L’émergence d’un fort mouvement séparatiste en Kabylie semble agacer de plus en plus les autorités en Algérie. Mais il y a aussi, dans ce contexte de crise économique favorable aux tensions sociales, la présidentielle de 2019. Le souci des autorités de s’entourer de toutes les conditions pour éviter une nouvelle intifada en Kabylie a poussé Alger de changer son attitude.
Dans son communiqué du 27 décembre, le Conseil des ministres algériens y fait allusion de manière à peine voilée en évoquant des « défis ».
« Cette mesure comme toutes celles déjà prises au profit de notre identité nationale dans sa triple composante islamique, arabe et amazighe, confortera l’unité et la stabilité nationales, alors que des défis multiples internes et régionaux nous interpellent », note le texte.
Ce n’est pas sans raison que le président algérien, comme pour faire écho aux revendications des jeunes de Kabylie récemment, a « enjoint au gouvernement de ne ménager aucun effort pour la généralisation de l’enseignement et de l’usage de tamazight, conformément à la lettre et à l’esprit de la Constitution » et « chargé le gouvernement d’accélérer la préparation du projet de Loi organique portant création d’une Académie algérienne de la langue amazighe » indique un communiqué rendu public à l’issue du Conseil des ministres.
- Cette victoire berbère et amazighe est d’autant plus louable qu’elle incarne l’intelligence, la force et la persévérance de ceux qui l’ont rendue possible durant ces dernières années.
- Cette victoire est celle de la population berbère endurante et fière et qui a résisté contre la violence et le refus des Arabes.
- Cette victoire est aussi celle de la stratégie de résistance pacifiste des organisations combattantes face à l’occupation arabe et contre toutes les formes de capitulation promues par le pouvoir algérien entièrement dévoué à la cause de leurs maîtres palestiniens au Proche-Orient. Les Amazighs ont affirmé sans complexe leur identité berbère assumant ainsi leur appartenance à l’Afrique du Nord.
Expression d’une volonté d’émancipation de la part de populations berbères pleinement conscientes des liens qui les unissent à leur terre, cette victoire va effrayer les milieux arabes algériens. Les Amazighs ont bravé les interdictions et n’ont pas renoncé à affirmer leur propre résistance à un ordre colonial arabe qui veut les maintenir sous son joug.
Et la victoire des Amazighs est aussi celle des juifs d’Algérie : les deux peuples sont unis par un destin et des liens culturels et spirituels forts, mais aussi par une même oppression coloniale arabo-islamique. Pour les Amazighs comme pour les juifs, la lutte continue. Il s’agit d’une nécessité existentielle.
Face à la poursuite de la colonisation arabe, les Amazighs en Algérie vont poursuivre un mouvement qui œuvrera pour une émancipation et une autonomie réelles de leur communauté. Cette victoire n’est que le prélude…
Le mouvement indépendantiste s’appuie déjà cette année sur le Jour de l’An amazigh pour rallier la population et communiquer sur le Mémorandum pour son droit à l’autodétermination, déposé à l’ONU le 28 septembre 2017 par son président M.Ferhat Mehenni.
Pour rappel, en Israël, à la demande des citoyens amazighs de ce pays, d’origines marocaines et algériennes, des élus locaux ont décidé de baptiser des rues en Israël avec des noms amazighs.
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