- L’armée syrienne a continué à attaquer les organisations rebelles dans la ville de Douma, leur dernier fief important dans la Ghouta occidentale. L’opération terrestre de l’armée syrienne était accompagnée de frappes aériennes, dont l’une impliquant l’utilisation d’armes chimiques. Le Président Trump et d’autres pays occidentaux ont condamné l’utilisation d’armes chimiques et tenu le régime syrien pour responsable. Le Président Trump a publiquement déclaré son intention de prendre des décisions importantes concernant l’utilisation d’armes chimiques dans les prochains jours et a ajouté que les États-Unis seront en mesure de réagir de diverses façons militaires. L’ordre du jour comprend la possibilité d’une attaque contre des cibles du régime syrien par les États-Unis et les pays de la coalition internationale.
- Pendant ce temps, l’armée syrienne est sur le point de compléter sa reprise de la Ghouta orientale. Le 10 avril 2018, l’évacuation de 8 000 membres de l’Armée de l’Islam vers la région d’Idlib a pris fin. L’Armée de l’Islam est la force dominante à Douma. Les membres étaient accompagnés de 40 000 habitants, principalement des familles des évacués (une autre expression du déplacement massif de résidents qui provoque un changement démographique important dans la banlieue Est de Damas). Le régime syrien est désormais concentré sur l’enclave de l’Etat islamique à la périphérie Sud de Damas et dans la région de Daraa et du bassin du Yarmouk au Sud de la Syrie (contrôlées par les organisations rebelles et l’Etat islamique). Selon nous, quand le régime syrien aura fini de traiter ces deux zones de résistance, la majeure partie de son attention sera détournée vers la région d’Idlib, le dernier bastion du Siège de Libération d’Al-Sham et d’autres organisations rebelles.
- Récemment, les rapports se sont multipliés sur l’intention des États-Unis de retirer leurs troupes de Syrie (« très bientôt », selon le Président Trump). Les forces américaines, qui comptent environ 2 000 combattants, soutiennent les forces kurdes (FDS), qui contrôlent la zone à l’Est de l’Euphrate et la ville de Manbij, à l’Ouest de l’Euphrate. Selon nous, le retrait des forces américaines conduira à l‘affaiblissement de la zone de contrôle des forces kurdes (appuyées par les États-Unis) à l’Est de l’Euphrate, et au renforcement de l’Etat islamique dans la région de l’Euphrate à la suite de l’affaiblissement des FDS. De plus, le retrait des troupes américaines de Syrie devrait affaiblir la capacité des États-Unis à relever les nombreux défis posés par la crise syrienne et renforcer le statut de la Russie, de l’Iran et de la Turquie en Syrie et dans la région.
- Selon les médias syriens, l’armée syrienne et les forces qui la soutiennent ont commencé il y a environ une semaine à concentrer leurs forces pour reprendre le contrôle de la zone détenue par l’Etat islamique dans le Sud de Damas. La plupart des renforts envoyés dans la région sont des forces palestiniennes combattant aux côtés de l’armée syrienne, la brigade Al-Quds, l’Armée de Libération palestinienne (ALP), et d’autres milices palestiniennes (Zaman Al-Wasl, 7 avril 2018). La Province de Damas de l’Etat islamique a signalé que ses membres dans le Sud de Damas se préparent à l’attaque des forces syriennes. L’Etat islamique aurait proposé à l’organisation jihadiste rivale, le Siège de Libération d’Al-Sham (qui est clairement en infériorité numérique) de collaborer dans les combats contre l’armée syrienne.