mercredi 4 septembre 2013

Syrie: les frappes américaines seraient limitées à 90 jours

Un nouveau texte a été élaboré avec le Sénat américain autorise Barack Obama à lancer des frappes militaires en Syrie pendant 60 jours, avec une extension possible à 90 jours. Le parlement français débat ce mercredi.

Le président américain Barack Obama s’est dit confiant, peu avant son départ pour la Suède mardi soir, que les parlementaires américains voteraient, peut-être dès la semaine prochaine, une résolution l’autorisant à frapper le régime du président syrien Bachar al-Assad, en représailles de l’utilisation d’armes chimiques.
Pour satisfaire les plus réticents d’entre eux, une nouvelle résolution a été élaborée. Il autorise Barack Obama à lancer des frappes militaires en Syrie pendant 60 jours, avec une extension possible à 90 jours. Cette version du texte autorisant le recours à la force contre le régime du président syrien Bachar al-Assad remplacerait celle envoyée au Congrès par la Maison Blanche samedi, et qui était considérée comme donnant trop de latitude au président.
« La commission des Affaires étrangères du Sénat a élaboré une autorisation du recours à la force militaire qui reflète la volonté et les inquiétudes des démocrates et des républicains », a annoncé le président de la commission, le démocrate Robert Menendez, dans un communiqué. La résolution « n’autorise pas l’utilisation des forces armées américaines sur le sol en Syrie dans le but d’opérations de combat », précise le document. Cela peut par exemple permettre de mener une opération pour récupérer un pilote. L’intervention devrait en outre être « limitée », selon le texte de compromis.
Ce nouveau texte vise à gagner le soutien des élus démocrates et républicains encore sceptiques du Congrès. Il pourrait faire l’objet d’un vote au sein de la commission des Affaires étrangères dès mercredi, ce qui permettrait à l’ensemble du Sénat d’en débattre dès la rentrée parlementaire, lundi prochain.

« Ce n’est pas l’Irak, ce n’est pas l’Afghanistan »

L’issue des votes la semaine prochaine dans les deux chambres du Congrès restait pourtant incertaine, même si Barack Obama a engrangé mardi le soutien clé de son principal adversaire politique, le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner. M. Obama a une nouvelle fois mis l’accent sur le fait que toute intervention en Syrie serait « limitée » et « proportionnelle ». « Cela n’implique pas de troupes au sol, ce n’est pas l’Irak, ce n’est pas l’Afghanistan », a-t-il souligné.
« Ce n’est pas le moment d’être isolationniste dans un fauteuil. Ce n’est pas le moment d’être spectateur d’un massacre », a lancé de son côté le chef de la diplomatie John Kerry lors d’une audition très médiatisée au Sénat américain, avertissant que l’inaction était bien plus risquée qu’une intervention. « L’Iran espère que vous regardez de l’autre côté », a-t-il prévenu, en évoquant le dossier du nucléaire iranien. « Notre inaction lui donnerait certainement la possibilité au mieux de se tromper sur nos intentions, quand ce ne serait pas de les mettre à l’épreuve », a-t-il ajouté, en citant aussi le Hezbollah et la Corée du Nord.
L’opinion américaine, tout comme les élus, restait encore à convaincre. Selon un sondage ABC News/Washington Post publié mardi, 59 % des Américains s’opposent à des frappes par missiles de croisière en Syrie, tandis que 48 % se disaient opposés (29 % favorables) dans une autre enquête, de l’institut Pew.

Débat au parlement français

En France, le Parlement s’apprête à débattre. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault devait confirmer devant les députés la ligne diplomatique française : réunir une coalition internationale afin de « sanctionner » Bachar al-Assad. Mardi, le président François Hollande s’est montré toujours plus « déterminé » à intervenir contre le régime syrien qu’il tient pour responsable du massacre chimique du 21 août à Damas, appelant l’Europe à s’unir sur cette question.
Mais comme aux Etats-Unis, l’opinion publique est réticente. Quelque 74 % des Français veulent un vote avant toute action militaire contre la Syrie. Le débat de ce mercredi ne sera pas suivi d’un vote.

Comme si on pouvait déterminer la durée d'une guerre.... et, surtout, ses conséquences.

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