Les intoxications et les hospitalisations dues à une variante pathologique de la bactérie E. coli se multiplient. Elles suivent souvent l’ingestion de viande hachée (tartare ou hamburgers). L’abattage rituel qui facilite la contamination de la viande par régurgitation de l’œsophage est une majeure de cette pathologie. « Sécurité sanitaire ou abattage rituel, il faut choisir ! » tel est le point de vue du groupe écologiste et localiste Maison Commune.
Trois enfants sont hospitalisés depuis plusieurs jours à Bordeaux après avoir consommé des steaks hachés contaminés par une souche de bactérie E. coli. Une fillette, dialysée depuis, se trouve dans un état « sévère ».
Ce type grave d’intoxication par ingestion de viande contaminée tend à se multiplier depuis quelques mois, sous la plus grande inertie des autorités. La principale source de contamination au colibacille est pourtant tout à fait connue : c’est la généralisation de l’abattage rituel des animaux (rites halal et casher). Cette mise à mort des animaux par égorgement et sans étourdissement préalable, entraîne fréquemment la régurgitation de l’œsophage après égorgement, contaminant ainsi les pièces à viande alentour. Outre les souffrances infligées aux animaux, ces pratiques sont donc tout à fait discutables sur le plan sanitaire.
Les autorités vétérinaires sont pourtant parfaitement informées du niveau élevé du risque sanitaire causé par la propagation d’E. coli, comme l’indique le communiqué suivant :
« Les infections causées par les EHEC (Escherichia coli entéro-hémorragiques) constituent un problème majeur en santé publique en raison de l’extrême sévérité des manifestations cliniques qu’ils peuvent générer, en particulier les colites hémorragiques mais surtout le syndrome hémolytique et urémique (SHU), particulièrement chez les jeunes enfants et chez les personnes âgées. Le SHU est la principale cause d’insuffisance rénale aiguë chez l’enfant de moins de 3 ans. La létalité (mort) varie de 3 à 5% et plus d’un tiers des malades conservent des séquelles rénales à long terme. » (Rapport ANSES – Saisine n°2010-SA-0031-janvier 2011.)
Elles le sont aussi, et depuis des années, sur l’origine principale de sa propagation, par les alertes régulières de nombreux collectifs et associations. Mais rien ne semble y faire. Au contraire, ce type d’abattage ne cesse de se développer alors que le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux précisait déjà en 2011 que 51% des abattages pratiqués en France étaient des abattages rituels, voire 100% en Ile-de-France et dans certains autres départements (Préfecture de Paris et liste des abattoirs conventionnels de l’OABA).
Combien d’hospitalisations et de graves séquelles, voire de décès chez nos concitoyens les plus fragiles faudra-t-il encore pour convaincre nos responsables politiques et les autorités sanitaires de réagir ?
Maison Commune, dans un esprit de responsabilité, demande donc :
- - la publication et la diffusion officielles de la liste des abattoirs pratiquant l’abattage rituel et, surtout, l’étiquetage obligatoire immédiat du mode d’abattage sur les viandes (et les sous-produits recyclés) et l’information au public dans les restaurants ;
- - dans un second temps, s’il se révélait malheureusement que ces mesures étaient insuffisantes pour enrayer les contaminations, les pouvoirs publics doivent pouvoir interdire la pratique de l’abattage rituel, pour cause de risque sanitaire majeur.
Les autorités sanitaires doivent pouvoir protéger les populations sans considération politique, religieuse ou partisane.
Communiqué de presse de Maison Commune
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