Principaux développements en Syrie
La région d'al-Raqqah
- Le 4 février 2016, les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont annoncé le début de la troisième phase de l'opération Bouclier de l'Euphrate. Leur objectif est de reprendre la zone située à l'Est d'Al-Raqqah des mains de l'Etat islamique, en vue de la reprise de la ville, bastion de l'organisation en Syrie. Les FDS ont repris plusieurs villages au Nord et au Nord-Est d'Al-Raqqah. Elles sont maintenant à une distance d'environ 23 km au Nord d'Al-Raqqah et à 30 km au Nord-Ouest d'Al-Raqqah. Elles sont à environ 4 km du barrage d'Euphrate, qui est proche d'Al-Tabqa (Observatoire syrien des droits de l'homme, 4 février 2017).
- Les Forces démocratiques syriennes bénéficient dusoutien aérien massif des Etats-Unis et des pays de la coalition. Le 3 février 2017, des avions de chasse de la coalition ont bombardé deux ponts qui reliaient le Sud d'Al-Raqqah à la rive Sud de l'Euphrate (Le "nouveau pont" et le "vieux pont"). Ils ont également bombardé d'autres ponts sur l'Euphrate afin de couper les routes d'approvisionnement de l'Etat islamique depuis son bastion d'Al-Raqqah (Observatoire syrien des droits de l'homme, 4 février 2017 ; Al-Mayadeen, 5 février 2017). Les avions de la coalition ont également attaqué des cibles de l'Etat islamique dans et autour d'Al-Raqqah, détruisant trois tunnels, des pièces d'artillerie, une voiture piégée et plusieurs sièges de l'organisation (Centcom.mil, 5 février 2017).
La région d'Al-Bab
- L'Armée syrienne libre, en collaboration avec l'armée turque (opérant au Nord et à l'Est d'Al-Raqqah) et l'armée syrienne (au Sud d'Al-Raqqah), a augmenté la pression sur la ville d'Al-Bab. Selon les agences de presse et l'Observatoire syrien des droits de l'homme, l'armée syrienne a coupé la route d'approvisionnement entre Al-Bab et Al-Raqqah, complétant ainsi l'encerclement de la ville.
- Les affrontements entre l'Armée syrienne libre et l'armée turque d'une part et l'Etat islamique de l'autre se sont poursuivis cette semaine dans la zone rurale à l'Est et au Sud-Est d'Al-Bab. Le centre des affrontements était le village de Baza'a, à l'Est d'Al-Bab. L'Etat islamique a placé des engins piégés sur les routes menant à Al-Bab et a frappé des APC de l'armée turque et de l'Armée syrienne libre.
- L'armée syrienne, avec le soutien aérien syrien et russe, continue de se battre contre l'Etat islamique au Sud d'Al-Bab. Selon les rapports de l'organisation, les combats ont eu lieu à environ 8 km au Sud d'Al-Bab. L'Etat islamique a annoncé avoir fait exploser une voiture piégée contre un attroupement de l'armée syrienne dans le village d'Aran. L'organisation a également signalé avoir frappé un char T-72 de l'armée syrienne avec un missile antichar (Haqq, 4 février 2017).
- L'armée de l'air turque a poursuivi ses attaques aériennes massives contre des cibles de l'Etat islamique à Al-Bab et dans les zones de combat tout autour. Cette semaine, des avions turcs ont attaqué et touché 85 cibles de l'organisation. Au total, 51 membres de l'Etat islamique, dont le gouverneur (Émir) de l'organisation à Al-Bab, Abu Khalid al-Urduni (cf., le Jordanien), auraient été tués. Selon les médias turcs, l'armée de l'air turque a détruit dans ces frappes aériennes 83 bâtiments, dix véhicules piégés, deux dépôts d'armes et deux pièces d'artillerie (Milliyet.com, 2 février 2017).
Deir ez-Zor
- Dans la banlieue Sud de Deir ez-Zoret dans la zone aéroportuaire, les combats ont continué entre des membres de l'Etat islamique et l'armée syrienne, sans changement significatif de la situation sur le terrain. La télévision syrienne a rapporté que l'armée syrienne a repris le contrôle de zones dominantes à proximité du Mont Tharda, au Sud de Deir ez-Zor, et coupé plusieurs voies d'approvisionnement de l'Etat islamique (Télévision syrienne, 4 février 2017). En outre, les forces syriennes auraient repoussé une attaque de l'Etat islamique dans le secteur du cimetière, au Sud de Deir ez-Zor (Dimashq al-Aan, 5 février 2017). Actuellement, l'organisation conserve toujours ses achèvements (la reprise de plusieurs quartiers Sud de Deir ez-Zor et l'encerclement de l'aéroport).
- Le ministère russe de la Défense a rapporté que des avions russes Tu-22M3 à longue portée ont effectué une attaque aérienne sur des cibles de l'Etat islamique proches de la ville d'Al-Mayadeen, au Sud de Deir ez-Zor. Les avions ont décollé d'une base de l'armée de l'air russe et ont survolé l'espace aérien de l'Iran et de l'Irak. Ils ont été accompagnés par des Sukhoi Su-30SM et Su-35S qui ont décollé de la base de Hmeymim en Syrie. Les avions russes ont attaqué des cibles terroristes et touché des membres de l'Etat islamique (Site Internet du ministère russe de la Défense, 3 février 2017).
Affrontements autour de l'axe Alep-Hama
Fin Janvier 2017, des membres de l'Etat islamique ont attaqué des forces syriennes déployées dans le secteur de Khanaser et d'Ithriya, afin de couper la route d'approvisionnement entre Alep et Hama. Cette semaine, les affrontements se sont poursuivis entre l'Etat islamique et l'armée syrienne dans la zone située au Sud-Est et à l'Est de la ville de Khanaser, sans victoire d'aucune partie. Des affrontements se sont également déroulés dans le secteur d'Al-Sheikh Hilal, sur la route menant d'Ithriya à Hama (à environ 90 km au Sud-Ouest d'Ithriya).
La région de Palmyre
- Cette semaine, d'intenses combats ont eu lieu entre l'Etat islamique et l'armée syrienne dans le secteurdu carrefour de Jahar (environ 18 km à l'Est de l'aérodrome T-4). Le carrefour est situé à 38 km à l'Ouest de la ville de Palmyre, et est le point de départ de la route 45, qui mène au Nord vers les champs de pétrole et de gaz de la région. Les forces syriennes, avec le soutien aérien russe, ont repris de vastes parties des champs de pétrole et de gaz de Jahar et Hayan (Khotwa, 5 février 2017). Selon le régime syrien, les forces syriennes contrôlent maintenant de vastes zones au Sud de l'aérodrome T-4 (Porte-parole de l'armée syrienne, 1er février 2017).
La région à l'Est de Damas
- Le 4 février 2017, l'armée syrienne aurait repris le contrôle de trois postes de police à l'Est de l'aérodrome militaire d'Al-Sin (Sayqal)(à environ 90 km à l'Est de Damas). L'Etat islamique aurait subi de nombreuses pertes, et certaines de ses armes, y compris un char, des véhicules tout terrain et quatre véhicules munis de mitrailleuses lourdes, ont été détruits (Télévision syrienne, 4 février 2017, Al-Watan, 5 février 2017).
- Selon l'Etat islamique, le 4 février 2017, deux soldats syriens ont été blessés par un drone armé au Nord-Est de l'aérodrome d'Al-Sin. L'organisation a affirmé que ces drones ont été précédemment utilisés avec succès à Mossoul et à Tal Afar (Haqq, 4 février 2017).
Sud de la Syrie
Luttes de pouvoir entre l'Etat islamique et ses rivaux
- Les luttes de pouvoir entre l'Etat islamique et les organisations rebelles dans le Sud de la Syrie continuent. Le 31 janvier 2017, l'armée de Khalid bin al-Walid, affiliée à l'Etat islamique, a annoncé que ses membres avaient déjoué la tentative d'avancée d'une force de l'Armée syrienne libre, sur la route du barrage de Sahem Al-Jawlan (à environ 26 km de Daraa). Selon l'Etat islamique, l''attaque a fait 12 morts et 20 blessés, et la force a perdu plusieurs armes.
Attaque jordanienne dans le Sud de la Syrie
- Le 3 février 2017 dans la soirée, des avions de guerre jordaniens ont attaqué des cibles de l'Etat islamique dans le Sud de la Syrie. Les attaques ont été effectuées à la date anniversaire de l'assassinat du pilote jordanien Muadh al-Kasasbeh par l'organisation.Les cibles qui ont été détruites comprennent des dépôts de munitions, un atelier de fabrication de voitures piégées, des bases de l'Etat islamique et un avant-poste de l'armée syrienne occupé par l'organisation. Des avions et des bombes téléguidées auraient été utilisés dans ces frappes aériennes. Selon l'armée jordanienne, les frappes ont été menées en mémoire des Jordaniens tombés dans la guerre contre le terrorisme.
- Un journaliste d'Al-Jazeera à Amman a déclaré que selon "des sources militaires", la zone qui a été bombardée est contrôlée par l'armée de Khalid bin al-Walid, affiliée à l'Etat islamique. Les cibles ont été attaquées à la suite d'informations indiquant que des membres de l'organisation utilisent cette zone pour mener des attaques contre l'Armée des tribus libres, qui est gérée par la Jordanie et défend ses frontières, y compris sa frontière avec la Syrie dans le désert syrien [1] (Site Internet de l'armée jordanienne, aljazeera.net, 4 février 2017, Arabi21, 5 février 2017, Al-Arabi al-Jadid, 6 février 2017).
- Selon les médias jordaniens, les attaques aériennes jordaniennes sur les cibles dans le Sud de la Syrie ont été menées directement et n'ont aucun lien avec la coalition internationale. Selon le quotidien Al-Quds al-Arabi, les frappes aériennes constituent une expression de la coopération entre le régime jordanien et le régime syrien, qui s'est manifestée lors des récentes discussions et réunions tenues par les deux parties. Selon le quotidien jordanien Al-Ghad, les raisons sont liées à l'influence croissante de l'Etat islamique au Sud de la Syrie suite à la création de l'armée de Khalid bin al-Walid et aux attentats terroristes menés et revendiqués en Jordanie par l'Etat islamique (Al-Quds Al-Arabi, Al-Ghad, Al-Dustour, 6 février 2017).
Principaux développements en Irak
La campagne de reprise de Mossoul
Activité de l'armée irakienne
- L'armée irakienne a poursuivi ses préparatifs pour reprendre la partie Ouest de Mossoul après avoir achevé sa reprise de l'Est de la ville.L'armée renforce ses troupes et surveille l'activité de l'Etat islamique dans la partie occidentale de la ville, principalement avec des observateurs et des drones. Les forces irakiennes ont également tiré des obus de mortier sur des positions de l'organisation dans l'Ouest de la ville (Russie al-Youm, 2 février 2017, Al-Ghad Channel, Al-Jazeera, 4 février 2017).
- Selon les évaluations des médias russes, l'armée irakienne devrait faire face à de nouvelles difficultés en essayant de prendre le contrôle de la partie Ouest de Mossoul, en raison des nombreux tunnels, des rues étroites et des ruelles dans l'Ouest de la ville, où les machines lourdes auront du mal à passer, et de la densité de la population qui pourrait mener à la mort de civils innocents. En outre, la destruction des ponts reliant la partie orientale de la ville à sa partie occidentale complique le déplacement des forces irakiennes vers l'Ouest de la ville. Selon les estimations, environ 750 000 habitants se trouvent dans la partie occidentale de Mossoul (Russie Al-Youm, 2 février 2017).
Réaction de l'Etat islamique
- L'Etat islamique a poursuivi ses actes de guérilla et de terrorisme dans la région de Mossoul et ailleurs en Irak.Cette semaine, des membres de l'organisation auraient attaqué des avant-postes des forces de sécurité irakiennes à l'Ouest de Mossoul. Au total, 13 policiers irakiens et membres des milices chiites ont été tués dans l'attaque (Al-Jazeera, 4 février 2017). En outre, les membres de l'organisation ont activé un engin piégé contre un véhicule de l'armée irakienne au Nord de Mossoul et tiré des tirs de snipers sur des soldats irakiens (Haqq, 4 février 2017). Le 5 février 2017, des membres de l'organisation ont tiré des obus de mortier dans la région de Sumar, à l'Est de Mossoul, tuant 21 civils et soldats (Al-Mayadeen, 5 février 2017).
La région de Tal Afar
- Les combats se poursuivent dans la zone rurale de Tal Afar, où passe la route d'approvisionnement de l'Etat islamique de Mossoul en Syrie. Les milices chiites et l'armée irakienne, soutenues par les forces kurdes des Peshmergas, œuvrent à couper la route d'approvisionnement entre Mossoul et Tal Afar (Anatolie, 1er février 2017). Si cette route est coupée, l'enclos de Mossoul sera achevé et facilitera la campagne de reprise de la partie occidentale de la ville.
- Le 5 février 2017, l'Etat islamique a annoncé avoir repris des avant-postes des chiites milices à environ 45 km au Sud-Est de Tal Afar, et tué les membres déployés sur place (Aamaq, 5 février 2017). En outre, l'organisation a annoncé avoir attaqué des positions de l'armée avec un drone dans les environs de l'aéroport de Tal Afar (Haqq, 4 février 2017). Les miliciens chiites ont rapporté que leurs membres ont abattu un drone de l'organisation dans la région de Tal Afar (Page Facebook de la Mobilisation Populaire, 31 janvier 2017).
Autres attaques en Irak
- Dans le même temps, l'Etat islamique a poursuivi ses attaques ailleurs en Irak :
- Tikrit: L'organisation a revendiqué l'attaque de trois avant-postes des milices chiites à l'Est de Tikrit. Selon l'organisation, les avant-postes ont été incendiés (Haqq, 3 février 2017).
- La route Baiji-Haditha : Selon une "source de sécurité" irakienne, le 5 février 2017, l'armée irakienne a déjoué un attentat suicide de l'Etat islamique impliquant une voiture piégée. Des soldats irakiens ont tiré un missile anti-char Kornet sur la voiture piégée et l'ont fait exploser (Al-Sumaria, 5 février 2017).
- La zone de Bagdad: Un engin piégé a explosé à proximité de magasins du quartier d'Al-Furat au Sud de Bagdad. Quatre personnes ont été blessées (Al-Sumaria, 4 février 2017). Le même jour, un engin piégé a explosé dans le quartier d'Al-Suwaib, dans le Sud-Ouest de Bagdad. Un homme a été tué et cinq personnes ont été blessées (Al-Sumaria, 4 février 2017).
Activités de contre-terrorisme
Turquie
- Le 5 février 2017, l'unité antiterroriste de la police turque a mené une série de raids dans 29 villes. L'objectif était d'arrêter des membres de l'Etat islamique et de déjouer des attaques. Au total, 763 suspects ont été arrêtés dans ces raids, à Ankara, Istanbul, Bursa, Şanlıurfa, Konya et ailleurs en Turquie. Quatre fusils, deux pistolets et des brochures de propagande ont été trouvés chez les suspects. La police a indiqué que l'organisation avait prévu de mener des attaques en Turquie (haberturk.com, 7 février 2017, haberler.com, 5 février 2017).
- La plupart des personnes arrêtées sont des étrangers, dont deux Allemands de Hambourg et de Brême. La Turquie détient au moins 780 personnes soupçonnées d'avoir des liens avec l'Etat islamique, dont 350 étrangers. Certains d'entre eux ont déjà été jugés et condamnés (Reuters et autres agences de presse, 5 février 2017).
Egypte
- Le porte-parole du procureur général du Caire a signalé qu'un ressortissant russe appelé Abdul Hamid Roslan a été arrêté en Egypte pour son adhésion à l'Etat islamique. La fouille de son appartement a révélé des habits de camouflage, de la correspondance et la preuve d'appels téléphoniques avec des dirigeants de l'organisation. Des preuves de transferts d'argent et d'ordres pour effectuer des attaques ont également été retrouvées. Son interrogatoire a révélé qu'il a été formé dans les camps de l'organisation en Syrie, en arrivant par la Turquie. Il est ensuite arrivé en Egypte et a commencé à planifier une attaque terroriste en Egypte. Des diplomates russes ont confirmé l'arrestation (TASS News Agency, 2 février 2017)
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