Islam: entre modernité et retour à la pureté des origines.
Dans le monde dominé par l’islam, l’évolution se fait non par le dépassement dialectique des contradictions, mais par la destruction systématique des différences, des traditions antérieures à l’islam.
Ce phénomène explique l’impressionnante immobilité de cette civilisation dont la temporalité est rythmée par le principe de l’éternel retour aux sources. Dans cette civilisation de l’immobilisme, la vérité est à chercher dans «l’origine». C’est elle qui donne sens à toute démarche, religieuse, politique, juridique ou culturelle qui vise à retrouver ce qui a été perdu ; restaurer ce qui a été corrompu –selon les musulmans– purifier ce qui a été «souillé».
L’islam est l’illustration de la théorie nietzschéenne de l’avenir qui est pensé comme revenir, comme retour du même.
Sur cette question fondamentale de la temporalité, l’islam s’écarte des voies ouvertes par la Bible.
Dans la problématique hébraïque, le temps est une ligne infinie et l’histoire se déroule autour de la «construction» de l’homme qui se fait génération après génération. Dans et par ce flux, l’homme s’améliore et s’élève, chaque nouvelle génération profitant des apports de celles qui l’ont précédée.
La temporalité est inséparable du progrès. Partant des textes fondateurs, les Juifs sont tendus vers le futur qu’ils imaginent toujours meilleur et qu’ils travaillent à rendre meilleur. Ils évoluent entre ces deux pôles extrêmes, celui de la tradition sans cesse revisitée par l’exégèse et l’échange de maître à élève, et celui de la création par définition toujours nouvelle.
À l’inverse dans l’islam, l’éloignement de «l’origine», est perçu comme dégradation, perte.
L’évolution est trahison, dénaturation du sens pur de l’origine, le Coran étant considéré comme perfection par définition indépassable. Il se veut clôture englobante.
Mahomet se présente comme le dernier des prophètes, celui qui dit les derniers mots, donc comme inaugurant la fin de l’histoire.
Dans cette religion, la notion de liberté n’a pas vraiment de sens, elle n’est même pas comprise. Pour le croyant, il n’y a qu’un seul comportement possible : obéir, se soumettre, marcher sans se poser de questions, dans le chemin de Dieu. S’éloigner des autres, les impies, les mécréants. Ne pas discuter avec eux des choses de la foi ; les soumettre à la vraie Loi ( celle de Mahomet). À défaut, les chasser, voire les massacrer.
D’où ce mouvement circulaire qui caractérise l’histoire des peuples gagnés à la religion du Prophète : aux brèves périodes de «progrès» (perçus comme processus d’éloignement-corruption de l’islam) succèdent de longs cycles de destruction et d’immobilité fondés sur le strict retour aux textes et à la vie du Prophète.
Un pas en avant. Deux pas en arrière
Ce phénomène s’observe dès l’origine et se reproduit de nos jours avec une terrifiante monotonie en Iran, en Algérie, en Égypte, au Yémen, au Soudan, en Turquie, en Afghanistan, etc.
Les riches aristocrates Omeyyades sont impitoyablement massacrés par les Abbassides qui prônent le retour au Coran : « Le calife affirmait régner en vertu de l’autorité divine, en tant que membre de la famille du Prophète. Il assurait aussi qu’il gouvernait conformément au Coran et aux bonnes règles de conduite que l’on définissait de plus en plus par référence au comportement habituel du Prophète (sunna). (cf. Albert Hourani, Histoire des peuples arabes*, p.62)
Rien n’a changé depuis les premiers siècles de l’islam et ce principe est revendiqué aujourd’hui et mis en application dans de nombreux pays gouvernés par la Charia.
Cette mécanique «progrès-destruction- immobilisme» s’observe partout où l’islam s’est imposé.
L’islam est, de ce point de vue, non seulement incompatible avec la modernité (entendue comme rupture d’avec la tradition et intégration continue de nouvelles normes dont l’homme est le créateur et le seul juge), mais il se pose, dans sa forme politique radicale (laquelle prétend être détentrice de la seule et unique Vérité, celle du message délivré par le Prophète) comme arme de destruction massive de la modernité et de toute évolution en général.
⇒ Pas une seule découverte scientifique ou technologique majeure n’est imputable à l’islam y compris pendant le fameux âge d’or.
Comme l’écrit Anne-Marie Delcambre « l’âge d’or de l’islam c’est l’or de Byzance, dans un premier temps, et l’or de la Perse ensuite. L’islam “civilisation” c’est, en réalité, l’ensemble des emprunts faits aux convertis étrangers, voire aux dhimmis, c’est-à-dire aux juifs et aux chrétiens. (“La schizophrénie de l’islam*”).
Le caractère insoluble du conflit qui oppose Israël aux pays arabes n’est pas lié à une question de territoires, de portiques de sécurité ou de construction de logements. Il est imputable à une ligne de fracture qui oppose deux civilisations inconciliables, fracture qui rend ipso facto insoluble le moindre problème matériel.
De nombreux pays ont des différends territoriaux. Ils ne sont pas en guerre pour autant.
Cette ligne de fracture se retrouve partout où des populations musulmanes nombreuses sont confrontées à la modernité.
Un état de guerre chronique s’installe dans ces régions, quelles qu’elles soient, et tous les faits du quotidien deviennent alors source de conflit, interne ou externe. Un banal contrôle d’identité peut ainsi mettre à feu la banlieue française ou à Jérusalem. La vue de gens buvant un verre à la terrasse d’un café, qui écoutent de la musique, dansent… est perçue comme une abomination, une provocation.
Une lutte sans fin est engagée entre les civilisations qui croient au progrès et celles qui ne croient qu’en la prétendue “pureté”, en la prétendue “perfection”, en la vérité de l’Origine. Toujours en référence à Mahomet, le seul.
Toutes les idéologies totalitaires fonctionnent sur ce scénario du nécessaire rétablissement de l’origine. Nazisme et islamisme appartiennent incontestablement à cette dernière catégorie.
Aucun accord de paix durable n’est possible avec de telles cultures engagées dans la conquête, la domination, la soumission quand ce n’est pas la destruction ou l’anéantissement pur et simple de l’autre, toujours in fine, incarné idéalement dans la figure du Juif.
Les pays arabes peuvent bien perdre toutes les guerres, leur existence n’est nullement concernée par ces défaites. Si Israël en perdait une seule, le peuple serait anéanti.
Que reste-t-il des empires conquis par l’islam ? Quasiment rien.
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