Le Haut Conseil à l’intégration fondé par Michel Rocard a rappelé unanimement que :
- En République, la critique de la religion, comme de toutes les convictions, est libre.
- Elle est constitutionnellement garantie et fait partie de la liberté d’opinion et d’expression.
- Elle ne saurait être assimilée au racisme et à la xénophobie.
C’est en 1979 que le mot islamophobie semble avoir été inventé par les mollahs iraniens. Il visait les femmes qui refusent de porter le voile.
De fil en aiguille, il est devenu, pour l’Iran, l’étiquette de ceux qui s’opposent au totalitarisme intégriste, et non de ceux qui ont peur de l’islam, ou qui sont « racistes », le concept désignant d’autres musulmans.
Pour Pierre-André Taguieff, le mot islamophobie relève de la guerre des mots destinée, selon une fausse symétrie, à relativiser l’antisémitisme issu de l’immigration musulmane.
C’est le relativisme dont SOS Racisme s’est rendu coupable dans un tweet :
+1 RT @ABDELKARIMR: #ONVPSM merci à @EricFassin de rappeler que la lutte contre l'antisémitisme et l'islamophobie sont un même combat.
Le Haut Conseil à l’intégration avait donc jugé nécessaire de voter à l’unanimité une motion rappelant que, «en République, la critique de la religion, comme de toutes les convictions, est libre, est constitutionnellement garantie et fait partie de la liberté d’opinion et d’expression, et ne saurait être assimilée au racisme et à la xénophobie».
Et une organisation de gauche, le MRAP, avait alors exigé la démission de Claude Imbert, son président.
« Considérer que, par une dérive sémantique, parler de l’islam, c’est parler de la communauté musulmane est un pas que nous ne pouvons pas franchir »
En 2002, Michel Houellebecq a été relaxé par la Cour d’appel de Paris qui a considéré que dire « la religion la plus con, c’est quand même l’islam. Quand on lit le Coran, on est effondré, effondré » n’est pas un propos raciste, mais une critique légitime de la religion.
Le procureur, suivi par la cour, avait expliqué que « considérer que, par une dérive sémantique, parler de l’islam, c’est parler de la communauté musulmane est un pas que nous ne pouvons pas franchir ».
Le juge avait même précisé que « provocateur, cela ne veut pas dire provocation à la haine. »
Christine Tasin a également été relaxée en appel le 15 octobre 2013 (après avoir été condamnée à 3000 euros d’amende en première instance) pour avoir dit que « l’islam est une saloperie ». Les magistrats de la Cour d’appel ont confirmé qu’en France, le délit de blasphème n’existe pas (encore), que l’islamophobie n’est pas (encore) un délit, et qu’elle n’est pas (encore) considérée comme une attaque raciste.
© Jean-Patrick Grumberg
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