La Corée du Nord est très riche en ressources naturelles, et notamment en minéraux, mais le pays n’a pas les moyens d’exploiter ces richesses, explique le magazine Quartz. Les mines génèrent 14 % du PIB du pays, mais elles demeurent très sous-exploitées.
Fer, or, magnésite, zinc, cuivre, molybdène, craie… ne sont que quelques uns de ces minéraux dont le pays regorge. En tout, il y en aurait près de 200 sortes, dont des métaux rares, qui entrent comme composants dans les appareils électroniques de haute technologie.
Selon deux évaluations de deux organisations sud-coréennes, la valeur totale de ces réserves serait comprise entre 6 000 milliards et 10 000 milliards de dollars.
Dans les années septante du siècle dernier, la Corée du Nord avait beaucoup misé sur l’exploitation minière, et la production s’était développée jusque dans les années nonante, avant de commencer à décliner. Le pays manque des équipements, de l’expertise et de l’infrastructure pour exploiter correctement ses mines. Selon un rapport de Lloyd R. Vasey, un conseiller du Center for Strategic and International Studies, les 700 mines du pays ne sont plus exploitées qu’à 30 % de leur capacité.
Le secteur des matières premières est également victime des sanctions internationales qui ont été émises pour réfréner les ambitions nucléaires du pays. Il n’est donc plus possible d’importer du matériel pour l’exploitation minière.
La Chine et la Russie
Les pays voisins comme la Russie et surtout la Chine sont les principaux clients pour les ressources minérales nord-coréennes. Les produits miniers ont représenté 54 % des exportations nord-coréennes vers la Chine au cours de la première moitié de 2016. Il y a deux ans, la Chine a importé 73 millions de dollars de minerai de fer, mais également plus de 1 milliard $ de charbon à la Corée du Nord.
Le charbon est particulièrement prisé de la Chine, car il a été vendu pendant des années en dessous de son cours mondial. Pour cette raison, il a représenté à lui seul près de 40 % du total des exportations nord-coréennes. Mais le charbon est de moins en moins demandé au plan international, et depuis le début de cette année, les Chinois ont commencé à réduire leurs commandes en Corée du Nord.
En 2012, l’empire du Milieu, qui convoite aussi les métaux rares nord-coréens, a réalisé d’importants investissements d’infrastructure à la frontière avec Corée du Nord, pour faciliter son approvisionnement en matières premières. La Russie a également envisagé d’investir en Corée du Nord, dans le fret ferroviaire cette fois-ci, en échange d’un accès aux ressources minières du pays.
Les sanctions… contournées
Les sanctions internationales imposées à la Corée du Nord comprennent un boycott de l’or, du vanadium, du titane et des métaux rares du pays. Mais des interceptions de navires montrent que le pays continue de vendre ces minéraux sous le manteau.
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