris
Karl
Journaliste

L’or de l’Allemagne et de la Fed est parti en Chine

Selon William Kaye, gestionnaire de hedge fund à Hong Kong, la Fed ainsi que la Bundesbank, n’ont plus d’or dans leurs coffres. Kaye, qui a travaillé chez Goldman Sachs il y a 25 ans, parle également du véritable montant des réserves détenues par la Banque populaire de Chine (PBOC).

William Kaye : La plupart des gens ne s’en rendent pas vraiment compte, mais l’hégémonie mondiale (leadership ou de domination) est en train de changer. Cette région du monde, l’Asie-Pacifique, et la Chine en particulier, est en train de se positionner pour devenir la puissance mondiale dominante dans les cinq à dix années à venir.
Mes sources me disent que, contrairement aux chiffres officiels disponibles, la Chine possède entre 4.000 et possiblement 8.000 tonnes d’or physique… Non seulement les Chinois sont les plus gros producteurs d’or, mais ils sont aussi les plus gros importateurs d’or au monde. C’est une initiative stratégique. La Chine accumule massivement l’or extirpé de l’Ouest à une cadence très rapide. La dynamique, ici, est très géopolitique, et l’Extrême-Orient y gagne.
Dans le « nouvel ordre mondial » qui émanera quand ce « raid » se terminera, la position de la Chine, de la Russie et du Brésil sera grandement améliorée. En revanche, la position des États-Unis, aussi bien que celle de l’Europe et du Royaume-Uni, sera grandement diminuée. Telles en seront les conséquences majeures.

Éric King : Vous dites que la Chine possède plus de 4000 tonnes d’or déjà, peut-être même jusqu’à 8000 tonnes. Jusqu’où la voyez-vous aller en termes de possession possible d’or ?
William Kaye : Je pense qu’ils n’ont pas encore terminé. De l’or a été loué ; nous le savons, puisque les grandes banques centrales l’ont admis. La Fed l’a admis, la BCE l’a admis, la Banque d’Angleterre l’a admis. Elles ont toutes admis qu’elles louent de grandes quantités d’or sur le marché.
En pratique, cela fonctionne ainsi : la Fed contacte son « agent », souvent JP Morgan, quelques fois Goldman Sachs, et lui dit : “Ok, il faut empêcher le prix de l’or de grimper, alors voici 20, 30, 40, ou 50 tonnes d’or que nous allons vous louer. En théorie, nous pouvons vous le réclamer”.
C’est une belle théorie mais, en réalité, cela ne fait aucun sens puisque, une fois que JP Morgan ou Goldman Sachs obtient son or, il le vend sur le marché. Alors ces bullion banks deviennent vendeuses nettes d’or. Et la Fed dit : “Nous disposons encore de contrats où, en théorie, nous sommes libres de revendiquer l’or. Nous continuerons donc de reporter que nous en sommes les propriétaires dans les documents officiels.
Mais, en réalité, cet or a été vendu sur le marché. Il termine sa course dans des endroits comme Pékin. Mais, avant qu’il ne se retrouve à Pékin, il passe souvent par Hong Kong. Et, quand il arrive à Hong Kong, il passe par notre raffinerie, la même que nous utilisons.
Et, en passant, peut-être possédons-nous une partie de l’or que l’Allemagne croit posséder. Mais l’Allemagne ne verra jamais cet or, parce qu’il est en sécurité dans mon compte et dans ceux de nos investisseurs à l’Aéroport international de Hong Kong.
Au sujet de cet or, qui aurait pu arborer le symbole de la Bundesbank à son arrivée à Hong Kong, une grande raffinerie, une des plus grandes au monde qui travaille avec la People’s Bank of China, a certifié que : “Oui, nous avons de l’or que nous pouvons livrer. Nous l’avons fondu, nous l’avons testé. Peut-être arborait-il le symbole de la Bundesbank à son arrivée, mais maintenant, c’est de l’or fondu, d’une finesse de 0.9999.
Voilà comment cela fonctionne en pratique. Alors l’or de la Fed, que les Américains croient posséder, est parti. L’or des Allemands, qu’on leur a promis dans sept ans, ils ne le reverront pas, parce qu’il n’existe plus (à la Fed) ; je le possède… la People’s Bank of China le possède… la Reserve Bank of India le possède… la banque centrale de Russie le possède. Mais les Allemands (et les Américains) ne le possèdent pas.
Éric King : Vraiment, cette raffinerie a admis avoir fondu les lingots de la Bundesbank ?
William Kaye : Elle a juste confirmé que tout ce que je vous ai dit est juste : ils obtiennent des lingots d’or de partout, incluant ceux des principales banques centrales, avec leur symbole dessus, et ils les fondent.
Éric King : Mais elle a bien confirmé que l’or provenait des banques centrales de l’Ouest, dans la plupart des cas ?

William Kaye :
Si on lit entre les lignes, et on n’a pas besoin de le faire beaucoup, c’est une vraie farce. L’or est parti. Il a été hypothéqué et ré-hypothéqué. Il est parti. Non seulement la Fed et le Trésor US ne possèdent pas 8.000 tonnes ou plus, mais ils ne possèdent probablement rien.
Contrepoints

États-Unis : 25 faits sur la ville de Détroit qui vous ébranleront

Détroit, une des villes qui a incarné le mieux le rêve américain, s’est déclarée en faillite jeudi dernier. Une juge a cependant contesté cette procédure, ce qui signifie que la déclaration officielle de faillite pourrait prendre des mois. Sur son blog « The Economic Collapse », Michael Snyder énumère 25 faits choquants sur cette ville autrefois prospère :
 
✔ La ville de Détroit doit de l’argent à plus de 100.000 créanciers ;
✔ La ville est endettée à hauteur de 20 milliards de dollars. Cela représente plus de 25.000 dollars par habitant (700.000 habitants vivent maintenant à Détroit, alors que la ville en comptait 1,8 millions à sa période de gloire) ;
✔ En 1960, Détroit était la ville qui se targuait d’offrir le plus haut revenu par tête de l’ensemble des Etats-Unis ;
✔ En 1950, la ville offrait 296.000 emplois dans l’industrie. Aujourd’hui, il y en a moins de 27.000 ;
✔ Entre Décembre 2000 et Décembre 2010, l’Etat du Michigan a perdu 48% de ses emplois manufacturiers ;
✔ De nombreuses maisons sont en vente à Détroit pour moins de 500 dollars ;
✔ Près de 78.000 maisons de la ville sont abandonnées ;
✔ Environ un tiers de l’ensemble de l’agglomération (362 kilomètres carrés) est inhabité ou en ruines ;

47% des habitants de Détroit sont illettrés ;
✔ Moins de la moitié des habitants de Détroit âgés de plus de 16 ont actuellement un emploi ;
✔ 60% des enfants de la ville de Détroit vivent dans la pauvreté ;
✔ Détroit a été autrefois la 4ème plus grande ville des Etats-Unis. Au cours des 60 dernières années, sa population s’est réduite de 63% ;
✔ La ville est presque entièrement dépendante des recettes fiscales des casinos, qui génèrent environ 11 millions de dollars de recettes fiscales par mois ;
✔ On compte 70 « Superfund » (sites où l’on déverse des déchets dangereux) à Détroit ;
✔ 40% des lampadaires de rue ne fonctionnent plus ;
✔ Seulement un tiers des ambulances est en état de fonctionnement ;
✔ Certaines ambulances sont en service depuis si longtemps qu’elles ont plus de 400.000 km au compteur ;
✔ Depuis 2008, deux parcs sur 3 de la ville de Détroit ont été définitivement fermés ;
✔ Au cours de la dernière décennie, les forces de police de la ville ont été réduites de 40% ;
✔ Si vous appelez la police, il faut compter en moyenne 58 minutes avant d’obtenir une réaction de sa part ;
✔ La plupart des postes de police sont maintenant fermés 16 heures par jour ;
✔ Le taux de criminalité violente est 5 fois plus élevé à Détroit que la moyenne nationale ;
✔ Le taux d’homicides de Détroit est 11 fois supérieur à celui de New York ;
✔ Moins de 10% des enquêtes concernant des crimes commis à Détroit sont résolues ;
✔ La criminalité est telle à Détroit que même la police avertit les visiteurs qu’ils « pénètrent à Détroit à leurs propres risques ».

“Le dollar s’effondrera en 2014″

Entretien avec Alexandre Aïvazov, économiste, spécialiste des cycles économiques (propos recueillis par Hugo Natowicz)
Alexandre Aïvazov, économiste, spécialiste des cycles économiques
Bonjour M. Aïvazov! Pourriez-vous brièvement exposer aux lecteurs votre méthode d’analyse de la situation économique et financière? Sur quelles théories se fonde-t-elle?
L’épine dorsale du “Système périodique du développement capitaliste mondial du milieu du XVIIIe siècle à la moitié du XXIe siècle” que j’ai élaboré est constituée par la théorie des grands cycles de Kondratiev, la théorie du développement par l’innovation de Schumpeter, et par la théorie du chaos de Prigogine.
Dans mon Système, j’ai réussi à intégrer en un seul et même ensemble des cycles différents, les cycles courts de Kitchin (3-5 ans) et de Juglar (8-11 ans), les cycles moyens de Kouznetsov (20-25 ans), avec les cycles longs de Kondratiev (40-60 ans), les cycles de formation des Structures technologiques (ST) de Glaziev, M.Hirooka et K.Peres et les cycles séculaires d’Arrighi, Pantine et Badalyan et Krivorotov. Il s’est avéré non seulement que tous ces cycles sont connectés, mais qu’ils se complètent et se conditionnent mutuellement. En outre, je m’appuie dans mes recherches sur des classiques de la pensée économique, comme Adam Smith, Karl Marx, Keynes et bien d’autres.
Quelles grandes tendances se dégagent de cette approche?
J’ai remarqué une chose intéressante: depuis les XVIIe-XVIIIe siècles, deux conceptions majeures du développement s’affrontent. La première a été initiée par les physiocrates français dans la formule «laissez faire, laissez passer», appelant à la liberté d’entreprise, et rejetant l’implication du gouvernement dans la vie économique de la société. Plus tard, cela a donné la «main invisible du marché» d’Adam Smith, la loi de Say etc., jusqu’au néo-libéralisme moderne.

L’autre conception, formulée dans la théorie du mercantilisme, non seulement autorisait, mais exigeait l’intervention du gouvernement dans la vie économique, d’abord sous forme de protectionnisme (protection du capital national contre la concurrence étrangère), puis de participation directe de l’Etat dans la vie économique par redistribution des ressources financières à travers le budget de l’Etat, et en régulant l’ensemble de la vie économique, conformément à la théorie de Keynes.
Ces deux paradigmes se succèdent lors de la transition entre les phases montante et descendante de chaque grand cycle de Kondratiev. Le néolibéralisme a détrôné dans les années 1980 le modèle de développement keynésien, et le néolibéralisme sera à son tour remplacé durant la décennie actuelle par le post-keynésianisme, fondé sur la participation déterminante de l’Etat dans la vie économique de la société, jusque dans la planification, comme au Japon ou en Chine.
Dans quelle mesure les actions des gouvernements et des Banques centrales peuvent influer sur l’économie mondiale si celle-ci est déterminée par des cycles ?
Tout dépend des cycles dont on parle. Si vous parlez des petits cycles de Kitchin, l’injection massive de liquidités dans l’économie et les programmes étatiques de stimulation de la demande (prime à la casse, etc) ont permis dès la fin 2009 de surmonter la crise de ce cycle. Dans ce cas, les gouvernements et les Banques centrales ont joué un rôle décisif.
Mais ce cycle dure 3 à 5 ans, et en 2012-2013, les économies occidentales sont de nouveau entrées dans la phase descendante de ce cycle, et les gouvernements et les banques centrales sont depuis à court d’idées. Dans le cadre des cycles de Juglar, l’économie occidentale n’est jamais sortie de la crise depuis 2008, comme le montre le chômage élevé, la faible utilisation des capacités de production, le renouvellement larvé du capital fixe. Si l’on observe les cycles moyens de Kouznetsov, là aussi les économies développées restent dans un état de dépression: la demande de logement est faible, les prix sont encore bas par rapport à la période d’avant-crise, la construction est en berne.
Concernant les cycles de Kondratiev, la transition de la phase descendante à la phase montante suivante, étape à laquelle nous nous trouvons, est le terreau de formation des innovations de base de la “‘VIe structure technique”: nanotechnologies, biotechnologies, technologies de l’information, énergie alternative, ingénierie génétique, qui ne seront pas opérationnelles avant 2020.
En contexte de crise, l’Occident adopte-t-il les bonnes décisions compte tenu des cycles?
Concernant la marge de manœuvre des États pour influer sur l’économie en contexte de changement de cycle, celle-ci est très mince. Les gouvernements ne peuvent qu’atténuer ou intensifier des processus revêtant un caractère objectif, mais les crises provoquent une inflexion des politiques menées, il est vrai pas toujours dans le bon sens.
Pour mémoire: la transition du IIIe au IVe cycle de Kondratiev a porté Roosevelt au pouvoir aux États-Unis, et Hitler en Allemagne. La transition du IVe au Ve cycle dans les années 1979-80 a porté Thatcher au pouvoir en Grande-Bretagne et Reagan aux États-Unis, qui ont totalement modifié la politique économique menée avant eux.
Le problème est qu’en phase descendante des cycles, les gouvernements mènent généralement une politique “pro-crise” qui ne fait qu’aggraver la situation. C’est ce qui se passe actuellement en Europe et aux USA.
La crise de l’euro a repris de plus belle après une accalmie, notamment en raison de la dette de pays comme le Portugal. L’euro pourra-t-il surmonter cette crise ?
L’euro survivra, mais l’Europe aura besoin d’une intervention chirurgicale. Certains pays devront être exclus de la zone euro, les autres traverseront des années difficiles. Mais je suis convaincu qu’après cette intervention, ce bloc n’en sera que plus fort.
Bien sûr, il fallait tout de suite faire une “ablation” de la tumeur, et ils ont décidé de réaliser une “chimiothérapie” (émission de crédit). On ne note pas d’amélioration pour le moment, la maladie a été mise en veilleuse pour un temps.
En outre, l’UE traverse une crise de croissance, une monnaie commune existe mais il n’y a pas d’union budgétaire et fiscale. Il aurait fallu introduire avec l’euro des règles communes en matière d’impôts et de dépense des budgets publics. Le problème est que la zone euro a été formée lors de la phase montante du cycle de Kondratiev, alors que l’économie était florissante. Dès qu’on est passé en phase baissière, les problèmes sont apparus de plus belle. Il faut les résoudre, pas les remettre à plus tard.
Quand l’économie sortira-t-elle de la crise actuelle, qui a débuté en 2008 avec l’éclatement de la bulle des “subprimes”?
L’économie se récupèrera, mais cela n’arrivera pas avant 2019-2020. Il faut bien comprendre la nature de la crise actuelle. Le fait est que depuis la révolution néolibérale des années 1980, quand Thatcher et Reagan ont brutalement réduit les impôts sur les riches, étranglé leurs syndicats et créé les conditions pour la baisse des salaires des travailleurs, le monde a brusquement mis le cap sur la sphère financière, les riches n’investissant plus dans la consommation, mais dans les spéculations financières.
Regardez, actuellement, même les grandes corporations obtiennent jusqu’à la moitié de leur chiffre d’affaire non pas en produisant des biens, mais par le biais de spéculations sur les marchés, alors qu’il y a 30 ans ce chiffre était de 15%. Dans le même temps, le salaire réel aux États-Unis, si l’on déduit l’inflation, est resté au niveau de 1968.
Une question s’impose: à quoi était due la hausse du niveau de vie de l’Américain lambda avant la crise? La réponse est simple: au crédit. Les ménages, les villes et les autorités régionales vivent à crédit, tout comme les gouvernements des Etats. L’ensemble du monde occidental vit à crédit: cela signifie qu’il ne vit pas en conformité avec ses revenus, aux dépens d’autres pays qui ne consomment pas autant qu’ils le pourraient, et n’empruntent pas.
Va-t-on assister à un rééquilibrage violent?
Oui, le temps du rééquilibrage est venu. En Europe, personne n’est prêt à accepter une réduction violente de son niveau de vie, et il le faudra pourtant, de 25-30% au moins. Seule la crise le pourra, ce n’est qu’au terme de cette dernière qu’arrivera une restauration de l’équilibre mondial, gravement malmené depuis 30 ans.
De nombreux médias financés par l’oligarchie financière mettent l’accent sur des pays secondaires, comme la Grèce ou le Portugal, mais ce qui arrive aux États-Unis est bien pire. Il n’y a qu’une seule différence entre Washington et Athènes: le premier peut imprimer de l’argent, le second pas. Les Américains comme les Grecs vivent au-dessus de leurs moyens, créant moins de biens qu’ils n’en consomment, mais les premiers compensent la différence avec des “morceaux de papier vert” sans valeur, tout comme les colonisateurs de jadis achetaient de vraies ressources avec des morceaux de verre. Le monde entier accepte ces “morceaux de verre” pour fournir des biens véritables. Toute violation de l’équilibre mènera tôt ou tard à une crise, vouée à restaurer l’ordre violé.
Les États-Unis impriment tous les mois 85 milliards de dollars. Les marchés sont suspendus aux annonces de la FED sur la poursuite ou l’arrêt du programme d’”assouplissement quantitatif”. Le pays peut-il arrêter d’imprimer du dollar?
Les marchés financiers se comportent comme des toxicomanes de longue date: tout rappel du fait que le toxicomane peut ne pas recevoir sa nouvelle dose le rend hystérique. C’est pareil avec les États-Unis pour l’impression de dollar, qui est leur drogue. Un toxicomane peut-il vivre une vie longue et heureuse? La réponse à cette question aide à comprendre ce qui attend les États-Unis ces prochaines années.
Ce n’est pas un hasard si Ben Bernanke quitte son poste en janvier 2014, alors qu’il pourrait rester pour un nouveau mandat. Il ne veut pas être le bouc émissaire de la politique qu’il a menée, il veut sauter d’un train qui roule vers l’abîme, il comprend les conséquences de sa politique.
Quelle est l’étape suivante pour les États-Unis?
Le dollar pourrait résister s’il ne jouait pas le rôle de monnaie mondiale. Ce qui sape le dollar, c’est qu’il supporte le fardeau d’un gigantesque volume d’obligations du monde entier. Personne ne peut le sauver. Les États-Unis vivront des temps très durs, similaires à la Grande dépression.
Mais les Américains ont prévu une issue de sortie. Le plus probable est qu’ils feront défaut sur leur dette, se renfermeront sur le NAFTA (qui intègrera la Grande-Bretagne), mettront en place une nouvelle devise, l’Amero, sur lequel un accord a été trouvé avec le Canada et le Mexique dès 2007, puis ils panseront leurs plaies.
Le potentiel économique des États-Unis est très important: ils ont des ressources, ils n’auront pas trop de mal à reconstituer leur potentiel de production, ils ont du personnel qualifié, leur niveau d’innovation est le plus élevé au monde, ils sont leaders dans l’assimilation de la Structure technique du VIe cycle de Kondratiev.
Il est vrai, on assistera à l’effondrement des liens technologiques et productifs liés à l’Europe, l’Asie et l’Amérique latine, les marchés financiers américains dégringoleront, leurs obligations redeviendront de simples bouts de papiers, les retraites de millions d’Américains seront dépréciées, le niveau de consommation et de vie des États-Unis va chuter, et toutes les bases militaires américaines à l’étranger seront fermées. Mais les USA surmonteront ces temps difficiles et après 2020 ils commenceront à rapidement redynamiser leur économie. Toutefois, ils ne seront plus l’unique leader de l’économie mondiale. Ils ne seront qu’un leader régional parmi d’autres.
Je n’envie pas ceux qui détiendront des dollars ou des obligations du trésor américain, mais personne ne forcera les États-Unis à rembourser leur dette par la force, car ils ont l’armée la plus puissante du monde.
Va-t-on faire face à de l’hyperinflation?
La politique américaine ne peut pas causer d’hyperinflation tant que le dollar joue le rôle de devise mondiale, car l’émission de cette monnaie est “disséminée” en une fine couche sur l’ensemble de l’économie mondiale. Les États-Unis diffusent leur inflation à l’ensemble du monde, en premier lieu aux pays émergents, qui ont une inflation d’au moins 5%, même si grâce à divers artifices techniques ils parviennent à jeter de la poudre aux yeux du monde entier.
En outre, une grande partie des dollars est absorbée par les marchés financiers, où ils viennent gonfler différentes bulles. La spéculation massive se produit précisément sur la base de cette masse monétaire excédentaire. C’est pourquoi les acteurs des marchés réclament la poursuite de l’assouplissement quantitatif. Mais prochainement, les marchés vont s’effondrer comme un château de cartes. C’est inévitable.
L’once d’or a chuté à 1200 dollars. De nombreux experts ont déclaré, dans le sillage de Paul Krugman, que c’était la fin de la “bulle de l’or”. Que pensez-vous de cette analyse?
Il faut immédiatement préciser de quel or nous parlons. Si nous parlons de l’or physique réel, qui depuis 5.000 ans sert d’équivalent universel, la demande pour ce dernier a fortement augmenté dernièrement. Les Banques centrales et les particuliers ont nettement augmenté l’achat d’or physique. Mais sur les marchés des métaux, où l’on échange de l’or virtuel, c’est-à-dire des contrats à terme sur l’or, on a observé une brusque chute des prix sur cet or virtuel. 95% du marché de l’or mondial, ce sont des contrats à terme sur les bourses, seuls 5% étant constitué d’or physique.
L’or est un étalon de mesure de valeur, un équivalent universel. Un mètre ou un kilo peuvent-ils perdre en dimension ou en poids? C’est pareil pour l’or, c’est un étalon de mesure sans lequel les indicateurs économiques seraient appréciés comme dans un miroir déformant. Théoriquement parlant, nous inversons tout quand nous disons qu’une once d’or vaut 1200 dollars, il faudrait dire qu’un dollar côte 1/1200ème d’once d’or. En réalité ce n’est pas l’or qui monte ou descend en valeur, c’est le pouvoir d’achat du dollar par rapport à l’or qui monte ou baisse.
Pourquoi le dollar américain a-t-il commencé à jouer après la guerre le rôle de devise mondiale? Parce que le dollar était “aussi bon que l’or”, il était adossé à 70% à l’or. En 1971, il a fallu déconnecter le dollar de l’or et laisser le métal jaune “flotter librement” par rapport aux autres devises et biens. Mais l’or reste l’étalon de valeur. Dès que des crises et des bouleversements se font sentir sur les marchés, beaucoup accourent vers le “havre de paix de l’or”.
Actuellement, certains acteurs du marché des “futures” ont intérêt à faire baisser le prix de l’or, certainement en vue de l’achat massif de métal bon marché avant sa hausse en flèche. Ils l’ont fait baisser au maximum pour pouvoir gagner à l’avenir des sommes énormes, car dès août-septembre, la question du plafond de la dette US se reposera, avec la possibilité d’un défaut technique. Et pendant qu’Obama bataillera avec le Congrès, les prix de l’or vont à nouveau percer tous les maximums historiques (des pics de 2500-3000 USD l’once sont tout à fait plausibles). Cela devrait se produire au cours de cette année.
Le cours de l’or a été multiplié par 7 depuis 2001, et ces derniers mois, il a été divisé par 1,5. Difficile de parler de fin de la “bulle de l’or”, quand ce métal reste 4,5 fois plus cher qu’il y a douze ans!
Vous prévoyez le krach du dollar pour 2014. Les événements actuels confortent-ils cette opinion?
Le krach du dollar peut arriver à n’importe quel moment, car toutes les conditions sont réunies. Certes, le gouvernement américain et la FED ont une réserve de solidité leur permettant de reculer l’échéance en menant une politique raisonnable (ce dont je doute fort). Mais le krach est inévitable. Selon mes estimations, cela aura lieu en 2014, dans le meilleur des cas en 2015, mais pas plus tard.
Comme l’écrit Boulgakov dans Le Maître et Marguerite: “Annouchka a déjà renversé l’huile” (qui provoquera la mort d’un personnage, Berlioz, ndlr). Des événements X ou Y ne peuvent qu’accélérer ou légèrement reculer les processus en cours, mais pas les arrêter, tout comme nous ne pouvons pas éviter la mort. Le processus naturel de vieillissement du modèle capitaliste américain mène inexorablement à la mort de ce modèle, et la crise permettra de reconstruire l’économie conformément aux nouvelles exigences mondiales.
Face aux bouleversements qui les attendent, que peuvent faire les gens pour protéger leurs économies?
Le “gourou” des marchés spéculatifs Jim Rogers (un ancien proche de Soros), que je respecte beaucoup, émet depuis longtemps les mêmes mises en garde que moi. Il conseille pour conserver ses économies de les placer dans l’or ou dans les denrées, mais aucun cas dans des actions, des obligations, ou des titres de dette. Tout ceci sera fortement dévalué pendant la crise, et les valeurs stables telles que l’or se maintiendront. Les gens auront en outre toujours besoin de manger.
Il est curieux de constater que le spéculateur Jim Rogers conseille aux traders et experts financiers de fuir Wall Street à toutes jambes: en novembre 2010, il a appelé les étudiants à renoncer à faire carrière à Wall Street ou à la City, car ces prochaines années, vivre à la ferme rapportera plus que Wall Street. Il a en outre confirmé la théorie de Braudel et Arrighi: “Si vous étiez intelligent en 1807 vous auriez déménagé à Londres, si vous l’étiez en 1907 vous seriez parti à New-York, et si vous êtes malin en 2007, déménagez en Asie”.
La guerre peut-elle résoudre les problèmes de dette de l’occident?
L’histoire montre de manière convaincante que les leaders mondiaux de différentes époques ont cherché à résoudre leurs problèmes au moyen de la guerre. Napoléon a cherché grâce aux guerres à unifier l’Europe continentale contre la Grande-Bretagne et ainsi à résoudre les problèmes économiques de la France, en faisant du pays le leader du cycle hollandais d’accumulation du capital. Mais il a perdu et cédé la palme du leadership à la Grande-Bretagne, qui 100 ans plus tard a elle aussi cherché à assurer sa position en déclenchant la Première Guerre mondiale.
A la différence de Napoléon, le pays a gagné la guerre, mais il est devenu débiteur net, et a cédé le leadership mondial aux Etats-Unis. Ces derniers cherchent, 100 ans plus tard, à déclencher une nouvelle guerre au Proche-Orient, près des frontières de leurs concurrents potentiels: Chine, Russie et Inde. Mais ils ne font qu’aggraver leur situation économique et plongent le pays dans la crise. Il faut étudier les leçons de l’histoire pour ne pas tomber sans cesse dans les mêmes pièges. Et ne pas chercher de solution simple à des problèmes complexes. Elles n’existent pas!
A quoi ressemblera le monde d’après-crise?
La particularité de la période actuelle est que selon les cycles d’accumulation de capital (Braudel, Arrighi), il s’y produira un transfert du cycle américain vers le cycle asiatique, dont les leaders sont actuellement la Chine et le Japon. Des pays dont les économies sont basées sur le modèle postkeynésien reposant sur les principes de collectivisme et de solidarité, aux antipodes de l’individualisme et de la concurrence intrinsèques au modèle anglo-saxon. C’est un changement important qui s’accompagnera de bouleversements dans l’économie mondiale.
Grossièrement, notre économie mondialisée actuelle va se scinder en plusieurs méga-régions, à l’instar de l’UE. On assiste d’ores et déjà à la formation de pôles économiques comme le NAFTA (USA, Mexique, Canada et qui devrait intégrer à terme la Grande-Bretagne), la Chine avec l’ASEAN, les pays d’Amérique latine, la Communauté économique eurasiatique.
Chaque méga-région aura sa devise de base, ses instituts, ses lois et ses règles en matière de relations interétatiques, compte tenu des spécificités culturelles, nationales, religieuses et civilisationnelles des Etats membres. Ces méga-régions vont tisser entre elles de nouvelles relations au niveau mondial.
D’ici 2020, le monde aura un visage radicalement différent de celui qu’on lui connaît aujourd’hui.
Ria Novosti

“Il est curieux de constater que le spéculateur Jim Rogers conseille aux traders et experts financiers de fuir Wall Street à toutes jambes: en novembre 2010, il a appelé les étudiants à renoncer à faire carrière à Wall Street ou à la City, car ces prochaines années, vivre à la ferme rapportera plus que Wall Street.”
SoIl a en outre confirmé la théorie de Braudel et Arrighi: “Si vous étiez intelligent en 1807 vous auriez déménagé à Londres, si vous l’étiez en 1907 vous seriez parti à New-York, et si vous êtes malin en 2007, déménagez en Asie”.
On verra le pays qui gagnera la course à l’énergie aux cours des 20 prochaines années. Pas sur que ce soit la chine ou l’asie.
Pour rappel :
- Maitrise de l’éolien avec les moulins à vent : république des Provinces-Unies avec
http://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8cle_d%27or_n%C3%A9erlandais 1584 et 1702
- Maitrise de l’énergie de la machine vapeur avec le charbon : Royaume-Uni : 1820-1920
http://fr.wikipedia.org/wiki/Royaume-Uni#Empire_britannique
- Maitrise de l’énergie du moteur à explosion avec le pétrole : Etats-Unis, 1920-2020 ?