lundi 30 juillet 2012

Alerte terroriste en jordanie, qui faut-il croire les espions ou les politiques?

L’alerte vient d’être transmise par les renseignements jordaniens à certains représentants de la communauté étrangère dans le pays. Des déclarations de la Maison Blanche et d’agents du renseignement américain, publiées  mercredi, nous livrent une interprétation plutôt différente de la situation de Bachar el-Assad et de sa capacité à survivre, après bientôt 16 mois de révolte en Syrie.

Par Georges Malbrunot 
Les services de sécurité jordaniens redoutent qu’un ou des kamikazes syriens frappent des intérêts étrangers dans le royaume hachémite.
L’alerte vient d’être transmise par les renseignements jordaniens à certains représentants de la communauté étrangère dans le pays.
« Les Jordaniens soupçonnent la Syrie d’avoir envoyé des kamikazes qui feraient exploser leurs bombes contre un hall d’hôtel ou des sites fréquentés par des touristes étrangers », affirme une source étrangère sur place. La sécurité a notamment été renforcée à l’aéroport d’Amman.
Voisine de la Syrie, la Jordanie a accueilli vendredi dernier le premier pilote syrien ayant fait défection aux commandes de son Mig-21 de fabrication russe. Damas a demandé le retour du « traître », mais les autorités jordaniennes ont refusé, et lui ont accordé l’asile politique.
Hier, Bachar el-Assad a déclaré que son pays était en « état de guerre », et demandé à son gouvernement de tout faire pour parvenir à la victoire. Il s’agit d’un tournant dans la rhétorique du président Assad, qui pendant longtemps, a nié qu’un soulèvement était en cours contre lui.
« Nous vivons dans un état de guerre à tout point de vue », a dit Assad devant le gouvernement qu’il a nommé mardi. « Quand l’on est en guerre, toutes les mesures et les tous les secteurs doivent être visés pour l’emporter ». Une menace à peine voilée que les services de renseignements arabes et occidentaux ont certainement très bien décodée.
La Jordanie accueille environ 120 000 réfugiés syriens qui ont fuit les combats dans leur pays. Jusqu’à maintenant, Amman veillait à ne pas heurter de front Bachar el-Assad, de crainte d’attentats en représailles.
Qui faut-il croire sur la Syrie : les politiques ou les espions ?
Des déclarations de la Maison Blanche et d’agents du renseignement américain, publiées  mercredi, nous livrent une interprétation plutôt différente de la situation de Bachar el-Assad et de sa capacité à survivre, après bientôt 16 mois de révolte en Syrie.
D’un côté, le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, affirme que de plus en plus de signes montrent qu’Assad perd la main. De l’autre, ces hauts-responsables du renseignement qui ne voient au contraire que « quelques craquements » dans la hiérarchie du pouvoir syrien.
« Le régime de Bachar el-Assad perd lentement – trop lentement – son emprise sur le pays », confiait à des journalistes le porte-parole de Barack Obama dans l’avion présidentiel, qui emmenait ce dernier à une réunion de campagne. Pour Carney, cité par Reuter,  » les défections de membres de haut-rang » de l’armée et les violents combats qui ont éclaté mardi autour de positions de la Garde républicaine près de Damas sont « des signaux clairs » de l’autorité déclinante d’Assad.
Pas de chance. Au même moment, une autre dépêche Reuter datée de Washington nous apprenait que les défections ne concernent en fait que des « militaires de la troupe » et des « grades intermédiaires », mais encore peu d’officiers. Par ailleurs, les mêmes sources du renseignement US soutiennent que « le premier cercle » du pouvoir autour de Bachar et « le niveau au-dessous » restent solidement unis autour du raïs. Conclusion du renseignement américain: le président syrien ne va pas tomber prochainement.
Une analyse partagée par le Mossad. « Nous ne voyons que des craquements » dans le pouvoir syrien, nous répondait mardi un diplomate israélien citant l’évaluation des services de son pays.
Ce n’est pas la première fois en seize mois de crise syrienne que les analyses entre politiques et agents du renseignement divergent. Et pas seulement aux Etats-Unis ou en Israël (où l’on se souvient de la prophétie d’Ehoud Barack en janvier sur le pouvoir syrien qui allait tomber « au cours des prochaines semaines »).
Nous l’avons constaté également en France en novembre lorsque le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Alain Juppé, affirmait que « les jours du régime syrien étaient comptés ». Tandis qu’au même moment les compte-rendus des différents services de l’ambassade de France à Damas n’indiquaient rien de tel.
Force est de constater que ce sont souvent les « grandes oreilles » qui font remonter les bonnes informations. « Nous évaluons la situation telle qu’elle est », nous confie l’un d’eux à Paris. Les diplomates le font souvent, eux aussi, laissant ensuite aux politiques le soin de pratiquer le whishfull thinking…


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