La France pourrait mobiliser des moyens militaires pour contribuer
à l'acheminement de l'aide humanitaire aux populations de la Corne
de l'Afrique, a indiqué jeudi le chef de la diplomatie française,
Alain Juppé, évoquant des rotations d'avions et de navires.
"La situation risque de durer, des semaines, voire des mois" et
"l'acheminement de l'aide est un enjeu crucial", a souligné le ministre
lors d'une conférence de presse. "Le problème se pose tout
particulièrement en Somalie, un territoire en guerre depuis plus de vingt
ans", a-t-il relevé.
Le ministre a ajouté que "le ministère de la Défense français
(allait) mettre ses moyens à profit". "Outre des rotations de Transall,
nous travaillons sur un acheminement de plusieurs centaines de tonnes
de nourriture par navires", a précisé Alain Juppé.
Il a rappelé que la France était déjà engagée militairement dans le
domaine de la sécurisation de l'acheminement de l'aide humanitaire,
via l'opération Atalante (protection contre la piraterie de convois
maritimes du Programme alimentaire mondial) et la formation en
Ouganda de militaires somaliens.
A propos de la mobilisation internationale, critiquée pour son
insuffisance, le ministre a reconnu que "c'est sans doute un peu tard,
trop tard, pour tous ceux qui sont morts, hélas. C'est sans doute pas
assez et c'est la raison pour laquelle nous essayons de mobiliser",
a-t-il dit.
Deux milliards d'euros sont nécessaires pour contrer cette famine,
dont la "moitié à peu près a été réunie", a aussi noté Alain Juppé,
après avoir signé une convention de partenariat pour la Corne de
l'Afrique avec Jean-François Mattei, président de la Croix-Rouge
française.
Cette convention va permettre de lui "apporter un million d'euros
afin de soutenir son intervention", sur les 30 millions que le
gouvernement français a dégagé, a déclaré Alain Juppé. "La Croix-Rouge
française se propose d'investir 1,575 million d'euros (1 million venant
du ministère des Affaires étrangères et 575.000 euros provenant de
dons) dans le sud de l'Ethiopie", a précisé Jean-François Mattei.
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