Human Rights Watch a dénoncé jeudi l'attaque de 42 églises et de nombreuses écoles, maisons et entreprises tenues par des coptes en Egypte, appelant les autorités à déployer les forces de l'ordre pour mettre un terme à ces violences confessionnelles.
Depuis l'assaut des policiers et des militaires sur les rassemblements islamistes au Caire le 14 août, au moins 42 églises ont été attaquées, dont 37 ont été incendiées ou endommagées, ainsi que des dizaines d'écoles, de maisons et de commerces appartenant à des coptes, affirme l'ONG.
Dans le même temps, au moins quatre personnes --trois coptes et un musulman-- ont péri dans ces attaques au Caire et dans la province d'el-Menia, selon HRW.
"Depuis des semaines, ces attaques étaient prévisibles, des membres des Frères musulmans accusant les coptes d'avoir joué un rôle dans la destitution du président Mohamed Morsi, mais les autorités n'ont rien fait ou presque pour les empêcher", accuse Joe Stork, responsable du Moyen-Orient au sein de l'ONG.
Des habitants d'el-Menia ont affirmé à HRW que durant la semaine qui a suivi la destitution par l'armée du président islamiste Morsi le 3 juillet, les portes des maisons habitées par des coptes avaient été barrées d'une grande croix. Celles ainsi marquées pour les distinguer des maisons de familles musulmanes ont été attaquées depuis.
Certains dirigeants de la confrérie de M. Morsi ont dénoncé ces attaques mais aujourd'hui, affirme M. Stork, "les chrétiens à travers le pays se cachent dans leurs maisons, craignant pour leur vie".
Son organisation, se basant sur les témoignages de 43 personnes, dont des membres du clergé et des militants coptes, accuse les forces de l'ordre d'avoir été absentes lors de ces attaques confessionnelles.
Un prêtre à Malaoui, une ville de la province d'el-Menia, a ainsi déclaré avoir appelé les services d'urgence et la police à plusieurs reprises lors d'une attaque contre son église mais que personne ne s'était présenté.
De son côté, l'archevêque Makarios d'el-Menia, a affirmé avoir demandé en vain au Premier ministre, au ministre de l'Intérieur et à un responsable militaire d'envoyer des forces pour protéger les coptes.
Depuis le 14 août, près d'un millier de personnes ont péri en Egypte, en grande majorité dans des heurts entre forces de l'ordre et manifestants pro-Morsi.
L'armée a destitué le 3 juillet M. Morsi après des manifestations monstres de ses détracteurs qui l'accusaient d'avoir accaparé le pouvoir au profit de sa confrérie et ruiné une économie déjà exsangue.
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