La menace étatsunienne contre ses
deux rivaux n’est ni théorique, ni voilée. Elle se précise de jour en
jour dans les déclarations et les actes.
D’un côté, dans le Pacifique et en Mer de Chine le déploiement des forces américaines se renforce avec l’objectif avoué d’endiguer la montée de la Chine. Côté Europe et au Caucase jusqu’en Asie Centrale, les Etats-Unis installent ouvertement le siège de la Russie.
L’état d’encerclement de ces deux pays
est tel qu’ils n’ont plus que deux solutions. Soit ils signent tout de
suite leur reddition et leur acte de soumission, soit ils se préparent à
se défendre, individuellement ou ensemble. Il semble qu’ils ont opté
pour la seconde solution. En deux ou trois ans, les budgets militaires
de la Russie et de la Chine ont grimpé comme jamais et leurs forces
militaires se réorganisent à la vitesse grand V. De principalement
défensives, elles tendent à devenir de plus en plus offensives. Par
exemple, la Russie, qui n’avait qu’une base navale à l’extérieur de son
territoire, à Tartous en Syrie, étudie maintenant la possibilité d’en
créer dans d’autres régions du monde en utilisant principalement les
anciennes bases soviétiques ou en négociant pour en ouvrir d’autres.
C’est le cas notamment avec Cuba, le Nicaragua, le Venezuela, le
Vietnam, Les Seychelles ou Singapour.
La Chine, de son côté, n’est pas en
reste. Devant l’hostilité ouverte et l’hégémonisme sans vergogne des
Etats-Unis, elle ne se cache plus et montre clairement qu’elle est
déterminée à se doter de moyens de projection très loin de ses côtes et
de moyens balistiques capables de porter la guerre chez l’ennemi.
L’une comme l’autre, la Russie et la
Chine semblent décidées à rompre avec une longue tradition des guerres
étatsuniennes modernes. Jusqu’ici, pour les américains,
la mort et la destruction c’est toujours chez les autres, pendant que
le pays se construit et se nourrit du sang des victimes grâce à
l’industrie guerrière et aux contrats de reconstruction. Avec une guerre
portée sur son sol, emmenant avec elle la mort et la désolation, des
villes détruites comme Bagdad, Dresde ou Verdun, ce jour-là les américains se réveilleront et la guerre cessera d’être virtuelle.
Si les Etats-Unis sont perpétuellement
en guerre, c’est que le peuple américain y trouve son compte. S’il faut
payer le prix fort par de grosses pertes humaines et matérielles, les
américains feront comme tout le monde : ils feront tout pour l’arrêter
ou l’empêcher. Si, en plus, leurs dirigeants ont la possibilité de se
faire capturer et juger pour leurs crimes, on pourra garantir la paix
mondiale pour longtemps.
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