Je sais, les commentaires des médias français diront qu’Hillary Clinton a gagné le débat qui l’a opposée à Donald Trump.
C’est logique : elle tient un discours très socialiste, comme la quasi totalité des médias français. Elle ment à chaque phrase, comme la quasi totalité des médias français. Elle est corrompue, et chez les bien pensants de gauche à la française, on aime les politiciens de gauche corrompus. Passons aux choses sérieuses.
Hillary Clinton n’a cessé d’un bout a l’autre du débat d’être agressive, voire insultante : cela peut sembler l’avoir servi, car Donald Trump n’a que très modérément riposté. Elle a énoncé des fragments d’un programme inepte où l’économie américaine était censée être sauvée par une forte augmentation du salaire minimum, par des panneaux solaires et par des “investissements” gouvernementaux massifs qui signifieraient une aggravation considérable des déficits budgétaires.
Elle n’a vu que des choses positives dans les quartiers noirs des grandes villes et a ignoré la multiplication des meurtres qui s’y produisent, pour s’en prendre à la police et proposer que le gouvernement fédéral dicte à celle-ci des règles de conduite, ce qui va plaire à ses amis de Black Lives Matter.
Elle a vaguement dit qu’il fallait continuer a agir contre l’Etat Islamique, et a répété que l’accord passé avec l’Iran des mollahs était un superbe accomplissement. Elle avait appris de nombreuses répliques par coeur, ce qui a montré que son cerveau n’était pas aussi atteint qu’on pourrait le penser.
Elle n’a pas eu à répondre à des questions embarrassantes car les questions embarrassantes n’ont pas été posées. Elle n’est pas éliminée de la compétition. Elle a pu apparaître solide à ses partisans de gauche et d’extrême gauche. Je doute qu’elle ait convaincu des centristes et des indécis : son discours est trop à gauche pour cela, et il ressemble aux discours des politiciens de gauche américains tenus depuis des années. Je doute qu’elle soit apparue plus aimable. Et je doute qu’elle soit apparue plus à même de résoudre les problèmes concrets de nombre d’Américains.
Donald Trump, lui, a été l’inverse de ce que nombre de commentateurs attendaient.
Il a énoncé un programme mettant en avant un redémarrage économique à base de baisse d’impôts et de réglementation, un retour à la loi et l’ordre face au crime, et une action décisive contre l’Etat Islamique. Il n’a pas fait preuve de la moindre agressivité et s’est même placé plusieurs fois sur la défensive et sur le terrain de l’adversaire, ce qui est préjudiciable et négatif.
Il s’est laissé entraîner vers des sujets en direction desquels il n’aurait pas dû se laisser entraîner, tels que la gestion de son entreprise, sa feuille d’impôts ou le bulletin de naissance de Barack Obama. Il a, cela dit, répété qu’Hillary tenait le discours des politiciens de gauche depuis trente ans. Il est apparu calme, respectueux, ce qui a démoli les spots publicitaires répugnants que la campagne Hillary Clinton diffuse à longueur d’antenne aux Etats Unis, et qui le décrivent comme un dangereux malade mental.
Il n’aurait pas dû se placer sur la défensive et se laisser entraîner sur le terrain de l’adversaire.
Mais le fait qu’il soit apparu calme, respectueux, est un atout, et le fait qu’il ait placé Hillary Clinton dans la catégorie des politiciens de gauche tenant le même discours depuis trente ans est un atout aussi. Il avait tous les moyens et les arguments pour infliger un KO technique à son adversaire, il ne l’a pas fait, car, je pense, son but était autre : apparaître présidentiable, et incarner un changement crédible.
J’aurais préféré qu’il inflige un KO technique à Hillary.
Nombre de mes amis conservateurs sont ulcérés qu’il ne l’ait pas fait. Pour l’heure, les premiers sondages indiquent que sa stratégie a été payante (ils indiquent tous, à l’exception du sondage CNN, et à hauteur de 60 %, que Trump a gagné).
J’attends la suite pour trancher.
Je continue à penser que la place d’Hillary est en prison, mais dans le contexte des grands médias américains, qui ne valent souvent pas mieux que les grands médias français, dire qu’Hillary devrait être en prison est difficile, et si Trump l’avait fait, cela n’aurait peut être pas été un atout pour lui.
Un échantillon de ce que sont les grands médias américains a été offert par le modérateur du débat, Lester Holt : celui-ci s’est conduit comme un être servilement soumis a Hillary Clinton.
Il n’a posé aucune question sur des sujets embarrassants pour Hillary Clinton (Fondation Clinton, serveur et emails effacés, Benghazi) et a laissé celle-ci débiter des mensonges sans l’interrompre une seule fois. Son attitude vis-à-vis de Donald Trump a été tout l’inverse : multiplication de questions perverses et hors sujet, interruptions du discours de Trump aux fins de le contredire, quand bien même Trump disait la vérité.
Lester Holt est censé être républicain, on aurait pu penser qu’il est à la gauche extrême du parti démocrate. Il aura une augmentation et un sucre d’orge à l’effigie d’Hillary si celle-ci est élue.
Pour l’heure, Trump opère une nette remontée. Si l’élection avait eu lieu le 26 septembre, Trump aurait été élu President. Il reste un peu moins de cinquante jours.
© Guy Millière
Plus sérieusement, si Trump commence à souffrir du « syndrome de Mitt Romney », il est mal parti et il lui faudra un véritable miracle pour battre Hillary en novembre. Si Trump veut être le prochain président des EUA, il ne peut pas faire l’économie d’une attaque en règle du bilan démocrate catastrophique des ces huit dernières années. On peut dénoncer un bilan démocrate calamiteux sans s’adonner à des attaques ad hominem contre les personnes de Hillary et/ou Obama. Je trouve même que Trump a une chance inespérée : les démocrates américains lui ont servi sur un plateau l’adversaire politique rêvé en la personne de Hillary, un des candidats les plus corrompus de l’histoire politique américaine. Trump n’a qu’à se baisser pour ramasser les preuves de la corruption et de l’incompétence de Hillary Clinton.
M. Trump, vous avez une chance historique pour devenir le 45ème président des EUA, une qui ne se présente qu’une fois tous les 100 ans. Vous avez en face de vous l’adversaire idéal, un adversaire parmi les plus corrompus et les plus incompétents de l’histoire politique des EUA, qui de surcroit est malade et fait tout pour le cacher. Tout ce que vous avez à faire, c’est révéler la vérité factuelle, tout ce que vous avez besoin de faire, c’est d’aligner, d’empiler, d’additionner, mettre en avant, les faits délictuels et criminels dont cette femme s’est rendue coupable, avec la complicité passive et active de la Maison-Blanche. Ensuite, comme tout pédagogue le sait, il faut marteler, répéter, ce message de manière incessante – la répétition fixe la notion. Un conseil, ne le faites pas sur le ton du reproche pur et dur (on vous accuserait de sexisme, de machisme, de misogynie – surtout ne le leur rendez pas ce service, ils n’attendent que cela); ne le faites donc pas sur un ton sèchement et brutalement réprobateur/accusateur mais sur un ton gentiment interrogateur. Autrement dit M. Trump, prenez les Américains à témoin et exposez-leur la vérité factuelle passée et présente sur la vie et les agissements corrompus de Hillary en leur posant directement les questions qui dérangent. Une des clés de votre succès, M. Trump, résidera dans votre capacité à mobiliser la réflexion, l’esprit critique, d’un maximum d’Américains. Beaucoup parmi ces derniers subissent, depuis des années, un véritable lavage de cerveau, un formatage, un conditionnement psychologique et médiatico-culturel comparable à celui d’une secte. Une des techniques les plus efficaces pour tenter de déconditionner l’adepte de la secte gauchiste démocrate, c’est de poser des questions. Posez des questions sur des faits délictuels et criminels de Hillary, reposez-les sans cesse et demandez aux Américains : Voudriez-vous d’une telle personne comme votre prochain président ? Si oui, alors allez-y, mais je vous aurai prévenus.
God bless America ! Go Trump and make America great again
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