La coalition internationale poursuit son avancée sur Mossoul, ville où, selon les données de l'Onu, les extrémistes de Daech retiennent quelque 750.000 civils, s'en servant comme d'un bouclier humain. Or, plus l'étau se resserre autour des terroristes, plus le risque d'une catastrophe humanitaire grandit.
750 000 civils… Selon les données de la Commission des droits de l'homme des Nations unies, tel est le nombre des habitants de Mossoul vivant sous le joug de Daech. Mais bien que la situation dans la ville se trouve au bord d'une catastrophe humanitaire, la coalition internationale menée par les États-Unis poursuit son assaut et les civils tombent aussi bien des mains des terroristes que sous les frappes de l'aviation alliée.
Toute l'infrastructure sociale de la ville — écoles, hôpitaux — servent de bases militaires à Daech, toujours selon les données de l'Onu.
Toutefois, nul n'explique comment se fera le tri entre les terroristes et les civils lors de l'offensive finale.
« Les raids aériens continuent à emporter des vies civiles. Le nombre exact de victimes des frappes ne peut pas être calculé, les terroristes de Daech continuant à occuper les sites civils et à se servir des habitants locaux comme d'un bouclier humain. Nous sommes très préoccupés par la situation sécuritaire et humanitaire dans l'ouest de Mossoul », a déclaré la porte-parole des Nations unies pour les droits de l'homme, Ravina Shamdasani.
Pour les civils, pratiquement toutes les tentatives de quitter la ville signifient la mort: les terroristes n'hésitent pas à abattre les fugitifs. Mais le sort des rares personnes ayant réussi à fuir la ville n'est pas à envier non plus.
« Nous n'avons plus de vie. Comment peut-on vivre si nous n'avons plus rien. Il y a des jours où je n'ai pas de quoi nourrir mon enfant. Ici, rien ne se passe: pas de travail, pas de vie. Ils nous jettent de l'aide humanitaire comme on jette un os à des chiens », se plaint Sahar Abdalla, habitante de Mossoul placée dans un camp à El-Khazer.
Les réfugiés ne sont pas autorisés à quitter l'enceinte du campement où vivent, selon différentes données, près de 35 000 déplacés.
Pendant ce temps, les forces de la coalition anti-Daech poursuivent leur offensive.
« Comme nous avons pris la partie orientale de la ville, les forces de Daech sont actuellement concentrées sur un tout petit territoire. Nous aurons plus de chances de les contrôler et de les vaincre », commente la situation Ihsan al-Chammari, professeur de sciences politiques à l'Université de Bagdad.
Le début de l'offensive sur Mossoul a été annoncé par le premier ministre irakien Haïder al-Abadi dans la nuit du 16 au 17 octobre. L'armée et la police irakiennes, soutenues par les milices kurdes et les avions de la coalition internationale anti-Daech, ont entamé une vaste opération.
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