L'« ennemi lointain »
Ce n'est donc pas un « choc des civilisations » même si les juifs, les chrétiens, les membres des autres religions et les agnostiques sont considérés comme des « ennemis lointains » par nombre de responsables musulmans, qu'ils soient sunnites ou chiites, même s'ils ne l'admettent pas ouvertement[7].
Beaucoup de personnes en Europe se posent la question : « pourquoi ils ne nous aiment pas ? ». Tout d'abord, pour la grande majorité des populations musulmanes déshéritées, la civilisation occidentale est considérée comme décadente, aux mœurs dissolus, agressive en raison de la présence de ses forces militaires en terre d'islam et aux opérations qui provoquent des victimes collatérales.
Les Occidentaux sont également accusés de soutenir l'Etat hébreu au mépris des règles internationales et d'appliquer en permanence une politique du « deux poids, deux mesures » ce qui entraîne un profond sentiment d'injustice.
La théorie du « complot » est extrêmement populaire avec une remise en cause de la réalité de la Shoah, la « manipulation » des attentats du 11 septembre, etc. De plus, beaucoup de proche-orientaux (mais aussi des Africains, des asiatiques) considèrent que les musulmans sont gravement maltraités en Occident (ainsi qu'en Russie et en Chine) autant sur le plan physique que religieux.
Enfin, ce qui irrite le plus les dirigeants étrangers (et pas que ceux qui sont musulmans), c'est la propension de l'Occident à vouloir donner des leçons de morale. Cela est ressenti comme une sorte de nouveau colonialisme religieux[8] à la sauce américaine.*
Les menaces qui pèsent aujourd'hui sur l'Europe en général, et sur la France en particulier, sont extrêmement importantes.
Le problème avec les salafistes-jihadistes est qu'ils disent ce qu'ils vont faire et font ce qu'ils ont dit. Il suffit de reprendre le cas de Charlie Hebdo, qui avait été condamné par Oussama Ben Laden après la publication des caricatures du prophète Mahomet en 2006. Pourtant, il est peu probable que ce journal ait été en vente en librairie à Abbottabad. La France, son gouvernement, ses représentants et son peuple sont désignés comme objectif principal par Al-Qaida « canal historique » et par Daech. La résilience des populations est l'arme - même si elle n'est pas suffisante - qui peut être la plus efficace contre cette tentative de terrorisation.
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