Un réseau de salafistes tunisiens, également appelés djihadistes, envoie des jeunes tunisiens endoctrinés et entrainés combattre en Syrie.
« Ces jeunes salafistes partent faire le djihad en Syrie où ils combattent l’Etat et l’armée à la fois » selon Omyeh Ben Mohamad Noreddine, mère de l’un de ces terroristes. « Ce phénomène s’est amplifié en Tunisie. Mon fils n’a que 25 ans et il est étudiant en troisième année d’histoire. il a quitté la maison le 3 décembre et il n’est plus revenu », poursuit-elle.
Selon l’ONU, 40% des terroristes en action en Syrie contre le régime de al Assad, dont ceux qui ont été officiellement reconnus comme représentants légitimes du peuple syrien par le gouvernement français, sont des non syriens.
Bien que la Tunisie a acquis de longue date la réputation d’être l’un des pays arabes les plus modéré et tolérant, le régime syrien s’était adressé à l’ONU en mai dernier pour leur donner les noms de 26 terroristes d’al Qaida qu’il avait capturé. 19 d’entre eux étaient tunisiens, confirmant que sous la surface des plages touristiques a toujours existé un fort courant d’islamistes radicaux.
« L’extrémisme est le fruit de la dictature », explique Sami Brahim, qui étudie les mouvements islamistes, et explique que beaucoup sont devenus très religieux et se sont tournés ver le djihad à la faveur des répressions de l’ancien régime. « Ces jeunes sont les victimes de la dictature », conclut-il.
Des documents découverts en Iraq par les américains indiquent que beaucoup de tunisiens étaient partis en Iraq pour combattre dans les rangs d’al Qaida. Des listes détaillées montrent que sur environ 600 djihadistes repérés dans la région de Sinjar en Iraq, les tunisiens représentaient le plus grand nombre derrière les jeunes libyens et saoudiens.
Nourreddine Jebnoun, expert tunisien au centre pour les études arabes de Georgetown, tire la sonnette d’alarme et explique que la menace tunisienne risque de devenir très sérieuse lorsque les tunisiens qui se livrent au jihad en Syrie rentreront chez eux.
« Comme pour les arabes afghans, la Tunisie (et les pays comme la France qui accueillent des tunisiens sur leur sol) doit s’attendre à une vague de combattants terroristes qui rentreront chez eux dans quelques années en possessions de « talents » terroristes nouveaux. Alors que le pays est toujours en train de négocier sa transition, il faut s’attendre à un gros cauchemar », écrivait-il récemment dans un article.
Les médias internationaux sont encore très silencieux sur le sujet.
© Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info
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