Mercredi 25 février, le parlement autrichien, appuyé par une forte majorité, a voté une loi d’exception anti-coran et pour la transparence du financement des musulmans et de l’islam en Autriche.
La loi prévoit notamment que :
- Tout groupe autrichien déclaré comme représentatif de la communauté musulmane devra dorénavant utiliser une traduction standardisée et en allemand du Coran.
- Tout financement étranger des organisations islamiques est désormais interdit.
- Tout imam exerçant en Autriche devra parler l’allemand afin que leurs commentaires soient plus accessibles et plus transparents, et permettent de faciliter l’intégration de l’islam dans la société autrichienne.
- Les 450 organisations musulmanes du pays devront prouver qu’ils ont une « approche positive envers la société et l’Etat » si elles veulent continuer à être officiellement reconnues.
C’est un « islam au caractère européen » que souhaite le gouvernement autrichien, et le parlement a pour cela muselé l’influence des nations, organisations et financements musulmans, dans un contexte européen de développement de l’islam radical.
« Nous voulons un futur dans lequel un nombre plus importants d’imam parlant allemand ont grandi en Autriche, et peut servir d’exemple positif pour les jeunes musulmans », a déclaré Sebastian Kurz, le ministre de l’intégration.
« Donner une chance aux musulmans de se développer librement dans nos sociétés dans le respect de nos valeurs européennes communes »
Cette loi, qui vise spécifiquement la minorité musulmane, essentiellement d’origine turque, a pour objectif déclaré de « limiter l’influence politique de pays musulmans étrangers, et de donner une chance aux musulmans de se développer librement dans nos sociétés et dans le respect de nos valeurs européennes communes », a précisé Kurz.
Le demi million de musulmans d’Autriche, soit environ 6% de la population, est essentiellement composé des familles des travailleurs émigrés de Turquie.
Un sondage publié ce mardi par l’institut OGM a révélé que 58% des musulmans autrichiens étaient en voie de radicalisation.
La plupart des imams autrichiens sont envoyés par la Turquie, dont le directoire des affaires religieuses assure également les salaires.
En réaction, la communauté musulmane a courbé la tête, car elle a rencontré, sur cette loi, une population très largement catholique et soudée.
La Turquie a « vertement » réagi.
Le responsable turc des affaires religieuses, Mehmet Gormez, a condamné la nouvelle loi.
« L’Autriche revient 100 ans en arrière dans sa liberté religieuse », a déclaré Mr Gormez, selon l’agence d’information Anadolu, en passant totalement sous silence que la construction des églises est interdite en Turquie, et que les prêtres étrangers obtiennent très difficilement des visas de séjour et de travail, ce qu’aucun responsable européen n’ose lui rappeler.
200 musulmans autrichiens, y compris des femmes et des enfants, sont partis en Syrie et en Irak rejoindre des factions terroristes dont l’Etat islamique.
La Suisse, l’Allemagne et la France ont manifesté de l’intérêt pour cette nouvelle législation, et regardent avec un réel intérêt l’application concrète et taille réelle.
L’union islamique turque, la plus grande fédération d’associations de mosquées, a déjà annoncé son intention de porter plainte devant la cour constitutionnelle.
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