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En décembre 2010, nous vous informions, bien avant d’autres, qui se sont surtout vantés d’un scoop deux à quatre mois plus tard, de l’existence, photos à l’appui, de 4 sites nucléaires fonctionnels syriens.
De la même façon, alors que la presse ne parle que de la diplomatie qui s’agite autour de la question du biologique et du chimique, en suspension dans les arsenaux d’Assad, susceptibles de tomber en de plus mauvaises mains encore, nous poursuivons notre travail de vigilance autour du contenu de ces stocks et de leur devenir plus qu’incertain.
L’Islamisme étant, d’abord animé, par la glorification du martyre, l’apologie du suicide collectif, derrière des populations servant de bouclier humain, il y a, en effet, de quoi s’inquiéter.
Un tel souci de prévention ne peut dépendre que d’un accord implicite au plus haut niveau, entre les diverses parties impliquées et responsables de cet état de fait : essentiellement,c’est la Russie de Vladimir Poutine et Medvedev, qui, aujourd’hui, protège Assad de son veto. Les Etats-Unis et autres états occidentaux doivent confronter les maîtres de l’empire russe face à leurs responsabilités, comme du temps de la Guerre Froide : les Russes, supervisés, doivent de façon urgente, envoyer leurs experts qui ont mis au point de tels procédés de destruction massive, et décontaminer tous les sites à risques, avant qu’Assad ne s’effondre dans la poussière. Obama doit comprendre qu’il n’est pas en train d’assister au match de base-ball entre la Place Tahrir et Moubarak, mais qu’il est virtuellement confronté à une situation de type apocalyptique.
Depuis la chute du mur de Berlin (1989), et, plus encore, celle de Saddam Hussein, le régime alaouite syrien, conscient de sa faiblesse politique et de l’échec passé de toutes ses guerres contre Israël, a opté pour l’octroi de “garanties” chimiques, biologiques et, même nucléaires (réacteur de Deir-Ez-Zour, détruit par un raid israélien, le 6 septembre 2007), avec l’aide de l’Iran et de la Corée du Nord.
Article - 03/12/10 - Exclusif - SYRIE - Photos satellite de 4 sites fonctionnelspour le réacteur nucléaire d'Al Kibar - Exclusif - SYRIE - Photos satellite de 4sites fonctionnels pour le…
Article - 24/02/11 - Exclusif - SYRIE - Photos satellite de 4 sites fonctionnelspour le réacteur nucléaire d'Al Kibar - mise à jour de l'article de Déc 2010 - Remise en ligne …
C’est par le chantage à l’arme de destruction massive que les Assad ont protégé leur pouvoir de toute ingérence étrangère dans leurs trafics maffieux.
Avec le dernier cynisme, les Assad, père et fils, ont pu ainsi passer pour des “pragmatiques” aux yeux des chancelleries occidentales et de leur amical voisin, la Turquie sunnite.
Tenant, le Commandement militaire bien en main et oppressant son peuple au nom de l’Etat d’urgence guerrière contre Israël, ce pouvoir s’assurait de durer indéfiniment. “Occupez-vous de vos affaires, et vous éviterez un déluge de feu et de virus en tous genres sur tout le Moyen-Orient!”. A prendre ou à laisser. C’est, désormais, un “testament d’Hitler” new-look qu’impose Bachar al-Assad, depuis ses bunkers : “Moi ou le Chaos”
Ce pouvoir fondé sur un tel jeu de dupes est, désormais, chancelant. Dans les semaines ou les mois à venir, à l’horizon ne se profile qu'un seul mot d'ordre : “plus dure sera la chute”.
Si le régime syrien tombe, comme celui de Kadhafi est tombé, une profonde inquiétude se diffuse, ici, en Israël ainsi qu'à Washington, au sujet de ce qu’il adviendrait des armes chimiques stockées, depuis les années 70, par le régime des Assad.
En Lybie, sur le plan chimique (et non balistique), la plupart des stocks se composaient de gaz moutarde de l'époque de la 1ère guerre mondiale.
Article - 31/03/11 - ont vendu au Hezbollah et au Hamas des milliers d’obus chimiques, détournés des stocks de
gaz moutarde et innervant qui sont tombés entre les mains des rebelles lorsqu’ils ont pris…
ICI
En Syrie, c'est du gaz sarin très concentré, gaz neurotoxique, mortel, même inhalé en très petite quantité (métro de Tokyo).
Pour le cas de la Lybie, le gaz moutarde était stocké dans des fûts anciens et non enterrés ou protégés par des coquilles isolantes, au contraire de la Syrie, où les stocks ont toujours été très protégés par des installations adéquates, ce qui fait qu'il est facilement transportable et transposable dans des ogives par exemple. Les installations ont toujours été gardées par l'armée syrienne de façon drastique.
La crainte est que si le régime tombe, les organisations terroristes, dont beaucoup sont basées en Syrie, pourraient mettre la main sur ces armes mortelles, sans parler de l'Iran qui, à coup sûr, lorgne sur ce trésor de guerre. Il n'est pas inconcevable que ces armes disparaissent de la circulation au milieu du chaos, ni que les services de sécurité tant vantés par le régime Assad et chargées de protèger les cargaisons, fuient, fassent défection, à l'approche de la chute du régime.
La Russie comme les U.S avaient progressivement éliminé leurs arsenaux d'armes chimiques, mais la Syrie a toujours refusé de signer la Convention des Nations-Unies sur les armes chimiques et, au contraire, n'a eu de cesse d'augmenter ses stocks.
La Syrie détient un stock important de Gaz sarin, d'ogives adaptées pour le transporter et elle a travaillé sur un agent neurotoxique mortel appelé VX, qui résiste à l'air et ne se décompose pas dans l'environnement.
Les experts savent que, depuis la dernière décennie, la Syrie possède un des stocks les plus importants au monde, composé de dizaine de tonnes d'agents chimiques hautement mortels, ainsi qu'un stock balistique très important de scud, roquettes, ogives élaborées, dont certaines adaptées pour véhiculer des armes chimiques.
Michael OREN, ambassadeur d'Israël aux Etats-Unis, a déclaré, la semaine dernière, au Wall Street Journal, que les USA et Israël, préoccupés par l'arsenal chimique syrien, suivaient de très près cette affaire.
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Les responsables israéliens sont préoccupés face à l'instabilité qui régnerait, suite à la chute du régime Assad, qui a gardé depuis 4 décennies les yeux sur son arsenal de mort et qui, malgré tout, a fait que la frontière du Golan reste relativement paisible, ce qui ne l'a pas empêché d'être l'un des promoteurs du terrorisme en s'alliant avec l'Iran, et en armant son bras armé, le Hezbollah au Liban, ainsi que les groupes terroristes palestiniens..
Israël n'est pas, nécessairement non plus, opposé a voir Assad quitter le pouvoir, selon OREN. C’est qui sortira de la mêlée en se saisissant de ces armes, qui pose un défi de toute première ampleur.
Leonard Spector – – foreignpolicy. - suggère quelques scénarios dans lesquelles les armes chimiques pourraient être utilisées. Guerre civile
Les foyers d'insurrection se trouvent là où sont, également , stockées les armes (centre James Martin). Les sites de production sont situés près de Damas, 3 autres situés à Hama, Lattaquié et Al-Safir près de Alep.
Hama, considérée comme ville-martyr est l'un des réservoirs, d'ailleurs attaqué à la mi-.août, ainsi que les hôpitaux de la ville qui détiennent eux aussi des substances chimiques. Lattaquié, autre site, a, lui, été bombardé par la marine syrienne pour réprimer les manifestants et, enfin, Alep deuxième plus grande ville de Syrie.
Si les anti-Assad prennent ces sites comme symboles de l'Autorité du pouvoir, alors, ils deviendront des cibles hautement stratégiques. Si les défections d'officiers syriens s'intensifient, les sites ne seront plus gardés d'une main de fer, et les saisies peuvent être abusives, de la part de groupes affiliées à Al Qaeda, venus d’Irak, de Tchétchénie ou d’ailleurs (Arabie Saoudite, etc.). Cela pourrait conduire a des résultats désastreux, y compris, la confiscation des stocks par un nouveau gouvernement radical (pro-Islamiste) ; ou encore la vente et le trafic à des éléments non étatiques, ou groupes criminels organisés.
Qui pourrait alors contrôler ces armes mortelles dans un tel chaos ?
Ces armes, entre les mains de ceux que se seront engagés dans une guerre civile, augmenteraient considérablement les risques. Et le danger ne ferait qu’empirer, du fait que certains les ayant en leur possession, ne soient pas pleinement conscients de l'ampleur létales de telles armes.
Imaginons qu’Assad soit évincé, qui prendrait le contrôle de ces armes ?
Des groupes sunnites soutenus par l'Arabie Saoudite (ou/et la Turquie) ? Des milices chiites soutenues par l'Iran (Hezbollah libanais ou Kataïeb irakien...) ? Quels qu'ils soient, il n'est pas du tout certain que les nouveaux venus jouent le pragmatisme qu'Assad affichait à l’extérieur, ni même qu'ils soient en mesure de sécuriser les sites ultra-sensibles qui requièrent des procédures en haute définition.
Une intervention contre le régime syrien ne semble pas, pour le moment, à l'ordre du jour, au vu des réactions occidentales. Israël même, techniquement, n'en envisage pas la faisabilité d’une telle opération de grande envergure : fondre sur chacune des cibles à la vitesse de la lumière pour en prendre un contrôle absolu.
Des frappes aériennes ne feraient que répandre ces produits toxiques dans l’atmosphère et ils ne paient pas de taxe à la douane d’aucune frontière. Les sites sont disséminés, en vrac sur le territoire syrien et enterrés, et même si on utilisait des bombes incendiaires de façon a incinérer les agents chimiques, le risque est qu'une quantité non négligeable se disperse et cause des pertes à grandes échelle au delà de la localisation de la cible qu’on cherchait à frapper.
En arrière-fond, se profile aussi, la menace messianique de l'Iran et sa mythologie de l'Imam caché, qui pourrait tenter de se servir de ce territoire comme "écran de fumée toxique", et de départ de missiles, de façon à sanctuariser son propre accès au nucléaire. Au risque de retours de flammes?
Par Aschkel&Gad
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