Le 25 février 2017, le site Internet iranien réformateur Amad News a rapporté, citant une source du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI), que le CGRI utilisait des avions de ligne civils de la compagnie iranienne Mahan Air pour transporter des armes en Syrie et au Yémen et pour ramener les corps des combattants tombés et les blessés nécessitant un traitement.
« Une source bien informée au sein du CGRI a fourni à Amad News des photos montrant que cette compagnie aérienne [Mahan Air] exploite des vols vers la Syrie et le Yémen par lesquels elle ramène en Iran des Iraniens, Syriens et Yéménites morts ou blessés. Les photos montrent clairement que les sièges et le sol de l’appareil sont recouverts de bâches en plastique pour ne pas laisser de traces [de la présence des combattants] blessés.
En octobre 2016, une source bien informée au Département du Trésor américain avait affirmé à l’Associated Press que les Etats-Unis tentaient de convaincre l’UE de coopérer pour bloquer les flux financiers de Mahan Air. Il y a cinq ans, l’Amérique a imposé des sanctions à Mahan Air en raison de ses liens avec le CGRI et d’allégations selon lesquelles elle transférait des armes à la Syrie et au Yémen, mais à ce jour, l’UE n’a pas appliqué ces sanctions.
Cette source bien informée du CGRI a déclaré au journaliste d’Amad News que ‘les vols de Mahan [Air] vers Damas en Syrie et Sanaa au Yémen transportent de nombreuses palettes d’armes qui sont arrimées dans la soute et envoyées vers les zones de combat. Il a affirmé que l’un de ces avions, dont la soute était remplie d’armes, a tenté d’atterrir à Sanaa, mais a été menacé par deux bombardiers saoudiens, et qu’en raison du bombardement de l’aéroport de Sanaa, il n’a pas pu décharger la cargaison d’armes en question’. Il semble que cette source militaire fasse référence à un événement qui a eu lieu le 3 mai 2015, lorsque deux bombardiers saoudiens ont escorté un avion de ligne iranien et l’ont empêché d’atterrir au Yémen en bombardant l’aéroport de Sanaa. L’Iran a affirmé que l’avion de ligne transportait de l’aide, dont des denrées alimentaires et des médicaments, mais cette source militaire haut-placée affirme qu’il transportait en fait des armes à destination des Houthis.
Cette source militaire au sein du CGRI a [également] affirmé qu’une allégation datant de l’année dernière, selon laquelle [le commandant de la Force Qods du CGRI] Qassem Soleimani se trouvait à bord de l’avion, était erronée et qu’il ne se trouvait pas à bord… [Selon cette source :] ‘l’an dernier, un des avions transportait des passagers réguliers ainsi que des soldats et des munitions d’Iran vers la Syrie, et à son retour vers l’Iran, il transportait des Iraniens, Syriens, Afghans et Pakistanais morts et blessés, pour être soignés ou enterrés en Iran’. Il a ajouté : ‘ …sur le vol de retour de Syrie, ces avions de ligne transportaient des individus en zone C, à l’arrière de l’avion, que les passagers réguliers ne peuvent pas voir. Ils ont débarqué par la porte arrière et occupaient une partie distincte [de l’avion], à l’écart des autres passagers. Ce sont ces mêmes personnes que l’Iran entraîne au combat et à la guérilla dans les bases du CGRI. En fait, les commandants du CGRI utilisent les passagers réguliers des vols de Mahan Air comme couverture pour transporter des armes, des munitions et des [combattants] entraînés [pour mener] la guérilla dans la région. »[2]
Notes :
[1] Amad News a été créé par des journalistes qui avaient été arrêtés ou menacés lors de la Révolution verte de 2009, [lors de laquelle] ils avaient affirmé que les résultats des élections présidentielles de juin 2009 avaient été truqués. Ces journalistes ont déclaré poursuivre l’entreprise du Mouvement vert en publiant des informations de manière transparente et en exposant la corruption du régime iranien, pour aider le peuple à faire valoir ses droits. Amadnews.com/about-us, consulté le 21 février 2017.
[2] Amad News (Iran), 25 février 2017.
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