Evolution depuis dix ans du nombre d'attentats terroristes réels et déjoués dans l'UE :
Première suprise : le nombre d'attaques terroristes semble en effet se réduire chaque année ! Ainsi le nombre d'attentats en 2016 est-il trois fois inférieur au nombre d'attentats, réels ou déjoués, en 2007. Comme un défi à toutes les intuitions que l'on peut avoir sur le sujet, mais soit ! Ce sont les stats officielles de l'UE !
Graphique montran le nombre de victimes des attentats terroristes dans l'UE depuis 2007:
Ce graphique n'est en rien cohérent avec le précédent, car il indique une explosion du nombre de victimes. Ainsi passe-t-on d'une moyenne de 6 victimes du terrorisme par an à 150 victimes pour les deux dernières années ! Tout cela dans le même temps que, selon la même source statistique (EUROPOL), le nombre d'attaques est en régression croissante !
Superposition des deux grapheiques précédents:
Première suprise : le nombre d'attaques terroristes semble en effet se réduire chaque année ! Ainsi le nombre d'attentats en 2016 est-il trois fois inférieur au nombre d'attentats, réels ou déjoués, en 2007. Comme un défi à toutes les intuitions que l'on peut avoir sur le sujet, mais soit ! Ce sont les stats officielles de l'UE !
Graphique montran le nombre de victimes des attentats terroristes dans l'UE depuis 2007:
Ce graphique n'est en rien cohérent avec le précédent, car il indique une explosion du nombre de victimes. Ainsi passe-t-on d'une moyenne de 6 victimes du terrorisme par an à 150 victimes pour les deux dernières années ! Tout cela dans le même temps que, selon la même source statistique (EUROPOL), le nombre d'attaques est en régression croissante !
Superposition des deux grapheiques précédents:
Comment est-ce possible ? L'astuce réside en fait dans la définition européenne du terrorisme, que voici :
Sont terroristes les actes intentionnels,
"qui, par leur nature ou leur contexte, peuvent porter gravement atteinte à un pays ou à une organisation internationale lorsque l'auteur les commet dans le but de: a) gravement intimider une population ou b) contraindre indûment des pouvoirs publics ou une organisation internationale à accomplir ou à s'abstenir d'accomplir un acte quelconque ou c) gravement déstabiliser ou détruire les structures fondamentales politiques, constitutionnelles, économiques ou sociales d'un pays ou une organisation internationale." (Décision-cadre 2002/475/JAI du Conseil du 13 juin 2002 relative à la lutte contre le terrorisme).Sur la foi de cette définition, EUROPOL distingue cinq catégories de terrorisme : le terrorisme d'extrême gauche, le terrorisme d'extrême droite, le terrorisme islamique, le terrorisme "séparatiste" et le terrorisme "mono-thématique" (exemple : pour les droits des animaux).
En réalité, cette typologie et la définition dont elle découle ont perdu en cours de route un élément important : la terreur.
Nul ne conteste l'importance des définitions, en droit, et c'est une constante depuis les jurisconsultes romains. On ne peut pas, en droit criminel, se contenter de concepts vagues, appartenant au sens commun : il faut définir de façon rigoureuse. Toutefois, la juridicisation d'un concept ne devrait jamais conduire à en méconnaître l'essence. Quelle est l'essence du terrorisme ? La terreur, le fait d'avoir l'intention de terroriser (terrifier) le public et/ou y parvenir. Jamais ne devrait être désigné comme terroriste une infraction qui n'a ni le but ni l'effet de terroriser le public. Ainsi la définition du terrorisme en droit américain ne permet-elle de qualifier de terroristes que les actes qui ont l'intention de terroriser le public (18 U.S. Code § 2331).
En définissant le terrorisme de façon beaucoup trop large — le théoricien du droit H.L.A. Hart aurait parlé de "texture ouverte", disons plutôt déchirée en l'occurrence — l'UE permet à EUROPOL de qualifier de terroristes des actions aussi peu terrifiantes pour le public que le jet d'un engin incendiaire contre une gendarmerie par des nationalistes corses, le fait pour un nationaliste prétendu d'ouvrir le feu sans toucher personne lors d'une poursuite par la police, ou encore l'incendie d'une "paillotte" sur la plage ou les dégâts portés à une villa appartenant à un Français du "continent". Autant de faits dont le caractère criminel est indubitable, et qui méritent assurément d'être sévérément réprimés, mais dont il est impossible de considérer qu'ils terrorisent en aucune façon le public.
Or, ce sont ces faits — tous les exemples précédents sans exception sont empruntés aux rapports EUROPOL — qui constituent l'écrasante majorité des actes de "terrorisme" dans le relevé européen. Et c'est leur prise en compte qui explique tout à la fois qu'on puisse répertorier, comme c'était le cas en 2007, près de 600 actes de "terrorisme" et zéro victime, et que le terrorisme islamique apparaisse comme marginal, alors qu'il tue désormais 150 personnes par an dans l'Union européenne, dans des circonstances souvent atroces.
Que cette mascarade statistique soit volontaire ou non n'a pas à nous occuper ici : ce qui est sûr est que mascarade il y a, et qu'en l'état les stats EUROPOL sont plus aveuglantes qu'éclairantes.
Que l'on s'en tienne aux faits — les actes visant à terroriser la population, le nombre de victimes — et l'on verra que :
- Le terrorisme qui terrorise et qui tue, en Europe, est depuis trois ans de nature presqu'exclusivement islamique (99% des victimes en 2015, 95% en 2016);
- Le terrorisme qui terrorise et qui tue, en Europe, est depuis près de trois ans en explosion : +2291% sur 2015 et 2016 par rapport à la moyenne des huit années précédentes.
Voilà des faits qui d'une part sont congruents avec le vécu des populations européennes et qui, d'autre part, se basent sur des chiffres qui ne sont eux-mêmes contestés par personne.
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