jeudi 29 août 2013

Syrie, les Eglises contre une intervention

J’ai déjà eu l’occasion de signaler que l’évêque libanais de rite syriaque, Mgr Raboula Antoine Beylouni, a eu le courage de rappeler, contrairement à la très grande majorité des ecclésiastiques moyen-orientaux qui eux pratiquent la dhimmitude intégrale, l’américanophobie et l’israélophobie, j’ai déjà eu l’occasion de signaler, écrivais-je, que l’évêque libanais de rite syriaque, Mgr Raboula Antoine Beylouni, a eu le courage de rappeler que le Coran « ordonne d’imposer la religion par la force, par l’épée » et que « le Coran donne au musulman le droit de juger les chrétiens et de les tuer par la djihad ».
Fait révélateur, à propos de la Syrie notamment, certains ecclésiastiques moyen-orientaux semblent s’éloigner un tout petit peu, mais pas beaucoup, de leur dhimmitude intégrale, de leur américanophobie et de leur israélophobie. Il faut dire, à cet égard, que 450’000 chrétiens syriens ont été déplacés ou sont partis. Peut-être a-t-il fallu cela pour que certains ecclésiastiques moyen-orientaux s’éloignent un tout petit peu de leur dhimmitude intégrale.
Grégoire III, patriarche d’Antioche de l’Eglise catholique melkite
Ainsi, Grégoire III, patriarche d’Antioche de l’Eglise catholique melkite, fait part de ses doutes concernant la crédibilité de certains éléments de preuve trouvés dans les principaux foyers du conflit syrien. Il affirme que personne ne peut connaître avec certitude l’identité des responsables des attaques chimiques de la semaine dernière : « On ne peut pas accuser à tour de rôle le gouvernement et l’opposition. Il n’y a rien de tel pour attiser la violence et la haine ».
Le patriarche a exprimé ses inquiétudes concernant les combattants étrangers qui se rendent en Syrie : « nombre de personnes viennent de l’extérieur de la Syrie pour se battre dans le pays. Ces combattants nourrissent le fondamentalisme et l’islamisme ». 450’000 chrétiens syriens – soit près du tiers de l’effectif total – ont été déplacés dans le pays ou se sont réfugiés à l’étranger : « Les extrémistes veulent attiser la haine entre les chrétiens et les différentes mouvances musulmanes ».
L’Eglise orthodoxe russe
De son côté, l’Eglise orthodoxe russe exprime sa « vive inquiétude » concernant l’évolution de la crise syrienne. Dans AsiaNews, le métropolite Hilarion, chef du département du patriarcat de Moscou pour les relations extérieures, déclare que la position d’Obama est « complètement unilatérale », dit-il.
« Sans avoir l’aval des Nations Unies, ils veulent décider du sort de tout un pays de millions d’habitants. Une fois encore, des milliers de vies vont être sacrifiées sur l’autel d’une démocratie imaginaire » et parmi les victimes seront d’abord « des chrétiens, dont personne ne se soucie du sort ». Le métropolite pointe le risque pour la Syrie de « devenir otage de la situation et victime de forces extrémistes radicales qui, avec l’aide (d’Obama) arriveront au pouvoir ».
Mgr Antoine Audo, évêque catholique chaldéen
Radio Notre-Dame signale que Mgr Antoine Audo, évêque catholique chaldéen et président de l’organisation humanitaire Caritas en Syrie, interviewé par Radio Vatican, lance un cri d’alarme: « S’il y avait une intervention militaire, cela voudrait dire, selon mon appréciation, une guerre mondiale. De nouveau il y a ce risque. La chose n’est pas aussi facile ».
Et il se réfère au Pape François : « Nous espérons que l’intervention du pape pour favoriser un vrai dialogue entre les différentes parties en conflit, pour trouver une solution, puisse être un premier pas pour ne pas faire usage des armes et faire en sorte que les gens puissent voyager, communiquer, dialoguer ». Mgr Audo en appelle à la prudence : « C’est cela que nous attendons : une force internationale qui aide à dialoguer et non pas à faire la guerre ».
Le pape François et le roi de Jordanie, Abdallah II
La voie du dialogue et de la négociation est l’unique option pour sortir la Syrie de la crise aux yeux du pape François et du roi de Jordanie, Abdallah II, indique, aujourd’hui, jeudi, le Vatican, dans un communiqué. Il a été réaffirmé, lors des entretiens entre le pape et le roi de Jordanie, que la voie du dialogue et de la négociation entre les composantes de la société syrienne est l’unique option pour mettre fin au conflit, indique le communiqué. Le Saint-Siège souligne la nécessité de mettre fin aux violences qui causent chaque jour la perte de tant de vies humaines, surtout parmi les populations innocentes.
Le roi de Jordanie, accompagné de son épouse Rania, a rencontré le pape avant de s’entretenir avec le cardinal secrétaire d’Etat (Affaires étrangères) Tarcisio Bertone. « J’ai un énorme respect pour ce que vous faites et pour ce que fait l’Eglise catholique », a déclaré le roi de Jordanie au pape lors de l’entretien. Cette visite s’inscrit dans le contexte extrêmement tendu des crises syrienne et égyptienne. La Jordanie, frontalière de la Syrie, connaît un important afflux de réfugiés syriens – un million – qui la fragilise. Sur la crise syrienne, le Saint-Siège, le pape et tous les patriarches de la région prônent le dialogue entre belligérants. Ils récusent les solutions armées pour mettre fin à ce conflit sanglant.
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© M. Garroté réd chef www.dreuz.info
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