« Jill Kelley », de son vrai nom Gilberte Khawam, est une libanaise catholique maronite. La version officielle veut que Jill Kelley, du fait qu’elle est maronite, soit issue d’une famille forcément pro-américaine. Facile. La réalité est un peu différente.
L’on peut être libanais maronite et ne pas ou ne plus être pro-américain.
En effet, une partie des maronites libanais soutiennent Michel Aoun, maronite lui aussi, mais qui fait partie d’une « entente » dominée par le Hezbollah et donc par l’Iran. De plus, il y a la question de l’argent : ce ne serait pas la première fois, loin de là, qu’une personne d’origine libanaise maronite (ou autre), avec éventuellement des dettes et/ou un train de vie faramineux, se fasse acheter. Et pour acheter quelqu’une, il n’y a pas que l’Iran via le Hezbollah ; il y a aussi les Frères musulmans par exemple. Certes, il est possible que Jill Kelley, alias Gilberte Khawam, soit une citoyenne américaine ordinaire et sans histoires. Mais il est tout aussi possible qu’elle ne le soit pas.
A propos de Jill Kelly, sur lefigaro.fr, Adèle Smith écrit (extraits adaptés ; cf. lien vers source en bas de page) : « Jill Kelley, la femme qui a déclenché l’affaire Petraeus-Allen, se prévaut volontiers ces derniers jours de sa qualité de consul honorifique. Elle a à ce titre sollicité la police à plusieurs reprises pour réclamer une protection ‘diplomatique’. Cette élégante brune de 37 ans, qui s’était plainte de messages ‘menaçants’ au FBI l’été dernier, conduit aussi une Mercedes, dont les plaques d’immatriculation font référence à cette qualité. ‘Je suis consul général honorifique’, a-t-elle expliqué à la police dimanche en se plaignant de la présence d’intrus sur sa propriété de Tampa en Floride. ‘Je bénéficie donc de l’inviolabilité et ils ne devraient pas pénétrer sur ma propriété. Je ne sais pas si vous voulez m’envoyer une protection diplomatique aussi, car c’est contraire à la loi de traverser ma propriété, car vous savez, elle est inviolable’. Très avenant, l’agent de service lui a répondu qu’il avertirait son supérieur ».
Lefigaro.fr : « Le magazine Foreign Policy précise que ce titre tout à fait symbolique ne donne droit à aucune protection particulière ni aucun des privilèges prévus par la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques. Le magazine spécialisé en relations internationales ajoute que Jill Kelley est consul honorifique (ndmg – on dit consul honoraire et non pas honorifique…) de la Corée du Sud, ‘grâce à son réseau et ses contacts en bonne place’. ‘Elle n’est pas vraiment un consul. Elle aide juste à améliorer les relations entre la Corée du Sud et les États-Unis’, indique une source citée par Foreign Policy. L’auteur de l’article, Josh Rogin, estime que cette qualité dont se réclame Jill Kelley ne signifie pas le moins du monde que le gouvernement sud-coréen ait joué un rôle quelconque dans le scandale, mais expliquerait peut-être les 20.000 à 30.000 pages de documents échangés sur Internet par Jill Kelley et le général John Allen. Le Washington Post précise de son côté que la fille d’immigrés libanais jouait un rôle officieux dans les relations des États-Unis avec le Liban et certains pays du Proche-Orient » (Note de Michel Garroté – Une consule honoraire n’a absolument pas le droit de bénéficier de l’immunité consulaire ou diplomatique ; en revanche, on peut se demander en quoi, pourquoi comment, une américaine d’origine libanaise rendrait des services à la Corée du Sud dont elle est consule honoraire ; on peut également se demander si avec un passeport américain au nom de Kelly et une carte de visite consulaire sud-coréenne, madame Khawam avait accès à des informations que l’on ne lui aurait peut-être pas transmises si elle avait affiché ses origines libanaises).
Lefigaro.fr : « Du grain à moudre pour les partisans de la théorie du complot qui n’écartent pas l’hypothèse selon laquelle un gouvernement étranger aurait joué un rôle dans la chute du patron de la CIA et les problèmes du général Allen, ou encore une tentative de chantage. L’ancien agent secret Robert Baer a rappelé sur CNN que Jill Kelley avait d’énormes problèmes d’argent et aurait pu, pour cette raison, vouloir exercer un chantage auprès des deux généraux. Le Huffington Post révèle aussi que Jill Kelley avait dirigé en 2007 une œuvre caritative pour la lutte contre le cancer qu’elle mettait en avant pour organiser ses soirées mondaines. Mais face aux théoriciens du complot, Robert Baer estime qu’il y a de fortes chances pour que Jill Kelley ne soit impliquée que dans une simple intrigue de cœur. Selon le Wall Street Journal, elle aurait d’ailleurs regretté dans le courant de l’été d’avoir contacté son ami du FBI. Sévère, le Washington Post ironise quant à lui sur le titre ‘d’agent bénévole de liaison sociale’ dont se voit qualifiée Jill Kelley. Il ne serait qu’une invention des médias en mal d’inspiration pour décrire une hôtesse richissime de Tampa adorant les mondanités et les hommes en uniforme » (Note de Michel Garroté – « Du grain à moudre pour les partisans de la théorie du complot », écrit lefigaro.fr. Il n’est pas nécessaire de faire partie des « partisans de la théorie du complot » pour se poser des questions légitimes sur madame Khawam, ne serait-ce qu’en vertu du principe élémentaire de précaution. Lire à ce propos mon article du 13 novembre 2012 ; cf. lien vers l’article en bas de page).
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