L’Emirat pétrolier du Qatar, encouragé par le succès de sa participation dans la campagne pour renverser Mouammar Kadhafi en Libye, a établi une force d’intervention arabe sunnite afin d'accélérer la conduite de l’éviction du Président Bachar al-Assad, selon les sources militaires de Debkafile. Cette nouvelle force hautement mobile renforce l’Armée Syrienne Libre contre Assad, dont les effectifs se montent à 20 000 combattants, armés et financés par le Qatar et qui forment désormais les bataillons et brigades d’une armée, répartis sur leurs bases en Turquie.
Lorsqu’ils ont vu que le massacre syrien se poursuivait, sans rencontrer d’opposition substantielle, ce mois-ci, les dirigeants qataris et saoudiens ont approuvé un programme d’urgence en faveur du chef d’Etat-Major qatari, le Général-Major Hamas Ali al-Attiya, visant à souder sa force mobile d’intervention sunnite, constituée à partir d’agents opérationnels d’Al Qaeda, en vue d’un déploiement rapide sur la frontière turco-syrienne.
Une première force de 2500 hommes a été recrutée jusqu’à présent, selon nos sources. Le noyau dur est formé de 1000 membres du Groupe Islamique de Combat en Libye –GICL- qui a combattu Kadhafi, et de 1000 agents d’Ansar al-Sunna, les Islamistes irakiens qui ont perpétré 15 attentats coordonnés à la bombe, dans Bagdad, jeudi dernier, tuant 72 personnes et en blessant 200.
Le Qatar n’a eu qu’à assurer leur transport par avion de Libye et d’Irak vers la ville du sud de la Turquie d’Antakiya (Antioche), dans la province frontalière d’Hatay.
C’est dans cette ville d’un quart de million d’habitants que la nouvelle force Sunnite a localisé son centre de commandement et des camps séparés à la disposition des deux principaux contingents, pour qu’ils y subissent un entraînement intensif à des missions de combat dans les villes et provinces syriennes assiégées d’Idlib, de Homs, Jabal al-Zawiya, théâtres des affrontements les plus féroces entre les troupes syriennes et les rebelles.
Debkafile révèle que l’homme désigné en tant que commandant en chef de la force d’intervention syrienne à Antioche n’est autre qu’Abdel Hakim Belhaj, dont la milice a pris le contrôle de Tripoli en août dernier, à la suite de la conquête réalisée contre Kadhafi par les forces de l’OTAN et du Qatar. Il a emmené, avec lui, ses principaux adjoints : Al-Mahdi Hatari, ancien chef de la Brigade Tripoli et son fidèle compagnon de route, Kikli Adem.
Des officiers Qataris ont installé des moyens de communication entre les camps libyen et irakien et, coordonnent leurs opérations avec l’Armée Syrienne Libre, depuis la semaine dernière.
Cet afflux d’activité militaire se déroule sous l’observation scrupuleuse de l’armée turque et de ses services de renseignement, mais, jusqu’à présent, ils n’interfèrent pas.
Les analystes militaires et de l’anti-terrorisme de Debkafile soulignent que l’émergence d’une nouvelle force d’intervention Sunnite rapide, dirigée par le Qatar, rompt l’équilibre des forces sur le terrain, avec de nombreuses conséquences pour les Etats-Unis, Israël, autant que pour les pays arabes du Golfe, la Syrie, la Libye et l’Irak.
1.Un an a passé depuis l’explosion de la première révolte arabe, en décembre 2010. Pourtant, c’est la première fois qu’une puissance musulmane sunnite établit une force d’intervention – qui plus est, qui ne soit composée presque exclusivement que par des combattants extraits des rangs d’Al Qaeda et de ses alliés islamistes affiliés à des mouvements islamiques extrémistes.
2. La nouvelle force Sunnite, financée par les pays pétroliers du Golfe Persique, est appuyée en silence par les Etats-Unis et des membres de l’OTAN, dont la Turquie, à l’avant-poste de ce groupe de soutien. Cela signifie que la partition Sunnite-Chi’ite monte en flèche pour déboucher sur un conflit ouvert, avec le soutien occidental accordé à l’un des deux camps.
3. Malgré qu’iI se soit retrouvé de plus en plus isolé par ses voisins arabes, Téhéran n’est, jusqu’à présent, pas directement intervenu dans les conflits dans lesquels ses propres intérêts sont en jeu – comme lors de l’intervention du Conseil de Sécurité du Golfe contre un soulèvement mené par les Chi’ites au Bahrein, et, à présent, des milices sunnites et des terroristes embrigadés pour se battre contre le régime alaouite du plus proche allié de l’Iran, Bachar al Assad, à Damas.
4. Le supplétif libanais de l’Iran, Hassan Nasrallah du Hezbollah, doit également sentir un fâcheux précédent, qui provient d’une force de combat sunnite, à proximité de ses bastions, et qui lance des raids contre son plus proche allié, Bachar al Assad. Il ne peut pas ignorer l’éventualité que cette force conduise, plus tard, des incursions similaires contre sa propre milice chi’ite.
5. Israël, également, doit percevoir une cause de préoccupation dans l’émergence d’une force d’intervention militaire sunnite, capable de se déplacer à grande vitesse d’une arène à l’autre et constituée entièrement de terroristes islamistes. A un certain moment, le Qatar pourrait décider de transférer cette force vers la Bande de Gaza pour combattre Israël.
DEBKAfile Reportage exclusif
Si l'information est correcte et vérifiée, on se dirigerait vers un bain de sang en Syrie. A qui profiterait le crime?
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