lundi 31 décembre 2012

Algérie : Histoire asymétrique

Nicolas le Fleurial dénonce notre politique de repentance.


Des excuses, toujours des excuses, rien que des excuses, voilà ce que l’Algérie impose à la France depuis cinquante ans. Encore les excuses publiques ne sont-elles qu’un îlot perdu au milieu un vaste océan de regrets, de repentances, de repentirs, de mea culpa, de contritions, de pénitences, d’humiliations exigés à la suite de contacts informels ou diplomatiques par les missi dominici et autres légats d’Alger et bien entendu par les intellectuels organiques des deux pays. Voilà plus d’un demi-siècle que le peuple français s’est prononcé en faveur de l’indépendance de l’Algérie vis-à-vis de la France, et réciproquement (réciprocité que les politiciens français ont oubliée ou feignent d’ignorer), et pourtant il ne se passe pas de jour sans que de nouvelles exigences soient exprimées à Alger, Oran, Médéa, Tlemcen, Annaba, jusque dans les douars reculés de la montagne et dans les cellules islamiques des banlieues fanatisées de France. Voilà un demi-siècle que des accords de cessez-le-feu et de paix ont été signés par l’un et l’autre pays, et pourtant, partout où ils peuvent prendre la parole, même en France, les dirigeants algériens prononcent de nouvelles condamnations, accusant la France de tous les crimes possibles et imaginables, même celui de non assistance à peuple algérien en danger sous l’hydre FLN, tout en s’exonérant de toute responsabilité dans le désastre que subit l’Algérie. Quand les procureurs ne sont pas les dirigeants politiques, ce sont les responsables de l’opposition ; et quand ceux-ci par hasard se taisent, les intellectuels français ou algériens prennent le relais et sont ensuite suivis par les imams, par les hiérarques socialistes et communistes, par les barbus, par les trotskistes du Nouveau Parti d’Allah, par les moudjahidin et les djihadistes, qui n’ont le sentiment d’exister que quand ils bavent leur haine sur la France et les Français. Si les accusateurs n’étaient pas musulmans, ils seraient tenus pour racistes ; mais l’islam garantit une impunité infinie à ceux qui le professent.
De la guerre totale que l’Algérie a engagée contre la France, c’est la France qui est sortie victorieuse - une victoire à plate couture et sur tous les terrains, militaire, politique, géopolitique, moral, économique, social. Commencée en 1954, la guerre s’est achevée sur la défaite de l’armée algérienne ou ce qui, en 1961, en tenait lieu. Les attentats empêchés, les auteurs des attentats éliminés, les groupes étiques de combattants se sont réfugiés en Tunisie, en Egypte, au Maroc ou en Suisse. En 1961, les Algériens qui combattaient dans l’armée française ou aux côtés des Français étaient plus nombreux que ceux que le FLN avait enrôlés dans l’Armée de Libération Nationale. La défaite des armes a été couronnée par une défaite politique. En 1962 et même avant, l’Algérie a voulu devenir le fer de lance des peuples en lutte contre la France et l’Occident, mais elle n’a été qu’un réservoir de supplétifs du bloc de l’Est. Ce bloc disparu, elle a cru bon de soutenir des groupes terroristes palestiniens ou autres, elle n’a fait que nourrir les serpents de l’islam qui, à leur tour, lui font la guerre et l’accusent de tous les crimes possibles et imaginables, plus graves encore que les crimes que les hiérarques imputent aux Français. A procureur, procureur et demi.
A la défaite politique de l’Algérie a correspondu la victoire politique de la France. En 1962, la France a recouvré son indépendance. D’un coup, elle n’a plus dû entretenir un vaste pays, qu’elle a doté d’innombrables infrastructures de qualité. En Algérie ont été construits des routes, des ports, des hôpitaux, des aéroports, des villes, des écoles, des administrations, un réseau électrique, des usines, qui faisaient défaut en France. Le boulet répudié, la croissance a été de 6 à 7% par an et les Français ont accédé enfin à des soins de qualité, à un niveau de vie décent, au plein emploi et leurs enfants à l’enseignement secondaire et supérieur. Il est dommage que l’indépendance se soit arrêtée à l’Algérie et ne se soit pas étendue aux Antilles, à la Guyane, à la Réunion et surtout à Mayotte, aux îles du Pacifique. La Calédonie, c’est pour bientôt. En 1962, la France a purgé ses démons. Elle a mis fin à cent soixante-dix ans de république militaire et militarisée, impériale et impérialiste, qui n’avait aucun scrupule à faire massacrer les Vendéens, les manifestants de 1795, les ouvriers au chômage en juin 1848, les communards en mai 1871, les mineurs en grève dans les années 1890-1910, les pieds noirs rue d’Isly, et à faire la guerre à tous les peuples ou nations d’Europe de 1792 à 1815, puis du monde, en Afrique, en Asie ou en Océanie, quitte à subir des défaites humiliantes ou des occupations atroces. En 1962, ce cycle historique a pris heureusement fin, tandis que l’Algérie s’engageait dans un cycle de déchéance et de guerre sans fin. 
En 1962, l’Algérie a été purifiée ethniquement, religieusement, socialement, et s’est dotée de lois xénophobes, devenant le pays de la haine de l’Autre, quel que fût cet autre, et des égorgeurs d’étrangers. Face à n’importe quel pays au monde ayant mené la politique du FLN, les docteurs ès moraline auraient hurlé au racisme. Mais l’Algérie en a été miraculeusement épargnée, grâce à quoi elle a continué sur son erre, tandis que la France accueillait des persécutés du monde entier et même, et en toute inconscience, des persécuteurs algériens ou des enfants de ces persécuteurs. L’hymne national algérien porte les menaces suivantes : « Ô France, voici venu le jour où il te faudra rendre des comptes ! Prépare-toi ! » Comment l’Organisation des Nations-Unies peut tolérer qu’un pays membre, dans un de ses textes fondamentaux, profère des menaces contre un autre pays, sans qu’il y ait entre eux le moindre état de guerre, le pays menacé comptant, par ailleurs, parmi ses membres fondateurs ?  A ce bilan, il est inutile d’ajouter la faillite économique et sociale. Relativement prospère en 1962, l’Algérie a plongé dans le sous-développement propre à tous les pays qui ont opté pour le « modèle » soviétique qui se définit par l’enrichissement éhonté des hiérarques et, symétriquement, par la misère humiliante du peuple.
L’Algérie est gravement malade et elle croit que les grigris ou les placebos de l’excuse la guériront de ses névroses. Pendant cent trente-deux ans, la France lui a offert la possibilité de se libérer de douze siècles d’humiliation arabe et ottomane. En 1962, les Algériens ont préféré la servitude à la liberté. Ils ont voulu végéter l’échine courbe et la nuque basse. La France n’est pour rien dans leur choix : ils n’ont qu’à s’en prendre à eux-mêmes ou à leurs dirigeants. Dès lors, les exigences répétées d’excuses s’éclairent. C’est le vaincu qui exige du vainqueur qu’il se soumette et s’abaisse même à reconnaître, quitte à nier les réalités de l’histoire, qu’il a été vaincu. Ce qui est exigé de la France, c’est, outre cette humiliation, un déni de réalité. Le peuple français, à juste titre, s’y refuse, mais les intellos organiques, dont le prototype est le trotskiste qu’Hollande transporte dans ses valises pour lui raconter des histoires à dormir debout, et les politiciens socialistes, écolos et communistes, plutôt que de réduire au minimum les relations avec ce pays névrosé, vont implorer, en chemise blanche et la corde au cou, le pardon des milliardaires de l’islam. Ils sont libres de s’humilier, ayant conscience de ne rien valoir, mais le peuple ne leur a pas donné le mandat d’humilier la France.

© Nicolas le Fleurial pour LibertyVox

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