vendredi 27 février 2015

Non : l’islamisme n’est pas un fascisme

Raoul Fougax, journaliste, essayiste et contributeur régulier de Metamag.fr

♦ Cet article signé de Raoul Fougax nous a été signalé par un de nos lecteurs que nous remercions et qui a accompagné son envoi d’un commentaire que nous reproduisons : « Il définit bien les concepts et [qu] il montre ainsi comment nos médias et notre classe politique emploient des termes sans en comprendre le sens à la seule fin de tout réduire à un mal absolu, le même mal. Cela conduit à un total aveuglement face aux problèmes particulièrement graves auxquels nous sommes confrontés. » Ce thème de l’islamo-fascisme a déjà été développé par Michel Geoffroy (*), mais sous un angle différent et, sur le fond, les deux auteurs se rejoignent.
Polémia.


L’anachronisme est bien la pire et la plus dangereuse des idéologies.

On les voit venir avec leurs gros sabots. Nos dirigeants, de gauche et de droite d’ailleurs, se veulent des enfants de la résistance au fascismo–nazisme. C’est leur référence absolue. Il ne peut y avoir de mal plus grand que le fascisme dont le nazisme est un avatar. Combattre l’islamisme radical aujourd’hui, c’est donc continuer le combat des démocraties contre le fascisme. Et c’est pourquoi le soviétisme, allié dans cette guerre, est épargné malgré ses horreurs.
C’est bien sûr totalement faux. C’est juger le présent par rapport au passé de la même manière que l’on juge le passé par rapport aux valeurs du présent. L’anachronisme est une sclérose qui empêche l’analyse. C’est une maladie de l intelligence.
Le fascisme n’a jamais été un obscurantisme. Un totalitarisme oui, un obscurantisme non. Le fascisme n’a jamais été une lecture fanatique d’une religion monothéiste, souvent bien au contraire.
Le fascisme certes cultive le culte du passé mais dans une démarche progressiste. Le fascisme est un socialisme, pas un traditionalisme. Il veut moderniser en valorisant le passé, il invoque la longue mémoire de l’histoire, il ne veut pas ramener la société au comportement de temps révolus.
Dans les pays musulmans de plus, le fascisme a toujours été un anti-islamisme, c’est vrai de la Turquie kémaliste comme de l’Egypte nassérienne. La laïcité dans les pays musulmans a été un fascisme non avoué et c’est l’échec de ces régimes totalitaires laïcs, notamment face au sionisme, qui explique la montée d’un islamisme anti-israélien devenu en Europe un nouvel anti  sémitisme. Vouloir par confort intellectuel ramener tout antisémitisme au fascisme pour, en fait, exonérer les islamistes et donc l’islam de ce péché raciste majeur pour nos dirigeants est une stupidité dangereuse.
Il y a un nouvel antisémitisme qui est un islamisme et qui est lié au terrorisme qui frappe les juifs, pas que des juifs mais tous ceux qui sont des impies au regard des égorgeurs du sectarisme djihadiste. On peut parler d’islamo-sectarisme, car on a à faire à une secte musulmane issue de l’islam. Mais parler d’islamo-fascisme est une désinformation historique par aveuglement idéologique.
Les fascistes n’ont jamais été des islamistes et les islamistes ne sont pas des fascistes. Ils sont des obscurantistes musulmans sans lien avec les racines européennes et sociales du fascisme. Les islamo- obscurantistes veulent ramener l’islam au passé, dans la lecture la plus rétrograde du coran par haine de l’autre.
Ils ne veulent pas restaurer la grandeur de Rome comme le Duce. Ils veulent une mosquée à la place de St Pierre au Vatican.  Même un enfant de l’anti franquisme militant, pour qui la guerre contre le fascisme n’est jamais finie, devrait voir la différence.
Ceux qui conseillent l’amalgame islamisme et fascisme pour lutter, on l’a bien compris, contre l’ amalgame islamisme- islam sont des malhonnêtes et surtout des apprentis sorciers.
Raoul Fougax16/02/2015
Source : Metamag.fr
(*) Voir aussi : Un nouveau bobard : l’islamo-fascismede Michel Geoffroy
Correspondance Polémia – 24/02/2015
Image : peinture liée à  l’art fasciste de Alfredo Gauro Ambrosini , peintre futuriste. Il représente le visage du Duce, superposé à la Rome des César, œuvre de 1930. L’islamisme détruit l’art.
Non : l’islamisme n’est pas un fascisme

"La terrible situation" en Libye inquiète l'OTAN

L'Otan est "particulièrement préoccupée par la terrible situation" en Libye, et prête à "soutenir pour sa sécurité" ce pays plongé dans le chaos, a indiqué jeudi le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Jens Stoltenberg.
"Nous sommes particulièrement préoccupés par la terrible situation en Libye", a déclaré M. Stoltenberg au cours d'une conférence de presse à Rome à l'issue d'un entretien avec le chef du gouvernement italien Matteo Renzi.

"L'Otan est prête à soutenir la Libye pour sa sécurité comme l'a demandé le gouvernement libyen" soutenu par la communauté internationale, a ajouté le secrétaire général de l'Otan, "ce qui accroîtra l'importance de l'Italie" dans le dispositif de l'Alliance.

M. Stoltenberg a indiqué que "des drones de surveillance seront basés (sur la base de l'Otan) à Sigonella (Sicile) à partir de l'an prochain".

Livrée aux milices et plongée dans le chaos, la Libye est dirigée par deux Parlements et deux gouvernements rivaux. L'un est proche de la coalition de milices Fajr Libya qui contrôle la capitale Tripoli et l'autre est reconnu par la communauté internationale et siège à Tobrouk (est).

M. Renzi, dont le pays accueille des dizaines de milliers de réfugiés partis du territoire libyen, a réitéré son soutien au gouvernement de Tobrouk, souhaitant que les efforts de médiation de l'ONU permettent d'arriver à une "paix durable".

"Nous pensons qu'il faut partir du gouvernement de Tobrouk et nous espérons que les efforts de l'ONU permettront d'arriver à une paix durable en partant d'un gouvernement élu de manière démocratique", a déclaré M. Renzi.

Le parlement libyen reconnu par la communauté internationale a décidé lundi de suspendre sa participation au dialogue parrainé par l'ONU, en précisant qu'il en expliquerait ultérieurement les raisons.

Autriche: le parlement vote une loi d’exception dont les musulmans auront du mal à se remettre

Mercredi 25 février, le parlement autrichien, appuyé par une forte majorité, a voté une loi d’exception anti-coran et pour la transparence du financement des musulmans et de l’islam en Autriche.
La loi prévoit notamment que :
  • Tout groupe autrichien déclaré comme représentatif de la communauté musulmane devra dorénavant utiliser une traduction standardisée et en allemand du Coran.
  • Tout financement étranger des organisations islamiques est désormais interdit.
  • Tout imam exerçant en Autriche devra parler l’allemand afin que leurs commentaires soient plus accessibles et plus transparents, et permettent de faciliter l’intégration de l’islam dans la société autrichienne.
  • Les 450 organisations musulmanes du pays devront prouver qu’ils ont une « approche positive envers la société et l’Etat » si elles veulent continuer à être officiellement reconnues.
C’est un « islam au caractère européen » que souhaite le gouvernement autrichien, et le parlement a pour cela muselé l’influence des nations, organisations et financements musulmans, dans un contexte européen de développement de l’islam radical.
« Nous voulons un futur dans lequel un nombre plus importants d’imam parlant allemand ont grandi en Autriche, et peut servir d’exemple positif pour les jeunes musulmans », a déclaré Sebastian Kurz, le ministre de l’intégration.
« Donner une chance aux musulmans de se développer librement dans nos sociétés dans le respect de nos valeurs européennes communes »
Cette loi, qui vise spécifiquement la minorité musulmane, essentiellement d’origine turque, a pour objectif déclaré de « limiter l’influence politique de pays musulmans étrangers, et de donner une chance aux musulmans de se développer librement dans nos sociétés et dans le respect de nos valeurs européennes communes », a précisé Kurz.
Le demi million de musulmans d’Autriche, soit environ 6% de la population, est essentiellement composé des familles des travailleurs émigrés de Turquie.
Un sondage publié ce mardi par l’institut OGM a révélé que 58% des musulmans autrichiens étaient en voie de radicalisation.
La plupart des imams autrichiens sont envoyés par la Turquie, dont le directoire des affaires religieuses assure également les salaires.
En réaction, la communauté musulmane a courbé la tête, car elle a rencontré, sur cette loi, une population très largement catholique et soudée.
La Turquie a « vertement » réagi.
Le responsable turc des affaires religieuses, Mehmet Gormez, a condamné la nouvelle loi.
« L’Autriche revient 100 ans en arrière dans sa liberté religieuse », a déclaré Mr Gormez, selon l’agence d’information Anadolu, en passant totalement sous silence que la construction des églises est interdite en Turquie, et que les prêtres étrangers obtiennent très difficilement des visas de séjour et de travail, ce qu’aucun responsable européen n’ose lui rappeler.
200 musulmans autrichiens, y compris des femmes et des enfants, sont partis en Syrie et en Irak rejoindre des factions terroristes dont l’Etat islamique.
La Suisse, l’Allemagne et la France ont manifesté de l’intérêt pour cette nouvelle législation, et regardent avec un réel intérêt l’application concrète et taille réelle.
L’union islamique turque, la plus grande fédération d’associations de mosquées, a déjà annoncé son intention de porter plainte devant la cour constitutionnelle.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg 

Le bourreau de Daech aurait été identifié comme étant Mohammed Emwazi, un Londonien de 26 ans issu d'une famille aisée

Le bourreau de Daech aurait été identifié comme étant Mohammed Emwazi, un Londonien de 26 ans issu d'une famille aisée, diplômé en informatique. Il était connu des services de renseignement britanniques depuis 2010.
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L'ennemi public numéro un au Royaume-Uni aurait été démasqué. Le terroriste de l'Etat islamique surnommé 
«Jihadi John» a été identifié comme étant Mohammed Emwazi, citoyen britannique né au Koweit âgé de 26 ou 27 ans, résident de Londres. Il était connu des services de renseignement britannique.
La police a refusé de confirmer cette identité dévoilée par le Washington Post et la BBC. Selon les experts du Centre international pour l'étude de la radicalisation de King's College London, cette identité serait «correcte».
L'homme en question était apparu cagoulé et vêtu de noir dans plusieurs vidéos de propagande de l'Etat islamique au côté des otages américains James Foley, Steven Sotloff et Peter Kassig, des Britanniques David Haines, Alan Henning, et du Japonais Kenji Goto, avant leur décapitation. On le voyait sur le point d'égorger ses victimes avec un couteau, avant que la caméra ne soit arrêtée et montre ensuite les corps décapités. Il proférait des menaces à l'égard des gouvernements concernés avec un fort accent londonien qui a permis de conduire à son identification.

Soupçonné de liens avec al-Shebab en Somalie

Ce surnom de «Jihadi John» lui a été attribué par d'anciens otages occidentaux, dont les Français libérés en avril 2014, qu'il était chargé de surveiller au sein d'un groupe de quatre terroristes désignés par les otages comme «les Beatles».
Mohammed Emwazi serait né au Koweit en 1988 et arrivé au Royaume-Uni six ans plus tard. Elevé dans une famille aisée, il aurait obtenu un diplôme d'informatique à l'Université de Westminster en 2009. Il aurait changé son nom avant de partir en Syrie en 2012 ou 2013. Sa famille a signalé sa disparition peu après.
Emwazi était connu des services du MI5 qui le soupçonnaient de vouloir se rendre en Somalie pour rejoindre l'organisation terroriste al-Shebab. Il s'était vu refuser un visa pour entrer en Tanzanie, puis au Koweit. Selon la BBC, il aurait été identifié dès 2010 comme membre d'un réseau d'au moins 13 habitants de l'ouest de Londres soupçonnés d'activités terroristes en lien avec la corne de l'Afrique.

Décrit comme «extrêment doux et gentil»

Il n'a jamais fait l'objet de poursuites judiciaires. Il se serait plaint de mauvais traitements auprès de l'association Cage, qui défend les individus s'estimant victimes des services de renseignement. Son directeur, Asim Qureshi, est presque sûr de l'avoir reconnu. Il a décrit jeudi un jeune homme «extrêmement gentil, doux et posé, le plus humble que j'aie rencontré». Des propos vigoureusement condamnés par des militants de la lutte contre l'extrémisme.
Selon les experts de King's College London, cette identification «démontre que la radicalisation n'est pas entraînée par la pauvreté ou la misère sociale». «L'idéologie joue clairement un rôle important dans la motivation de ceux qui rejoignent la cause djihadiste. Les combattants britanniques ont prouvé qu'ils n'étaient pas dans ce conflit pour jouer des rôles de figurants. Ils participent pleinement à cette guerre, dans des opérations suicides, des prises d'otages et des exécutions», poursuivent-ils.
Scotland Yard et le National Security Council américain ont refusé de commenter, invoquant une enquête en cours.

Le chemin de Damas

Monsieur le Président de la République,
Monsieur le Ministre des Affaires étrangères,
Après quatre années de boycott du régime syrien, quatre parlementaires français se sont rendus à Damas où ils ont rencontré le président Bachar el-Assad. Vous avez cru devoir condamner cette initiative. Cette condamnation signifie-t-elle que vous avez l’intention de continuer à vous conformer au Proche-Orient et ailleurs aux instructions insensées de Bernard-Henri Lévy et de persister, vis-à-vis de la Syrie, dans la politique extérieure erronée depuis le début et désormais désastreuse que vous avez héritée de ceux qui vous ont précédé dans vos fonctions ? Permettez-nous de nous interroger et de vous interroger à ce sujet.
Si vous considérez toujours que le régime alaouite mène contre les démocrates syriens une répression injustifié et inhumaine que rien ne saurait justifier, qu’il n’est pas confronté à une triple offensive de son opposition, de l’ensemble des États sunnites, y compris la Turquie, et du prétendu califat islamique,
Si vous n’avez d’yeux et de cœur que pour les 120.000 Syriens qui ont été les victimes de l’armée régulière, du Hezbollah et de leurs alliés iraniens, et si vous n’avez que faire des 80.000 Syriens qui sont morts pour la défense du dernier régime laïque et de la dernière société multiconfessionnelle de la région,
Si vous estimez que la survie de ce régime menacé de toutes parts présente plus de dangers que l’extension et la victoire d’Al-Qaïda et de Daech,
Si vous croyez nécessaires et judicieuses l’aide et la livraison aux démocrates syriens d’armes et de matériels qui finiront entre les mains de l’État islamique,

Si vous acceptez l’éradication définitive et totale, après les chrétiens d’Orient, de toutes les minorités ethniques et religieuses de la région, si vous êtes indifférents ou acquis à cette « solution finale » à la mode islamo-fasciste,
Si vous êtes satisfaits des suites de l’élimination physique et politique de Saddam Hussein, du Baas et de l’État irakien, si vous voulez voir se perpétuer et s’étendre le chaos qui a succédé en Libye à la chute et à la mort de Kadhafi,
Si vous rêvez de voir prospérer et proliférer les sectes, les milices et les organisations politico-criminelles qui s’approvisionnent aux arsenaux libyens et répandent, au nom de l’islam, la terreur et la mort, du Sinaï à la frontière tunisienne, du Maghreb au Sahel, du Mali à la Mauritanie en passant par le Niger, le Tchad, le Centrafrique, le Cameroun et le Nigeria,
Si, butés comme des ânes et têtus comme des doctrinaires qui récitent leur leçon en tournant le dos à la réalité, vous vous obstinez à ne pas comprendre que dans la guerre qui déchire le monde, les ennemis de nos ennemis sont ipso facto nos alliés,
Persévérez dans l’erreur, allez jusqu’au bout de votre stupidité criminelle.
Sinon, qu’attendez-vous pour prendre à votre tour le chemin de Damas ?

jeudi 26 février 2015

LE CAPTAGON, L’ARME PRÉFÉRÉE DES ISLAMISTES!

Derrière les coupeurs de tête de l’EIIL et ‘’partisans ukrainiens’’ se trouvent les « pilules de l’horreur », la puissante amphétamine Captagon ((Fénétylline chlorhydrate), qui supprime le sentiment de pitié et augmente la résistance physique.
Le quotidien Il Giornale publie un article de Gianni Micalessin qui raconte que le premier Captagon fut utilisé au Caire. La « mixture de l’horreur » s’est répandue avec le « printemps arabe » comme l’élixir d’endurance et du renforcement de la révolution, distribuée aux foules prêtes à se sacrifier de Tunis à l’Egypte, de la Lybie à la Syrie.
L’amphétamine mortelle est devenue un cauchemar pour le Moyen-Orient : dans l’extase les gens égorgent et tuent avec un sourire sur le visage, la tête vide. Les Kurdes témoignent de ce qu’ils ont trouvé ces pilules dans les poches de centaines de combattants liquidés à Kobanî. Les analyses de la bande son effectuées par les services US sur les vidéos où figure Djihadi John, le combattant britannique chargé d’exécuter les otages, indiquent que le bourreau agit sous l’effet d’amphétamines.
Les premiers récits sur l’utilisation de cette substance proviennent des manifestants tombés aux mains de la police en 2011. Beaucoup d’entre eux reconnaissent avoir reçu des organisateurs ces pilules extraordinaires qui donnent « courage et force ». Les livraisons se faisaient alors aux Frères Musulmans depuis Dubaï et le Qatar.
Les premières analyses chimiques furent effectuées par les Carabiniers italiens. Lorsqu’ils se rendirent en Libye en 2013, pour tenter de transformer les groupes de combattants en une armée régulière, et sur la base d’analyses de sang, ils comprirent qu’au moins 30% des candidats étaient dépendants aux drogues.
Aujourd’hui le Captagon transforme le fanatisme des combattants de l’EIIL en férocité animale. Ces pilules, produites désormais dans les territoires qu’ils contrôlent, sont devenues un véritable carburant pour mener guerre et terreur, conclut l’auteur de cet article.
Mis en production par l’OTAN en 2011 dans les laboratoires bulgares, le Captagon est désormais produit dans tout le Moyen-Orient, en particulier en Syrie. Début avril 2014, l’armée arabe syrienne a intercepté un véhicule empli de tablettes de Captagon et de composants équivalents à une tonne de Captagon (phenidate hydrochloride), l’amphétamine qui provoque l’euphorie et réduit la douleur. Mélangé à d’autres substances, telle que le haschisch, il représente ‘’l’alimentation de base’’ des djihadistes, qui perdent la sensation de leur douleur, de celle des autres, et leur font commettre des horreurs « en rigolant ».Ces substances sont des drogues qui non seulement augmentent la confiance en soi, mais réduisent les besoins de repos et de sommeil. A plus hautes doses elles provoquent une intense excitation psychique, dont l’effet peut être prolongé jusqu’à trois jours pleins. De l’utilisation prolongée surviennent des psychoses, qui souvent s’accompagnent de délires et hallucinations, dont découle un niveau extrême d’agression (ce que nous observons jusqu’à présent dans l’Ukraine occupée). Les « combattants du Maïdan » recevaient de l’étranger non seulement de l’argent, mais de la drogue, qui par ailleurs se vendait librement et bon marché sur l’euromaïdan.
En avril 2014, en qualité de maire de Kiev, V . Bondarenko, a reconnu que dans la mairie occupée pendant l’euromaïdan il y avait un atelier de fabrication de drogue. C’est ainsi que ces substances étaient massivement distribuées aux tueurs d’Odessa le 2 mai.
Le matériau nécessaire à la fabrication de Captagon fut livré en quantité industrielle, entre autres, le 11 mai, lorsqu’à l’aéroport de Kiev, où dans le plus grand secret, est arrivé un vol dont on déchargea des volumes entiers de chimie, et des emballages avec des pilules d’amphétamines. Ce vol était accompagné d’un collaborateur de la CIA, Richard Michael, et de 70 mercenaires d’une compagnie privée polonaise. Sur ordre des services ukrainiens de sécurité, les mercenaires, le convoi et son contenu chimique n’ont pas fait l’objet de vérifications, et ont quitté les bâtiments de l’aéroport dans des véhicules aux vitres teintées. Ensuite il y eut encore des livraisons, jusqu’à ce que la production soit implantée sur le territoire ukrainien.

Le vrai mal de l’Occident, c’est qu’on s’y emmerde à mourir !

C’est aujourd’hui le héros des médias britanniques et, par ricochet, de ce côté-ci de la Manche. Il s’appelle Tim Locks, 38 ans. Les photos dont, comme tout un chacun aujourd’hui, il inonde son compte Facebook nous montrent un physique à la Bruce Willis, crâne en peau de fesse, treillis, AK-47 et canette de Red Bull sous le gilet pare-balles. En vrai héros de son temps, il a même troqué la cigarette pour la sucette.
Tim Locks est un gars qui a réussi une vraie réussite à l’anglaise : passé de videur de boîte de nuit à homme d’affaires. Pas la City, mais pas loin, si l’on en croit les champions du storytelling. Il se raconte en effet au Daily Mail « J’étais un homme comblé. Je vivais dans une maison splendide avec piscine, je me rendais huit fois par an en vacances. Clairement, je pouvais me permettre tout ce que je voulais. » On ne nous dit pas dans quel business Tim avait fait fortune, mais il est vrai que videur de boîte de nuit, ça permet sûrement de se faire des relations.
Bref, Tim Locks a ressenti l’appel du grand large. Un jour d’août 2014, la révélation s’est imposée à lui durant le journal télévisé : « Le lourd bilan des victimes yazidis pourchassées dans la vallée du mont Sinjar » fait transparaître le Saint-Esprit sous les traits de Pujadas, enfin, de son alter ego britannique. Alors Tim vend sa maison et s’engage auprès de Dwekh Nawsha, ce qui signifie en langue assyrienne « les auto-sacrificateurs ». Une organisation qui « apporte assistance logistique, expertise technique et formation aux armes à ces communautés persécutées » et promeut « la lutte armée afin de reprendre du terrain sur les disciples d’al-Baghdadi », nous dit-on.
Tim Locks est une gloire britannique, européenne peut-être. Il a la bonne couleur, le bon sourire, s’est engagé du bon côté. Entendons par là qu’il va tuer les méchants patentés, peut-être un peu moins salement que les méchants patentés ne tuent les bons estampillés. Du moins peut-on l’espérer. Quoiqu’on n’en soit jamais sûr si l’on considère les représailles féroces conduites par les milices chrétiennes au Mali…
Loin de moi l’idée de minimiser l’héroïsme de Tim Locks. Dans notre monde où l’aventure se résume aux soldes, l’exploration aux randonnées sur la Toile, l’amour aux menottes de velours gris et aux canards vibrants du même métal, sa démarche est certes glorieuse. Mais – qu’on me pardonne -, elle me fait irrésistiblement penser à celle de tous ces mômes qui partent dans le camp adverse, pour y faire « de l’humanitaire » eux aussi ; qui s’engagent auprès de mouvements qui assurent apporter « assistance logistique, expertise technique et formation aux armes ». De jeunes garçons et filles qui partent, l’âme en bandoulière, pour aider – c’est ce qu’ils croient – leurs frères de couleur et de religion à chasser les suppôts d’un Occident dépravé qui n’a rien d’autre à leur offrir que les mirages de la consommation et le corsetage toujours plus répressif de la pensée.
Comme Mehra, comme les Kouachi, comme des milliers d’autres en mal d’action, Tim Locks – pour l’instant affecté à la construction – se met en scène sur Internet. Il se rêve en héros de nos temps misérables. Comme les pèlerins de la place de la République qui, tous les jours, vont se prendre en photo devant des couronnes de fleurs pourries et des slogans délavés par la pluie. Là-bas, on a peint sur la pierre « À nos héros ». Ah bon ! Et les poilus de 1914, alors, c’était quoi ? Le vrai mal de l’Occident, c’est qu’on s’y emmerde à mourir !

Ces petites phrases agaçantes

Le puritanisme d’aujourd’hui consiste d’abord à expurger laïquement le langage de toute référence à « la » religion. La religion, c’est le christianisme, bien sûr. Il est au contraire de bon ton d’évoquer la diversité des autres, comme si la vieille fille aînée de l’Église avait laissé sa terre en friche en viager aux autres qui occupent déjà le terrain du débat. 21 coptes sont décapités en Égypte : pour le président Hollande, ce sont des ressortissants égyptiens ; lorsque Léa Salamé lance, sur le plateau d’« On n’est pas couché », « Je suis copte », comme un « Je suis Charlie » légitime, le tôlier Ruquier fait semblant de ne pas entendre cette maladresse. « Shocking » a dû se dire celui qui pense qu’on peut rire de tout, y compris de ceux que l’on croit morts, mais de là à s’identifier à des martyrs chrétiens sur ce plateau, quelle inconvenance !
Il y a donc les phrases que l’on voile pudiquement et il y a celles que l’on démasque avec horreur. Rue89, en veine de chasse aux sorcières – sport prisé chez les « journalistes gauchistes », ce comble de l’oxymore -, s’étonne que les réactions contre « les vieillards qui se lâchent » aient été trop faibles. Après Tesson et ses « musulmans qui foutent la merde », Dumas et ses circonlocutions sur l’épouse du Premier ministre, voici Roger Cukierman qui accuse des « jeunes musulmans » des violences antisémites. Il faut des réactions, voire des sanctions ! Les coupables doivent être condamnés à la contrition et à la repentance !
On accuse la violence des propos. Tesson reconnaît un dérapage. Mais que penser d’un microcosme médiatique qui, après avoir vanté les mérites de Charlie, dont le moins qu’on puisse dire est qu’il ne fait pas dans la dentelle, s’offusque de l’indécence de vérités dites avec brutalité ? « Le style, c’est l’homme », disait justement Buffon, encore un penseur de notre grande époque, mort à temps, en 1788. Pourquoi demander à Tesson de s’émasculer, même à son âge, alors que, justement, c’est la verdeur, la force du propos qui le rendent intéressant. Pourquoi demander à Dumas ou à Cukierman de s’excuser ? Ce qu’ils ont dit n’était pas infondé. Il s’agissait de l’expression d’opinions, c’est à dire de vérités subjectives, partielles. Ce n’étaient ni des mensonges, ni des erreurs.
Tant que ces formules jugées incorrectes ne sont ni des diffamations, ni des injures, elles participent à la libération de la pensée et à la santé de la démocratie. Malgré toute la sympathie éprouvée pour Israël, la formule excessive de Valls « éternellement lié par sa femme à Israël », mélangeant allègrement le privé et le public, la religion et la nation, était totalement déplacée chez un homme politique français. De même, quoi qu’en pense le recteur de la mosquée de Paris Dalil Boubakeur, est-il anormal que le président du CRIF, après Fofana, Merah, Nemmouche, Coulibaly, pointe le doigt sur un antisémitisme de « jeunes musulmans » ? Généralisation excessive ? Sans doute, mais qui est loin d’être injustifiée et demande surtout aux autorités musulmanes d’être sans complaisance pour de tels comportements.
Homme politique
Ancien député UMP, Président du Rassemblement pour la France

Au Qatar, pays d’apartheid, il y a près de 2 millions d’esclaves et pas un seul appel au boycott du Mondial 2022 !

Au Qatar, des milliers d’hommes sont des esclaves des temps modernes. Forcés à travailler sous un soleil de plomb, privés d’eau et de nourriture, on leur interdit de s’échapper pour rentrer chez eux. Mais nous pouvons les aider à retrouver la liberté. Et pas une association humanitaire n’appelle au boycott du Mondial 2022 au Qatar !

En revanche, les appels au boycott d’Israël se multiplient, alors que l’Etat Hébreu est la seule démocratie du Moyen Orient où tous citoyens et travailleurs bénéficient des mêmes droits quelques soient leur religion, leur ethnie ou leur origine.
L’an passé, une personne a perdu la vie tous les 2 jours dans les énormes chantiers de la Coupe du monde de football de 2022. Une grande partie de ce projet est gérée par une entreprise américaine dont la dirigeante vit dans une contrée tranquille du Colorado.
Des centaines de milliers d’ouvriers du bâtiment au Qatar, principalement des migrants originaires d’Asie du Sud, sont menacés d’être gravement exploités et abusés, parfois jusqu’au travail forcé, selon Human Rights Watch.
Le gouvernement comme la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) doivent s’assurer que leurs engagements de respecter les droits des travailleurs pendant la préparation de la Coupe du Monde de 2022 soient suivis d’effets. Les entrepreneurs en bâtiment devraient également s’engager de façon publique et précise à faire respecter les normes internationales des droits humains.
La Loi sur le parrainage du Qatar est l’une des plus restrictives de la région du Golfe, dans la mesure où les ouvriers ne peuvent pas changer de travail sans la permission de leur employeur, qu’ils travaillent depuis deux ou vingt ans, et où tous les salariés doivent obtenir la signature d’un « permis de sortie » par l’employeur qui les parraine pour pouvoir quitter le pays.
L’Arabie Saoudite est le seul autre pays du Golfe qui ait également conservé le système problématique du permis de sortie, tandis que les autres pays de la région permettent désormais aux travailleurs de changer de travail à la fin de leur contrat, ou après une période de deux à trois ans au service de leur premier employeur.
Le sous-secrétaire du Ministère du Travail Hussein Al Mulla a annoncé en mai que le Qatar envisageait de remplacer le système du parrainage par des contrats entre employeurs et employés, mais n’a pas précisé comment ces contrats pourraient venir remplacer les lois actuelles sur l’immigration, ni si les ouvriers auraient le droit de changer d’emploi.
Les lois du Qatar interdisent également aux ouvriers migrants de se syndiquer ou de se mettre en grève, bien que l’Organisation Internationale du Travail (OIT) reconnaisse la liberté d’association comme un droit fondamental du travail. Une proposition récente du gouvernement pour la formation d’un « syndicat des travailleurs » ne répond pas aux exigences minimales définissant la liberté d’association, puisqu’elle réserve tous les postes décisionnaires aux citoyens qataris, a affirmé Human Rights Watch.
Les travailleurs migrants représentent 94 pour cent de la main d’œuvre du Qatar, un chiffre ahurissant, et c’est le pays du monde qui compte la plus forte proportion de migrants par rapport au nombre de ses citoyens.
Le pays pourrait recruter jusqu’à un million d’ouvriers du bâtiment migrants supplémentaires dans les dix prochaines années, pour construire les stades et réaliser les améliorations des infrastructures que le Qatar a promis dans sa candidature pour l’accueil du tournoi de football de la Coupe du Monde de la FIFA, en 2022.
A quand un appel au boycott du Mondial 2022 au Qatar ?
Reproduction autorisée avec la mention suivante:
© Christian de Lablatinière

lundi 23 février 2015

Il est illusoire de juger le djihadisme comme une distorsion de l’islam.

Il est illusoire de juger le djihadisme comme une distorsion de l’islam. Il est plus juste de considérer que l’islam d’aujourd’hui est celui que le djihadisme est en train de créer.
À l’époque où le monde entrait dans l’ère de l’urbanisation, de la scolarisation et de la maîtrise de la natalité, où il s’engageait sur la voie du progrès économique, social et technique avec une propension partagée pour la non-violence, une image inverse se développait, son contraire, son ennemi.
Après les accommodements procurés par le développement économique des Trente Glorieuses, le ralentissement de ce développement offre des territoires entiers à l’emprise de cette idéologie dont le glaive est la charia.
Tolérance battue en brèche, chasse ouverte aux homosexuels, esclavage. Il serait naïf de croire que le discours djihadiste se limite à la sphère irako-syrienne. Il est au contraire présent dans tout le monde musulman.
Ce monde s’oppose à l’Occident d’une façon totalement binaire où la force de la sémantique a sa place. L’esclavage est l’arme contre la liberté, l’obscurantisme contre l’esprit des Lumières, le califat contre la démocratie. Il se définit en négatif de celui dont il veut la mort au prix de ce qu’il nomme sacrifice pour accéder au rang de martyr.
Le djihad est une guerre. Il faut avoir la lucidité de le montrer tel qu’il est et le courage de l’affronter avec les armes qui conviennent.
Retraité
Ancien directeur administratif et financier dans le privé

Opération su Hezbollah dans le Golan

The Iranian-backed "Operation Quneitra Martyrs" for the capture of the Golan brings Afghan and Pakistani Shiite fighters to an Israeli border for the first time, DEBKAfile reveals. Some 2,000 of these fighters have joined an equal number of Hizballah troops who are spearheading a march on the Golan from southern Syria. They were recruited from the Hazara and Zaynubian militias established by Tehran. After polishing their combat skills and teaching them to fight as an integrated force, Iran plans to deploy them in Lebanon to augment Hizballah's war effort against Israel from two fronts, both now coming under Iranian command.

Even in stormy winter conditions, the Syrian army continued Wednesday to press forward with Iranian, Hizballah and imported Afghani and Pakistani Shiite forces towards the Golan and Israeli lines. Their immediate objective appears to be the lofty Tel al-Hara mountain fortress, which the Syrian army lost to rebel forces. These bunkers, tunnels and defense positions are laid out over tens of kilometers. Syrian sources reported Wednesday that rebel commanders were crossing Golan lines for consultations with IDF officers. Our military sources report that the fall of Tel al-Hara would lay Quneitra open to attack.

Abou Bakr Al-Baghdadi était-il secrétaire avant de s’autoproclamer Calife !?

Abou Bakr Al-Baghdadi était-il secrétaire avant de s’autoproclamer Calife !?
Abou Bakr Al-Baghdadi, était autrefois secrétaire, c’est ce qu’a révélé Business Insider cette semaine en publiant ce vendredi 20 février 2015, des documents déclassifiés de l’armée américaine sur le mystérieux chef de file des djihadistes du groupe Etat islamique.
Ces informations sont issues de dossiers réalisés à l’époque où l’homme avait été capturé puis gardé en détention par les soldats américains en Irak -du 4 février au 8 décembre 2004, selon ces fiches.
Le terroriste de Daech est ici identifié par son nom de naissance, Ibrahim Awad Ibrahim Al Badry. Il apparaît comme « détenu civil », ce qui signifie qu’il n’était pas membre d’une organisation armée, mais a été détenu pour des raisons de sécurité.

Quel est l’objectif de l’État islamique à travers la diversification de ses contenus communicationnels ?

LE FIGARO – Vidéos très techniques, magazine professionnel, et maintenant une chanson en français, «Tends ta main pour l’allégeance»…. Quel est l’objectif de l’État islamique à travers la diversification de ses contenus communicationnels?
MATHIEU SLAMA* – Ce qu’il faut d’abord dire, c’est que cette diversification témoigne d’une structure extrêmement organisée. L’État islamique s’appuie pour toute sa propagande sur une société de production qu’elle a créée, Al-Furqan Media, qui dirige et coordonne toutes ses actions de communication: vidéos, magazines, communiqués, utilisation des réseaux sociaux… Cette professionnalisation doit d’ailleurs beaucoup à l’arrivée progressive de recrues européennes. Un djihadiste allemand, Abou Talha al-Almani, un ancien rappeur dans son pays, aurait joué un rôle majeur dans cette évolution. Mais d’autres aussi.
Capture d'écran de la chanson «Tends ta main pour l'allégeance», nasheed (poème musical) invitant les musulmans français à quitter leur pays pour réjoindre les terres de l'Etat islamique.
Ce qui est encore plus intéressant, c’est qu’à côté d’Al Furqan, l’État islamique a lancé en mai 2014 une nouvelle société de média, Al-Hayat, dont la propagande est exclusivement destinée au public occidental. Ils ont des branches par pays: une en Allemagne, une en Angleterre… et une en France. La communication venant d’Al-Hayat est faite en anglais ou dans d’autres langues européennes.
On a donc affaire à un groupe qui pense sa communication de façon globale et ciblée et qui a les moyens de la mettre en œuvre à travers une organisation très structurée. En diversifiant les supports et les outils, le but est très clair: maximiser la puissance de frappe de sa communication et des messages qu’il véhicule.
Les vidéos, les magazines ou encore la chanson qui vient d’être diffusée ont l’avantage de transmettre un message contrôlé par l’état-major de l’EI. A côté de cela, les membres de l’EI ont une liberté très grande dans l’usage qu’ils font des réseaux sociaux (sur Twitter, Instagram, mais aussi sur des plateformes comme ask.fm ou encore le réseau social russe VK), malgré des restrictions imposées récemment pour éviter des erreurs stratégiques comme le dévoilement d’informations confidentielles. La grande force de l’État islamique, c’est que chacun de ses membres est un ambassadeur de la cause sur Internet.
Mélange de codes hollywoodiens et de culture arabo-musulmane, de professionnalisme et d’archaïsme…. Comment qualifier la propagande de Daech? Quels en sont les inspirations?
La propagande de Daech utilise en effet les codes occidentaux. On observe depuis le film «Le Choc des épées IV», diffusée en juin 2014, une maîtrise de plus en plus grande du langage cinématographique, avec comme aboutissement un film absolument fondateur pour la mythologie de l’État islamique: Flames of War, sorti en septembre 2014. Ce film de guerre, qui retrace les conquêtes territoriales de l’EI, fait état d’une maîtrise de la mise en scène et du montage saisissante. Ralentis permanents, filtres de caméras, séquences en vision nocturne, effets spéciaux… Il est aussi accompagné d’une voix off (en anglais) qui raconte au passé ce qui se passe à l’écran. J’insiste sur l’utilisation du passé car il s’agit bien, pour l’EI, de construire un grand récit fondateur et ainsi toute une mythologie. On peut comparer cela avec ce que fait, toute chose égale par ailleurs, l’armée américaine qui fournit du matériel et des conseils aux producteurs et réalisateurs de certains films de guerre: ils savent que le medium cinématographique est un vecteur de séduction, d’attraction et d’influence considérable.
L’inspiration est donc très nettement occidentale. Le message est peut-être archaïque, mais la manière de le transmettre est ultra-moderne et contemporain.
Dans les contenus s’adressant à la France, Daech propage un double discours: tantôt un appel à hijra («Émigre vers ta terre», «Tends ta main vers l’allégeance», entend-on dans la chanson), tantôt un appel à imiter Coulibaly en commettant des attaques sur le sol français. Quel est le véritable objectif de la propagande de Daech en France? A quel public s’adresse-t-elle?
Al-Baghdadi l’a dit lui-même dans un communiqué: le premier devoir des musulmans est d’émigrer en terre musulmane, donc au sein de l’État islamique. C’est l’objectif numéro un de l’EI: n’oublions pas qu’il s’agit d’une organisation dont tout le fonctionnement est tourné vers la guerre qui est son état naturel et permanent. Pour faire la guerre, il faut des troupes, et il faut donc recruter.
Le fait que l’État islamique cible tout particulièrement dans sa communication des pays comme la France, l’Allemagne, la Belgique ou encore l’Angleterre n’est pas un hasard. Ils savent qu’il y a dans ces pays un vivier de recrutement extrêmement important. En France par exemple, les messages ciblent très clairement les
Le dernier numéro du magazine de l'Etat islamique cible la France.
musulmans radicalisés de banlieue, même s’ils touchent aussi des régions moins urbaines comme le cas Maxime Hauchard (jeune normand devenu bourreau de Daech) nous l’a montré. Il est d’ailleurs frappant de lire, dans le dernier numéro du magazine français de l’État islamique Dar-al-Islam, une rhétorique violemment antisémite et complotiste, avec un discours sur la décadence de la France qui peut avoir une résonnance particulière dans les banlieues françaises.
L’appel à commettre des attentats est également présent dans la propagande de l’EI, mais je crois qu’il est secondaire. C’est si l’on peut dire la «seconde option», si l’émigration n’est pas possible. Je pense qu’on peut comprendre ce discours dans le contexte plus large de la compétition avec al-Qaida: il y a aussi une notion de concurrence entre les groupes terroristes et les attentats sont un moyen d’affirmer son leadership sur la scène djihadiste internationale. On a vu la manière dont al-Qaida au Yemen s’est empressé de revendiquer l’attentat deCharlie Hebdo.
En Libye comme en Syrie, on retrouve les mêmes codes sur les vidéos de Daech (pyjamas orange, drapeau de l’EI, costumes noirs…). L’État islamique est-il en train de se transformer en «marque» qui se «franchise» dans le monde entier?
L’État islamique a, pour utiliser un langage de la communication et du marketing, une «identité de marque» extrêmement travaillée. Al-Qaida était représenté par la personnalité ultra-charismatique et quasi-mythologique deBen Laden (qui est d’ailleurs également un modèle pour l’Etat islamique), mais n’avait pas de véritable identité de marque. Le logo et les emblèmes étaient peu reconnaissables. L’État islamique se fonde sur des symboles très forts et présents sur tous les supports de communication: le drapeau noir, bien-sûr, ou encore un slogan repris par tous ses partisans sur les réseaux sociaux et dans les vidéos («baqiya», qui veut dire «rester» – autrement dit l’État islamique est là pour toujours). Tout cela est très emblématique et peut produire un effet de fascination.
Il y a aussi une image saisissante qui revient régulièrement dans les vidéos et supports de propagande de l’EI: un soldat qui marche en haut d’une colline, le drapeau de l’EI sur l’épaule, avec en arrière-plan une immense plaine. L’État islamique a compris la puissance de mobilisation des symboles.
Mathieu Slama est communiquant, spécialiste de la communication de crise.
http://www.lefigaro.fr/international/2015/02/18/01003-20150218ARTFIG00299--l-etat-islamique-a-une-identite-de-marque-extremement-travaillee.php#xtor=AL-155-[Facebook]