dimanche 18 mai 2014

Elections régionales Verviers

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samedi 1 mars 2014

Ukraine - Crimée- Russie

La prochaine guerre se passera sur le sol américain


La menace étatsunienne contre ses deux rivaux n’est ni théorique, ni voilée. Elle se précise de jour en jour dans les déclarations et les actes.
D’un côté, dans le Pacifique et en Mer de le déploiement des forces américaines se renforce avec l’objectif avoué d’endiguer la montée de la . Côté et au Caucase jusqu’en , les installent ouvertement le siège de la .
L’état d’encerclement de ces deux pays est tel qu’ils n’ont plus que deux solutions. Soit ils signent tout de suite leur reddition et leur acte de soumission, soit ils se préparent à se défendre, individuellement ou ensemble. Il semble qu’ils ont opté pour la seconde solution. En deux ou trois ans, les budgets militaires de la Russie et de la Chine ont grimpé comme jamais et leurs forces militaires se réorganisent à la vitesse grand V. De principalement défensives, elles tendent à devenir de plus en plus offensives. Par exemple, la Russie, qui n’avait qu’une base navale à l’extérieur de son territoire, à Tartous en Syrie, étudie maintenant la possibilité d’en créer dans d’autres régions du monde en utilisant principalement les anciennes bases soviétiques ou en négociant pour en ouvrir d’autres. C’est le cas notamment avec Cuba, le Nicaragua, le Venezuela, le Vietnam, Les Seychelles ou Singapour.
viktor leonov dans le port de la Havane
viktor leonov dans le port de la Havane
La Chine, de son côté, n’est pas en reste. Devant l’hostilité ouverte et l’hégémonisme sans vergogne des Etats-Unis, elle ne se cache plus et montre clairement qu’elle est déterminée à se doter de moyens de projection très loin de ses côtes et de moyens balistiques capables de porter la guerre chez l’ennemi.
L’une comme l’autre, la Russie et la Chine semblent décidées à rompre avec une longue tradition des guerres étatsuniennes modernes. Jusqu’ici, pour les , la mort et la destruction c’est toujours chez les autres, pendant que le pays se construit et se nourrit du sang des victimes grâce à l’industrie guerrière et aux contrats de reconstruction. Avec une guerre portée sur son sol, emmenant avec elle la mort et la désolation, des villes détruites comme Bagdad, Dresde ou , ce jour-là les américains se réveilleront et la guerre cessera d’être virtuelle.
Si les Etats-Unis sont perpétuellement en guerre, c’est que le peuple américain y trouve son compte. S’il faut payer le prix fort par de grosses pertes humaines et matérielles, les américains feront comme tout le monde : ils feront tout pour l’arrêter ou l’empêcher. Si, en plus, leurs dirigeants ont la possibilité de se faire capturer et juger pour leurs crimes, on pourra garantir la paix mondiale pour longtemps.

jeudi 27 février 2014

La Syrie déclenchera la Troisième Guerre Mondiale

Nos sources prouvent de façon incontestable que la grande idée états-unienne d’organiser un gouvernement fantoche avec les hommes de paille de la soi-disant opposition syrienne a fait long feu. Les négociations à Genève ont connu un cuisant échec et le seul leader à la vision stratégique Bachar al-Assad quoi qu’on en dise, résiste et tient la dragée haute aux hordes qui envahissent son pays avec, bien malheureusement, le syndrome belliciste de la France. Jean-Michel Vernochet nous a donné de ses lumières sur le Proche-Orient qui est à l’autre extrémité de la grande zone de conflit incluant l’Ukraine si on prenait la Turquie pour le centre de cette région.

La Voix de la Russie : Jean-Michel Vernochet, en Syrie les deux camps chercheraient à trouver un terrain d’entente ; à savoir le gouvernement de Bachar al-Assad et l’opposition armée. En même temps, l’esprit corsaire, proche de la Défense Nationale, nous signale par la bouche du Grand reporter à La Croix François d’Alançon que l’Iran serait en train de remplir les caisses de la Banque Nationale de Syrie avec quelques 500 Millions de dollars sans parler de l’aide massive par les combattants : 15.000 gardiens de la révolution qui combattraient actuellement en Syrie contre les wahhabites. Alors où en est-on : donnez-vous une chance au gouvernement de Bachar de s’en sortir ou ses heures sont comptées ?
Jean-Michel Vernochet. Vous me posez une question précise, à savoir : si le régime de Bachar al-Assad c’est-à-dire à la fois le gouvernement des Alaouites ou plus exactement le groupe ethnique confessionnel alaouite et à l’intérieur même de ce groupe ethno-confessionnel alaouite et le clan Assad vont partir… Je vous dirai que depuis un an, on nous a signalé que l’aide massive financière, mais également en hommes de l’Iran aide beaucoup la Syrie qui compte sur ces combattants chiites du Hezbollah. Ainsi donc la Syrie n’est pas seule. Ses forces militaires regagnent constamment du terrain. Aujourd’hui il y a une bataille assez sévère au nom de Damas. J’ai oublié un peu de porter mon regard sur ce terrain ou plus exactement, théâtre d’opérations comme il faudrait le faire également pour d’autres points chauds de la planète. Mais de nos jours, toute l’attention est consacrée sur l’Ukraine et Kiev. Ceci étant dit, ces négociations qui se déroulent ou qui sont censées se dérouler entre les deux camps doivent être considérées comme un quasi-échec. Je crois que les Etats-Unis les ont reconnues pour tel. A la fois par l’intransigeance de l’opposition qui est assez disparate pour ne pas dire hétéroclite. Il y a là-dedans certains éléments fantoches. Les Etats-Unis et la France n’ont pas réussi à trouver des représentants qui aient la consistance ou l’étoffe. A la fois pour conduire les négociations et pour représenter utilement le clan des insurgés.
Je ne sais si le président Assad se maintiendra. Mais on devra arriver à un cas de figure où il pourra faire représenter sa candidature dans l’hypothèse de l’organisation des élections présidentielles. Mais à ceci près et je m’arrête ici que les Américains n’aient pas gelé leur position ni leurs options. Les Etats-Unis arment actuellement les insurgés et jouent assurément un double jeu. Alors qu’en général, lorsque l’on veut négocier, on suspend les hostilités et l’on part à partir de bases qui sont figées sinon fixées. Là ce n’est pas le cas : on joue sur les deux tableaux. Je pense que cela ne joue pas en faveur du camp occidentaliste mais plutôt de l’axe Téhéran-Beyrouth.
LVdlR. Quels sont les intérêts français en Syrie ?
Jean-Michel Vernochet. Les intérêts français ne sont pas les intérêts français. Récemment un axe s’était dessiné : Paris – Tel-Aviv- El-Riyad. Cet axe combattait la contraction ou le revirement diplomatique et géopolitique des Etats-Unis au Proche-Orient. M.Hollande est allé prendre ses ordres à Washington. M.Obama lui a passé la main dans le dos, l’a rassuré à un moment d’ailleurs où les choses sont difficiles pour M.Hollande : il est au plus bas des sondages. M.Hollande a une ligne de conduite qui est extrêmement limitée : la position de la diplomatie française était une position belliciste. Les Français avaient du mal tout comme El-Riyad ou Tel-Aviv à renoncer à l’option militaire avec une intervention directe. Maintenant nous sommes entre les deux et je pense que pour l’instant M.Hollande a d’autres chats à fouetter. Je Pense à la Centre-Afrique où nos troupes sont en train de s’enliser.
Commentaire de l’Auteur. Comme on le voit quelqu’un travaille à mettre le feu aux poudres. Le Caucase a été mis à contribution avec les barbus locaux vite pacifiés par les Russes. L’Irak et l’Afghanistan sont deux centres d’instabilité, le Liban et la Jordanie devenus pratiquement l’arrière-ligne d’un combat acharné ; l’Irak envahi et la Syrie comme une véritable tête de pont pour faire éclater le conflit mondial qui se propagerait de la République Centre-Africaine et le Mali jusqu’au Pakistan en empiétant sur le territoire russe et entraînant dans le feu et le sang une Europe en pleine dégénérescence. Et toujours derrière toutes ces guerres locales on retrouve la France, fidèle alliée des Etats-Unis. Un grand bravo pour François Hollande !

mardi 25 février 2014

Emploi en Grèce : bienvenue dans l’enfer du servage ultralibéral

350 euros par mois à temps plein, « à prendre ou à laisser ». Qu’il semble loin, déjà, le temps de la « génération 700 euros » de 2006… Avec la crise, trouver un emploi est devenu une mission quasi-impossible en Grèce. Les employeurs en profitent pour imposer des conditions de travail toujours plus dures. Plongée dans les eaux troubles du servage néolibéral.
 Dimitris n’arrivait même pas à entendre ses propres pensées à cause des cris. Le responsable de la tournée hurlait : « Des Abonnements ! Je veux des abonnements ! ». Personne n’osait lever la tête pour le regarder. Une fois, Dimitris a marmonné « j’essaie ». « Ce mot n’existe pas ! », lui avait alors crié son responsable. « La réponse est : Je ferai des abonnements ! ».
Ce centre d’appel, un parmi les dizaines qui se sont développés à Athènes depuis le début de la crise, était chargé de promouvoir les nouvelles offres d’abonnement d’une compagnie de téléphonie mobile. Sur un tableau, le nombre d’abonnements qu’ils avaient vendus était inscrit en regard des noms des employés. Un zéro s’affichait à coté de la plupart des noms.
Dimitris, 29 ans, a tenu à peine une semaine dans cet enfer. « Ils ne nous permettent pas même pas une pause de dix minutes. Personne ne se plaint de peur de se faire virer. Tu ne peux même pas quitter le travail à l’heure prévue dans ton contrat parce que les responsables te disent que tu n’aides pas l’équipe ». Chaque employé de ce centre d’appel doit passer plus de cent coups de fil par jour. « La pression psychologique et la fatigue sont insupportables. Chaque jour, plusieurs employés laissent tomber leurs écouteurs, se lèvent et partent », raconte-t-il.

Finie la « génération 700 euros », place à la « génération 350 euros »

La plupart des employés de ces centres d’appel sont des jeunes qualifiés qui n’arrivent pas à trouver un travail ailleurs. Il y a aussi quelques seniors, des gens de plus de 50 ans qui viennent trouver là de quoi survivre. « Tu les vois la tête baissé, ils sont désespérés. Mais ils savent qu’au moins ici ils seront payés ». Dans d’autres centres d’appel, les employés sont payés seulement s’ils effectuent un nombre minimum de ventes. « Pour 4h par jour tu es payé 270 euros par mois, pour 5h 300 et pour 8h 500 ».
Génération 1.000 euros, le livre des Italiens Alessandro Rimassa et Antonio Incorvaia, qui dénonçait la précarité et l’insécurité économique des jeunes en Europe, est devenu en 2006 un best seller. En Grèce, ce phénomène a été surnommé « génération 700 euros ». Personne ne s’attendait à ce qu’en 2014 la moyenne des salaires soit encore deux fois plus basse et que les employeurs vous disent que c’est « à prendre où a laisser ».
Les centres d’appels incarnent l’exemple même des dérives du marché du travail en Grèce depuis l’apparition de la crise. Outre les salaires humiliants, la plupart de ces entreprises font signer des CDD d’à peine un mois pour que les employés s’épuisent à gagner le droit de voir leur contrat renouvelé. Dans un de ces centres d’appels, le taux horaire est d’à peine 2,9 euros et les CDD réduits à 15 jours.
Pire, dans certains cas, les gens ont une période d’essai d’un mois non rémunérée, et à la fin ils sont remerciés. D’autant que parfois, l’entreprise va jusqu’à afficher le nom des employés licenciés pour accroître encore la pression. Des témoignages ont révélé que les employés d’un centre d’appel étaient obligés de chanter en rythme « Pourquoi eux et pas nous ? »…

Lire la suite : News360X

Nouvelle-Calédonie : l’indépendance à marche forcée

On reconnaît les crétins à ce qu’ils ne renoncent jamais à leurs obsessions. 2014 est l’an I du projet de relance du processus d’indépendance de la Nouvelle-Calédonie (un de ces confettis de l’Histoire que la gauche affecte de mépriser). Relire mon article du 30 octobre 2013.
Le grand bal du « lâchez-tout » se poursuit au ravissement des idéologues du détricotage du pays. Cette fois-ci, c’est en s’appuyant sur les partis indépendantistes que le FLNKS veut modifier la liste électorale en déclarant que 6.720 des personnes inscrites (sur 100.000 environ) doivent être radiées, afin de ne pas pouvoir voter aux prochaines élections provinciales en mai 2014. Cela en vertu d’un « corps électoral figé », ou « gelé », ne comprenant que les seules personnes présentes en Nouvelle-Calédonie avant le 6 novembre 1998.
Cette clause est en complète rupture avec les accords de Nouméa de 1998 (sous Jospin), prévoyant de repousser jusqu’en 2014 un référendum sur l’indépendance, puis autant de fois que nécessaire jusqu’en 2018 si le non persistait à l’emporter.
C’est contraire à la Constitution française, une rupture du principe d’égalité devant le suffrage et une amputation de la souveraineté du peuple, mais le régime s’en fiche !
Les indépendantistes viennent donc d’obtenir du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, l’autorisation d’une demande auprès de l’ONU pour diligenter une mission qui constituerait une atteinte grave à la souveraineté de la France : le président du congrès de Nouvelle-Calédonie vient en effet de confirmer que « l’État a donné son accord pour qu’une mission du Comité spécial des 24 des Nations unies vienne en Nouvelle-Calédonie avant le scrutin provincial du 11 mai prochain » pour superviser la régularité du processus d’exclusion d’une partie du corps électoral en Nouvelle-Calédonie.
En clair, comme dans une république bananière combinarde quelconque, l’ONU viendra (viendrait ?) contrôler chez nous le « bon » déroulement de l’apurement des listes électorales afin qu’elles le soient conformément aux vœux des socialistes et du FLNKS. Cette scandaleuse compromission démontre que le gouvernement socialiste s’inscrit clairement dans un abandon progressif de cette terre française.
 

Retraité de l'industrie

Pauvre Ukraine !

Lendemain de révolution, et la fête est déjà finie. Les voix graves des popes et les grandes orgues se sont tues. Les cierges sont éteints, les fleurs déjà se fanent sur les tombes. La foule qui se signait et se recueillait devant les dépouilles des combattants morts pour sa liberté défile ébaubie dans les jardins babyloniens que s’était fait aménager le satrape hier tout-puissant, aujourd’hui en fuite, écoeurée bien plus qu’étonnée qu’un peuple si pauvre ait des dirigeants si riches. La tourmente a balayé la créature des oligarques et des Russes, abandonnée par ses manipulateurs, qui en ont d’autres en réserve, à commencer par la fausse blonde à fausses nattes qui ne demande qu’à reprendre du service.
Aussi vite dégrisée qu’elle s’était enivrée de son courage et du drame romantique qu’elle avait mis en scène devant les caméras et sous les applaudissements du monde entier, ravi du spectacle, l’Ukraine se retrouve face à elle-même, dans l’aube grise des matins qui déchantent, avec la gueule de bois.
Les trois rois mages envoyés par l’Union européenne sont repartis plus vite qu’ils étaient venus, et l’encre des accords qu’ils avaient entérinés n’était pas encore sèche que ceux-ci n’étaient plus que chiffons de papier. Aujourd’hui comme hier, l’Europe, où l’humeur n’est pas à de nouveaux élargissements, est prête à prodiguer ses conseils et à recommander le respect de ses valeurs à un pays en virtuelle faillite, mais elle ne mettra pas sur la table plus que les 600 millions d’euros qu’elle avait promis et qui pèsent peu au regard des quinze milliards de dollars que la Russie s’était engagée à débloquer si l’Ukraine acceptait ses conditions. Aujourd’hui comme hier, c’est la Russie qui est maîtresse de couper ou d’ouvrir les robinets de l’énergie indispensable au pays voisin, et qui peut à son gré fermer ses frontières aux productions industrielles et agricoles de l’Ukraine. Moscou n’acceptera pas plus demain qu’hier de voir Kiev tomber dans la zone d’influence de Bruxelles, de Berlin et de Varsovie. Déjà, tandis que Kiev et Lvov disent leur joie, Donetsk, Odessa et Sébastopol font entendre des voix discordantes. La révolution n’a pas changé la nature ni réglé les problèmes d’un État fragile et profondément divisé.
Berceau de la Rous, longtemps polonaise ou lituanienne, parfois même allemande, le plus souvent englobée dans le giron maternel, protecteur en même temps qu’étouffant de la grande Russie, l’Ukraine, de mémoire de peuple, n’a connu l’indépendance que de 1917 à 1920, et de nouveau depuis 1991. Pauvre Mexique, disait Porfirio Díaz, si loin de Dieu, si près des États-Unis… Pauvre Ukraine, si loin de Barroso et si près de Poutine !

Journaliste et écrivain
Il a présidé la Bibliothèque de France et a publié plus d'une vingtaine de romans et d'essais
 L'Ukraine passant à l'Ouest et c'est la guerre civile, c'est un nouveau Kosovo. Et les US pressent à la « démocratisation » de ce pays.
Pour se faire, Obama met les paquet: il envoie la conseillère Susan Rice et l’ambassadrice à l’ONU, Samatha Power., Phil Gordon (ami personnel et traducteur de Nicolas Sarkozy) , Karen Donfried et Karen Donfried, tous conseillers éclairés en matière de désinformation et de magouillages en tout genre. Le tout chapeauté par Dan Rhodes, spécialiste de la propagande qui a écrit la version officielle du 11-Septembre 2001, en rédigeant le rapport de la commission d’enquête présidentielle à la barbe de tous les autres officiels.
Maintenant que les JO sont terminé, Poutine va reprendre la main.. Et c'est une chance pour tous, y compris pour l'Europe.


La rumeur , c'est que la Crimée, république autonome d'ukraine demande son indépendance.
La Crimée n'a jamais été ukrainienne. Elle fut rattachée par Kroutchev en 1954 sur plan de Staline 1952 pour russifier la république soviétique d'Ukraine.
Lorsque l'Ukraine a accédé à l'indépendance en 1991, la Crimée et la partie sud et est de ce territoire auraient du avoir une indépendance à eux .

La coupure entre ces 2 grandes entités est historique,linguistique, et même politique. Pourquoi faire vivre ensemble des gens qui se détestent.
La Tchécoslovaquie s'est séparé sans heurt, pourquoi ne pas faire de même sur le territoire dit d'Ukraine.

Je ne sais si c'est le but de l'UE ( qui a reconnu les putschistes - la moitié du pays ne les reconnaissent pas - la Russie non plus et même les USA qui préferent attendre les élections) mais on risque de récupérer un territoire agricole très pauvre. Attention aux impôts.

jeudi 20 février 2014

L’Ukraine est-elle au bord de la guerre civile généralisée que ni l’Europe ni la Russie ne seraient capables de contenir ?

Atlantico : Après plusieurs semaines d'hésitations, la plupart des dirigeants européens se sont mis d'accord mercredi 19 février pour réfléchir à des sanctions à l'égard du gouvernement ukrainien au lendemain de la mort de plusieurs dizaines de manifestants et policiers. Quelle peut concrètement être la portée de cette réaction sur l'évolution des évènements ?

Jean-Sylvestre Mongrenier : Cela illustre le fait que l'Union Européenne, ses états-membres et les chefs de gouvernements qui la composent sont clairement à la remorque, cette idée de sanctions à l'égard de Ianoukovitch et de son entourage étant en vérité sur la table depuis plusieurs semaines. Les Américains ont bien tenté de pousser Bruxelles à réagir, Washington ayant à l'inverse anticipé les risques qu'une telle situation pouvait générer à Kiev. La réaction européenne est donc une réaction sur le tard dont l'impact sera logiquement des plus limités. Les pays d'Europe occidentale tentent de reprendre la main en dernière instance, la seule option étant visiblement ici de gagner du temps en espérant que le conflit s'étiole de lui-même. Le problème, au-delà du fait de savoir si ces sanctions sont trop légères ou non, est de voir que le tempo de l'Union Européenne est totalement décalé.

Philippe Migault : Dans l'état actuel, les sanctions prévues sont de nature administrative, à savoir un blocage de visas ainsi qu'un gel des biens financiers placés à l'étranger par des membres des autorités ukrainiennes. Dans l'ensemble, cela n'impactera que très faiblement le cours des évènements, ces mesures étant avant tout symbolique au regard de la gravité de la situation actuelle.
Une partie de l'opposition est représentée par des mouvances nationalistes radicales favorables à la lutte armée. Ce fait peut-il finir par gêner le soutien de Bruxelles aux manifestants de la place Maïdan ? Dans quelles proportions ?

Jean-Sylvestre Mongrenier : Il faudrait selon moi se méfier des éléments de langage diffusés par la diplomatie russe qui a tout intérêt à sur-amplifier ce type de phénomène au-delà de leur importance réelle. Ce type d'information s'inscrit dans une argumentaire plus large qui souhaiterait nous convaincre que l'Ukraine n'est qu'une partie du pré-carré légitime du Kremlin et que tout ceux qui pensent autrement ne sont finalement que des fascistes et des nazis. Il est d'ailleurs intéressant de voir à quel point le discours du gouvernement russe actuel ressemble à celui qui pouvait être développé quelques dizaines d'années auparavant.

Par ailleurs, il ne faudrait pas sur-interpréter ce nationalisme ukrainien qui trouve ses racines dans l'Histoire récente d'un pays qui a subi des famines-génocides dévastatrices (2 millions de morts) dans les années 1920-1930 suite à la collectivisation abrupte de l'agriculture nationale. Lorsque l'on voit l'impact mémoriel que peut encore avoir en France le massacre d'Oradour-sur-Glane, on devine facilement l'intensité de l'aversion que peut avoir une bonne partie du peuple ukrainien à l'égard de la Russie.

Philippe Migault : Bruxelles ne voit que ce qu'elle veut bien voir en tentant de dissimuler sous le tapis une partie certes minoritaire mais très virulente de l'opposition. Je fais ici allusion à ces partis et groupes d'extrême-droite à la rhétorique volontiers raciste et antisémite comme Svoboda ou Praviy Sektor. Il est assez paradoxal de voir que l'Union Européenne se montre indulgente à leurs égards alors qu'elle se veut extrêmement vigilante sur l'évolution de l'extrême-droite au sein de son propre territoire. Ce deux poids deux mesures est assez interpellant.

De là à penser qu'une telle configuration pourrait "gêner" l'Union Européenne dans son soutien à l'opposition, rien n'est moins sûr. L'exemple de la Syrie et de la crise des Balkans dans les années 1990 a ainsi déjà démontré que Bruxelles était toujours prête à se pâmer devant une opposition qu'elle suppose démocratique et représentative, alors que la réalité de terrain finissait par démontrer l'inverse.
Les autorités russes, en dépit d'intérêts évidents dans la région, sont restées relativement silencieuses. Comment l'expliquer ?

Jean-Sylvestre Mongrenier : Comme chacun s'en doute, le Kremlin est de fait très "productif" actuellement dans la gestion de la crise ukrainienne : les services de renseignement russes sont pratiquement à domicile à Kiev alors que les rumeurs courent sur la présence des fameux "Spetsnaz" (forces spéciales) dans le pays. Pour Moscou, le cadre est posé et il n'y a plus qu'à attendre que Ianoukovitch fasse le travail en matant l'opposition. Il n'y a dans ce contexte aucune raison de s'activer publiquement pour Poutine, ce silence lui permettant même de poser comme un dirigeant modéré qui observerait pacifiquement l'évolution des événements.

Philippe Migault : La Russie préfère rester en retrait et c'est un choix tactique que l'on peut aisément comprendre. Nous sommes face à une situation extrêmement grave à Kiev alors que les autorités ukrainiennes ont décidé de reprendre la main en tentant de ramener l'ordre par la force. Sachant que Moscou voit a priori plutôt cette action d'un bon œil, on imagine difficilement le Kremlin prendre la parole pour condamner les autorités ukrainiennes, comme il serait contre-productif de soutenir officiellement le gouvernement de Ianoukovitch. On reste sur la position classique de la diplomatie russe, qui a toujours été de condamner les ingérences dans la vie politique d'un état souverain. Par ailleurs, M. Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a déjà clarifié la position de son gouvernement le 17 février dernier en appelant l'Union européenne à ne pas "jeter de pierre dans la maison de verre" et il n'y aurait pas grand intérêt à se répéter inutilement.
Les événements actuels peuvent-ils déboucher par effet de ricochet sur une crise politique au sein même de la Russie ?

Jean-Sylvestre Mongrenier : Il y a effectivement une véritable crainte du Kremlin sur ce sujet, même s'il est très difficile d'affirmer précisément si ce scénario à des chances de se concrétiser actuellement, le soutien populaire à Vladimir Poutine restant relativement important. La révolution orange de 2004-2005 avait déjà suscité ce type d'angoisse quant à une possible contagion sur la scène politique russe, même si cela n'avait pas été suivi d'effets politiques concrets.

Philippe Migault : Ce risque de contagion relève pour moi du fantasme. S'il y a aujourd'hui un peuple sceptique à l'idée d'une révolution, c'est bien le peuple russe qui a payé celle de 1917 par soixante-dix ans de communisme et de dizaines de millions des morts. Au-delà du fait qu'on ne retrouve pas le même clivage territorial en Russie qu'en Ukraine, Poutine reste majoritairement accepté par sa population comme le montre un récent sondage du centre Levada, institut pourtant proche de l'opposition.

Frank Walter Steinmeier, ministre allemand des Affaires étrangères, a joint son homologue ukrainien dans la matinée du mercredi 19 février pour l'intimer de cesser les violences, ce qui n'a pas empêché un nouvel assaut policier en début d'après-midi. Quelle est encore l'influence concrète des pays européens dans cette affaire ?

Jean-Sylvestre Mongrenier : On a bien vu que c'est l'Allemagne qui a pris la direction des opérations en s'appuyant sur l'Union Européenne comme un levier démultipliant son poids diplomatique. Un temps réticent face à l'insistance de Washington quant à l'adoption de sanctions, Berlin s'est bien rendu compte des limites que pouvait avoir le seul dialogue dans une telle crise. Le problème est ici que Bruxelles et ses états-membres peuvent difficilement passer au stade de la coercition sans réel facteur de puissance derrière. Sans un gouvernement européen unifié il apparait effectivement compliqué d'engager une épreuve de force en temps réel pour dissuader la répression des autorités ukrainiennes : on imagine mal actuellement les 28 ministres des Affaires étrangères se réunir au sortir de chaqe échange pour définir la marche à suivre. Si l'Union Européenne est bien outillé pour discuter des problématiques économiques de long-terme, elle ne l'est clairement pas dans le cadre d'une crise diplomatique exigeant par nature une forte réactivité.

Philippe Migault : L'Union Européenne n'a pour l'instant que des moyens très limités pour exercer une quelconque pression sur les dirigeants de Kiev. Pour ce qui est plus précisément des "puissances" de L'Union (Allemagne, France, Italie, Pologne…) on peut affirmer, en dépit de l'unité de façade affichée actuellement, que leurs agendas divergent tout autant que leurs objectifs sur le cas ukrainien. On voit donc bien ici que Bruxelles n'aura qu'un impact léger dans cette affaire, faute d'une réelle volonté commune.
Laurent Fabius se rend ce jeudi 20 février à Kiev avec ses homologues allemands et polonais. Que peut-on attendre de cette visite ?

Philippe Migault : Cette visite du ministre des Affaires étrangères devrait, en toute logique, rester purement symbolique. On peut s'attendre de sa part, au sortir des discussions qu'il mènera sur place, à une simple reprise des condamnations de la France à l'égard du gouvernement de M. Ianoukovitch ainsi qu'a à un rappel des sanctions qui seront adoptées dans la matinée. On ne voit pas cependant ce qu'il pourrait faire de plus étant donné la faible marge de manœuvre dont dispose Paris actuellement. 
Peut-on dire finalement que l'UE est en train de payer actuellement le manque de cohérence géopolitique qui l'a déjà caractérisé par le passé ?

Jean-Sylvestre Mongrenier : La cohérence dans le camp occidental ne se trouve clairement pas en Europe mais à Washington. Encore une fois, l'Union n'étant pas une véritable puissance, elle ne peut pas avancer ses pions comme elle le souhaiterait, en particulier dans un temps aussi court.

Philippe Migault : On ne peut pas, par définition, peser sur la scène internationale tant que l'on ne s'assume pas comme une puissance, c'est là tout le problème de l'Union Européenne. Si elle souhaitait peser sur les évènements l’UE devrait mettre en place une politique diplomatique et militaire commune à la hauteur de ses moyens démographiques, financiers, technologiques. Or on sait qu’il n’en est rien. A défaut d’une telle volonté Bruxelles n’est qu’un acteur de seconde zone d’un point de vue géostratégique, cantonnant son projet politique à la promotion de la démocratie et du libéralisme, deux modèles attractifs mais qui, seuls, n’ont jamais permis à aucun acteur d’imposer sa vision et de faire prévaloir ses intérêts.

http://www.atlantico.fr

Les voisins de l’Ukraine se partagent déjà le pays

 Les voisins de l’Ukraine se partagent déjà le pays
Alors que le pouvoir et l’opposition se rendent des comptes dans les rues de Kiev, les voisins de l’Ukraine se préparent à la division territoriale du pays et ont pu déjà se disputer dans ce processus entraînant.

Actuellement, on peut désigner trois forces qui, d’une manière ou d’une autre, projettent de revoir leurs frontières avec l’Ukraine. La force la plus puissante est l’alliance improvisée du Groupe de Visegrád, réunissant la Pologne, la Hongrie, la Slovaquie. La situation en Ukraine met les dirigeants de ces pays dans une situation inconfortable. D’un côté, ils sont obligés de soutenir la révolution, mais d’un autre ils sont confrontés au risque de graves problèmes de politique extérieure, provoqués par le fait que la force motrice du putsch ukrainien est exercée par les néonazis xénophobes.
Les électeurs patriotes polonais, hongrois et slovaques ne comprennent pas pourquoi les dirigeants de leurs pays soutiennent les forces politiques, qui haïssent et oppriment les Polonais, les Hongrois et les Slovaques qui vivent en Ukraine. Dans ce contexte, la rencontre des diplomates de ces pays et la tentative de créer une stratégie commune d’ingérence dans le cas où la situation en Ukraine ne sera plus contrôlable semble logique.
L’establishment roumain a une position très agressive. La presse roumaine déclenche une hystérie autour de la « possibilité historique de rendre à la Roumanie la Bucovine du Nord et la Bessarabie du Sud ». Les analystes proposent au président roumain Traian Băsescu de venir à Kiev afin de proposer à l’opposition ukrainienne un « arrangement », qui consisterait en un « soutien total de la voie pro-européenne de l’Ukraine » en échange de concessions territoriales. Il n’est pas difficile de comprendre ce qui se cache derrière l’euphémisme « soutien total », car toutes les possibilités non diplomatiques pour soutenir la révolution en Ukraine ont déjà été explorées.
En profitant de la crise en Ukraine, Bucarest peut intensifier ses tentatives d’annexion de la Moldavie, ce qu’a indirectement confirmé l’ambassadeur roumain à Chisinau Marius Lazurcă. Il a déclaré que la Roumanie peut faire à Chisinau une « proposition politique » dans le cas où « la voie pro-européenne de la Moldavie serait menacée ». Dans le contexte d’adhésion de la Moldavie annoncé par le président roumain, il n’est pas difficile de comprendre en quoi consistera cette « proposition ».
Sofia est inquièt par rapport à la situation actuelle. L’organisation Bulgares d’Ukraine, qui représente les intérêts de la minorité nationale bulgare, a déjà réagi aux projets des révisionnistes roumains : « Nous rejetons toutes les prétentions territoriales de la part de la Roumanie et exigeons la préservation du statuquo territorial. »
La crise en Ukraine peut facilement prendre l’ampleur d’une crise régionale. Elle a un grand potentiel de transformation en un conflit de force multilatéral. Tous les jours, l’instabilité à Kiev augmente les chances des territoires ukrainiens de devenir une proie pour leurs voisins.

Italie : la Blitzkrieg de Matteo Renzi

 Ph. Muray dans Causeur

Après avoir planifié l’éviction brutale de l’ex-Premier ministre Enrico Letta (centre gauche, tendance socialiste), le Florentin Matteo Renzi accède au pouvoir à 39 ans. Il est le plus jeune chef d’État européen. Que se cache-t-il derrière ce énième coup de théâtre politique ?
Après avoir raflé, contre toute attente, la mairie de Florence en 2009 et la direction de son parti en novembre 2013, il est le troisième chef de gouvernement (après Monti et Letta) à accéder au pouvoir sans passer par des élections. Mais les Italiens ne sont pas dupes de cette stratégie de condottiere. Simplement, englués dans la crise avec un taux de chômage record chez les jeunes, un taux d’imposition à 45 % des revenus, une paupérisation générale de la société qui a comme corollaire une démographie parmi les plus faibles d’Europe, ils sont asphyxiés, et particulièrement pessimistes sur l’avenir de leur pays : ils sont donc prêts à se laisser confisquer leur droit de vote, et voudraient voir en Matteo Renzi la « dernière chance » de l’Italie.
« Il rottamattore » : le « casseur » ou, plutôt, le « nettoyeur », Renzi est souvent vu comme le trublion de la classe politique italienne, voulant l’épurer de toutes les vieilles figures qui l’empoisonnent depuis des décennies. Saura-t-il pour autant, par le choix de ses ministres, mettre en acte ce renouvellement ? Rien n’est moins sûr : on a bien, un moment, avancé le nom de Prodi !
De plus, son image « jeuniste » ne l’a pas empêché, le mois dernier, de conclure avec… Silvio Berlusconi un pacte pour mettre en route une nouvelle loi électorale, l’Italicum. La précédente vient d’être déclarée inconstitutionnelle, après des années d’usage, et la nouvelle sortirait l’Italie de son instabilité politique chronique. Renzi est d’ailleurs plus ou moins soutenu par Forza Italia (centre droit, parti de Berlusconi), qui remonte dans les sondages. Berlusconi attend sans doute que Renzi fasse voter l’Italicum : ceci fait, il pourra alors réclamer des élections bien avant la fin de la législature, en 2018.
Renzi, de droite ou de gauche ? Cet ancien scout issu d’une famille bourgeoise est à la tête d’un parti de gauche (PD). Mais il est ambitieux avant tout. Par ailleurs, gouvernant avec une majorité de coalition, le nouveau « ducetto » (petit Duce) ne peut se passer de la présence dans son gouvernement du NCD (Nouveau centre droit, scission d’avec Forza Italia)… qui suppose un virage à droite inévitable, au grand dam de ses électeurs de gauche.
Pour l’instant, Matteo Renzi a la sagesse d’aligner ses priorités sur les préoccupations des Italiens, il promet rapidement la mise en chantier de la réforme des institutions, celle du Code du travail, celle de l’administration et celle du fisc. Les réformes « de société » réclamées par son aile gauche – droit du sol, mariage homosexuel – ne sont pas encore à l’ordre du jour, même s’il n’y est pas hostile. Le projet de loi Scalfarotto, très controversé, qui vise à créer un « délit d’homophobie », est en discussion actuellement au Parlement : ce sera sans doute un test révélateur, pour la droite comme pour la gauche, de l’orientation de Renzi sur ces sujets, ou plus exactement de sa capacité à maîtriser ceux qui l’ont porté au pouvoir.
Il semblerait bien pourtant que Matteo Renzi soit parti trop tôt : ne disposant pas d’une majorité claire sortie des urnes, tiraillé de toutes parts, il souffre des mêmes handicaps que son prédécesseur. Il n’est pas sûr que son enthousiasme vibrionnant et le relooking d’une gauche plus sociale-libérale suffisent à faire pardonner ce péché originel. Plus qu’un nouvel homme providentiel, Renzi risque bien d’être le dernier avatar d’un système à bout de souffle.

BHL : l’autre victime des événements de Kiev

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La photo de BHL posant à Kiev au milieu des gravats d’une barricade abandonnée serait un chef-d’œuvre s’il n’y avait dans le cadre ce satané photographe avec son bonnet à pompon en train de saisir la scène. Là est le bug. L’inconvénient qui, d’un seul coup, vous démolit la gravure. Tout avait été pourtant bien préparé : les sacs de sable, les détritus, les machins qui s’écroulent… Au beau milieu du désastre, le quasi-Che Guevara est là, tête tournée vers le ciel, l’écharpe, la pose, tout y est et y a plus qu’à…
Mais c’est alors que survient un deuxième photographe, un traître assoiffé de making-of qui vous immortalise l’ensemble. Quel gâchis ! « On avait dit “pas le photographe dans le champ” ! », a beau hurler BHL. Trop tard. C’est dans la boîte et le plan com’ s’effondre. Campagne de relations publiques en lambeaux. Un vrai champ de ruines à côté duquel les événements de Kiev sont de la rigolade. Le poète-écrivain-boute-en-train aura beau organiser des recherches pour tenter de retrouver l’odieux trouble-fête, passer tout Kiev au peigne fin, rien n’y fera. L’oiseau s’est envolé avec l’arme du crime.
Nous reste sur les bras l’arroseur arrosé, le sinistré du plan de communication. Future risée de chez Ruquier, honte probable du café de Flore, l’artiste se voit condamné à raser les murs des hôtels particuliers du VIe arrondissement. Un vrai calvaire… La mise en scène est révélée, le jeu d’acteur apparent, à coup sûr Paris Match va jeter toutes les photos par la fenêtre… Non, c’est mort.
À moins que… à moins que Ruquier n’accepte de faire un effort. Par charité chrétienne. Paris Match fera peut-être comme si. Un coup de Photoshop sur le photographe à bonnet et allez, on passe pour cette fois… Mais n’y revenez plus, hein, la prochaine fois, on veut du vécu !
Fort de cette malheureuse expérience, BHL doit prendre conscience que ce type de cliché ne s’improvise pas au beau milieu d’un chaos insensé. Décor, lumières, assistants, directeur artistique sont les éléments indispensables à la réalisation d’une belle image. L’âge venant, la fatigue des voyages se fait sentir, les déplacements dans les décombres sont plus difficiles, le col du fémur est fragile… Allez, BHL, fais-nous encore rêver, mais sois raisonnable. Ici, à Paris, des studios et des plateaux sont tout à fait adaptés à ces mises en scène romantiques. Un artiste de ton niveau se doit de faire preuve d’un minimum de professionnalisme. Bon, allez, je te laisse réfléchir là-dessus, à un de ces quatre, et bien le bonjour à Claude Lelouch.

 "Ici, à Paris, des studios et des plateaux sont tout à fait adaptés à ces mises en scène romantiques. " Très bien vu !
 La mèche rebelle est un peu plus poivre et sel, le décor autour bien cracra. Après la pose édifiante pour jouer au philosophe engagé qui secoue le monde endormi en prenant des risques, le BHL retourne dans son hôtel de luxe taper un article incendiaire entre whisky et jolie hôtesse, avant de rentrer dare dare en classe affaire à Paris. La belle vie style LVMH quoi !

Nouveau gouvernement au Liban : un Hezbollah affaibli mais qui reste maître du jeu

Après un blocage de plus de dix mois, le Liban a un nouveau gouvernement dit d’union nationale. L’ancien Premier ministre, Najib Mikati (sunnite), avait démissionné l’année dernière, son gouvernement n’ayant pas résisté à l’engagement armé de l’une de ses composantes, le Hezbollah chiite, dans le conflit syrien.
Rappelons que sa nomination en 2011 faisait suite à un coup de force du même Hezbollah qui fit chuter le gouvernement d’union nationale en place afin de le remplacer par un nouveau, monochrome, composé de la coalition dite du 8 mars (chiites, chrétiens pro-syriens dont le général Aoun et de quelques sunnites proches du régime Assad). Il lui suffit pour cela de faire changer de camp, sous la menace, les quelques députés druzes de Walid Joumblatt. La coalition dite du 14 mars (sunnites pro-américains, chrétiens issus de la résistance anti-syrienne dont les Phalanges des Gemayel) devenait ainsi minoritaire.
Notons, au passage, que lorsque cette dernière est majoritaire, elle est obligée (sous la menace des armes du Hezbollah) de former des gouvernements d’union nationale exigés par l’opposition au nom de la « coexistence ». Si elle est minoritaire, c’est la démocratie qui fonctionne à merveille, la majorité gouverne et l’opposition s’oppose.
Mais empêtré dans le bourbier syrien, dans lequel il a décidé de s’engouffrer, le Hezbollah a beaucoup perdu de son prestige et de sa crédibilité en tant que mouvement de résistance contre Israël. Parallèlement, l’enterrement de centaines de ses combattants tombés en Syrie et les voitures piégées qui explosent à quelques mètres de son QG, situé dans un quartier de la banlieue chiite ultra protégé et réputé impénétrable, ont montré sa vulnérabilité ; ses menaces n’impressionnent plus.
En avril 2013, le Premier ministre Mikati se recentre et prend ses distances avec le Hezbollah et ses alliés. Richissime et ancien associé de la famille Assad, mais homme d’affaires averti, il s’était déjà séparé de ses affaires en Syrie depuis le début des révoltes. En désaccord avec la majorité de ses ministres, il finit par démissionner, mettant le Hezbollah dans l’embarras.
Ce dernier avait déjà perdu un allié de taille à la présidence de la République. Après avoir bloqué l’élection présidentielle pendant plusieurs mois en 2008, il avait réussi à faire élire le chef des armées (chrétien nommé sous l’ère syrienne) en étant sûr de sa fidélité en dernier recours. Ce fut un mauvais calcul : lui aussi, depuis la guerre en Syrie, se sent libéré et le voilà qui réclame le désarmement du mouvement chiite et la neutralité du Liban vis-à-vis de tous les conflits régionaux. On frôle le sacrilège.
Par la suite, un nouveau Premier ministre proche du 14 mars fut nommé, mais aucun gouvernement ne vit le jour, chacun se retranchant derrière ses exigences. Le Hezbollah finit par céder sous la pression de ses mentors iraniens soucieux de maintenir la normalisation de leurs relations avec les Américains.
Reste la déclaration ministérielle (la feuille de route du gouvernement) : le Président et le 14 mars voudraient qu’elle proclame la neutralité du Liban ; il en est hors de question pour le Hezbollah, la confiance des députés n’est pas acquise. Quant aux élections présidentielles prévues pour le mois de mai, leur blocage pourrait durer encore plus longtemps que celui du gouvernement qui vient de naître.

Ukraine : BHL encore plus rigolo que Dieudo ?


Journaliste, écrivain.
Nicolas Gauthier est auteur avec Philippe Randa des Acteurs de la comédie politique. 29 € À commander en ligne sur francephi.com
 
À moins d’habiter sur Vénus, il n’aura échappé à personne que l’Ukraine se trouve aujourd’hui dans l’œil du cyclone. Entre USA vieillissants et Russie renaissante. Avec, en son Ouest, une population catholique tournée vers l’Europe ; et en son Est, un peuple orthodoxe lié à la Russie, laquelle considère, non sans raison, que cette même Ukraine fait figure de berceau de la Rodina, la « patrie ». Pour plus de précisions, se rapporter à l’entretien que Pierre-Alexandre Bouclay, fin connaisseur de la région, a bien voulu nous accorder.
Ce qui, au début, n’avait été que simples manifestations est en train de dégénérer. Près ou plus d’une vingtaine de morts, nous disent les médias. Morts au rang desquels il s’agit aussi de compter certains policiers. Comme quoi tout n’est pas si simple. Qu’il n’y a pas gentils démocrates avides d’Europe d’un côté, et pro-Russes bornés de l’autre. Car si les seconds savent jouer de la matraque, les premiers ne se battent pas non plus avec des pistolets à bouchon. Et que ce qui pouvait, au début des événements, ressembler à de banals débordements mal contrôlés pourrait bien dégénérer en début de guerre civile.
En de telles circonstances, la prudence devrait être de mise et les instances internationales pousser plus à la concertation qu’à l’affrontement. Et c’est là, fatalement, que Bernard-Henri Lévy intervient. Lui qui dit le vrai et le faux, le bon et le bien, le beau et le laid. Lui qui a entraîné la Libye dans la tourmente, s’apprêtant à faire de même en Syrie – avant que ses ardeurs guerrières ne soient réfrénées par le pragmatisme anglo-saxon –, est en train de jouer les va-t-en-guerre en Ukraine.
Sur son blog, laregledujeu.org, le voilà qui, après avoir apporté un soutien à des manifestants ukrainiens qui, pourtant, ne lui demandaient rien, exhorte les nations européennes à suspendre leur participation aux Jeux olympiques d’hiver de Sotchi : « Les Jeux s’achèvent dans quelques jours. Il reste peu, très peu de temps pour cesser de se prêter à ce qui, plus que jamais, ressemble à une lugubre mascarade. Il reste peu, très peu d’heures, pour sauver au moins l’honneur et ne pas rentrer au pays auréolé d’une gloire qui aura le parfum de la compromission et du remords. Faisons, en quittant Sotchi ou en boycottant, à tout le moins, la cérémonie de clôture, que les XXIIe Jeux olympiques d’hiver ne restent pas, dans l’Histoire, comme les Jeux de la honte et de la défaite de l’Europe. »
Fort bien, sachant que ni le ridicule et encore moins le lyrisme de préau d’école de sous-préfecture, façon maire de Champignac dans les aventures de Spirou et Fantasio, n’auront, à cette date, jamais tué personne. Sotchi 2014 comme Berlin 1936, donc. Éternelle réduction ad Hitlerum et point Godwin allant avec. À force de nous faire rire, BHL devrait être remboursé par la Sécu, tant il parvient, involontairement peut-être, à nous faire oublier la morosité ambiante. Un article de BHL ? Encore plus rigolo qu’un spectacle de Dieudo. Lequel a pourtant mis la barre très haut… Ce mec est décidément un régal quotidien.
Pauvres Ukrainiens. Ils n’avaient pourtant pas besoin de ça.

jeudi 13 février 2014

France : un homme arrêté pour transport d'explosifs dans un train

Un homme a été arrêté jeudi dans l'est de la France, près de la frontière suisse, pour « transport et détention de produits explosifs » dans un train Paris-Venise, a-t-on appris auprès du parquet de Besançon.
L'homme transportait ces produits dans une bouteille placée dans ses bagages et il a été placé en garde à vue, a précisé à l'AFP le procureur de Besançon. D'après une source proche de l'enquête, la bouteille était placée dans un récipient sécurisé, ce qui aurait attiré l'attention des douaniers français.

Livre Rwanda - Un génocide en questions Bernard Lugan

 

Le 6 avril 1994, l’avion qui transporte les présidents du Rwanda et du Burundi est abattu à Kigali par un tir de missile. Le lendemain de l’attentat, un gigantesque massacre prend pour cible la minorité tutsie, accusée d’être responsable de la mort du président de la République rwandaise. Une flambée de violence embrase le pays. En un peu plus de trois mois, quelque 800.000 Tutsis sont exterminés à coups de machette.
Les Européens, tétanisés par des photos de vastes charniers, apprennent alors le nom de cette ancienne colonie belge où se déroule le dernier génocide de ce XXe siècle finissant.
Quelque vingt ans plus tard, le Rwanda défraie de nouveau l’actualité française. En ce début de février 2014 s’ouvre à Paris le procès d’un officier rwandais accusé de « complicité de génocide et crime contre l’humanité ».
Les internautes fréquentant Boulevard Voltaire connaissent Bernard Lugan. Ils ont eu l’occasion de lire les derniers ouvrages de cet historien spécialiste de l’Afrique. L’un d’eux, « Les Guerre d’Afrique », vient de recevoir le prix Raymond-Poincaré 2013. Il était logique que ce professeur à l’École de guerre, à Paris, se penche sur l’histoire du génocide rwandais. Notre ami a d’autant plus raison d’étudier ce drame qu’il a été l’objet d’une incroyable campagne d’accusations contre la France et son armée. Cette dernière fut rendue responsable de tous les péchés du monde. Elle était coupable. Elle était complice des bourreaux, des assassins, et de toutes les malversations possibles et imaginables. Bernard Lugan se donne la noble tâche de remettre les faits à l’endroit. Ce faisant, il bouscule rudement bien des clichés et démonte des assertions tout à fait fallacieuses.
En octobre 1990, le président Mitterrand décide l’intervention de la France au Rwanda. Devant l’accroissement des troubles, des renforts sont envoyés en juin 1992, lesquels quitteront le pays en décembre 1993. À la suite des massacres de masse perpétrés après l’attentat contre le président, le Conseil de sécurité de l’ONU autorise, le 22 juin 1994, la France à intervenir afin de protéger les populations. L’opération Turquoise débutera dès le lendemain.
L’armée française fut dès lors accusée de partialité. Dans une guerre à la fois ethnique et révolutionnaire, elle aurait été censée être favorable aux génocidaires. Les accusations sont tellement excessives qu’elles dépassent, par leur ampleur, un antimilitarisme convenu dans toute une presse si éprise de vertu et d’humanisme qu’elle en perd parfois la raison.
De fait, une certaine opacité plane toujours sur les tenants et aboutissants de ce génocide. Les lecteurs s’intéressant à l’histoire de ce malheureux pays ont du mal à comprendre l’inaction des divers gouvernements français dans la traque aux génocidaires dont un certain nombre (de prétendus réfugiés) coulent des jours paisibles sur notre sol. Ce trouble ne se dissipe pas avec le procès qui vient de s’ouvrir devant la cour d’assises de Paris à l’encontre du capitaine Pascal Simbikangwa. Vingt ans après, on plonge de nouveau dans la tragédie.
On ne peut oublier que de nombreux Hutus furent jugés et condamnés pour leur participation au génocide. Ils le furent en Norvège, en Belgique, en Allemagne. Comment expliquer la cécité de la France ? D’une justice bien silencieuse, on est en droit de se demander si elle ne fut pas bâillonnée.
 

Et si le dossier syrien en cachait un autre, plus ancien ?

La problématique syrienne telle qu’elle est traitée par le cabinet d’Obama laisse pour le peu pantois. Washington ne semble plus savoir où donner de la tête, à quels esprits martiaux se vouer, à quel traité s’en tenir. Tantôt il s’applique à satisfaire les revendications saoudiennes, tantôt il mise sur les fleurons de la diplomatie russe. Sa diligence à satisfaire les deux semble au fond assez étrange : pourquoi une puissance prédatrice imbue de ses moyens voudrait-elle exaucer deux axes antagonistes ? Revenons sur certains faits significatifs.

Le 31 août 2013, alors que l’ensemble de l’équipe Hollande se dit prête à bombarder la Syrie dans la nuit même, les USA y renoncent in extremis. On se souviendra à cette occasion des accusations réitérées de Laurent Fabius qui pour la première fois n’a pas hésité à faire une moue particulièrement déconfite. En effet, sans l’approbation des USA, aucun Rafale n’a vocation à décoller. Cette approbation ne vint toujours pas et ne viendra jamais. Il y a plusieurs raisons déjà assez bien connues à cela. Voici deux d’entre elles, cruciales.
- La première, terre-à-terre, est liée au succès du gaz de schiste et des sables bitumineux couplé à l’exploitation accrue d’importants gisements pétroliers au Canada. Le messianisme à la sauce washingtonienne s’arrête là où la corne d’abondance déverse ses hydrocarbures.
- La déstabilisation de l’Afghanistan et de l’Irak (pour ne citer que deux exemples baroques) n’a pas conduit au résultat espéré. Les islamistes ne sont plus à la laisse comme ils auraient pu l’être jusqu’aux 11.09, le temps des Ben Laden et de ses innombrables doubles pilotés par la CIA est révolu. Qu’a-t-on obtenu, en définitive ? Les monarchies du Golfe déploient un zèle sans pareil dans le but d’installer un Khalifat planétaire qui n’épargnera guère l’Occident. Affaiblir les pays européens en les criblant de dettes ne signifie pas les détruire. La Turquie réaffiche sa nostalgie de l’Empire Ottoman. Mais la vision qu’à Recep Erdogan de la future nouvelle Porte Sublime ne colle que très peu à ce que fut cette dernière avant son démantèlement survenu en 1922. Le Khalifat rêvé par les pays où le sunnisme radical est dominant fait bien pendant au panislamisme turc, lui qui s’édifie sur les vestiges d’un panarabisme violemment réprimé par l’ingérence otanienne. Est-ce vraiment de cela que voulaient les USA ? Et Israël alors dans tout ça ?
C’est en brodant autour des sommets de la donne moyen-orientale qu’on met le doigt sur le nerf du problème. Se refusant à intervenir en Syrie, les USA font passer pour des attitudes velléitaires ce qui, en réalité, n’est que le fruit d’une stratégie mûrement réfléchie. Considérons trois faits éminemment importants :
- Le revirement du 31.08 s’est doublé des prises de position contradictoires de John Kerry au cours de la conférence Genève-2. A la délégation de la Coalition nationale il a exprimé sa volonté de voir partir Bachar al-Assad en soulignant que celui-ci ne pourrait jamais faire partie du gouvernement de transition. Certains membres du cabinet de Kerry présents à la conférence ont confié aux journalistes que le départ d’el-Assad serait une véritable catastrophe pour la Syrie et que, dans les intérêts des USA, il ne faudrait pas que cela arrive. On ne va tout de même pas imaginer que le cabinet du secrétaire d’Etat irait contredire son chef. Il y a deux vérités : l’une, de façade, est réservée à l’Arabie Saoudite, l’autre trahit la véritable préoccupation des USA. C’est à supposer que les pyromanes ne savent plus comment éteindre le feu qu’ils ont allumé et attisé.
- Les USA s’affairent beaucoup autour du dossier palestinien. Depuis sa première élection en 2009, Obama ne se lasse pas de chercher une solution efficace à l’impasse palestinienne. Ce souci semble aujourd’hui atteindre son point de culmination. Disposant de renseignements dont je ne dispose pas, voici ce qu’en dit Thierry Meyssan dans l’un de ses derniers articles : « En juillet 2013, John Kerry a imposé aux deux parties [Palestine et Israël] de négocier la paix sous 9 mois (…). Cette exigence laisse perplexe : pourquoi fixer une date limite dans un processus de paix qui n’en avait jamais connu auparavant et qui dure pour durer depuis 65 ans ? ». Ce délai accordé aux deux parties nous amène à fin avril 2014. En effet, pourquoi une telle date butoir ? Il semblerait en fait qu’Abdullah Ensour, Premier ministre jordanien, soit plus déterminé que jamais à donner carte blanche à ce qu’on pourrait appeler la jordanisationdes Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza. De cette façon, il sera inutile de reconnaitre l’Etat Palestinien ce qui devrait faire plaisir à Tel- Aviv. Or, c’est précisément à ce stade qu’on s’enlise de plus belle, car Israël ne consentira jamais à rendre le Golan à la Syrie. Cette dernière exigence se pose néanmoins comme une condition sine que non tout comme, par ailleurs, le retour d’Israël aux frontières de 1967. Résultat : Tel-Aviv a la paix, les Palestiniens ont bel et bien une place (dûment subventionnée par les USA) dans un pays musulman, les tensions entre Israël et la Syrie, très fortes depuis 1981, baisseraient d’un sacré cran. Mais là où le bât blesse, c’est que l’Etat hébreu continue à faire des siennes ne voulant pas rendre le plateau du Golan et accepter le Lac de Tibériade en échange.
- En outre, la neutralisation des rapports israélo-palestiniens n’aurait en principe aucun sens en dehors d’une neutralisation bien plus générale d’un islamisme déjà plus galopant que rampant, engluant les frontières de cet œuf d’or qu’est l’Etat hébreu. L’accord conclu entre l’Iran et les USA profite grandement à ces derniers dans la mesure où c’est à travers sa collaboration avec Téhéran que Washington pourra plus ou moins contrôler l’expansion salafiste en Syrie. Ce pari explique pourquoi les USA ont choisi de négocier, fin 2013, avec Rohani, cela au grand dam et de Fabius et de Shimon Peres. Un assainissement du climat diplomatique entre l’Iran et Washington pourrait en outre contribuer à la neutralisation des passions au Liban et en Irak. Il s’agit en fait de rétablir un faible équilibre dans l’esprit de l’échiquier de Brzezinski et cela, en premier lieu, pour mettre un terme au conflit israélo-palestinien, trop peu commode pour les USA.
Le désengagement US du Proche-Orient ne saurait se faire d’une façon harmonieuse – j’emploie ici ce terme par extension de sens – en dehors de la résolution de la problématique en somme plus israélienne que palestinienne. Il est cependant à se demander s’il n’est pas trop tard, l’entropie islamiste, celle-là même qui il y a encore peu devait servir les intérêts des USA, étant en passe d’augmenter. Il est toujours plus difficile de restaurer que de détruire. Jusqu’ici, les USA n’ont fait que détruire sous la bannière d’un mirage sanguinaire prénommé démocratie.
La politique française ne vaut guère mieux. Non seulement la France de Hollande n’a toujours pas compris que les intérêts US étaient loin de toujours coïncider avec les siens, mais en plus, elle persiste à ne vouloir prendre aucun recul par rapport aux tensions proche-orientales. Il en va de même pour Israël. Jusqu’à quand cet état de sottise marécageuse régnera-t-il ?


http://french.ruvr.ru/radio_broadcast/217362642/262691873/


 

mercredi 12 février 2014

Les cinq cercles de glace par Manlio Dinucci

Les Jeux Olympiques sont toujours l’occasion pour le pays hôte de se présenter au reste du monde. Mais à Sotchi, comme à Pékin, ce devait être l’inverse : une opportunité pour l’Occident de présenter sa vision du pays hôte à ses téléspectateurs. C’est pourquoi, la grande majorité des articles et émissions consacrés aux Jeux, en Europe et en Amérique du Nord, ne sont pas informatifs, mais tentent par tous les moyens de dénigrer « la Russie du tsar Poutine ».

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Cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques d’hiver, à Sotchi. Interprétation de l’hymne national de la Fédération de Russie.
Des vents de guerre froide soufflent sur les Olympiades hivernales de Sochi, ou plutôt sur les « Olympiades du tsar Poutine » comme les appellent à l’unisson les médias occidentaux. Les splendides prestations des athlètes du monde entier, qui se sont préparés pendant des années pour les jeux, passent au deuxième plan ou bien sont ignorées, sauf si c’est un athlète national qui gagne.
Tandis que s’assombrissent les Olympiades, fruit d’un travail collectif colossal, on fournit des informations détaillées sur l’élimination des chiens errants à Sochi et sur le fait qu’à la cérémonie d’ouverture un des cinq anneaux olympiques ne s’est pas éclairé, en gardant l’apparence d’un flocon de neige (funeste présage, auraient dit les antiques). En même temps est lancée l’alarme à un attentat terroriste qui pourrait bouleverser les Olympiades, après ceux qui ont eu lieu ponctuellement à Volgograd.
À Washington, où on s’y entend en terrorisme, on a exprimé sa préoccupation pour un possible attentat à Sochi en décidant d’intervenir militairement : le Mount Whitney, navire amiral de la Sixième flotte, a levé l’ancre de Gaète (Latium) pour entrer en mer Noire avec la frégate Taylor. Se tenant prêts à évacuer de Sochi les athlètes et les spectateurs étasuniens, les deux navires de guerre, flanqués d’unités géorgiennes, s’exercent en attendant aux limites des eaux territoriales russes.
Barack Obama, David Cameron et François Hollande, vaillants défenseurs des droits humains par lesquels ils motivent leurs guerres et les massacres y afférant, ont fait comprendre qu’ils ne sont pas allés aux Olympiades parce qu’en Russie la propagande gay est interdite ; et Enrico Letta (président du Conseil italien, NdT) a promis de réaffirmer à Sochi la contrariété de l’Italie face à toute norme discriminatoire à l’égard des gays. Il l’a déclaré quelques jours seulement après avoir fait officiellement les louanges à Dubaï de « la position humanitaire des Émirats » et avoir exprimé des appréciations analogues à l’égard des autres monarchies du Golfe, dont les codes pénaux punissent les rapports consentis entre adultes de même sexe de dix ans de prison et, en Arabie saoudite, de flagellation ou de lapidation. Ces mêmes monarchies, si appréciées par Obama et par les autres leaders occidentaux, se préparent maintenant à soumettre les immigrés à de non mieux précisés « tests médicaux » pour éviter que des homosexuels n’entrent dans les pays du Golfe.
La sortie d’Obama, de Letta et d’autres leaders aux côtés des gays en Russie est donc totalement instrumentale. Comme l’est l’accusation contre Moscou d’avoir trop dépensé pour les Olympiades et de vouloir les utiliser à des fins de propagande nationale, ce que font tous les pays qui les accueillent, à cause du mécanisme même de cet événement international qui devrait être profondément revu. Ces accusations, tout en ayant une base de vérité, ont un but bien précis : alimenter dans l’opinion publique un nouveau climat de guerre froide, correspondant à la stratégie USA/Otan qui rencontre à Moscou une opposition croissante. Si Eltsine était encore au pouvoir en Russie, disposé à toute concession aux USA et à l’Occident, personne ne définirait Sochi comme « Les Olympiades du tsar Eltsine ».
Selon un incontestable jugement de ceux qui à Washington établissent la note en conduite des gouvernants, Eltsine est inscrit dans la liste des « gentils », tandis que Poutine va dans celle des « méchants ». La liste où est choisi, chaque fois que c’est nécessaire, « l’ennemi numéro un » (comme l’ont été Saddam Hussein, Slobodan Milosevic et Mouamar el-Kadhafi), qui sert à justifier l’escalade militaire jusqu’à la guerre. La cible sur laquelle, chaque fois que c’est nécessaire, se concentrent les attaques politiques et médiatiques, en rendant ses défauts gigantesques pour cacher ceux bien plus gros de celui qui s’érige en tuteur des droits humains.

Apostille de la traductrice pour la version française

Les commentateurs des télévisions publiques françaises – envoyés spéciaux à Sochi et correspondant permanent en Russie- ont donné vendredi soir, 7 février, lors de la cérémonie d’ouverture des Olympiades d’hiver de Sochi, une leçon de journalisme indépendant. Bien aidés par un « spécialiste de la Russie » en studio à Paris, Vladimir Fédorovski.
Dès le départ et tout au long de l’émission, ils ont annoncé que V. Poutine allait profiter de cette cérémonie en mondovision pour faire un grand discours de propagande, présenté par nos analystes comme le véritable clou du spectacle.
Spectacle dans lequel, nous prévenaient-ils au fur et à mesure des découvertes qu’ils firent avec nous –entendez : on nous a tout caché-, « il y a ce qu’on dit et ce qu’on ne dit pas » (alors que dans nos médias on nous dit tout, et plutôt trois fois qu’une, comme on le verra dans le reportage) ; mais nos experts en poutinologie sont là pour nous décoder le dit et le non-dit.
Exemples : les ballets et tableaux mettent en scène des danseurs (ou figurants) hommes et femmes et enfants tous ensemble ? C’est pour nous dire « qu’en Russie, un couple c’est un homme plus une femme, plus des enfants (sic) ».
Et nous présente-t-on un superbe Lac des Cygnes de Tchaïkovski, avec évocation des ballets de Diaghilev ? Non, ça n’est pas un hommage à la tradition musicale et chorégraphique russe : c’est pour nous prouver, subliminalement, que la Russie de Poutine n’est pas homophobe puisque les organisateurs ont sélectionné dans le programme deux personnalités connues pour leur homosexualité…
Avant le début de la cérémonie, quelques questions insistantes aux athlètes français à qui on demande si « c’est vraiment prêt ? » (les installations) et s’ils ne sont « pas trop surveillés ? » etc. ; non, les athlètes interviewés à ce moment-là disent que ça a l’air tout bien prêt, il y en a même qui trouvent que c’est beau etc. et que s’ils sont surveillés, en tous cas, ils ne s’en aperçoivent pas. On ne les interviewera plus, ceux-là.
Vladimir Fédorovski est en direct de Paris : « diplomate » russe passé à l’ouest après la perestroika, « écrivain français » comme il se définit lui-même dans sa fiche wikipedia, annonce d’entrée que le spectacle sera une évocation de la Russie « surtout de Raspoutine… à Poutine ! » : un début tout en finesse diplomatique.
Passons sur « Eltsine, le premier président de la Russie vraiment libre », « l’entourage de Poutine [qui] s’est rempli les poches avec ces jeux » et quelques autres remarques sur la corruption russe puisque Fédorovski n’était pas là, pour ne prendre que des exemples très récents.
Fédorovski avait été invité pour commenter la cérémonie d’ouverture des Olympiades de Sochi ; donc, logiquement, il nous parle du « coup d’État d’octobre [1917, qui] a causé 25 millions de morts » ; il ajuste un peu plus tard avec : « 25 millions de morts dus à Staline…Lénine et Trotski […] mais enfin ça n’empêche pas que 80 % des Russes regrettent [actuellement] l’époque soviétique ».
Enfin pendant les tableaux et ballets sur la période de l’industrialisation de l’URSS, et pour la troisième fois au cas où ça nous aurait échappé : « le stakhanovisme… lié à Staline le génie du diable, il a tué 25 millions de gens ».
Ceux qui, comme moi, croyaient que 25 millions de Soviétiques —soldats de l’Armée rouge et peuples de l’Union soviétique— ont été assassinés par le Troisième Reich, en résistant à l’invasion nazie pendant les 4 années de la Grande guerre patriotique, ont pu comprendre, vendredi soir, leur grossière erreur ; grâce à l’écrivain Vladimir Fédorovski, dont on ira voir la liste des ouvrages historiographiques sur sa fiche wikipedia.
Les remarques sur le plateau vont atteindre une telle emphase qu’un des commentateurs présents à Sochi finit par déclarer à l’antenne : « il faut changer de conversation : toutes les nations organisatrices profitent des JO pour faire leur propagande ».
Pour conclure, enfin, le discours de V. Poutine (traduction intégrale) : « Je déclare ouverts les 22èmes Jeux Olympiques d’hiver de Sochi »… L’intervention du président Poutine a eu au moins un effet positif : elle nous a débarrassés pendant quelques instants des commentaires de nos spécialistes. Dépités.
Спасибо !

Après la Yougoslavie, l’Ukraine ?

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Le 15 décembre 2013, le sénateur John McCain —qui supervisa la « révolution orange » de 2004 et soutient le jihadisme en Syrie— s’adresse aux manifestants sur la place Maidan. On reconnaît à sa droite le leader nazi Oleh Tyahnybok.
Après avoir démembré la Yougoslavie au cours d’une guerre civile de dix ans (1990-1999), les États-Unis ont-ils décidé de détruire identiquement l’Ukraine ? C’est ce que laisse penser les manœuvres que l’opposition se prépare à conduire durant les Jeux Olympiques de Sotchi.
L’Ukraine est historiquement divisée entre à l’Ouest, une population tournée vers l’Union européenne et, à l’Est, une population tournée vers la Russie, auxquels s’ajoute une petite minorité musulmane en Crimée. Depuis l’indépendance, l’État s’est progressivement effondré. Profitant de la confusion, les États-Unis ont organisé la « révolution orange » (2004) [1], qui porta au pouvoir un clan mafieux toujours pro-atlantiste. Moscou répondit en annulant ses subventions sur le prix du gaz, mais le gouvernement orange ne put pas compter sur ses alliés occidentaux pour l’aider à payer le prix du marché. En définitive, il perdit l’élection présidentielle de 2010 au profit de Viktor Ianoukovytch, un politicien corrompu parfois pro-russe.
Le 21 novembre 2013, le gouvernement renonce à l’accord d’association négocié avec l’Union européenne. L’opposition répond par des manifestations, à Kiev et dans la partie occidentale du pays, qui prennent bientôt un aspect insurrectionnel. Elle réclame des élections législatives et présidentielle anticipées et refuse de constituer un gouvernement lorsque le président Ianoukovytch lui propose et que le Premier ministre démissionne. Les événements sont baptisés par Radio Free Europe (la radio du département d’État US) Euromeïdan, puis Eurorévolution.
Le service d’ordre de l’opposition est assuré par Azatlyk, un groupe de jeunes Tatars de Crimée qui rentre pour l’occasion du jihad en Syrie [2].
La presse atlantiste prend fait et cause pour l’« opposition démocratique » et dénonce l’influence russe. De hautes personnalités atlantistes viennent apporter leur soutien aux manifestants, dont Victoria Nuland (secrétaire d’État adjointe et ancienne ambassadrice à l’Otan) et John McCain (président de la branche républicaine de la NED). Au contraire, la presse russe dénonce des manifestants qui veulent renverser dans la rue des institutions élues démocratiquement.
Manifestation aux flambeaux de 15 000 nazis à Kiev, le 1er janvier 2014.

Au départ, le mouvement apparaît comme une tentative de réédition de la « révolution orange ». Mais le pouvoir change de main dans la rue, le 1er janvier 2014. Le parti nazi « Liberté » organise une marche au flambeau qui réunit 15 000 personnes en mémoire de Stepan Bandera (1909-1959), le leader nationaliste qui s’allia aux nazis contre les Soviétiques. Depuis cette marche, la capitale se couvre de graffitis antisémites et des personnes sont attaquées dans la rue parce que juives.
L’opposition pro-européenne est composée de trois partis politiques :
- L’Union panukrainienne « Patrie » (Batkivshchyna), de l’oligarque et ancien Premier ministre Ioulia Tymochenko (actuellement incarcérée suite à ses condamnations pénales pour détournements de fonds publics), aujourd’hui dirigé par l’avocat et ancien président du Parlement Arseni Iatseniouk.
Elle défend la propriété privée et le modèle libéral occidental. Elle a obtenu 25,57 % des voix aux élections législatives de 2012.
- L’Alliance démocratique ukrainienne pour la réforme (UDAR), de l’ancien champion du monde de boxe Vitali Klitschko.
Elle se réclame de la démocratie chrétienne et a obtenu 13,98 % aux élections de 2012.
- L’Union panukrainienne Liberté (Svoboda), du chirurgien Oleh Tyahnybok.
Cette formation est issue du Parti national-socialiste d’Ukraine. Elle est favorable à la dénaturalisation des Ukrainiens juifs. Elle a emporté 10,45 % des voix aux élections législatives de 2012.
Ces partis parlementaires son soutenus par :
- Le Congrès des nationalistes ukrainiens, un groupuscule nazi issu des anciens réseaux stay-behind de l’Otan dans le Bloc de l’Est [3].
Sioniste, il préconise la dénaturalisation et l’expulsion des Ukrainiens juifs vers Israël. Il a obtenu 1,11 % des voix en 2012.
- L’Autodéfense ukrainienne, un groupuscule nationaliste qui a envoyé ses membres se battre contre les Russes en Tchétchénie, puis en Ossétie durant le conflit géorgien.
Il a obtenu 0,08 % des voix en 2012.
En outre, l’opposition a reçu le soutien de l’Église orthodoxe d’Ukraine, en révolte contre le Patriarcat de Moscou.
Depuis la prise de la rue par le parti nazi, les manifestants, souvent casqués et habillés de tenues para-militaires, dressent des barricades et attaquent les bâtiments officiels. Certains éléments des forces de police font également preuve de beaucoup de brutalité allant jusqu’à torturer des détenus. Une dizaine de manifestants seraient morts et près de 2000 auraient été blessés. Les troubles se propagent dans les provinces occidentales.
Selon nos informations, l’opposition ukrainienne cherche à transporter sur place du matériel de guerre, acquis sur des marchés parallèles. Il n’est évidemment pas possible d’acheter des armes en Europe de l’Ouest et de les acheminer sans le consentement de l’Otan.
La stratégie de Washington semble mêler en Ukraine des recettes éprouvées lors des « révolutions colorées » et d’autres récemment mises au point lors des « printemps arabes » [4]. Les États-Unis ne se cachent d’ailleurs pas : ils ont envoyé sur place deux hauts fonctionnaires, Victoria Nuland (adjointe de John Kerry) et John McCain (qui n’est pas seulement sénateur républicain, mais aussi président de l’IRI, la branche républicaine de la NED [5]) pour soutenir les manifestants. À la différence de la Libye et de la Syrie, Washington ne peut pas compter sur place sur des jihadistes pour semer le chaos (hormis les extrémistes Tatars, mais ils ne sont qu’en Crimée). Il a donc été décidé de s’appuyer sur des nazis avec lesquels le département d’État a travaillé contre les Soviétiques et qu’il a organisés en partis politiques depuis l’indépendance.
Le lecteur néophyte peut être choqué d’observer cette alliance entre l’administration Obama et des nazis. Cependant, il doit se souvenir que des nazis ukrainiens ont été publiquement honorés à la Maison-Blanche par le président Reagan, dont Yaroslav Stetsko, Premier ministre ukrainien sous le IIIe Reich, qui devint le chef du Bloc des Nations anti-bolchéviques et l’un des membres de la Ligue anticommuniste mondiale [6]. L’un de ses adjoints, Lev Dobriansky, devint ambassadeur des États-Unis aux Bahamas, tandis que sa fille Paula Dobriansky fut sous-secrétaire d’État pour la démocratie (sic) de l’administration George W. Bush. C’est Madame Dobriansky qui finança durant dix ans des études historiques visant à faire oublier que l’Holodomor, la grande famine qui toucha l’Ukraine en 1932-33, dévasta également la Russie et le Kazakhstan, et à faire croire qu’elle était décidée par Staline pour éliminer le peuple ukrainien [7].
En réalité, Washington, qui avait soutenu le parti nazi allemand jusqu’en 1939 et avait continué à faire des affaires avec l’Allemagne nazie jusqu’à la fin 1941, n’a jamais eu de problèmes moraux avec le nazisme, pas plus qu’il n’en a à soutenir militairement aujourd’hui le jihadisme en Syrie.
Les élites d’Europe occidentale, qui prennent le nazisme pour un prétexte permettant de persécuter des troubles-fêtes —comme on le voit avec la polémique sur la quenelle de Dieudonné M’Bala M’Bala [8]—, ont oublié ce qu’il est en réalité. En 2005, ils fermaient les yeux sur la réhabilitation du nazisme par la présidente de Lettonie, Vaira Vike-Freiberga, comme si cela était sans importance [9]. Sur la simple foi de déclarations en faveur de l’Union européenne et dans leur atlantisme béat, ils soutiennent maintenant leur pire ennemi. La guerre civile pourrait débuter en Ukraine durant les Jeux Olympiques de Sotchi.
[2] « Des jihadistes assurent le service d’ordre des manifestations à Kiev », Réseau Voltaire, 4 décembre 2013.
[3] C’est de ce vivier qu’est également issu le leader de la « révolution orange ». Cf. « La biographie cachée du père du président ukrainien », Réseau Voltaire, 18 avril 2008.
[4] « Le printemps arabe frappe à la porte de l’Europe », par Andrew Korybko, Traduction Gérard Jeannesson, Oriental Review, Réseau Voltaire, 3 février 2014,
[5] « La NED, vitrine légale de la CIA », par Thierry Meyssan, Odnako, Réseau Voltaire, 6 octobre 2010.
[6] « La Ligue anti-communiste mondiale, une internationale du crime », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 12 mai 2004.
[7] Voir L’Holodomor, nouvel avatar de l’anticommunisme « européen », par le professeur Annie Lacroix-Riz, 2008.
[8] « La Bête Noire de l’establishment français », par Diana Johnstone, Traduction Djazaïri, Counterpunch, Réseau Voltaire, 5 janvier 2014.
[9] « La présidente de la Lettonie réhabilite le nazisme », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 16 mars 2005.