lundi 19 août 2013

Que se passe-t-il en Egypte ?

Rien n’est jamais un hasard en géopolitique. Ce qui se passe actuellement en Egypte l’est moins que jamais !
Les Frères Musulmans semblaient pourtant être devenus des interlocuteurs privilégiés des USA ! Ils furent d’ailleurs très impliqués dans ce qu’on a appelé le « printemps arabe » et ceci dans tous les pays qui ont connu ces événements…Au point d’arriver au pouvoir, d’une manière ou de l’autre, dans plusieurs pays arabes.
Il apparaît en tous les cas certain que les Frères Musulmans – par leur organisation, leur structure, leur implantation sociale et leur habitude de la clandestinité - étaient les partenaires idéaux pour provoquer des révoltes successives dans divers pays arabes.
On peut donc imaginer un accord entre les USA et les Frères Musulmans, dans le cadre d’un vaste plan visant à changer la physionomie du Moyen Orient, avec le deal suivant : « Les Américains lâchaient tous leurs « alliés » en place et laissaient les Frères prendre le pouvoir à la condition qu’ils ne développent jamais de politique hostile aux Etats Unis et à ses intérêts. »
L’objectif étant double : couper l’herbe sous le pied des islamistes radicaux et garantir l’influence américaine dans la région.
Cet accord n’est en rien étonnant puisque l’administration américaine entretient depuis longtemps les meilleures relations avec la confrérie musulmane. Et en particulier depuis l’arrivé d’Obama au pouvoir.
Ainsi, une collaboratrice d’Hillary Clinton fut proche des Frères Musulmans. Mais on en retrouve aussi à la Sécurité Intérieure, comme conseillers juridiques de la Maison Blanche ou encore comme rédacteurs des discours d’Obama sur l’Islam…
Tout ceci rend bien évidemment très étrange, la destitution de Morsi par une armée égyptienne pourtant financée, équipée et entraînée par l’armée US.
Il faut avant tout y voir les conséquences du fait que l’armée égyptienne a l’impression d’avoir été flouée. Car si elle avait accepté, en son temps, de lâcher Moubarak (qui était l’un des siens rappelons-le), ce n’était sans doute pas pour voir arriver au pouvoir des Frères Musulmans tout puissants. Ceci pour des raisons d’intérêts sans doute mais aussi car l’esprit nassérien (nationaliste arabe laïc) reste vivace chez les officiers.
Mais cette réaction a sans nul doute aussi été favorisée par une autre intervention extérieure : celle de l’Arabie Saoudite qui soutient manifestement les militaires égyptiens. Et sans doute pas qu’avec des mots ! Les Saoudiens voient  en effet l’arrivée au pouvoir dans le monde arabe de partis issus des Frères Musulmans d’un très mauvais œil ! Pour diverses raisons…
Avant tout car l’image d’une forme républicaine d’islamisme n’a rien pour plaire aux souverains de droit divin du royaume saoudien. En effet, l’essence même du système politico-religieux saoudien est que si les souverains sont bien entendu les gardiens de la foi et des lieux saints, il y a néanmoins une claire séparation entre l’état et le côté religieux. Ce qui n’est absolument pas le cas avec les Frères Musulmans pour qui, c’est dans l’Islam que l’on peut trouver les solutions à tous les problèmes politiques.
Il y a aussi une différence sur le côté idéologique. En effet, les Saoudiens se réfèrent au wahabisme, – -idéologie fondée au 18è siècle par Ibn Abdel-Wahhab et prônant une interprétation à la lettre de tous les enseignements écrits par les compagnons du prophète (les Salaf, d’où vient aussi l’utilisation du terme salafiste) – tandis que les Frères Musulmans n’hésitent pas à défendre une vision adaptable de l’Islam à l’époque actuelle et à l’endroit où ils se trouvent. Les dirigeants politiques des Frères n’hésitent ainsi pas à s’habiller à l’occidentale ni à envoyer leurs enfants dans les universités occidentales.
Quoi qu’il en soit, ce bras de fer d’un nouveau genre entre les Saoudiens et les Américains pourrait, selon ses suites, changer la donne par rapport à d’autres problématiques au Moyen Orient.
Il pourrait aussi favoriser un essor des factions  islamistes les plus radicales. C’est-à-dire juste l’effet inverse que visaient les opérations de type « printemps arabe ». Ce ne serait pas la première fois que les Américains finiraient victimes de leurs fausses « bonnes idées ».
OBAMA-~1
« Centre Solidariste d’Etudes Politiques » du Mouvement NATION.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire