Une troisième guerre mondiale ?
Il est arrivé bien souvent dans L’Histoire que, lorsque les chefs d’Etat n’arrivent plus à dominer la situation, quand « ils ne savent plus quoi faire », ils ont tendance à provoquer une guerre. C’est particulièrement vrai lorsque les difficultés auxquelles ils se heurtent sont d’ordre économique et financier, notamment quand un important chômage ne peut être éradiqué...
Dès lors, il n’est pas étonnant que l’on n’hésite plus, dans certains milieux, à commencer à parler à mots couverts de la possibilité d’une troisième guerre mondiale...
Deux foyers pourraient servir de détonateur à une telle conflagration : l’Iran et les alentours de la Chine.
Où va-t-on en Iran ?
Depuis plusieurs années, les pays occidentaux, et notamment les États-Unis, suivis par la France et la Grande-Bretagne, fonttous leurs efforts pour que l’Iran cesse, sous couvert de la mise en place d’usines d’électricité nucléaire, de tenter de fabriquer des engins atomiques. Des sanctions économiques de plus en plus fortes ont été décidées par les instances internationales et elles ont un effet dévastateur sur la situation économique de l’Iran. Cependant, les instances internationales n’envisagent pas de passer à des sanctions militaires, car la Russie et la Chine, toutes deux membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, ont fait savoir qu’elles opposeraient leurveto à de telles résolutions. Toutefois le boycott des achats de pétrole à l’Iran, décidé il y a quelquesjours par l’Union européenne a amené les autorités de Téhéran a annoncer, mezzo voce, que l’Iran avait la capacité de bloquer le détroit d’Ormuz, par le quel transite 40 % du pétrole produit dans le monde. Unetelle opération déclencherait presque certainement l’intervention armée des États-Unis, assistés par les forces aéro-navales britanniques et françaises. Quelle serait alors la réaction de la Russie et de la Chine ?
D’après quelques fuites dans la presse russe, il semble que la Russie soit en train de se préparer à une confrontation militaire. C’est ainsi qu’elle a déjà, pour soutenir la Syrie, fait faire mouvement vers la Méditerranée à une partie de sa flotte de Mer Noire articulée autour du croiseur porte-avion « Amiral Kouznetsov ». Elle a aussi déplacé plusieurs escadrilles de ses forces aériennes dans le Caucase, dans le but de mettre à portée de son aviation les bases turques d’où partirait sans doute une partie de l’attaque aérienne américaine. L’armée russe a aussi, comme par hasard, déclenché des manoeuvres de troupes terrestres dans le Caucase, pour bien faire comprendre aux pays de la région -Géorgie, Arménie, Azerbaïdjan, Tchétchénie...- qu’ils ont intérêt à se tenir tranquilles. On sait enfin que la Russie fournit depuis plusieurs années l’armée iranienne en artillerie anti-aérienne, fusées et radars relativement performants et on peut penser qu’elle lui fournirait immédiatement les renseignements recueillis par les satellites russes sur les positions occidentales et leurs mouvements. Selon certaines sources, la Chine ne resterait pas non plus inactive en cas d’attaques américaines contre l’Iran. On le voit, il suffirait alors du moindre incident pour transformer ce qui ne serait au démarrage qu’un conflit local et limité en une conflagration générale !
Les ambitions de la Chine
Le second endroit où une troisième guerre mondiale pourrait éclater se trouve dans les alentours de la Chine. En disant cela, nous ne pensons pas à la Corée du Nord, car les chinois se méfient beaucoup de cet allié encombrant et imprévisible. Nous pensons aux îles situées dans le Pacifique, à l’est et au sud de la Chine. Car la République populaire est en train, depuis quelques années, de comprendre et d’imiter, et pour les mêmes raisons, ce qui était autrefois la pensée stratégique de son rival de toujours, le Japon.
En clair, elle commence à se rendre compte que, malgré sa taille imposante, elle a besoin de se procurer les richesses naturelles dont elle est dépourvue. Il s’agit principalement du pétrole et de ces minerais spéciaux, issus des « terres rares », qui sont devenus indispensables pour la production de produits métallurgiques sophistiqués nécessaires dans l’industrie militaire et de haute précision. Certains de ces gisements se trouvent très loin de la Chine, notamment en Afrique, et Pékin fait tout ce qu’il peut, par des moyens pacifiques, pour qu’ils soient mis à sa disposition. Mais d’autres richesses naturelles se situent tout près d’elle, ou tout au moins dans un environnement proche. Comme l’a fait le Japon avant elle, la Chine réalise donc de gros efforts pour développer sa marine de guerre, vecteur indispensable pour contrôler les voies de communication vers les zones où se trouvent ces éventuels gisements.
Ces efforts portent principalement dans deux domaines auxquels elle a consacré d’importants budgets, les sous-marins à propulsion nucléaire lanceurs d’engins et les porte-avions. D’ailleurs, le premier de ces porte-avions de fabrication chinois vient d’effectuer sa seconde sortie en mer en novembre dernier. Les ambitions de la Chine dans les régions maritimes du sud-est du Pacifique ne manquent pas de déclencher les protestations véhémentes des pays voisins. Le Vietnam, les Philippines et Taiwan se heurtent à la Chine pour revendiquer la souveraineté sur le petit archipel des Spratleys et les îles de la mer de Chine méridionale, riches en hydrocarbures, que Pékin considèrent comme siennes. De même, Pékin et Hanoï se disputent les Paracels.
Ces différends territoriaux provoquent des pics de tension chroniques entre la Chine et ses voisins -Vietnam et Philippines ces dernier mois, Japon en fin 2010. Il est clair que les États-Unis, qui se considèrent, depuis Mac-Arthur, comme la puissance numéro un de cette zone du Pacifique, auront du mal à laisser faire la Chine sans réagir. Si la République populaire, qui possède déjà la plus importante force militaire de la région sur le plan de l’armée de terre, parvient à devenir un adversaire indiscutable sur le plan naval et aéro-naval, l’équilibre géopolitique de la région serait transformé. On comprend qu’il y a dans cette situation les germes d’un conflit majeur entre deux super - puissances...
On le voit, il existe deux secteurs géographiques où les conflits locaux sont en train de s’envenimer à un point tel qu’on ne peut écarter l’hypothèse qu’ils se transforment en conflagration militaire. Or, nos lecteurs le savent bien, on sait comment commence une guerre, mais on ne sait jamais comment elle finit ! Qui aurait prévu que l’assassinat, le 28juin 1914, d’un archiduc autrichien par un terroriste serbe, dans une ville obscure de Bosnie-Herzégovine, allait, quelques semaines plus tard déclencher une guerre mondiale, durant laquelle une dizaine de millions d’hommes ont perdu la vie et à l’issue de laquelle la carte de l’Europe et l’équilibre géopolitique mondial ont été modifiés ?
Souhaitons que les dirigeants des différents pays impliqués dans ces conflits prennent conscience des risques terribles qu’ils feraient courir, non seulement à leur propres nations mais au monde entier, si ces conflits locaux se transformaient en une troisième guerre mondiale. Ils doivent faire preuve de mesure et de prudence...
Georges Rousseau - RESTAURATION NATIONALE N° 72
Il est arrivé bien souvent dans L’Histoire que, lorsque les chefs d’Etat n’arrivent plus à dominer la situation, quand « ils ne savent plus quoi faire », ils ont tendance à provoquer une guerre. C’est particulièrement vrai lorsque les difficultés auxquelles ils se heurtent sont d’ordre économique et financier, notamment quand un important chômage ne peut être éradiqué...
Dès lors, il n’est pas étonnant que l’on n’hésite plus, dans certains milieux, à commencer à parler à mots couverts de la possibilité d’une troisième guerre mondiale...
Deux foyers pourraient servir de détonateur à une telle conflagration : l’Iran et les alentours de la Chine.
Où va-t-on en Iran ?
Depuis plusieurs années, les pays occidentaux, et notamment les États-Unis, suivis par la France et la Grande-Bretagne, fonttous leurs efforts pour que l’Iran cesse, sous couvert de la mise en place d’usines d’électricité nucléaire, de tenter de fabriquer des engins atomiques. Des sanctions économiques de plus en plus fortes ont été décidées par les instances internationales et elles ont un effet dévastateur sur la situation économique de l’Iran. Cependant, les instances internationales n’envisagent pas de passer à des sanctions militaires, car la Russie et la Chine, toutes deux membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU, ont fait savoir qu’elles opposeraient leurveto à de telles résolutions. Toutefois le boycott des achats de pétrole à l’Iran, décidé il y a quelquesjours par l’Union européenne a amené les autorités de Téhéran a annoncer, mezzo voce, que l’Iran avait la capacité de bloquer le détroit d’Ormuz, par le quel transite 40 % du pétrole produit dans le monde. Unetelle opération déclencherait presque certainement l’intervention armée des États-Unis, assistés par les forces aéro-navales britanniques et françaises. Quelle serait alors la réaction de la Russie et de la Chine ?
D’après quelques fuites dans la presse russe, il semble que la Russie soit en train de se préparer à une confrontation militaire. C’est ainsi qu’elle a déjà, pour soutenir la Syrie, fait faire mouvement vers la Méditerranée à une partie de sa flotte de Mer Noire articulée autour du croiseur porte-avion « Amiral Kouznetsov ». Elle a aussi déplacé plusieurs escadrilles de ses forces aériennes dans le Caucase, dans le but de mettre à portée de son aviation les bases turques d’où partirait sans doute une partie de l’attaque aérienne américaine. L’armée russe a aussi, comme par hasard, déclenché des manoeuvres de troupes terrestres dans le Caucase, pour bien faire comprendre aux pays de la région -Géorgie, Arménie, Azerbaïdjan, Tchétchénie...- qu’ils ont intérêt à se tenir tranquilles. On sait enfin que la Russie fournit depuis plusieurs années l’armée iranienne en artillerie anti-aérienne, fusées et radars relativement performants et on peut penser qu’elle lui fournirait immédiatement les renseignements recueillis par les satellites russes sur les positions occidentales et leurs mouvements. Selon certaines sources, la Chine ne resterait pas non plus inactive en cas d’attaques américaines contre l’Iran. On le voit, il suffirait alors du moindre incident pour transformer ce qui ne serait au démarrage qu’un conflit local et limité en une conflagration générale !
Les ambitions de la Chine
Le second endroit où une troisième guerre mondiale pourrait éclater se trouve dans les alentours de la Chine. En disant cela, nous ne pensons pas à la Corée du Nord, car les chinois se méfient beaucoup de cet allié encombrant et imprévisible. Nous pensons aux îles situées dans le Pacifique, à l’est et au sud de la Chine. Car la République populaire est en train, depuis quelques années, de comprendre et d’imiter, et pour les mêmes raisons, ce qui était autrefois la pensée stratégique de son rival de toujours, le Japon.
En clair, elle commence à se rendre compte que, malgré sa taille imposante, elle a besoin de se procurer les richesses naturelles dont elle est dépourvue. Il s’agit principalement du pétrole et de ces minerais spéciaux, issus des « terres rares », qui sont devenus indispensables pour la production de produits métallurgiques sophistiqués nécessaires dans l’industrie militaire et de haute précision. Certains de ces gisements se trouvent très loin de la Chine, notamment en Afrique, et Pékin fait tout ce qu’il peut, par des moyens pacifiques, pour qu’ils soient mis à sa disposition. Mais d’autres richesses naturelles se situent tout près d’elle, ou tout au moins dans un environnement proche. Comme l’a fait le Japon avant elle, la Chine réalise donc de gros efforts pour développer sa marine de guerre, vecteur indispensable pour contrôler les voies de communication vers les zones où se trouvent ces éventuels gisements.
Ces efforts portent principalement dans deux domaines auxquels elle a consacré d’importants budgets, les sous-marins à propulsion nucléaire lanceurs d’engins et les porte-avions. D’ailleurs, le premier de ces porte-avions de fabrication chinois vient d’effectuer sa seconde sortie en mer en novembre dernier. Les ambitions de la Chine dans les régions maritimes du sud-est du Pacifique ne manquent pas de déclencher les protestations véhémentes des pays voisins. Le Vietnam, les Philippines et Taiwan se heurtent à la Chine pour revendiquer la souveraineté sur le petit archipel des Spratleys et les îles de la mer de Chine méridionale, riches en hydrocarbures, que Pékin considèrent comme siennes. De même, Pékin et Hanoï se disputent les Paracels.
Ces différends territoriaux provoquent des pics de tension chroniques entre la Chine et ses voisins -Vietnam et Philippines ces dernier mois, Japon en fin 2010. Il est clair que les États-Unis, qui se considèrent, depuis Mac-Arthur, comme la puissance numéro un de cette zone du Pacifique, auront du mal à laisser faire la Chine sans réagir. Si la République populaire, qui possède déjà la plus importante force militaire de la région sur le plan de l’armée de terre, parvient à devenir un adversaire indiscutable sur le plan naval et aéro-naval, l’équilibre géopolitique de la région serait transformé. On comprend qu’il y a dans cette situation les germes d’un conflit majeur entre deux super - puissances...
On le voit, il existe deux secteurs géographiques où les conflits locaux sont en train de s’envenimer à un point tel qu’on ne peut écarter l’hypothèse qu’ils se transforment en conflagration militaire. Or, nos lecteurs le savent bien, on sait comment commence une guerre, mais on ne sait jamais comment elle finit ! Qui aurait prévu que l’assassinat, le 28juin 1914, d’un archiduc autrichien par un terroriste serbe, dans une ville obscure de Bosnie-Herzégovine, allait, quelques semaines plus tard déclencher une guerre mondiale, durant laquelle une dizaine de millions d’hommes ont perdu la vie et à l’issue de laquelle la carte de l’Europe et l’équilibre géopolitique mondial ont été modifiés ?
Souhaitons que les dirigeants des différents pays impliqués dans ces conflits prennent conscience des risques terribles qu’ils feraient courir, non seulement à leur propres nations mais au monde entier, si ces conflits locaux se transformaient en une troisième guerre mondiale. Ils doivent faire preuve de mesure et de prudence...
Georges Rousseau - RESTAURATION NATIONALE N° 72
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