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Les Patriarches et les Evêques du Moyen Orient ont tenu un Congrès pour étudier l’Exhortation Apostolique délivrée en octobre 2010 suite au Synode sur le Moyen Orient. Ils ont adressé un appel dans lequel on peut lire cette aberration : « Inviter la communauté internationale à exercer des efforts sérieux, réels et efficaces pour trouver une solution équitable et compréhensive pour la cause Palestinienne qui est aux racines de la plupart des conflits au Moyen Orient » (les lecteurs trouveront de nombreux liens en bas de page, y compris vers des textes de l’historienne Bat Ye’or et l’abbé Alain René Arbez, expert en judaïsme).
En 2010, j’avais déjà analysé la tendance islamophile et israélophobe du Synode sur le Moyen Orient : le vendredi 22 octobre 2010, au cours de la quatorzième Congrégation générale, les Pères synodaux de l’Eglise catholique, réunis au Vatican, ont approuvé le « Message final » de l’Assemblée spéciale « pour » le Moyen Orient du Synode des évêques. Ce « Message final », en voici quatre extraits (commentés par mes soins entre parenthèses). Premier extrait : « Le Concile Vatican II a publié le document Nostra Aetate, concernant le dialogue avec les religions, avec le judaïsme, l’islam et les autres religions. Il y a d’autre part un dialogue continu entre l’Eglise et des représentants du judaïsme. Nous espérons que ce dialogue puisse nous conduire à agir auprès des responsables pour mettre fin au conflit politique qui ne cesse de nous séparer et de perturber la vie de nos pays » (Note de Michel Garroté : il y a donc un « conflit politique qui ne cesse de nous séparer et de perturber la vie de nos pays », racontent les ecclésiastiques orientaux dans le chapitre du « Message final », chapitre consacré aux Juifs ; j’ignorais que c’est aux Juifs de mettre fin au « conflit politique qui ne cesse » de séparer les ecclésiastiques orientaux des Juifs ; « conflit qui ne cesse de perturber la vie » dans les pays où vivent ses mêmes ecclésiastiques orientaux ; les Juifs seraient donc, selon ces ecclésiastiques orientaux, coupables du « conflit qui ne cesse de perturber la vie » dans les pays où vivent ses mêmes ecclésiastiques orientaux ; c’est en tous les cas que ce l’on peut lire dans le chapitre du « Message final » consacré aux Juifs).
Deuxième extrait : « Il n’est pas permis de recourir à des positions bibliques et théologiques pour en faire un instrument pour justifier les injustices. Au contraire le recours à la religion doit porter toute personne à voir le visage de Dieu dans l’autre, et le traiter selon les attributs de Dieu et selon ses commandements » (Note de Michel Garroté : ce paragraphe, à lui seul, constitue peut-être la partie la plus hallucinante du « Message final » de l’Assemblée spéciale « pour » le Moyen Orient du Synode des évêques ; en effet, ce paragraphe s’adresse aux Juifs ; or, si l’Eglise catholique mettait ce paragraphe en pratique, ce ne seraient plus les « positions bibliques et théologiques » juives et chrétiennes qui éclaireraient les Juifs d’Orient et les Chrétiens d’Orient sur la façon de « voir le visage de Dieu dans l’autre, et le traiter selon les attributs de Dieu et selon ses commandements » ; mais si ce ne sont plus les « positions bibliques et théologiques » juives et chrétiennes qui éclaireraient les Juifs d’Orient et les Chrétiens d’Orient, la seule « position » qui leur reste, c’est la « position » coranique. Est-ce bien là le point de vue du Saint-Siège en matière de « positions bibliques et théologiques » ? Ou a-t-on simplement à faire à une contre-église islamo-compatible inventée par des ecclésiastiques orientaux désorientés ?).
Troisième extrait : « Les citoyens des pays du Moyen-Orient interpellent la communauté internationale, en particulier l’ONU, pour qu’elle travaille sincèrement à une solution de paix juste et définitive dans la région, et cela par l’application des résolutions du Conseil de sécurité et la prise des mesures juridiques nécessaires pour mettre fin à l’occupation des différents territoires arabes. Le peuple palestinien pourra ainsi avoir une patrie indépendante et souveraine et y vivre dans la dignité et la stabilité » (Note de Michel Garroté : décidément, le « Message final » de l’Assemblée spéciale « pour » le Moyen Orient du Synode des évêques est un message à la fois final et spécial ; on peut même se demander s’il a été rédigé par le Synode des évêques ; ou s’il a été rédigé par la Conférence de l’Organisation Islamique, l’OCI. La formule « communauté internationale » n’existe pas dans les « positions bibliques et théologiques » de l’Eglise catholique. Les ecclésiastiques orientaux, qui veulent abolir les « positions bibliques et théologiques » qui doivent éclairer les Juifs d’Orient et les Chrétiens d’Orient sur la façon de voir le visage de Dieu dans l’autre, et le traiter selon les attributs de Dieu et selon ses commandements, ces mêmes ecclésiastiques orientaux veulent-ils maintenant imposer le concept de « communauté internationale » tel que le développe la Conférence de l’Organisation Islamique ? Les ecclésiastiques orientaux veulent-ils que le Saint-Siège applique les résolutions du Conseil de sécurité ? Auquel cas le Saint-Siège devra, à l’avenir, appliquer absolument toutes les résolutions du Conseil de sécurité, et pas seulement celles qui concernent Israël. Et puis, les ecclésiastiques orientaux veulent-ils que le Saint-Siège mette fin à « l’occupation des différents territoires arabes » ? Mais alors, tous les « territoires arabes », initialement peuplés de Juifs « Arabes » d’Orient et de Chrétiens « Arabes » d’Orient, devront être libérés. Libérés de toute occupation musulmane ; occupation venue de la péninsule arabique, à partir du VIIe siècle, envahir la Syrie, le Liban, Israël, etc. Et puis de quoi parle-t-on à la fin ? Des Arabes ou des musulmans ? Enfin, à lire le fameux « Message final », le peuple palestinien pourra « avoir une patrie indépendante et souveraine » lorsque des « mesures juridiques » auront mis fin à « l’occupation des différents territoires arabes ». Primo, je me demande sur quelle vérité historique et sur quelle vérité géographique doivent se baser ces « mesures juridiques ». Secundo, je me demande sur quelle vérité historique et sur quelle vérité géographique doit se baser le concept de « l’occupation des différents territoires arabes ». Et tertio, je me demande sur quelle vérité historique et sur quelle vérité géographique se base l’allégation selon laquelle les palestiniens auraient le sentiment d’avoir, en Judée et en Samarie, « une patrie indépendante et souveraine », alors qu’à l’origine, la seule « patrie indépendante et souveraine » des palestiniens, au sens juridique, historique et géographique, c’est la Jordanie. Nos braves ecclésiastiques orientaux voudraient abolir nos « positions bibliques et théologiques » ; et en plus nos braves ecclésiastiques orientaux voudraient abolir les vérités historiques et les vérités géographiques. Mais alors, si nous les écoutions, que nous resterait-il ?).
Quatrième et dernier extrait : « L’Etat d’Israël pourra jouir de la paix et de la sécurité au-dedans des frontières internationalement reconnues. La ville sainte de Jérusalem pourra obtenir le statut juste qui respectera son caractère particulier, sa sainteté et son patrimoine religieux, pour chacune des trois religions juive, chrétienne et musulmane. Nous espérons que la solution des deux Etats – le Synode écrit « états »… – devienne une réalité et ne reste pas un simple rêve » (Note de Michel Garroté : ainsi donc, nos braves pères synodaux concluent, en feu d’artifice, avec ces deux bouts de phrases : « L’Etat d’Israël pourra jouir de la paix et de la sécurité ». Et : « La ville sainte de Jérusalem pourra obtenir le statut juste qui respectera son caractère particulier ». J’en suis ému aux larmes. Lorsque l’Eglise catholique et Israël feront absolument tout ce que leurs demandent l’Organisation des Nations Unies, l’Organisation de la Conférence Islamique, la Ligue Arabe, les ONG, le Fatah, le Hamas, le Hezbollah, les dictatures musulmanes aussi bien laïques que théocratiques, alors, et alors seulement, « l’Etat d’Israël pourra jouir de la paix et de la sécurité » et « La ville sainte de Jérusalem pourra obtenir le statut juste qui respectera son caractère particulier ». Franchement, vous-y croyez, vous ?).
Fin des quatre extraits (commentés par mes soins entre parenthèses) du « Message final » de l’Assemblée spéciale « pour » le Moyen Orient du Synode des évêques.
Bien. Pour ce qui me concerne, je note qu’un évêque libanais de rite syriaque, Mgr Raboula Antoine Beylouni, a tout de même eu le courage de rappeler, en marge du Synode, que le Coran « ordonne d’imposer la religion par la force, par l’épée », que « le Coran permet au musulman de cacher la vérité au chrétien et de parler et agir contrairement à ce qu’il pense et croit », que « le Coran donne au musulman le droit de juger les chrétiens et de les tuer par la djihad ».
Mgr Raboula Antoine Beylouni a également eu le courage de rappeler que « les musulmans ne reconnaissent pas la liberté religieuse, ni pour eux ni pour les autres », que le musulman aborde le « dialogue avec cette supériorité et avec l’assurance d’être victorieux », que discuter « sur les dogmes » entre chrétiens et musulmans s’avère impossible et qu’il convient de choisir, pour le dialogue, des « thèmes abordables » ainsi que des « interlocuteurs chrétiens capables et bien formés, courageux et pieux, sages et prudents » (Fin des extraits des remarques de Mgr Raboula Antoine Beylouni, remarques faites en marge du Synode ; remarques qui, évidemment, ne figurent pas dans le « Message final » de l’Assemblée spéciale « pour » le Moyen Orient du Synode des évêques).
Je retiendrai donc, pour ce qui me concerne, les remarques – sages et vraies – de Mgr Raboula Antoine Beylouni. Je retiendrai, aussi, le magistère constant et la théologie constante de l’Eglise catholique, depuis quatorze siècles, sur l’islam, notamment dans les écrits des saintes et des saints. Je retiendrais, également, les propos doctrinaux sur l’islam, prononcés par Benoît XVI, à l’Université de Ratisbonne et au Collège des Bernardins.
Je retiendrai toujours, les écrits sur l’islam et/ou sur le judaïsme, de saint Bernard de Clairvaux ; du Père Pierre-Marie Soubeyrand ; du Père Alain René Arbez (cf. lien en bas de page dans les sources) ; du Cardinal Charles Journet ; du Cardinal Jean-Marie Lustiger ; du Théologien Claude Duvernoy ; du Philosophe Jacques Maritain ; du Professeur Kurt Hruby ; du Professeur David Flusser ; de Jean-Daniel Chevalier (Primo Europe) ; du Père Emile Shoufani ; d’Yves Chevalier (Revue Sens) ; de Frère Ephraïm, auteur de « Jésus, Juif pratiquant », chez Fayard, en 1987.
Je retiendrai toujours, les écrits sur l’islam et/ou sur le judaïsme, du Père Etienne Richer, auteur de « Aimer Israël : pourquoi ? », chez Pneumathèque, Éditions des Béatitudes, en 1995 ; de Laurent Murawiec ; de l’historienne Bat Ye’Or, auteur de « L’Europe et le spectre du Califat », chez Les Provinciales, en 2010 ; de George Weigel, biographe de Jean-Paul II et de Benoît XVI ; de Richard Neuhaus, rédacteur en chef de ‘First Things’ ; du Théologien Michael Novak ; du journaliste catholique Jean-Marie Allafort ; du Père Michel Remaud ; et de tant d’autres encore que je ne peux toutes et tous citer ici.
En revanche, je ne retiendrais pas les propos – médiatiques, anachroniques et hérétiques – de ces ecclésiastiques d’Orient désorientés, dont je me demande s’ils sont, comme l’a sous-entendu Mgr Raboula Antoine Beylouni, bien formés, courageux, pieux, sages et prudents (cf. plus haut les remarques à ce sujet de Mgr Raboula Antoine Beylouni…).
Seul le « Message final » diffusé à la fin du synode des évêques pour le Moyen Orient reflète l’opinion de l’ensemble des participants et non pas les prises de paroles individuelles, a donc récemment précisé, le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi. Et « si l’on souhaite une expression synthétique des positions du synode, il faut s’en tenir au message », a donc récemment précisé, le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, dans une note écrite, en réponse aux remarques critiques de l’Etat d’Israël et de diverses personnalités juives et chrétiennes, y compris catholiques. Israël ainsi que diverses personnalités juives et chrétiennes, y compris catholiques, estiment, en effet, que le synode s’est transformé en tribune pour des attaques politiques contre Israël et que le synode a été pris en otage par une majorité anti-israélienne. Et pour ce qui me concerne, j’ajouterai : le synode a été pris en otage par ceux qui entretiennent d’excellentes relations avec l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI).
Le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, a donc rétorqué, évoquant la très grande richesse et la variété des contributions des pères synodaux, que les interventions de chacun des participants ne devaient pas être considérées « comme la voix de tout le synode ». Le « Message final » des 180 pères synodaux, après 15 jours de discussions, du 10 au 24 octobre, serait ainsi « l’unique texte écrit commun approuvé par le synode », selon le père Federico Lombardi. Or, dans le chapitre de ce « Message final » consacré aux Juifs, les ecclésiastiques orientaux allèguent qu’il ne serait pas permis, selon eux, de recourir à des positions bibliques et théologiques pour aborder le thème de la Judée et de la Samarie. Ce ne sont donc pas certains propos tenus par certains ecclésiastiques orientaux lors du synode qui sont questionnés par l’Etat d’Israël et par diverses personnalités juives et chrétiennes, y compris catholiques. C’est bel et bien le « Message final » qui est questionné.
Et par conséquent, la note écrite du père Federico Lombardi ne règle pas les questions restées en suspens. Pour mémoire, en marge du synode, Mgr Raboula Antoine Beylouni, a tout de même eu le courage de rappeler, que le Coran « ordonne d’imposer la religion par la force, par l’épée », que « le Coran permet au musulman de cacher la vérité au chrétien et de parler et agir contrairement à ce qu’il pense et croit », que « le Coran donne au musulman le droit de juger les chrétiens et de les tuer par le djihad ». Mgr Raboula Antoine Beylouni a également eu le courage de rappeler que « les musulmans ne reconnaissent pas la liberté religieuse, ni pour eux ni pour les autres », que le musulman aborde le « dialogue avec cette supériorité et avec l’assurance d’être victorieux », que discuter « sur les dogmes » entre chrétiens et musulmans s’avère impossible et qu’il convient de choisir, pour le dialogue, des « thèmes abordables » ainsi que des « interlocuteurs chrétiens capables et bien formés, courageux et pieux, sages et prudents ».
Par conséquent, n’en déplaise au père Federico Lombardi, je ne retiendrai pas l’ensemble des interventions faites pendant le synode. Je ne retiendrai pas non plus le « Message final » du synode. Je retiendrai uniquement les propos rédigés par écrit pendant le synode par Mgr Raboula Antoine Beylouni. Du reste, pour ceux qui l’ignorent, le père Federico Lombardi n’est pas porte-parole de Benoît XVI. Le père Federico Lombardi est chef de la « Salle de Presse » du Vatican. Et la « Salle de Presse » du Vatican diffuse de très nombreuses informations et prises de positions qui n’ont pas été rédigées ou décidées par le Pape. A cet égard, j’ai déjà, plusieurs fois, timidement (si…si…), suggéré, que Benoît XVI s’octroie un authentique directeur de la communication qui lui soit directement rattaché. Des journalistes catholiques, comme moi fidèles à Benoît XVI, m’ont donné raison sur ce point. Cela dit, on attend toujours. Heureusement que la patience est la mère de toutes les vertus…
Michel Garroté, octobre 2010 et décembre 2012.
Et sources :
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