Le cocu africain n’a qu’une corne. Pour faire original, on l’appelle la Corne de l’Afrique. Plus de trois millions sept cent mille êtres humains y attendent la mort. Le cocu européen porte deux cornes. Nous sommes, en effet, les cocus du business de la charité et de la culpabilisation dans laquelle nous enferment les médias depuis les années 1950, quand on nous faisait croire que la décolonisation allait sonner l’essor d’un continent enfin libre de ses mouvements et de son avenir.
Le business de la charité, ce sont ces plus de 200 (deux cents !) organisations diverses présentes dans la Corne de l’Afrique et principalement en Somalie et alentours. Aucune d’entre elle n’a le pouvoir de faire pleuvoir, mais qu’est-ce qu’elles fichent d’autre, toutes ces Ong (organisations non gouvernementales) ?
Elles vivent des deniers arrachés au bon peuple européen, toujours prêt à ouvrir son porte-monnaie. Et pourtant, le bilan est mince. Joke Van Peteghem, de Médecins sans Frontières, établie au Kenya, n’y va pas par quatre chemins : «Les camps de réfugiés somaliens au Kenya existent depuis 20 ans. En cas de crise trop d’Ong réagissent beaucoup trop lentement». Edifiant, non ?
Mais pas étonnant pour un habitué de l’Afrique, au Sénégal : «La Casamance est un paradis pour touristes. Le week-end, on y voit débarquer des responsables d’Ong, au volant de 4×4 de luxe et parfois même en hélicoptère. La facture, salée parce qu’on ne se prive de rien, est réglée rubis sur l‘ongle par… l’Ong».
Faut-il encore revenir sur les grands shows «humanitaires» ? En 1984, alors que son groupe, The Boomtown Rats, valse dans les poubelles de l’Histoire, Bob Geldof organise un grand concert de charité, Band Aid. On sait que cela a valu à l’Irlandais Geldof une distinction honorifique, mais les bénéfices de Band Aid (250 millions de dollars) se sont évaporés entre des gouvernements corrompus et plusieurs organisations caritatives qui se détestent et se mettent des bâtons dans les roues. C’est ce qui se passe actuellement en Somalie où, plutôt que d’unifier leurs efforts, ces groupes défendent leur bout de gras, dans le genre «touche pas à mon assisté».
Si, cette fois, les citoyens européens ont été durs à la détente, c’est parce qu’ils savent que leur argent aboutit trop souvent dans les comptes personnels de dirigeants africains. A quoi s’ajoutent quelques révélations sur les dirigeants d’Ong qui se sont octroyés des salaires ou des primes de départ à faire rêver un gagnant du Lotto.
Et, enfin, pour ce qui concerne la Somalie (productrice de pétrole et d’uranium !), il faut parler d’Al-Shabaab, une organisation islamique qui chasse les associations charitables européennes, coupables de ne pas être halal et de dispenser la «perversion occidentale».
Au risque de déplaire aux traqueurs d’islamophobie, osons dire que le drame somalien trouve son origine dans un dérèglement climatique (deux années consécutives de sécheresse), mais se trouve amplifié par l’obscurantisme islamique.
Véritable et scandaleux obscurantisme, car on ne voit pas les riches musulmans des émirats du Golfe, entre autres, voler au secours de ce qu’ils considèrent comme des musulmans de second ordre : les Africains.
Dès lors, s’il ne faut pas hésiter à sauver plus de 3,7 millions de vies humaines (compte 000-0000012-12), il est temps d’exiger un audit de toutes les Ong dites humanitaires : bilans financiers, résultats sur le terrain, etc. Et autrement qu’en offrant des voyages sur place à des journalistes, trop heureux de réaliser un reportage complaisant en échange d’un séjour dans des hôtels 5 étoiles.
C’est la moindre des choses.
← Sommaire de UBU PAN n°3473 / 4 août 2011
Le business de la charité, ce sont ces plus de 200 (deux cents !) organisations diverses présentes dans la Corne de l’Afrique et principalement en Somalie et alentours. Aucune d’entre elle n’a le pouvoir de faire pleuvoir, mais qu’est-ce qu’elles fichent d’autre, toutes ces Ong (organisations non gouvernementales) ?
Elles vivent des deniers arrachés au bon peuple européen, toujours prêt à ouvrir son porte-monnaie. Et pourtant, le bilan est mince. Joke Van Peteghem, de Médecins sans Frontières, établie au Kenya, n’y va pas par quatre chemins : «Les camps de réfugiés somaliens au Kenya existent depuis 20 ans. En cas de crise trop d’Ong réagissent beaucoup trop lentement». Edifiant, non ?
Mais pas étonnant pour un habitué de l’Afrique, au Sénégal : «La Casamance est un paradis pour touristes. Le week-end, on y voit débarquer des responsables d’Ong, au volant de 4×4 de luxe et parfois même en hélicoptère. La facture, salée parce qu’on ne se prive de rien, est réglée rubis sur l‘ongle par… l’Ong».
Faut-il encore revenir sur les grands shows «humanitaires» ? En 1984, alors que son groupe, The Boomtown Rats, valse dans les poubelles de l’Histoire, Bob Geldof organise un grand concert de charité, Band Aid. On sait que cela a valu à l’Irlandais Geldof une distinction honorifique, mais les bénéfices de Band Aid (250 millions de dollars) se sont évaporés entre des gouvernements corrompus et plusieurs organisations caritatives qui se détestent et se mettent des bâtons dans les roues. C’est ce qui se passe actuellement en Somalie où, plutôt que d’unifier leurs efforts, ces groupes défendent leur bout de gras, dans le genre «touche pas à mon assisté».
Si, cette fois, les citoyens européens ont été durs à la détente, c’est parce qu’ils savent que leur argent aboutit trop souvent dans les comptes personnels de dirigeants africains. A quoi s’ajoutent quelques révélations sur les dirigeants d’Ong qui se sont octroyés des salaires ou des primes de départ à faire rêver un gagnant du Lotto.
Et, enfin, pour ce qui concerne la Somalie (productrice de pétrole et d’uranium !), il faut parler d’Al-Shabaab, une organisation islamique qui chasse les associations charitables européennes, coupables de ne pas être halal et de dispenser la «perversion occidentale».
Au risque de déplaire aux traqueurs d’islamophobie, osons dire que le drame somalien trouve son origine dans un dérèglement climatique (deux années consécutives de sécheresse), mais se trouve amplifié par l’obscurantisme islamique.
Véritable et scandaleux obscurantisme, car on ne voit pas les riches musulmans des émirats du Golfe, entre autres, voler au secours de ce qu’ils considèrent comme des musulmans de second ordre : les Africains.
Dès lors, s’il ne faut pas hésiter à sauver plus de 3,7 millions de vies humaines (compte 000-0000012-12), il est temps d’exiger un audit de toutes les Ong dites humanitaires : bilans financiers, résultats sur le terrain, etc. Et autrement qu’en offrant des voyages sur place à des journalistes, trop heureux de réaliser un reportage complaisant en échange d’un séjour dans des hôtels 5 étoiles.
C’est la moindre des choses.
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