mardi 24 mars 2015

Combien gagne un djihadiste

David Thompson, journaliste pour RFI et auteur du livre Les Français jihadistes, a récemment publié sur son compte Twitter une estimation du salaire perçu par les combattants du groupe Etat islamique. Après avoir consulté plusieurs documents, il a dressé un récapitulatif de l’argent que le groupe terroriste verse à ses membres.
« Cela va de 50 à 400 dollars par mois par combattant », résume ce spécialiste. Tout dépend en réalité de la position que l’homme occupe au sein de l’organisation. De plus, si les combattants ont des femmes, des enfants ou des esclaves à charge, ils peuvent recevoir un « bonus » : 50 dollars par femme et esclave, 35 dollars par enfant. « Il n’y a pas de différences de traitement selon la nationalité. La nourriture, les vêtements et le logement sont gratuits. Les armes sont prêtées », indique David Thompson.
Selon Europe1, cette estimation des revenus versés aux jihadistes correspond en tous cas à celles que d’autres médias avaient pu faire. Ainsi, le Telegraph estimait le salaire d’un jihadiste à environ 300 dollars.
Verser un salaire à tous les combattants pourrait vite endetter Daech mais c’est sans compter sur ses rentes pétrolières qui lui assurent des revenus confortables. Les trafics en tout genre lui permettent également de gonfler son pactole acquis en partie suite au braquage de la banque de Mossoul il y a quelques mois.
Mais si l’argent est souvent vu comme le nerf de la guerre, il ne fait pas tout puisque l’Etat islamique a récemment subi plusieurs revers dans la ville de Tikrit ainsi que dans le nord-est de la Syrie.

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lundi 23 mars 2015

Tunisie et maintenant ?

De nombreux camions chargés d’armes seraient rentrés en Tunisie depuis la Lybie voici une dizaine de jours.
On peut se demander si les réseaux djihadistes locaux, avec l’aide de DAESH, n’envisagent pas un soulèvement général en Tunisie.
Les forces de l’ordre sont assez réduites et auraient sans doute assez de mal à réagir en cas de révolte généralisée, l'armée n'est pas préparée ni équipée.
La frontière entre la Tunisie et la Libye est une vraie passoire !

Retour de flamme de Lybie

L'attaque terroriste en Tunisie, qui a fauché aussi des victimes italiennes et françaises, est étroitement liée à la situation chaotique de la Libye.
On oublie cependant le fait que le chaos en Libye a été provoqué par la guerre de l’Otan qui, il y a quatre ans exactement, a détruit l’État libyen.
De multiples facteurs rendaient la Libye importante . Les réserves pétrolifères —les plus grandes d’Afrique, précieuses pour leur haute qualité et leur faible coût d’extraction— et celles de gaz naturel, qui restaient sous contrôle de l’État libyen qui concédaient aux compagnies étrangères des marges de bénéfices restreintes. Les fonds souverains, d’un montant d’environ 200 milliards de dollars (disparus après avoir été confisqués), que l’État libyen avait investi à l’étranger et qui en Afrique avaient permis de créer les premiers organismes financiers autonomes de l’Union africaine. La position géographique même de la Libye, à l’intersection entre la Méditerranée, l’Afrique et le « Moyen-Orient ».

Ce sont les USA et les plus gros alliés de l’Otan, comme il a déjà été amplement documenté, qui ont financé, armé et entraîné en Libye en 2011 des groupes islamistes qualifiés de terroristes peu de temps auparavant, parmi lesquels les premiers noyaux du futur Émirat islamique ; qui les ont approvisionnés en armes à travers un réseau organisé par la CIA (selon l’enquête du New York Times) quand, après avoir contribué à renverser el-Kadhafi, il sont passés en Syrie pour renverser el-Assad ; ce sont encore les États-Unis et l’Otan qui ont favorisé l’offensive de l’Émirat islamique en Irak, au moment où le gouvernement al-Maliki s’éloignait de Washington, et se rapprochait de Pékin et Moscou. L’Émirat islamique joue ainsi de fait un rôle fonctionnel à la stratégie des Usa et de l’Otan de démolition des États à travers la guerre secrète. 

L’attaque terroriste à Tunis est advenue le lendemain du jour où Aqila Saleh, président du « gouvernement de Tobrouk », avait averti l’Italie que « l’Émirat islamique peut passer de la Libye à votre pays », faisant pression sur Rome pour qu’elle intervienne en Libye. Le ministre Gentiloni a promptement répondu « Nous ferons notre part ». Et le nouveau chef d’état-major, le général Danilo Errico, a assuré que, « si le gouvernement devait donner le feu vert » à une intervention en Libye, « nous, nous sommes prêts ».

Prêts donc pour combattre aux côtés de l’ « Armée nationale libyenne », bras armé du « gouvernement de Tobrouk », au commandement duquel se trouve —selon l’article documenté de The New Yorker du 23 février 2015— le général Khalifa Haftar qui, « après avoir vécu pendant deux décennies en Virginie (USA), où il travaillait pour la CIA, est revenu à Tripoli pour faire la guerre pour le contrôle de la Libye » [2].

Manlio Dinucci
Manlio DinucciGéographe et géopolitologue. Derniers ouvrages publiés : Laboratorio di geografia, Zanichelli 2014 ;Geocommunity (en trois tomes) Ed. Zanichelli 2013 ; Escalation. Anatomia della guerra infinita, Ed. DeriveApprodi 2005.
 

La CIA dépassée par le soutien de civils à Daesh

Dépassée par le développement foudroyant de l’Émirat islamique qu’elle a elle-même créée, l’Agence centrale de Renseignement (CIA) sera profondément réorganisée. Mais le problème qu’elle rencontre est sans précédent : une rhétorique qu’elle avait imaginée pour signer des communiqués de revendication d’actes terroristes sous faux drapeaux s’est transformée en une puissante idéologie au contact d’une population dont elle ignorait jusqu’à l’existence.

 La CIA est apparue, en novembre dernier, dans l’incapacité d’évaluer la situation en Syrie. ’Agence ne parvenait plus à identifier les motivations de ses « révolutionnaires ». la CIA a déjà regroupé ses forces au sein d’une nouvelle formation, le Front du Levant (Shamiyat Front).
En créant al-Qaïda, puis Daesh, la CIA pensait engager des mercenaires pour réaliser des missions ponctuelles qu’elle ne pouvait pas revendiquer. Elle n’avait jamais envisagé que des civils puissent prendre au sérieux la phraséologie à quatre sous qu’elle avait imaginée pour rédiger des communiqués de revendication.
Lors de la guerre contre la Jamahiriya arabe libyenne,  certains mercenaires d’al-Qaïda semblaient vouloir réellement revenir au mode de vie du VIIe siècle, le « temps du Prophète ». C’était au moins vrai dans l’obscur Émirat islamique gouverné par Abdelkarim Al-Hasadi à Dernaa. Or, il ne s’agissait pas pour eux du VIIe siècle levantin, alors chrétien et ne parlant pas l’arabe, ou même du VIIe siècle français du bon roi Dagobert, mais du VIIe siècle de la péninsule arabique, une société hors du temps, composée selon le Coran de bédouins fourbes et cruels que le Prophète tenta de convertir et d’apaiser.
Par la suite, durant la guerre contre la République arabe syrienne,  les Syriens qui soutenaient al-Qaïda (et aujourd’hui Daesh), sans mobiles financiers, étaient tous membres de familles très nombreuses dont les femmes n’étaient pas autorisées à contrôler leur fécondité. Le clivage qui s’opérait dans le pays n’avait rien de politique au sens moderne du terme. Désormais, l’idéologie des civils qui soutiennent les jihadistes se résume à ce retour à des origines mythiques, celle des gardiens de chameaux d’Arabie du Moyen-âge. 
Et la CIA qui l’a provoquée, n’en a pas compris la force et n’en a pas suivi l’expansion.
Daesh ne s’est pas retourné contre la CIA—. Mais c'est la transformation d’un groupuscule terroriste en un État et du triomphe d’une rhétorique ridicule parmi certaines populations.
Le mode d'organisation de la CIA ne fonctionne plus car elle n'a pas su s'adapter .
Les documents révélés par Edward Snowden nous ont appris que la CIA est la plus importante agence de Renseignement au monde avec un budget de 14,7 milliards de dollars en 2013 (soit le double du budget total de la République arabe syrienne). Mais elle n’est pourtant qu’une agence de renseignement parmi les 16 que comptent les États-Unis.
Pour faire progresser l’Agence, John O. Brennan a décidé de généraliser le modèle du Centre contre-terroriste, créé en 1986 au sein de la Direction des Opérations ; un modèle ultra-sophistiqué mis en scène dans la série télévisée 24 heures. Cette unité pluridisciplinaire a fait merveille pour répondre presque instantanément aux questions qu’on lui posait. Elle est capable d’identifier un individu, de le localiser et de l’éliminer en un rien de temps pour la plus grande joie de la Maison-Blanche. Et l’on sait que le président Obama se rend chaque jour dans son bunker sous-terrain pour déterminer les cibles de ses drones et faire assassiner qui il veut, quand il veut et où il veut.
Selon M. Brennan, il s’agit ni plus ni moins que de faire entrer le Renseignement dans l’ère des nouvelles technologies, des ordinateurs et des satellites. L’Agence devrait donc être rapidement restructurée autour de 16 Centres chargés de chaque région du monde et de divers objectifs généraux.
Mais en quoi le modèle du Centre contre-terroriste aurait-il pu comprendre la transformation d’une phraséologie enfantine en une puissante idéologie ?
Le succès de l’Émirat islamique provient d’abord de ses soutiens étatiques, de son armement et de son argent. Mais le soutien dont il bénéficie chez quelques Syriens et certains Irakiens n’a rien à voir ni avec le Coran, ni avec la lutte des classes. C’est la révolte d’un mode de vie en train de disparaître, d’une société violente dominée par les hommes, contre un mode de vie respectueux des femmes et contrôlant les naissances. Cette transformation s’est faite en Europe avec l’exode rural et les deux Guerres Mondiales, sans provoquer de guerres supplémentaires. Elle a été accomplie au début des années 80 par l’Iran de l’imam Khomeiny avec un succès éclatant et s’est progressivement étendue au monde arabe jusqu’à se fracasser sur Daesh ; un conflit qui n’a rien à voir avec la distinction théologique entre chiites et sunnites.
Comme toujours, les États-uniens pensent que leur problème sera résolu grâce au progrès technique. C’est avec une débauche d’informatique qu’ils vont tenter de comprendre la situation au « Proche-Orient ».
Mais comment les États-Unis, fondés il y a deux siècles, pourraient-ils comprendre le cataclysme qu’ils ont provoqué dans la plus ancienne civilisation du monde ? Comment les États-uniens —des Barbares friqués— et des Bédouins du Golfe pourraient-ils organiser des peuples civilisés depuis six millénaires ? Car c’est le secret du Levant : quantité de peuples différents, ayant leur propre histoire, leur propre langue et leur propre religion, y parlent une même langue vernaculaire et y collaborent ensemble [2]. Les nassériens et les baasistes ont tenté de transformer cette mosaïque en une unique force politique. Ils ont cherché à composer une « Nation arabe » avec des peuples majoritairement non-arabes. Un rêve dont il ne reste aujourd’hui que la « République arabe syrienne ». C’est ce projet politique qui était attaqué par Daesh et cette civilisation qui est aujourd’hui menacée par les civils qui le soutiennent.
Tandis que les États mono-ethniques sont faciles à conquérir, ils ont appris avec le temps que leur diversité et leur entremêlement les rend invincibles. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils ont protégé les survivants d’un ancien monde ; des survivants qui aujourd’hui se révoltent contre eux et les rongent de l’intérieur.
Comment la CIA pouvait-elle anticiper que de jeunes Européens, eux aussi nostalgiques de ces temps anciens, se joindraient par dizaines de milliers à Daesh pour s’opposer à la marche du temps et détruire des œuvres d’art millénaires ?
C’est une erreur de croire que le progrès technique est un critère de civilisation, que des ordinateurs permettront de comprendre qui que ce soit, ni même de le dominer. Tout au plus peuvent-ils collecter de grandes quantités d’information, les trier et les synthétiser. 
[1] « Dissolution de l’armée de la CIA en Syrie », Réseau Voltaire International, 3 mars 2015
[2] L’arabe est la langue commune au Levant, mais on y parle aussi les différentes langues kurdes, l’arménien, le turc, l’araméen, le syriaque, l’hébreu etc. Presque aucun de ses habitants n’est ethniquement arabe.
Thierry Meyssan
Thierry MeyssanConsultant politique, président-fondateur du Réseau Voltaireet de la conférenceAxis for Peace. Dernier ouvrage en français : L’Effroyable imposture : Tome 2, Manipulations et désinformations (éd. JP Bertand, 2007). Compte Twitter officiel.


jeudi 19 mars 2015

Attentat de Tunis

Aucune organisation n’a revendiqué l’attaque de Tunis de ce 18 mars ! Mais la piste islamiste est évidente. Les autorités tunisiennes disent d’ailleurs qu’un des deux tueurs étaient déjà connus des services de renseignement.

Les terroristes seraient  Saber Kachnaoui et Yassine Laabidi, tous les deux originaires de Sbetla dans le gouvernorat de Kasserine. Ils se seraient rendus en Libye (dans un camp d’entrainement libyen supervisés par le Qatar et la Turquie) dont ils seraient revenus, fin décembre 2014 ! Saber Kachnaoui, lui, serait aussi aller  se battre en Syrie.Depuis lors, ils auraient habité à la cité Ettahrir, pas loin de Tunis, chez un marchand de légumes appartenant au même groupe.
Leur action semble avoir été bien préparée. Ils auraient pris le métro jusqu’au Bardo. Leur cible première aurait bien été l’Assemblée nationale, qui jouxte le musée. Mais repérés par les membres de la sécurité qui gardaient l’Assemblée nationale, ils ont ouvert le feu sur ces derniers.Les tueurs se sont repliés sur le parking du musée  où ils ont tiré sur les deux autocars de touristes. Causant à ce moment le plus grand nombre de morts et de blessés. Ils sont ensuite rentrés dans le musée et y ont pris quelques otages.
Le média jihadiste « Ifriqiyha Media » a salué l’attaque et a encouragé que d’autres attaques de ce type ne se fassent.Ce site est proche du groupe terroriste tunisien intitulé Katiba « Uqba bin Nafi » ‘du nom d’un général arabe envoyé en 607 par le Calife de Damas pour étendre ses territoires et propager l’Islam). Ce serait en fait un nom utilisé par le groupe salafiste, considéré aujourd’hui comme terroriste, Ansar -al-Charia.
Deux des attaquants de Tunis !
Les deux terroristes abattus.
Source No Terror

mardi 17 mars 2015

La Turquie prise la main dans le sac

Le 19 janvier dernier, un incident surréaliste s’est déroulé non loin de la frontière turco-syrienne. Incident qui démontre une fois de plus, l’implication de l’Etat turc (dans toutes ses composantes) dans le soutien aux rebelles islamistes syriens.

A l’aube, des dizaines de gendarmes turcs ont bloqué le point d’entrée de l’autoroute Andana Sirkeli. Ils y ont intercepté 4 véhicules : 1 voiture Audi A3 et 3 semi-remorques portant les immatriculations 06DY0393 – 06EY2115 – 06FC9193.
Les camions ont donc été ouverts et les gendarmes y ont trouvé : obus de mortier, roquettes et divers types de munitions.
les occupants de l’Audi se soient identifiés comme membres du MIT (services secrets turcs), le procureur local a néanmoins décidé d’acheminer tout le convoi vers une caserne de gendarmerie pour une fouille plus complète…
Mais sur la route, le convoi de gendarmerie fut à son tout bloqué par des membres des bureaux régionaux du MIT qui reçurent l’appui du gouverneur local, du directeur régional du MIT, du chef provincial de la police et de 200 policiers.
Après une heure de négociations où il fut affirmé que le MIT travaillait sous les ordres directs du premier ministre et qu’une fouille des véhicules en question serait considéré comme une attaque envers ce dernier, et après que l’état-major de la gendarmerie ait décidé de retirer ses hommes de cette affaire; le procureur se vit obligé de laisser repartir les semi-remorques et les hommes en Audi.
Et pour ceux qui auraient encore un doute, le vice-président de l’AKP, parti au pouvoir, a déclaré après la révélation de cet incident :  » C’était des camions du MIT. Ce qu’ils contenaient ne regarde personne ! Pour qui se prennent ces procureurs ? Intercepter des camions du MIT démontrent que certains magistrats ne connaissent pas leurs limites. Ceux qui referaient ce genre d’erreurs devront en assumer les conséquences ».
Une chose est au moins certaine maintenant : les services secrets turcs arment les djihadistes syriens et ceci avec l’appui direct du pouvoir !

ISRAËL DE PLUS EN PLUS IMPLIQUÉ DANS LA CRISE SYRIENNE ?

Sources : www.noterror.eu
Le moins que l’on puisse dire est que la situation militaire de la rébellion syrienne est loin d’être favorable.
Subissant une double offensive de la part de l’armée régulière au Nord et au Sud du pays, les groupes djihadistes ont de plus perdu en quelques jours un grand nombre de leurs chefs militaires, éliminés dans des frappes aériennes de l’armée syrienne qui semble être redoutablement informée sur les faits et gestes des chefs djihadistes.
Ainsi le 10 mars, un raid a frappé une réunion de divers groupes rebelles à al-Fatiane, dans le gouvernorat de Quneitra. Raid au cours duquel aurait été tué… un officier israélien, si l’on en croit du moins certaines agences de presse moyen-orientales.
Notons néanmoins que ce même jour, l’armée israélienne a reconnu la perte d’un militaire qui aurait été touché « par des tirs » dans la partie occupée du Golan…
Selon certaines informations, l’officier en question était présent en tant qu’officier spécialisé en communications. Il aurait déjà eu des contacts, depuis des mois, avec les rebelles afin de les aider à utiliser les moyens de télécoms modernes.
Selon d’autres sources, un officier jordanien était également présent mais on ne connaît pas son sort.
On savait que certains rebelles syriens étaient soignés en Israël. On avait vu des photos de conversations amicales entre rebelles et soldats de Tsahal dans le Golan. Mais on pouvait penser qu’il ne s’agissait que d’une volonté de ne pas se mettre à dos, des groupes armés proches de la frontière…
Mais si la présence de cet officier israélien en territoire syrien, au cœur d’une réunion de coordination de plusieurs groupes islamistes, se confirmait ; cela poserait de graves questions quant à la politique israélienne face aux groupes djihadistes et au jeu effectivement très dangereux que les autorités israéliennes jouent, y compris avec la sécurité de leur propre population.
Logo du service de renseignement militaire israélien AMAN
Logo du service de renseignement militaire israélien AMAN

jeudi 12 mars 2015

Syrie : mère Agnès-Mariam de la Croix, la voix de l’Esprit

 La voix de la sagesse ? La voix de l’Esprit-Saint ? Mère Agnès-Mariam de la Croix, carmélite, supérieure du monastère Saint-Jacques-le-Mutilé à Qara, près de Homs, en Syrie, continue d’interpeller dans ses vidéos la politique mortelle actuellement en cours dans le pays où elle vit.
L’implication de la France en Syrie fut initiée sous Nicolas Sarkozy (début 2011), et Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, avait renchéri en août 2012 : « Monsieur Bachar el-Assad ne mériterait pas d’être sur la terre. »
Manuel Valls, fin février, fut contrarié « que des parlementaires aient ainsi, sans crier gare, rencontré un boucher », le Premier ministre a parlé de « faute morale »(sûrement selon les « valeurs de la République »). François Hollande, président de ladite République, a condamné cette rencontre « avec un dictateur qui est à l’origine d’une des plus graves guerres civiles de ces dernières années, qui a fait 200.000 morts ». Ce même François Hollande oublie sûrement que les Vendéens, pour être restés catholiques et royalistes après 1789, furent au moins autant massacrés par les républicains.
Mère Agnès-Mariam de la Croix pointe du doigt le double discours et les allégeances cachées des grandes puissances de l’Occident face à la Syrie (soutenue par la Russie et la Chine) dont le gouvernement est jugé non représentatif de son peuple : « Le gouvernement est légitime, il est accepté comme tel aux Nations unies. Il est donc légitime. Nous sommes dans une schizophrénie. Et cette schizophrénie fait du tort aux innocents car il n’y a plus d’État de droit, et on lâche des forces obscures et ténébreuses dans ce pays pour faire des sales besognes. » Ainsi, elle compare l’état des démocraties venues semer le chaos en Syrie à un« totalitarisme [qui] ronge les valeurs de l’Occident. Je préfère un dictateur qui se dit comme tel, je le préfère à un système de dictature caché sous de grands titres de liberté, de démocratie, de fraternité et de droits de l’homme. »
Rappelant que « les chrétiens sont une partie constituante du tissu syrien », elle porte un discours géopolitique de tout premier ordre : « Comment est-ce possible que des milliers de terroristes transitent par des aéroports depuis leur pays d’origine ? […] Comment est-ce possible qu’ils puissent se promener à l’intérieur et à l’extérieur de nos pays sans être dépistés ? […] Cela veut dire qu’il y a complicité ! Comment peut-on dire d’un côté, il y a les grandes démocraties qui viennent en aide aux peuples victimes de dirigeants totalitaires et dictateurs et puis on utilise des terroristes, des mercenaires qu’on qualifie de terroristes ? »
« J’aimerais bien qu’il y ait des médias mainstream à prendre tel quel ce que je dis et telle que je suis, sans me remanier et me remodeler, sans se presser à déformer mes dires. C’est un défi à l’honnêteté et à la véracité. » Ce défi est celui du Christ. « Je suis la Voix, la Vérité, la Vie », Jn, 14, 6. Hier comme aujourd’hui.
Journaliste
Qu'il est bon d'entendre dire à nos guignols corrompus et décadents de telles vérités ! 
Que ses propos soient entendus... Pas par les dirigeants, qui n'en ont cure, mais par les gens du peuple. Ce sont eux, qui, à terme, feront changer les choses. Nous commençons tout juste à comprendre ici, en Europe.
L'Occident semble ne rien avoir compris aux problèmes du Moyen-Orient. 
Eliminer Saddam, puis Kadhafi semblait être juste. Le chaos qui en est résulté a prouvé le contraire. Eliminer Bachar (même si je le considère du même niveau que les deux autres), aura, à coup sûr, des répercussions graves non seulement dans la région mais aussi en Europe et dans le reste du Monde.

LES BELGES EN SYRIE – CEUX QUI NE REVIENDRONT PAS !

Source : www.noterror.eu
L’opinion publique semble découvrir cette semaine l’importance du nombre de Belges partis pour aller faire le Djihad en Syrie. Pourtant, de nombreux spécialistes, dont les auteurs de ce blog,tiraient la sonnette d’alarme depuis longtemps. Nous publions donc ici quelques données et analyses précises sur la présence de djihadistes belges en Syrie. Il va de soi que ces données bougent vite et qu’il est impossible d’avoir un bilan quotidien à jour. Ces données datent donc de Novembre 2014. Nous le publierons en 5 parties.
5. CEUX QUI NE REVIENDRONT JAMAIS !
En date de novembre 2014, 44 Belges avaient perdu la vie en Syrie. On ne connait pas les noms de certains, pour d’autres on n’a que les noms de guerre. Voici les données dont on dispose sur 40 d’entre eux :
  1. Ab ar-Rahman al-Ayashi (alias Abu Hajjar), 38 ans, tué en juin 2013 à Idlib, membre des Faucons du Levant, était de nationalité belge mais était le fils du prédicateur franco-syrien Bassam Ayashi.
  2. Abdalgabar Hamdaoui, 34 ans, membre de Jabhat-al Nusra (AQ en Syrie).
  3. Abdel Monaïm Lachiri, alias Abu Sara, 33 ans, tué à Alep, membre de DAESH.
  4. Un individu connu sous le nom de guerre Abu Bara al Jaza’iri, tué à Saraqib.
  5. Un individu connu sous le nom de guerre Abu Ali al Belgiki, tué à Idlib.
  6. Ahmed Dihaj, alias Abu Atiq, 32 ans, ancien de Sharia 4 Belgium (S4B). Il était d’ailleurs poursuivi en Belgique pour des faits liés à ce groupe. Membre de Jabhat-al Nusra (AQ en Syrie), a quitté la Belgique en avril ou mai 2013. A été tué en septembre 2013
  7. Faysal Yamoun, alias abu-Faris-al-Maghribi, 30 ans, originaire d’Anvers. Ancien de Sharia 4 Belgium (S4B), il était d’ailleurs poursuivi en Belgique pour des faits liés à ce groupe. Membre de Jabhat-al Nusra (AQ en Syrie), a quitté la Belgique en décembre 2012 et a été tué en février 2014.
  8. Hamdi Mahmoud Saad, 32 ans, tué à Latakkia
  9. Houssein Elouassaki, alias Abu Fallujah, 22 ans, de Vilvoorde. Ancien de Sharia 4 Belgium (S4B), il était d’ailleurs poursuivi en Belgique pour des faits liés à ce groupe. Membre de Majlis Shura al-Mujahideen. Tué dans la province d’Alep en août 2013.
  10. Isma’il Amghroud, 22 ans de Maaseik, tué en Juin 2013.
  11. Khalid Bali, alias Abu Hamza, 17 ans, d’Anvers, ancien de S4B, membre de DAESH, tué en mai 2014 à Deir-ez-Zor.
  12. Mohammed Bali, alias Abu Hudayfa, 24 ans, d’Anvers, ancien de Sharia 4 Belgium (S4B), il était d’ailleurs poursuivi en Belgique pour des faits liés à ce groupe. Membre de DAESH, tué en mai 2014.
  13. Nourredine Bali, alias Abu Mujahid, 23 ans, d’Anvers, ancien de Sharia 4 Belgium (S4B), il était d’ailleurs poursuivi en Belgique pour des faits liés à ce groupe. Tué en juillet 2013.
  14. Raphael Gendron, alias Abdurauf Abu Marwa, 38 ans de Bruxelles même s’il était de nationalité française. Membre des Faucons du Levant, tué à Idlib en avril 2013.
  15. Sean Pidgeon, jeune converti, a quitté la Belgique en Novembre 2012. Tué le 15 mars 2013.
  16. Tarik Taketloune, de Vivoorde, 19 ans, ancien de Sharia 4 Belgium (S4B), il était d’ailleurs poursuivi en Belgique pour des faits liés à ce groupe. Son frère fut également présent en Syrie mais est de retour en Belgique où il a été arrêté puis libéré sous conditions. L’épouse de Tarik, elle, est restée en Syrie. Tarik a été tué en mai 2013.
  17. Younis Asad Rahman (on n’est pas sûr que ce soit son vrai nom), aussi connu sous le nom de guerre Asad ar-Rahman al Belgiki, tué en août 2013 à Lattaquié.
  18. Saïd el Morabit, alias Abu Muthanna al-Belgiki, 27 ans. Ancien de Sharia 4 Belgium (S4B), il était d’ailleurs poursuivi en Belgique pour des faits liés à ce groupe. Membre de DAESH, tué en mars 2014.
  19. Un individu connu sous le nom de guerre de Abu Umar, originaire de Bruxelles.
  20. Rustam Gelayev, fils du seigneur de guerre tchétchène Ruslan Gelayen, tué en août 2012 à Alep lors d’un bombardement. Il avait habité un temps en Belgique.
  21. Nabil Azahaf, alias Abu Sayyaf, 21 ans, de Bruxelles. Ancien de Sharia 4 Belgium (S4B), il était d’ailleurs poursuivi en Belgique pour des faits liés à ce groupe. Membre de DAESH, tué en mai 2014.
  22. Un individu connu sous le nom de guerre de Abu Dujana al-Mali, originaire de Bruxelles. Membre de DAESH, il sera tué à Raqqa en mars 2014.
  23. Karim Azzam, alias Abu Azzam, 23 ans, de Bruxelles. Tué en avril 2014.
  24. Un individu connu sous le nom de guerre de Abu Salma al-Belgiki, tué en août 2013 dans la province de Deir-ez-Zor.
  25. Un individu connu sous le nom de guerre de Abu Handalah, tué à Alep.
  26. Un Belge dont on ne connait pas l’identité et qui a été tué dans des combats à al-Keshkeyyi (province de Deir ez Zor) le 30 juillet 2014.
  27. Iliass Azaouaj, 23 ans de Bruxelles. Membre de DAESH. Sera exécuté par DAESH à Raqqa en Août 2014 car soupçonné de trahison.
  28. Un individu connu sous le nom de guerre de Abu Jihad al-Belgiki, tué le 31 août 2014 à Deir-ez-Zor
  29. Un individu connu sous le nom de guerre de Abu Mohsen al-Tunisi, tué le 31 août 2014 à Deir-ez-Zor.
  30. Un nommé Bakkouy, originaire de Genk, tué fin septembre 2014.
  31. Un individu connu sous le nom de guerre de Abu Yahya al-Belgiki, tué le 15 octobre 2014
  32. Ilyass Boughalab, ancien de Sharia 4 Belgium (S4B), il était d’ailleurs poursuivi en Belgique pour des faits liés à ce groupe. Membre de DAESH. Tué en mars 2014.
  33. Abu Umar al-Belgiki, membre de Jabhat al Nosra (Al Qaeda en Syrie), tué début octobre 2014.
  34. Khalid Hachti Bernan, alias Abu Qa’Qa, de Virton. Membre de DAESH, tué en mai 2014.
  35. Un inconnu dont le nom de guerre était Abu Adnan al-Belgiki. D’abord membre de Jabhat Al-Nosra, il passera ensuite à DAESH en décembre 2013. Il sera tué en septembre 2014.
  36. Un individu dont le nom de guerre était Abu Muhammed al-Belgiki, membre de DAESH et tué en octobre 2014 à Deir-ez-Zor.
  37. Oufae Sarrar, alias Umm Jarrah, ancienne membre de Sharia 4 Belgium. Membre de DAESH. Epouse de Ilyass Boughalab (voir n°32). Tuée fin 2013, elle est la première femme d’origine belge tuée dans les combats.
  38. Zakaria El Bouzaidi, tué en septembre 2014. Était l’ami de Sean Pidgeon (voir n°15)
  39. Un individu connu sous le nom de guerre Abu Sulayman al Belgiki al-Maghribi, membre de DAESH et tué à Kobané en Novembre 2014.
  40. Un individu connu sous le nom de guerre de Abu Turab et dont le vrai prénom était Sabri. Agé de 19 ans et originaire de Vilvoorde. A quitté la Belgique le 12 août 2013 et a été tué en Décembre 2013.
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Ab ar-Rahman al-Ayashi , feu le chef des Faucons du Levant
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SYRIE: LE FRONT AL-NOSRA SOULIGNE SON ATTACHEMENT À AL-QAÏDA !

Le Front al-Nosra, un des principaux groupes armés de Syrie, a affiché lundi son attachement à al-Qaïda et démenti toute intention de quitter le réseau extrémiste pour gagner le soutien de l’Occident et des pays du Golfe.
Al-Nosra «dément totalement toute information sur une rupture avec al-Qaïda » dans un communiqué publié via son compte twitter.
Branche syrienne d’al-Qaïda en Syrie depuis avril 2013, cette organisation occupe une position dominante dans le nord-ouest de la Syrie, en dépit des raids meurtriers de la coalition anti-djihadistes conduite par les États-unis, estiment les experts.
http://www.lesoir.be/816770/article/actualite/fil-info/fil-info-monde/2015-03-09/syrie-front-al-nosra-souligne-son-attachement-al-qaida

SAROUT, ICÔNE DE LA RÉVOLUTION SYRIENNE, REJOINT L’EI !

Pour les naïfs qui pensent qu’il y a une différence entre la rébellion syrienne modérée et les fanatiques islamistes. L’une n’est en fait que l’antichambre de l’autre !


Dans le convoi qui l’emmenait hors de la vieille ville d’Homs, évacuée début mai au terme d’un accord passé entre les quelque 2 000 rebelles syriens assiégés depuis plus d’un an et les troupes du régime de Bachar Al-Assad, Abdel Basset Sarout, décharné et les traits tirés, jurait à la caméra de la chaîne d’opposition syrienne Orient News : « Nous allons nous organiser, changer nos armes, réunir les gens prêts à agir (…). Nous y retournerons. » Ecœuré d’avoir été « abandonné » par l’opposition – « lâche » et minée par les divisions – et « trahi » par la communauté internationale, l’ancien gardien de but de football propulsé icône de la révolte d’Homs ne s’avouait pas vaincu. Depuis Dar Al-Kabira, une enclave rebelle à vingt kilomètres au nord d’Homs, le rebelle de 23 ans préparait déjà la prochaine bataille avec les combattants de sa brigade.
C’est au sein de l’État islamique (EI) que le jeune chef de guerre, accompagné d’une centaine d’insurgés, aurait désormais choisi de poursuivre son combat contre le régime syrien. La nouvelle de son allégeance au groupe djihadiste, que Sarout aurait confiée au militant Abou Bilal Al-Homsi dans un échange de messages le 23 décembre, a fait l’effet d’une bombe chez les militants révolutionnaires.
Incrédules, nombreux ne veulent pas croire que leur plus emblématique porte-drapeau est passé à l’ennemi. Pour les groupes liés à l’Armée syrienne libre, l’EI est un adversaire implacable, dont l’objectif n’est pas le renversement du régime mais l’établissement d’un califat islamique. Dès la fin 2013, de violents combats ont opposé ces deux tendances de la rébellion, mais l’EI a vite pris le dessus.
Le jeune gardien de but, promis à une carrière internationale, a évolué avec la révolution. Son cheminement a été immortalisé dans le documentaire Homs, chronique d’une révolte, du réalisateur damascène Talal Derki, qui a filmé le jeune homme dès les débuts du soulèvement contre le régime, en 2011, jusqu’en avril 2013. Boucles noires tombant sur la nuque et poing levé, à la fois photogénique et charismatique, l’étoile montante du club de football d’Al-Karama haranguait la foule d’Homs lors des manifestations pacifiques chaque vendredi. L’enfant du quartier sunnite de Bayada jouait alors de sa popularité et de son talent à improviser des chants pour braver, à visage découvert, la dictature.

BASCULEMENT PROGRESSIF

Un an plus tard, foulard noué autour du front, petite barbe et kalachnikov à l’épaule, le chantre pacifique s’est fait guérillero. Face à la multiplication des massacres de civils, Sarout ne croit plus une victoire possible sans le recours aux armes. Il prend la tête d’un groupe de jeunes prêts à en découdre pour défendre leurs idéaux de liberté et de dignité. Ciblé par le régime qui veut la peau de cette « icône », pris dans l’étau qui se resserre autour des combattants rebelles d’Homs, le jeune homme cède au désabusement au fil des mois. « Je veux mourir en martyr », confie-t-il à la caméra de Talal Derki, les yeux dans le vague et un lance-roquettes coincé négligemment entre les cuisses. Lui qui a réchappé plusieurs fois de la mort se sent bien seul face à la disparition de ses proches.
Talal Derki a observé le basculement progressif du rebelle modéré d’Homs vers l’idéologie djihadiste. Quelques jours avant de capituler face aux troupes du ­régime en mai, Sarout s’en remet au Front Al-Nosra, la branche ­syrienne d’Al-Qaida, et à l’EI pour sauver les rebelles assiégés. Se sentant « trahi » par l’« abandon » d’Homs, puis « marginalisé » au sein de l’opposition, il avait confié à un ancien compagnon de dissidence, Thaer Al-Khalidiya, son désir de passer à l’EI. Dans une photo récente diffusée sur le site de Twitter, le jeune homme apparaît vêtu du qamis, le vêtement long et noir des djihadistes.
L’attirance de Sarout pour l’EI est symptomatique d’une « radicalisation d’une partie des révolutionnaires syriens, se sentant abandonnés à la fois par les démocraties occidentales, les monarchies du Golfe et les brigades rebelles modérées », analyse le chercheur Romain Caillet, dans un rapport sur la progression de l’EI dans la région d’Homs, publié en août par la fondation norvégienne Noref. De plus en plus de rebelles d’Homs, impressionnés par la richesse et la force de l’EI, se tournent vers cette organisation, qui a renforcé son implantation dans le centre de la Syrie après avoir conquis les provinces de Rakka et Deir ez-Zor.

Tensions au sein de l'état islamique

On a appris que voici quelques semaines, deux syriens, « cadres » importants de DAESH avaient été arrêtés par leur propre organisation.
Il s’agit de Aamir al-Rafdan (ancien trafiquant de drogue) et Saddam al-Jamal, un ancien cadre de l’Armée Syrienne Libre (l’opposition soi-disante modérée) passé du côté des djihadistes .
Ces dernier sauraient été arrêtés car ils critiquaient le fait que, dans la zone de Deir Ezzor, tous les postes importants étaient occupés par des non-syriens.
Cette nouvelle est une illustration de la tension grandissante entre les combattants syriens et étrangers au sein de DAESH.
GUERRE INTERNE REBELLES

lundi 9 mars 2015

Zaldostanov, l'inquiétant ami de Poutine

Alexandre Zaldostanov, le chef des motards russes des Loups de la nuit, est un personnage omniprésent dans les médias russes depuis un an. Portrait de celui que certains appellent déjà l'ange noir de Poutine.

Muriel Lefevre

Alexandre Zaldostanov est la dernière marotte du président russe. Celui qu'on appelle aussi le chirurgien, suite à ses études de médecine, a rencontré pour la première fois le président russe en 2009. Depuis, les deux hommes n'ont cessé de se séduire et de s'utiliser mutuellement au point de devenir inséparables. Poutine s'est tellement pris d'affection pour ce géant aux yeux d'acier qu'il l'appelle désormais "mon frère" et en a fait l'égérie de son régime nationaliste.
Un personnage peu recommandable
Celui qui dirige le plus grand club de motard de Russie, les Loups de la nuit, est un personnage peu recommandable. Il prône ouvertement l'extermination des opposants au régime et est sur la liste des Russes interdits de séjour en Europe et aux États-Unis suite à la guerre en Crimée.
Extrémiste affiché, ce grand motard au regard torve et bardé de cuir est néanmoins de toutes les célébrations officielles. Il effectue aussi souvent des balades à moto avec le président russe.
Zaldostanov, l'inquiétant ami de Poutine
© Reuters
Il a été décoré de l'ordre du mérite pour "son action dans l'éducation patriotique des jeunes" et a porté la flamme olympique de Sotchi. C'est aussi lui qui organise les grands shows patriotiques diffusés en live à la télévision et joués devant plus de 200 000 personnes.
Le dernier est un véritable hymne à la gloire de l'intervention russe dans l'est de l'Ukraine avec char prêté par l'armée. En guise de conclusion, Zaldostanov a dit lors du spectacle "nous célébrons notre victoire sacrée dans une époque où le fascisme, comme un poison putride, a infiltré Kiev et commence à se propager partout en Ukraine. La nouvelle bataille contre le fascisme est inévitable."
Aujourd'hui tout le monde connait l'homme avec des bras gros comme des troncs. Il est en passe de devenir l'un des symboles de la nouvelle histoire russe. Pourtant, dans les derniers soubresauts de l'Union soviétique, les Loups de la nuit n'étaient qu'un groupe de motards qui appréciaient le heavy metal. Les choses ont désormais bien changé. Ce club est aujourd'hui riche de 5000 membres et servirait de milice officieuse aux plus hautes sphères du pouvoir. Kadyrov, le président de Tchétchénie et allié proche de Poutine, est lui aussi devenu membre à part entière du club.
Selon le département d'État américain, ses membres combattent en Ukraine et auraient notamment participé à l'invasion des quartiers navals de Sébastopol.
"Il faut exterminer les opposants au pouvoir"
Zaldostanov est l'un des meneurs du mouvement anti-Maidan, en opposition au mouvement qui a renversé l'ex-président ukrainien Ianoukovitch. Il aurait d'ailleurs préféré qu'on baptise le mouvement "mort aux pédés". Non content de défendre la Russie et Poutine contre la "bête orange", le mouvement qui souhaite une révolution populaire en Russie, il se voit aussi comme un croisé de l'Église orthodoxe russe. Fustigeant, par exemple, à l'envi les Pussy Riot qui avaient "blasphémé" l'Église orthodoxe. Le leader des Loups de la nuit se sent tellement investi par sa mission qu'il a annoncé la rupture définitive de son mouvement avec l'internationale des Bikers.
Au-delà d'un ami peu recommandable, beaucoup se disent que l'accession de Zaldostanov au coeur de l'élite du pays en dit long sur ce qu'est devenue la Russie sous Poutine. Et que cela n'augure rien de bon.
Zaldostanov, l'inquiétant ami de Poutine

http://www.levif.be/actualite/international/zaldostanov-l-inquietant-ami-de-poutine/article-normal-370275.html?utm_source=Newsletter-06/03/2015&utm_medium=Email&utm_campaign=Newsletter-RNBAVULV&M_BT=11363944131696
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