lundi 10 octobre 2016

2ème débat aux USA

La dynamique électorale restait lundi favorable à Hillary Clinton au lendemain du deuxième débat contre Donald Trump, un affrontement unique dans l'histoire présidentielle américaine par la virulence et la teneur personnelle des attaques.

Le candidat républicain à la Maison Blanche avait besoin de briller pour rebondir après un week-end désastreux causé par la divulgation de propos dégradants sur les femmes tenus en 2005, et stopper les défections au sein de son camp. Mais le miracle ne s'est pas produit.
Durant une heure et demie d'échanges tendus, il a certes fait preuve de plus de discipline qu'au premier débat, il y a deux semaines, attaquant sans relâche Hillary Clinton comme une représentante du statu quo contrôlée par les groupes d'intérêts.
Il s'est excusé une nouvelle fois pour la vidéo retrouvée et diffusée la semaine dernière.
Mais il a assorti ces excuses d'une contre-attaque extraordinaire, s'aventurant sur un terrain jusqu'ici considéré indigne d'un débat présidentiel: les allégations de frasques sexuelles contre le mari de son adversaire. "Si vous regardez Bill Clinton, c'est bien pire", a-t-il accusé. Dans le public, il avait invité trois femmes qui accusent depuis des décennies l'ancien président démocrate d'agressions sexuelles.
Hillary Clinton n'a pas dévié de sa ligne directrice, consistant à faire de l'élection un référendum sur la personnalité de Donald Trump, présenté comme instable et sectaire.
Dans un long réquisitoire solennel, elle est revenue sur la façon dont Donald Trump parle des femmes mais aussi des immigrés et des musulmans.
Mais deux sondages auprès des téléspectateurs donnaient l'avantage à Mme Clinton : 57% contre 34% pour Donald Trump selon CNN/ORC et 47%/42% selon un sondage moins tranché de Yougov où le reste des sondés estimait que le match avait donné un résultat nul.
Dans les couloirs du débat, qui avait lieu sur le campus de l'université Washington de Saint-Louis, les porte-parole de Donald Trump étaient assaillis de questions sur des rumeurs de séparation du ticket formé par Donald Trump et son candidat à la vice-présidence, Mike Pence, un chrétien conservateur qui s'était dit "outré" par les paroles exhumées de l?homme d'affaires.
Durant le débat, Donald Trump l'a publiquement désavoué sur la Syrie; Mike Pence avait appelé à ce que les États-Unis attaquent directement les forces syriennes afin de venir en aide aux civils d'Alep.
Mais Kellyanne Conway, directrice de campagne, a assuré que Mike Pence restait "à 100%" derrière Donald Trump et qu'il ferait activement campagne dès lundi. L?intéressé s?est aussi dit fier de la prestation de son coéquipier.
Reste à savoir quel calcul politique feront cette semaine les républicains qui n'ont pas encore fait défection.
Leur objectif est de conserver la majorité au Congrès lors des élections législatives qui auront lieu en même temps que la présidentielle, le 8 novembre.

Trump n'attaque pas vraiment Clinton sur le bilan de la secrétaire d'état ni sur le bilan d'Obama. Ses conseillers ne sont pas assez agressifs, alors qu'il y a matière à l'être.
Clinton a accusé Trump de soutenir Moscou, il aurait pu répondre que l'Arabie Saoudite et le Qatar financent Clinton.

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