En France, la presse ne tarit pas d'éloge sur la réaction ferme et rapide du Président américain. Hier comparé à Hitler, Trump est aujourd'hui présenté comme le nouveau Roosevelt. Un tel amateurisme dans l'analyse des relations internationales reste singulier.
En 2013, alors qu'une attaque chimique était à déplorer, dans des conditions équivalentes, Trump suppliait Obama de ne pas intervenir au nom des intérêts américains. Parce que la lutte contre les groupes djihadistes était la priorité des priorités. Et puis au cours de sa campagne, il a accusé Obama d'avoir été trop faible, d'avoir laissé tomber l'armée américaine. Lui n'aurait pas laissé Bachar Al-Assad franchir la «ligne rouge». Trump veut l'Amérique d'abord mais aussi l'Amérique à la première place. En ripostant brutalement, il répond à l'imaginaire collectif américain pour qui il y a désormais un Scheriff pour punir les criminels. Avec Trump, l'Amérique est à nouveau le gendarme du monde.
Les images brandies par Nikkie Halley, la nouvelle ambassadrice américaine à l'ONU, étaient en effet insoutenables (des images qu'il faudrait vérifier puisque aucun journaliste indépendant n'est présent dans la région d'Idlib; la zone est contrôlée par des filiales d'Al Qaeda). Trump a parlé de «justice» et de «nations civilisées, il n'est plus dans le calcul froid des rapports de force mais dans une vision internationale de l'émotion, de l'opinion et de la sanction morale. Il a été personnellement touché par les images.
On disait que Trump était un dangereux isolationniste, il pourrait bien se révéler un dangereux interventionniste.S'il s'isole de ses partenaires c'est pour frapper plus vite. La passivité satisfaite des européens ne peut que l'encourager dans cette voie.
En 2013, alors qu'une attaque chimique était à déplorer, dans des conditions équivalentes, Trump suppliait Obama de ne pas intervenir au nom des intérêts américains. Parce que la lutte contre les groupes djihadistes était la priorité des priorités. Et puis au cours de sa campagne, il a accusé Obama d'avoir été trop faible, d'avoir laissé tomber l'armée américaine. Lui n'aurait pas laissé Bachar Al-Assad franchir la «ligne rouge». Trump veut l'Amérique d'abord mais aussi l'Amérique à la première place. En ripostant brutalement, il répond à l'imaginaire collectif américain pour qui il y a désormais un Scheriff pour punir les criminels. Avec Trump, l'Amérique est à nouveau le gendarme du monde.
Les images brandies par Nikkie Halley, la nouvelle ambassadrice américaine à l'ONU, étaient en effet insoutenables (des images qu'il faudrait vérifier puisque aucun journaliste indépendant n'est présent dans la région d'Idlib; la zone est contrôlée par des filiales d'Al Qaeda). Trump a parlé de «justice» et de «nations civilisées, il n'est plus dans le calcul froid des rapports de force mais dans une vision internationale de l'émotion, de l'opinion et de la sanction morale. Il a été personnellement touché par les images.
On disait que Trump était un dangereux isolationniste, il pourrait bien se révéler un dangereux interventionniste.S'il s'isole de ses partenaires c'est pour frapper plus vite. La passivité satisfaite des européens ne peut que l'encourager dans cette voie.
Sa décision a en effet reçu un accueil positif...En particulier en Europe, où la diplomatie a laissé place à une synthèse entre l'émotion humanitaire et la discipline militaire. C'est tout juste si on demande une résolution de l'ONU pour régulariser la situation. L'adversaire s'est parfaitement saisi de cette faiblesse stratégique. Les «casques blancs» sont un bon exemple; ils opèrent sous le contrôle d'organisations djihadistes et jouent sans cesse sur la corde sentimentale de l'opinion occidentale, c'est redoutable.
On s'attendait à un rééquilibrage des relations américano-russes. Poutine et Trump y étaient tous deux disposés en 2016. Le président américain a progressivement changé d'avis. En particulier parce que son entourage de campagne a, peu à peu, laissé place à une administration républicaine nettement plus agressive vis-à-vis de la Russie. Sous la pression, le général Flynn a démissionné, Steve Bannon a été écarté du Conseil de la Sécurité nationale. Les généraux Mattis et McMaster ont pris de l'importance et ils ne sont pas pro-russes du tout. Les militaires ont la mainmise sur la conduite de la guerre. Les diplomates sont cantonnées aux négociations commerciales.
Les missiles tirés depuis les destroyers USS Ross et USS Porter ont détruit la base syrienne au moment où le président chinois Xi Jinping était reçu dans la résidence du Président américain en Floride. Ce n'est peut-être pas qu'une coïncidence. Le candidat américain n'avait pas de mots assez durs contre les chinois pendant sa campagne. Or Xi Jinping est reparti de West Palm Beach convaincu d'avoir noué une relation personnelle avec son homologue américain. Il est le premier chef d'Etat invité dans la résidence privée de Donald Trump. La symbolique est forte.
Poutine et Trump se sont simplement parlés au téléphone. La Chine pèse bien plus lourd que la Russie, elle n'est pas une puissance militaire très belliqueuse hors de ses frontières et elle détiendrait 2000 milliards de dollars de dette américaine. De quoi négocier.
La décision prise par Trump en Syrie aura des conséquences irrémédiables face à Poutine. Ce dernier est un calculateur sans affect. Mais il a une certaine fierté. Il n'est pas non plus homme à se plier devant la force militaire américaine, surtout en Syrie, une vieille alliée de la Russie depuis la guerre froide. Il faudra du temps pour recoller les morceaux. Avec toutes les conséquences que cela peut avoir avec l'Iran et d'autres alliés de la Russie dans la région.
En attendant, Daech et Al Qaeda se réjouissent des divisions entre américains et russes.
Poutine va rester seul à personnifier le réalisme.
On ne sait si les gaz ont été largués des avions ou s'il était au sol, ce qui expliquerait le choix de la cible et disculperait Assad.
Du reste la question n'est pas là.
La question est: Pourquoi en est-on là, et surtout quel avenir meilleur est possible.
Trump, qui s'est gagné bien des partisans en récusant l'aventure syrienne, ne peut pas effectuer un tel retournement sans répondre à ces question.
S'il fait chuter Assad et qu'il s'ensuit un désastre de type libyen, il aura contre lui ceux qui l'ont soutenu face à l'auteur de ce désatre, Hillary Clinton.
On ne sait si les gaz ont été largués des avions ou s'il était au sol, ce qui expliquerait le choix de la cible et disculperait Assad.
Du reste la question n'est pas là.
La question est: Pourquoi en est-on là, et surtout quel avenir meilleur est possible.
Trump, qui s'est gagné bien des partisans en récusant l'aventure syrienne, ne peut pas effectuer un tel retournement sans répondre à ces question.
S'il fait chuter Assad et qu'il s'ensuit un désastre de type libyen, il aura contre lui ceux qui l'ont soutenu face à l'auteur de ce désatre, Hillary Clinton.
Trump se met á dos Poutine et ne nous trompons pas la Chine va
suivre face á l'interventionnisme des US. Le bombardement US en Syrie a eu le "mérite" de montrer á la planète entière que pour Trump les codes internationaux il s'en fichait complètement et que la brutalité
pouvait atteindre tout le monde sans enquêtes et sans prévenir.
http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2017/04/10/31002-20170410ARTFIG00106-syrie-avec-donald-trump-l-amerique-est-a-nouveau-le-gendarme-du-monde.phpsuivre face á l'interventionnisme des US. Le bombardement US en Syrie a eu le "mérite" de montrer á la planète entière que pour Trump les codes internationaux il s'en fichait complètement et que la brutalité
pouvait atteindre tout le monde sans enquêtes et sans prévenir.
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