Les mises en garde d'Ankara n'auront pas suffi. Ce mardi matin, l'aviation turque a abattu un Su-24 de l'armée russe qui avait violé son espace aérien près de sa frontière avec la Syrie. L'information, rapidement donnée par les autorités turques, a également été confirmée par Moscou. Mais la Russie, déjà très en froid avec la Turquie sur le dossier syrien, assure être en mesure de prouver que son appareil «se trouvait exclusivement dans l'espace aérien syrien», d'après le ministère de la Défense.
Depuis le début de l'intervention militaire russe aux côtés du président Bachar el-Assad fin septembre, les incidents à la frontière se multiplient entre Ankara et Moscou. Le 3 octobre, une escalade avait été évité de près: des chasseurs turcs avaient intercepté un avion militaire russe engagé en Syrie qui avait violé leur espace aérien, en le forçant à faire demi-tour. Moscou s'était alors justifié en évoquant de «mauvaises conditions météo». Le 16 octobre, l'armée turque a également abattu un drone de fabrication russe qui avait pénétré dans le ciel turc.
La crispation entre les deux pays s'était encore renforcée ces derniers jours, après une série de bombardements russes qui, d'après Ankara, ont visé des villages de la minorité turcophone de Syrie. Vendredi, l'ambassadeur russe avait même été convoqué par les autorités turques. Une mise en garde, avait prévenu Ankara, contre les «sérieuses conséquences» de cette opération.
Tout cela arrange Erdogan qui sous couvert d'une intervention otanesque pourra en toute légitimité s'attaquer aux Kurdes.
Espérons que les dirigeants européens ne se fassent pas entraîner dans une opération funeste.
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