Les groupes de choc des Etats-Unis et de l’Otan, présents dans le Golfe Persique, ont été placés en état d’alerte, à la suite de l’avertissement lancé par le renseignement américain que les Gardiens de la Révolution iranienne préparent leurs commandos marine iraniens à disséminer des mines dans la zone stratégique du Détroit d’Hormuz.
Selon les sources militaires de Debkafile, ce nouveau déploiement est constitué de la Task force conjointe 52 de la marine (CTF 52), qui est entraînée et équipée pour démanteler les mines marines, et du Groupe 2 de contre-mesures anti-mines maritimes de l’OTAN (SNMCMG2). Le groupe américain est conduit parl’USS Arden, navire de contre-mesures liées à la présence de mines ; celui de l’OTAN, par l’HMS britannique Pembroke, chasseur de mines. D’autres vaisseaux appartenant à la force de frappe sont le Destroyer de classe-chasseurHMS Middleton, ainsi que les navires de guerre démineurs français , le FS Croix du Sud et le FS Var.
“Sont également sur le point d’appareiller, plusieurs unités prêtes au combat du corps expéditionnaire américain, dépendant du Commandement du Barhein de la Vè flotte américaine. Dix-sept de ces unités spéciales de la marine sont rattachées à la Vè flotte, comme partie prenante de la réplique américaine aux navires rapides d’assaut et aux unités de marine iranienne.
Les sources militaires américaines ont confié à Debkafile, mercredi 28 décembre, que les Etats-Unis disposaient des contre-mesures pour nettoyer les voies maritimes des mines et les rendre sécurisées pour le passage naval, après pas plus de 24 à 48 heures d’interruption.
Au même moment, les responsables centraux militaires et navals de Washington prennent les menaces de Téhéran au sérieux. Il n’achètent pas comptant les propositions avancées par plusieurs pontes américains et analystes, affirmant que l’Iran, jamais ne fermerait le Détroit d’Hormuz, à travers lequel passe un tiers du pétrole mondial, parce qu’il embouteillerait aussi ses propres exportations énergétiques. Ces responsables, selon nos sources, pensent que Téhéran espère que les mines dispatchées le long des voies maritimes feront sauter des cargos pétroliers et d’autres embarcations qui passent par là. Le Détroit ne nécessite pas d’être hermétiquement clos pour mettre en danger la navigation internationale ; juste quelques mines suffisent, ici ou là, et une seule explosion serait suffisante à dissuader les capitaines et équipages d’y risquer leurs navires.
Comme l’Amial Habibollah Sayari, commandant de la marine iranienne l’a mentionné mercredi 28 décembre : “Fermer le Détroit est vraiment facile, pour les forces armées iraniennes – ou, comme nous le disons en Iran, plus facile que de boire un verre d’eau! ». Il a poursuivi en disant : « Mais, aujourd’hui, nous n’avons pas besoin de fermer le Détroit, parce que nous avons le plein contrôle sur la mer d’Oman et que nous pouvons contrôler tout le transit ».
Les sources de Debkafile proches des affaires maritimes moyen-orientales expliquent que les vantardises de l’Amiral iranien concernant la Mer d’Oman ne valent pas plus que du vent. En prévision des grandes manœuvres navales iraniennes Velayati 90 qui ont commencé samedi dernier, l’Amérique a déployé sur cette mer deux énormes groupes de frappe navale, menés par le porte—avions, l’USS John C. Stennis et l’USS Bataan, navire transport de troupes aéroportées et amphibies.
Et ils se font très visibles : mardi matin, le 29 décembre, le Commandant-adjoint de la marine iranienne, le Vice-Amiral Mahmoud Moussavi a rapporté qu’un avion de la marine iranienne avait pris des clichés et séquences d’un porte-avions américain détecté dans la zone où l’exercice de guerre Velayati 90 avait lieu – il s’agirait le plus problablement du Stennis. Sa présence, a-t-il dit, démontrait à quel point les forces navales de l’Iran étaient capables « d’observer précisément le moindre mouvement des puissances étrangères à la région ».
Clairement, la marine américaine est très présente en Mer d’Oman et sur les autres mers concernées par les jeux guerriers de l’Iran.
Les sources moyen-orientales mettent cependant en garde du fait que les menaces répétées de fermer le Détroit d’Ormuz, en provenance de Téhéran, cette semaine et le cadre de ses exercices navals, mettent l’accent sur la manière selon laquelle l’Iran a l’intention de répliquer au dernier train de sanctions que l’Occident prévoit d’approuver, le mois prochain. On s’attend à ce que ce nouveau cycle restreigne de 80% les revenus de la République Islamique. Les 27 membres de l’Union Européenne se réuniront en janvier pour approuver un embargo sur le pétrole iranien, qui aura un effet direct sur 25% des exportations d’énergie de l’Iran. Le mois prochain, également, le Président Barack Obama prévoit de signer un amendement à la loi autorisant des pénalités sévères contre les banques étrangères commerçant avec la banque centrale iranienne, la BCI, qui comprendrait la perte des liens avec les banques et institutions financières américaines. On s’attend donc à ce que l’Iran réplique sévèrement, en semant des mines dans le secteur d’Hormuz et dans les eaux qui font face aux champs pétroliers et terminaux des producteurs de pétrole réguliers du Golfe Persique, dont l’Arabie Saoudite.
Ce ne serait pas la première fois. En 1987 et 1988, des mines marines ont été disséminées dans le Golfe persique, ce pour quoi Téhéran n’a jamais officiellement endossé la responsabilité. On a voulu, en général, le percevoir comme la monnaie de la pièce que rendait Téhéran au soutien américain et des Emirats du Golfe à l’Irak, lors de sa guerre longue contre la République Islamique. Un certain nombre de cargos pétroliers et de navires de guerre américains ont subi des dommages dus aux mines, parmi eux l’USS Samuel B. Roberts. On peut aujourd’hui, prévenir de tels désastres, grâce aux contre-mesures sophistiquées dont disposent actuellement les Etats-Unis.
DEBKAfile Reportage exclusif