mercredi 14 mars 2018

Djihad mondial

Principaux événements
  • Cette semaine encore, les combats en Syrie ont été focalisés sur la Ghouta orientale. Afin d’alléger la pression sur Damas, les forces syriennes et russes donnent désormais la priorité à la reprise de la Ghouta orientale plutôt qu’à la campagne de reprise de la région d’Idlib, qui a été temporairement suspendue. Les forces syriennes ont poursuivi leur offensive terrestre et auraient repris le contrôle de plusieurs villes et villages et d’environ un tiers de la région de la Ghouta orientale. Les progrès de la Syrie dans l’offensive terrestre, avec l’appui de l’armée de l’air russe ont continué, en dépit de la résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies sur un cessez-le-feu, et malgré l’ordre du Président Poutine d’observer des « pauses humanitaires. » Les médias ont signalé de nombreuses victimes civiles et une détérioration de la situation humanitaire.
  • Cette semaine, le Siège de Libération d’Al-Sham (affilié à Al-Qaïda) a poursuivi ses affrontements violents avec d’autres organisations rebelles afin d’acquérir le contrôle exclusif de la région d’Idlib. En outre, un groupe jihadiste fidèle au chef d’Al-Qaïda Ayman al-Zawahiri s’est retiré de l’organisation. Les différends et fractures dans la région d’Idlib affaiblissent le Siège de Libération d’Al-Sham et d’autres organisations rebelles, et compromettent leur capacité de résister aux forces de la Syrie et de ses alliés lorsque la campagne reprendra.
  • En Irak, les forces de sécurité continuent de marquer des points dans leur activité contre les membres et les réseaux de l’Etat islamique dans les diverses provinces. Le régime irakien considère apparemment la partie occidentale de la province d’Al-Anbar comme un maillon faible en raison de l’activité intensive de l’Etat islamique, près de la frontière syro-irakienne, au Nord d’Abu Kamal. Cette semaine, il a été rapporté que le Premier ministre irakien a décidé de créer une nouvelle division comprenant des soldats de la province d’Al-Anbar, afin d’empêcher l’infiltration de membres de l’Etat islamique de Syrie.
Implication de la Russie et des Etats-Unis
La Russie affirme que des cibles russes de Damas sont visées par des tirs
  • Selon un rapport du Centre russe de réconciliation en Syrie, « des groupes armés » continuent de violer le cessez-le-feu dans la région de la Ghouta orientale. Selon le rapport, des hommes armés ont tiré sur la ville de Damas, visant en particulier l’ambassade de Russie, la représentation commerciale russe et le Centre russe de réconciliation dans la ville. La Russie a appelé les dirigeants des « groupes armés » à cesser les combats dans la région et à permettre le départ des civils. Le Centre russe de réconciliation a précisé que la Russie permettrait d’assurer un passage sûr pour les membres et leurs familles qui quittent la Ghouta orientale, et pourrait même fournir des véhicules et sécuriser l’itinéraire (Site Internet du ministère russe de la Défense, 6 mars 2018).
Suspension temporaire des opérations au sol dans la vallée de l’Euphrate
  • Le porte-parole du Pentagone, le Colonel Rob Manning a déclaré que les opérations au sol des Etats-Unis contre l’Etat islamique dans la vallée de l’Euphrate ont été temporairement suspendues. Selon les responsables américains, la décision est liée au fait que les Kurdes qui luttent contre l’organisation ont déplacé la plupart de leurs efforts vers l’enclave d’Afrin (Ouest de la Syrie), afin de lutter contre les forces turques qui ont envahi la région. Selon le porte-parole du Pentagone, il s’agit d’une « pause opérationnelle » sur le terrain des opérations, tandis que les frappes aériennes continuent comme d’habitude. Ainsi, deux routes d’approvisionnement de l’Etat islamique près d’Abu Kamal ont été attaquées et détruites le 4 mars 2018 (The Washington Post, 5 mars 2018).
Syrie
Les combats dans la Ghouta orientale
  • Le Colonel Suheil Hassan (« le Tigre ») a annoncé qu’au sixième jour de l’offensive terrestre, l’armée syrienne a repris 30 % des territoires occupés par les organisations rebelles dans la Ghouta orientale. Selon les médias syriens, les forces syriennes ont principalement attaqué des cibles du Siège de Libération d’Al-Sham (Remarque : Le Siège de Libération d’Al-Sham participe aux combats à Al-Ghouta aux côtés des autres organisations rebelles. Cependant, contrairement à la situation dans la région d’Idlib, il ne jouit pas d’une position dominante). Selon les médias syriens, les forces syriennes cherchent à diviser la région (Alep Today, 3 mars 2018).
La zone d’Idlib
Le Siège de Libération d’Al-Sham continue ses affrontements violents avec d’autres organisations rebelles dans la région d’Idlib, essayant d’imposer son contrôle. Un groupe proche des partisans du chef d’Al-Qaïda Ayman Al-Zawahiri appelé « Groupe des gardiens de la religion » a fait sécession du Siège de Libération d’Al-Sham. Ces conflits et ces affrontements ont lieu à un moment où les organisations rebelles à Idlib ont bénéficié d’une accalmie temporaire en raison de la campagne de la Ghouta orientale, qui affaiblit le Siège de Libération d’Al-Sham et les autres organisations rebelles dans la région d’Idlib et compromet leur capacité de résister aux forces syriennes à la reprise de la campagne.
Conflit entre le Siège de Libération d’Al-Sham et le Front de libération
  • Cette semaine, le Siège de Libération d’Al-Sham a repris la ville de Maarrat Misrin, à environ 8 km au Nord d’Idlib, après des affrontements avec le Front de libération de la Syrie (une nouvelle organisation qui vient d’être établie après que les organisations d’Ahrar Al-cham et Nour Al-Din ont rejoint leurs forces).
Nouvelle organisation proche d’Al-Qaïda dans le Nord de la Syrie
  • Le 17 février 2018, plusieurs groupes dans le Nord de la Syrie qui sont affiliés à Al-Qaïda ont annoncé leur unification sous le nom de « Organisation des gardiens de la religion » (en arabe : Tanzim Hurras Al-Din). Le chef de la nouvelle organisation est Abu Humam al-Shami, un jihadiste syrien qui s’est battu aux côtés d’Oussama ben Laden en Afghanistan. D’autres dirigeants de l’organisation sont Abu Julaybib le Jordanien et Sami al-Uraydi (Al-Alam, 28 février 2018). Les trois hommes, Abu Humam al-Shami, Abu Julaybib le Jordanien et Sami al-Uraydi ont été arrêtés il y a environ quatre mois par les partisans d’Abu Mohammed al-Joulani en raison de leur affiliation avec le chef d’Al-Qaïda Ayman Al-Zawahiri. [1]
  • La nouvelle organisation a publié un communiqué intitulé « Sauver la tente des musulmans » [les combattants du jihad dans la Ghouta orientale]. L’annonce appelle les différents groupes en Syrie (implicitement, dans le Nord de la Syrie) à arrêter de se battre entre eux et à s’unir pour repousser l’ennemi dans la Ghouta orientale. Le même sort attend les jihadistes dans le Nord une fois que le régime syrien en aura fini à la Ghouta (Compte Twitter officiel de l’Organisation des gardiens de la religion, 27 février 2018).

Selon nous, la création de la nouvelle organisation jihadiste reflète les dissensions au sein du Siège de Libération d’Al-Sham et des partisans d’Al-Qaïda en Syrie. La plupart de ces conflits opposent les membres qui soutiennent Ayman Al-Zawahiri et les partisans d’Abu Mohammed al-Joulani, le chef du Siège de Libération d’Al-Sham. Al-Joulani a choisi de mener son organisation sur une voie plus indépendante, plus pragmatique, s’efforçant de coopérer avec d’autres organisations rebelles islamistes et tenant compte des contraintes sévères qui affectent son organisation. Selon nous, la création de la nouvelle organisation pourrait témoigner de l’élargissement du fossé entre le Siège de Libération d’Al-Sham et la direction d’Al-Qaïda sous Al-Zawahiri, à un moment où le Siège de Libération d’Al-Sham lutte pour son existence dans la région d’Idlib.

Le camp de réfugiés d’Al-Yarmouk
  • Les affrontements se poursuivent dans le camp de réfugiés de Yarmouk entre l’Etat islamique et le Siège de Libération d’Al-Sham. L’Etat islamique compte environ 2 000 membres contrôlant 70 % du camp, tandis que le Siège de Libération d’Al-Sham a près de 170 membres contrôlant 5 % du camp. Environ 25 % du camp est contrôlé par des organisations palestiniennes fidèles au régime syrien (Watan, 4 mars 2018).
  • La Province de Damas de l’Etat islamique a publié plusieurs photos montrant une équipe de snipers de l’Etat islamique opérant dans le Sud de Damas. Les photos montrent la préparation d’une position de tir en faisant un trou dans le mur, l’ajustement de la lunette d’observation, et le tir sur un homme en civil sur un toit (Nasher, 6 mars 2018).
   L’Euphrate
  • Au Nord d’Abu Kamal, les affrontements se sont poursuivis entre les membres de l’Etat islamique et les forces des FDS. Le 27 février 2018, la Province d’Al-Furat de l’Etat islamique a publié plusieurs photos montrant des membres de l’Etat islamique dans leurs véhicules se préparant à attaquer des positions des FDS au Nord-Est du village d’Al-Sha’fah, à environ 10 km au Nord d’Abu Kamal (Akhbar Al-Muslimeen, 1ermars 2018).
    
Droite : Deux combattants des FDS se rendent à des membres de l’Etat islamique à une position au Nord-Est du village d’Al-Sh’afah. Gauche : Membres de l’Etat islamique tuant des combattants des FDS qui se sont rendus (Akhbar Al-Muslimeen, 1er mars 2018)
  • Le 25 février 2018, l’armée de Khaled bin Al-Waleed, affiliée à l’Etat islamique, qui opère dans le bassin du Yarmouk, a publié une vidéo de ses combats et de la formation de ses membres. Un membre masqué de l’Armée de Khaled bin Al-Waleed qui apparaît dans la vidéo affirme que de nouvelles recrues de la zone du bassin du Yarmouk et du Hawran ont rejoint l’organisation. La vidéo comprend des exécutions de membres accusés de collaborer avec les ennemis de l’organisation (Akhbar Al-Muslimeen, 25 février 2018).
Principaux développements en Irak
Activités sécuritaires irakiennes à la frontière irako-syrienne dans la province d’Al-Anbar
  • Les médias arabes ont annoncé que les forces irakiennes ont récemment commencé à effectuer des recherches sur le terrain et dans l’air dans la région du désert de l’Ouest de la Province d’Al-Anbar, près de la frontière entre l’Irak et la Syrie. Dans ce contexte, le Premier ministre irakien Haidar al-Abadi a annoncé la formation d’une nouvelle division qui sera constituée d’habitants de la Province d’Al-Anbar, chargés de défendre la province et d’empêcher l’infiltration de « terroristes » de Syrie (Al-Hayat, 5 mars 2017).

Le Premier ministre Abadi a récemment rencontré les commandants des forces de sécurité. La réunion a eu lieu suite à l’annonce selon laquelle3 000 membres de l’Etat islamique sont concentrés dans la région de Hajeen, à environ 25 km au Nord d’Abu Kamal, près de la frontière syro-irakienne. Les Irakiens craignent que ces membres s’infiltrent dans diverses régions de l’Ouest de l’Irak (Al-Hayat, 5 mars 2018). La zone au Nord d’Abu Kamal est aujourd’hui le secteur le plus actif de l’Etat islamique en Syrie et en Irak. Les Irakiens craignent que les membres de l’organisation dans ce secteur s’infiltrent dans la province sunnite d’Al-Anbar, où l’Etat islamique jouit traditionnellement d’un soutien local, dans le but d’essayer de reprendre leurs activités. [2]

Affrontements entre les forces de sécurité irakiennes et l’Etat islamique
  • Les activités des forces de sécurité irakiennes contre l’Etat islamique se sont poursuivies cette semaine dans tout l’Irak. des membres de l’Etat islamique ont été tués ou arrêtés, et de nombreuses armes ont été saisies. L’Etat islamique a du mal à répondre de façon adéquate à ces activités, et se contente d’opérations de guérilla sans impact médiatique. Ci-après les principales activités des forces de sécurité irakiennes :
    • La province de Kirkouk : Des membres de la Mobilisation populaire (milices chiites) ont tué six membres de l’Etat islamique à environ 55 km au Sud de Kirkouk (Al-Sumaria News, 3 mars 2018).
    • La Province de Ninive : Dix-sept membres de l’Etat islamique, dont deux commandants, ont été arrêtés par les forces de déploiement rapide de la province de Ninive, à 10 km à l’Ouest de Mossoul (Al-Sumaria News, 2 mars 2018).
    • La province de Diyala : Les forces de sécurité irakiennes ont détruit deux cachettes et trois véhicules appartenant à l’Etat islamique dans la région du lac de Hamrin, à environ 65 km au Nord-Est d’Aquba (Al-Sumaria News, 1er mars 2018).
    • La province d’Al-Anbar : L’armée irakienne a indiqué que les renseignements militaires ont découvert une voiture piégée et tué deux terroristes suicide qui s’apprêtaient à effectuer une attaque terroriste à un point de contrôle sur l’ancienne route Bagdad-Al-Anbar (Twitter, 3 mars 2018).
    • L’Ouest de Mossoul : L’armée irakienne a signalé que les forces de sécurité irakiennes ont découvert une cache d’armes dans la région de Wadi ‘Ekab, dans l’Ouest de Mossoul. Les armes comprenaient, entre autres, 12 ceintures explosives, 30 engins piégés et 30 détonateurs (Twitter, 1er mars 2018).
    • Le Sud de Mossoul : L’armée irakienne et les forces de sécurité irakiennes ont arrêté 11 membres de l’Etat islamique dans le Sud du quartier de Mossoul de Soumare. En outre, deux commandants de l’Etat islamique ont été arrêtés à environ 16 km au Sud de Mossoul.
    • Principales activités de l’Etat islamique:
    • Région de Mossoul : La Province de Ninive de l’Etat islamique a annoncé avoir tué six membres des forces de sécurité irakiennes au poste de contrôle principal à l’entrée du village de Badoush, à environ 10 km à l’Ouest des quartiers Nord de Mossoul (Nasher, 2 mars 2018).
    • La province de Kirkouk : La Province de Kirkouk de l’Etat islamique a annoncé qu’un membre de la police fédérale irakienne a été tué et trois autres blessés dans une embuscade à Al-Rashad, à environ 45 km au Sud-Ouest de Kirkouk (Nasher, 3 mars 2018).
    • La région de la ville de Baiji : Des membres de l’Etat islamique ont attaqué le poste de police fédérale à Al-Abbassi, au Nord-Est de la ville de Baiji. Huit membres ont été tués pendant l’attaque. Les forces irakiennes n’ont pas déploré de victimes (Al-Sumaria News, 4 mars 2018).
La péninsule du Sinaï et la frontière égypto-libyenne
Résumé provisoire de l’opération Sinaï 2018
  • Le porte-parole de l’armée égyptienne, le colonel Tamer al-Refai, a présenté un rapport sur les résultats de l’Opération Sinaï 2018 (Annonce no. 14). Entre autres, il a noté que l’armée de l’air avait détruit deux voitures piégées et tué 10 « terroristes. » Selon l’exposé, les éléments suivants ont été détruits : 145 cachettes et entrepôts de terroristes, un réservoir de carburant contenant plus de 10 000 litres d’essence, 28 motos, un atelier de fabrication d’engins piégés, et 39 engins piégés qui avaient été enfouis dans le sol (Page Facebook officielle du porte-parole de l’armée égyptienne, 4 mars 2018).
  
Attaques contre des tanks et des véhicules blindés
  • Le 1er mars 2018, des membres de la Province du Sinaï de l’Etat islamique ont fait exploser une bombe artisanale contre un char de l’armée égyptienne (M-60) dans le Sud d’Al-Arish. L’organisation a publié une vidéo montrant le tank feu et l’explosion de munitions (Akhbar al-Muslimeen, 3 mars 2018).

Le 3 mars 2018, la Province du Sinaï de l’Etat islamique a indiqué que ses membres avaient endommagé ou détruit neuf véhicules blindés de l’armée égyptienne. Selon l’annonce, ces attaques se sont produites dans différentes régions du Sud du Sinaï: Sheikh Zuweid (deux tanks touchés par ces engins) ; Al-Arish (un tank détruit) ; la zone de Sabikah, à l’Ouest d’Al-Arish (deux véhicules blindés touchés par des engins piégés). L’Etat islamique a également indiqué que ses tireurs d’élite avaient tué et blessé au moins six soldats égyptiens (Akhbar al-Muslimeen, 4 mars 2018).


Frontière égypto-libyenne et le désert de Libye
  • Le chef d’état-major égyptien, le général Mohammed Farid Hegazy, a annoncé que d’importantes forces de l’armée égyptienne sécurisent la frontière avec la Libye, longue de 1 200 km. Ces forces comprennent 15 bataillons, avec plus de 5 000 soldats. Ce déploiement fait suite aux informations selon lesquelles l’Etat islamique gagne en force en Libye. Selon les rapports des médias arabes, l’organisation a chargé des étrangers intéressés à rejoindre ses rangs à se rendre en Libye dans un proche avenir (Al-Hayat, 3 mars 2018).
  • Dans ce contexte, l’Etat islamique a annoncé dans son hebdomadaire Al-Nabā’ (21 février 2018) que « les soldats de l’État islamique vont lancer une nouvelle guerre d’usure » contre les « milices Haftar » et le gouvernement de l’entente nationale en Libye (Al-Nabā’, n° 120, 21 février 2018, cité dans Akhbar al-Muslimeen, 22 février 2018).
Activités de contre-terrorisme
Arrestation de quatre Irakiens qui prévoyaient d’attaquer l’ambassade des Etats-Unis à Ankara
  • Le 5 mars 2018, la police turque a arrêté quatre ressortissants irakiens, soupçonnés d’avoir comploté pour attaquer l’ambassade des Etats-Unis à Ankara. Tous les quatre vivaient dans la province de Samsun, près de la mer Noire (329 km au Nord-Est d’Ankara). Dans le même temps, la police d’Ankara a arrêté 12 membres de l’Etat islamique et recherche huit autres membres. Selon les médias turcs, des sources américaines ont fourni des renseignements qui ont conduit à l’échec de l’attaque. L’ambassade américaine en Turquie a annoncé la suspension de ses activités les 5 et 6 mars en raison d’une « menace sécuritaire » (Reuters, Hürriyet ; agence de presse Anatolia, 5 mars 2018).
Démantèlement d’une cellule de l’Etat islamique au Daghestan
  • Le 5 mars 2018, le Service fédéral russe de sécurité, avec le ministère russe de l’Intérieur, arrêté cinq membres d’une cellule de l’Etat islamique (y compris le chef de l’équipe) dans la ville de Makhachkala (la capitale de la République du Daghestan). L’équipe était impliquée dans le recrutement et l’envoi de terroristes du Daghestan en Syrie pour combattre aux côtés des « organisations terroristes. » L’équipe a recruté au moins quatre citoyens russes qui ont suivi une formation dans les camps de l’Etat islamique. Les raids menés par les forces de sécurité russes ont révélé de grandes quantités d’explosifs, d’armes et de munitions qui étaient destinés à être utilisés pour mener des attaques dans le District fédéral du Caucase du Nord (Service fédéral russe de sécurité, 6 mars 2018).
Afghanistan
Attaque de membres de l’Etat islamique à l’Est du pays
  • L’armée afghane a annoncé qu’au moins quatre membres de l’Etat islamique ont été tués dans une attaque de drones armés dans l’Est de l’Afghanistan. Deux d’entre eux ont été tués dans le district d’Achin de la province de Nangarhar, et deux autres dans le district de Watapur dans la province de Kunar (Agence de presse Khaama Press, 6 mars 2018).
Arrestation de hauts responsables de l’Etat islamique
  • Des responsables de la sécurité afghane ont rapporté l’arrestation du commandant des opérations de l’Etat islamique à Kaboul, « Omar », et du responsable du recrutement de l’organisation en Afghanistan, Ihsan Allah. Les Afghans ont diffusé des vidéos montrant les deux hommes admettant leur affiliation à l’organisation. Ils ont été arrêtés pour leurs liens avec l’attaque d’une mosquée chiite à Kaboul en Octobre 2017, au cours de laquelle 40 personnes ont été tuées (BBC en arabe, 4 mars 2018).

Pompeo au secrétariat d’État et Haspel à la CIA

Le président Donald Trump a annoncé le remplacement du secrétaire d’État Rex Tillerson par le directeur de la CIA, Mike Pompeo, lui même remplacé par son adjointe, Gina Haspel.
Le président s’était particulièrement heurté à son secrétaire d’État à propos de la Russie, de l’Iran et de la Corée du Nord. Tillerson considérait comme indispensable de diaboliser la Russie ; il s’opposait à la rupture de l’accord 5+1 ; et à tout dialogue de chef d’État à chef d’État avec le président Kim.
Gina Haspel est unanimement considérée comme une des meilleures espionnes de la CIA par ses collègues et tout aussi unanimement mise en cause par les politiciens de Washington. Elle a dirigé la prison secrète de l’Agence en Thaïlande et y a supervisé les horreurs commises sur Abu Zubaydah et Abd al-Rahim al-Nashiri. Elle incarne à ce titre les tortures généralisées de l’ère Bush. C’est la première fois qu’une femme accède à la direction de la CIA.
Par ailleurs Lawrence Kudlow, un ancien de l’administration Reagan devenu journaliste sur CNBC, pourrait remplacer Gary Cohn comme président du Conseil économique national.

Deux laboratoires d’armes chimiques découverts chez les « rebelles modérés » syriens

armée arabe syrienne a saisi un laboratoire clandestin d’armes chimiques, le 12 mars 2018, à Aftris, et un second, le 13 mars, à Chifonya.
La Ghouta orientale, où se trouvent ces deux localités, avait été déclarée zone de désescalade par la Russie, mais nul n’est jamais parvenu à y distinguer les jihadistes étrangers d’éventuels « rebelles » syriens.
En définitive, le Conseil de sécurité a invité les uns et les autres à respecter 30 jours de cessation des hostilités pendant que les armées syrienne, russe et iranienne continuaient leurs opérations anti-terroristes.
Les bombardements des terroristes sur la capitale n’ont jamais cessé. Une moyenne de 35 obus est tombée chaque jour sur Damas depuis l’application de la Résolution 2401, faisant de nombreux dégâts humains.
En 2012, la République arabe syrienne avait dénoncé des attaques chimiques des jihadistes et appelé à l’aide l’Onu. En décembre 2012, une vidéo publiée par les « rebelles modérés » de l’Armée syrienne libre montrait un de leurs laboratoires. Elle assurait que les alaouites seraient tous gazés. Par la suite, des armes chimiques ont été saisies par la police en Turquie alors que des jihadistes s’apprêtaient à les faire entrer en Syrie. Les policiers qui ont procédé à cette opération sont aujourd’hui emprisonnés pour complot contre l’État turc.
Quoi qu’il en soit, rapidement, les Occidentaux accusèrent Damas d’utiliser lui même des armes chimiques. La Syrie signa alors la Convention prohibant ces armes, tandis que la Russie et les États-Unis venaient superviser leur collecte et leur destruction. Pourtant, ces accusations ont toujours perduré.