jeudi 29 août 2013

Explosion à Damas

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Une explosion s'est produite jeudi à l'Est de Damas, près de la zone où se trouve le marché central de la capitale, ont indiqué des témoins.

Le lieu d'explosion est situé à la frontière avec le quartier chrétien d'Al Kassaa.
A la suite de l'explosion, des témoins ont entendu des tirs d'artillerie, et une colonne de fumée noire serait montée dans le quartier Guta. Il est difficile d’accéder à la zone de l’explosion à cause des mesures de sécurité prises dans la ville. D'autres détails ne sont pas encore connus.

Bombes chimiques en Syrie, les coupables sont peut-être ailleurs

C’est aujourd’hui une évidence, des armes chimiques ont été utilisées pour la seconde fois en Syrie sur la population civile, en revanche il semble peu probable que ces armes aient été utilisées par l’armée régulière de Bachar El Assad, même si tout l'accuse, qui, si elle s’est distinguée par des meurtres en série, par des enlèvements, par des tortures horribles sur des enfants et des adultes, sur la population syrienne, il ne semble pas que la méthode radicale employée de l’arme chimique soit du fait du gouvernement syrien, comment en effet, pouvoir justifier par la suite une fois le pouvoir restauré, une quelconque autorité ?
Et quel intérêt aurait Assad d'attirer l'ONU en Syrie, depuis deux ans de conflit, il pouvait assassiner comme il le souhaitait, alors quel serait son intérêt d'utiliser des armes chimiques sur son peuple ?
C'est un assassin, mais certainement pas un idiot.
En revanche, on ne parle pas assez d’Al Qaïda, qui, si ces soldats de Dieu sont capables d’assassiner et de trancher la tête d’enfants kurdes en Syrie, sous prétextes qu’ils ne pratiquent pas l’Islam comme Al Qaïda le réclame, sont tout à fait capables de lancer des bombes chimiques sur la population pour accuser le gouvernement en place et motiver les puissances occidentales contre le régime dictatorial de Bachar el Assad.
Nous devons rester très prudents dans cette affaire et bien observer la réalité de terrain, qui de toutes les façons nous montrera que du côté du gouvernement en place, nous avons des assassins, et du côté d’une certaine résistance, la résistance Islamique internationale n’a rien à voir avec le peuple, nous avons des criminels patentés qui sont capables du pire pour prendre le pouvoir.
Le leader charismatique d’Al Qaïda exécuté par les américains au Pakistan, avait commis plus de meurtres en Afghanistan sur les populations civiles que l’on pourrait l’imaginer. Le Commandant Massoud, grand résistant et libérateur du pays, attendait la libération de l’Afghanistan pour juger et condamner Ben Laden pour ses crimes commis sur le territoire Afghan contre la population afghane, il le considérait comme un criminel, un assassin qui devait être jugé par un tribunal comme tout criminel de guerre, mais Massoud a été assassiné par Ben Laden et par d’autres.
Aujourd’hui, la technique employée est simple, on lance une bombe chimique, on appel l’ONU, l’ONU se présente, on lance une seconde bombe chimique sur la population et on attire le regard vers la cause « logique », le gouvernement d’el Assad, ce qui serait logique en effet, mais c’est trop logique, trop facile, nous avons là une méthode employée depuis des années par les résistants arabes, les communistes, comme de mettre des armes dans les ambulances en Palestine et d’appeler au secours la communauté internationale en prétendant que les Israéliens tirent sur des ambulances qui ne transportent en fait aucun blessé, mais des armes de guerre, pour la résistance palestinienne.
Cette technique était déjà employée à Budapest en 1956, par la police politique communiste pour amener des armes à la Maison de la Radio où étaient retranchés quelques policiers qui tiraient du toit sur les civils. Mais les étudiants interceptèrent les ambulances qui prétendaient charger les blessés de la Maison de la Radio, alors que les blessés étaient les étudiants, les femmes, les enfants, les curieux qui étaient venus voir ce qui se passait. Les étudiants ont arrêté et ouvert les ambulances et ont découvert des armes, à partir de cet instant le soulèvement est devenu une révolution.
En Syrie, il semble se passer la même chose, nous avons des civils qui se révoltent, se greffent des opportunistes islamistes prêts à tout pour obtenir le pouvoir comme en Egypte, des brigades internationales islamistes envahissent le pays et chassent les civils, ils prennent la place des civils et ne se battent pas pour le peuple mais pour l’Islam. Les civils syriens ne sont pour eux que de la chair à canon, ils sont le prétexte à leur guerre sainte, toute la haine de l’Islam contre les musulmans modérés est ici ; en Syrie, un musulman modéré est un ennemi et doit être éliminé et tant pis si des camarades sont pris dans les gaz, c’est pour une cause juste, celle de la radicalisation.
Alors, je mettrais un bémol sur cette sordide affaire et je n’accuserais pas comme semble le faire notre ministère des affaires étrangères le gouvernement Syrien, qui pour une fois, n'est peut-être pas coupable de ce qu'on l'accuse, je porterais mon regard sur ceux qui se cachent et qui se frottent les mains de leur succès relatif, comme les américains, qui décident de voter une loi pour armer les rebelles, mais lesquels ? Or depuis la mi-août, des commandos jordaniens, israélien, américains encadrent des opposants syriens en Syrie... Si les USA apportent un soutient logistique, ils peuvent également tirer les ficelles pour provoquer une crise internationale en agissant de la pire des façons, après tout, c'est la guerre...
Comment aujourd'hui faire le tri entre le bon et le mauvais rebelle ? L'intérêt des USA dans cette affaire est de gagner la Syrie aux Russes et de protéger Israël (qui a déjà déclaré qu'ils n'hésiteraient pas à utiliser la bombe atomique si nécessaire), pourtant, les Israéliens sont à ce jour incapables de régler le problème du Hamas au Liban, malgré l'atteinte au régime Syrien, c'est encore un problème de géo-politique et ce sont les civils qui en font les frais.
Mais tout cela me rappelle un scénario similaire en Irak, pas vous ? Et s'ils parviennent à déchoir Assad, comment se débarrasser de toutes ces milices islamiques ? La Syrie est loin d'être tirée d'affaire, et le chaos s'installe petit à petit, en guerre, en guerre de maquis, la Syrie sera un deuxième Irak pour les USA, et encore une ombre de scandale à venir.
Si l’évidence saute aux yeux, c’est que quelque chose ne va pas, et c’est le cas en Syrie.
Encore une question, qui vend les armes chimiques et à qui ? Les pays Occidentaux, puisque les autres n'ont pas la technologie... et qui fournit aux hôpitaux, la Cortisone et l'Atropine pour lutter contre les gaz chimiques ? Les mêmes! Ces médicaments tombaient à point nommé, n'y a-t-il pas ici un heureux hasard dans le malheur de la population syrienne bombardée ?
Alors, qui favorise le conflit ? ceux qui vendent et fournissent les armes assurément...
Nous vivons une époque formidiable…
Source : Mediapart

A ceux qui pensent ne rien comprendre à ce qui se passe au Moyen-Orient

  • Donc l’Iran soutient al Assad et son régime,
  • Mais les Etats du Golfe veulent détruire le gouvernement d’al Assad.
  • Al Assad est lui-même en conflit avec les Frères musulmans.
  • Les Frères musulmans veulent conquérir l’Europe dans une guerre de domination religieuse,
  • Et l’Europe soutient les Frères musulmans.
  • Les Frères musulmans et Obama sont hostiles au général Sissi en Egypte,
  • Mais les Etats du Golfe soutiennent le général Sissi contre les Frères musulmans.
  • Le général Sissi s’est déclaré en soutien d’al Assad, confronté comme lui aux Frères musulmans.
  • Donc les Etats du Golfe veulent la victoire des Frères musulmans en Syrie, et leur chute en Egypte.
  • Autrement dit, face aux Frères musulmans, ils veulent la chute d’al Assad et la victoire de Sissi…
  • L’Iran soutient le Hezbollah et le Hamas, mais le Hamas est le bras armé des Frères musulmans.
  • Le Hamas et le Hezbollah sont focalisés sur Israël,
  • Mais le Hamas a pris ses distances avec al Assad, qui est soutenu par le Hezbollah.
  • L’Arabie saoudite est alliée aux américains, mais elle finance et soutient Sissi contre les Frères musulmans soutenus par les Etats Unis.
  • La Turquie est alliée aux Etats du Golfe contre al Assad, tout en soutenant les Frères musulmans contre le général Sissi.

Dans cet environnement fantasque et suicidaire sur fond de règlement de comptes millénaire entre sunnites et chiites, et de conquête souterraine de l’Occident, Israël est stable, démocratique, respectueux des Droits de l’homme, et … objet de toutes les critiques.
Cela, chers lecteurs, c’est le Moyen Orient que des experts auto-proclamés tentent de présenter en noir et blanc, avec les bons d’une coté et des méchants de l’autre.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info

Syrie, les Eglises contre une intervention

J’ai déjà eu l’occasion de signaler que l’évêque libanais de rite syriaque, Mgr Raboula Antoine Beylouni, a eu le courage de rappeler, contrairement à la très grande majorité des ecclésiastiques moyen-orientaux qui eux pratiquent la dhimmitude intégrale, l’américanophobie et l’israélophobie, j’ai déjà eu l’occasion de signaler, écrivais-je, que l’évêque libanais de rite syriaque, Mgr Raboula Antoine Beylouni, a eu le courage de rappeler que le Coran « ordonne d’imposer la religion par la force, par l’épée » et que « le Coran donne au musulman le droit de juger les chrétiens et de les tuer par la djihad ».
Fait révélateur, à propos de la Syrie notamment, certains ecclésiastiques moyen-orientaux semblent s’éloigner un tout petit peu, mais pas beaucoup, de leur dhimmitude intégrale, de leur américanophobie et de leur israélophobie. Il faut dire, à cet égard, que 450’000 chrétiens syriens ont été déplacés ou sont partis. Peut-être a-t-il fallu cela pour que certains ecclésiastiques moyen-orientaux s’éloignent un tout petit peu de leur dhimmitude intégrale.
Grégoire III, patriarche d’Antioche de l’Eglise catholique melkite
Ainsi, Grégoire III, patriarche d’Antioche de l’Eglise catholique melkite, fait part de ses doutes concernant la crédibilité de certains éléments de preuve trouvés dans les principaux foyers du conflit syrien. Il affirme que personne ne peut connaître avec certitude l’identité des responsables des attaques chimiques de la semaine dernière : « On ne peut pas accuser à tour de rôle le gouvernement et l’opposition. Il n’y a rien de tel pour attiser la violence et la haine ».
Le patriarche a exprimé ses inquiétudes concernant les combattants étrangers qui se rendent en Syrie : « nombre de personnes viennent de l’extérieur de la Syrie pour se battre dans le pays. Ces combattants nourrissent le fondamentalisme et l’islamisme ». 450’000 chrétiens syriens – soit près du tiers de l’effectif total – ont été déplacés dans le pays ou se sont réfugiés à l’étranger : « Les extrémistes veulent attiser la haine entre les chrétiens et les différentes mouvances musulmanes ».
L’Eglise orthodoxe russe
De son côté, l’Eglise orthodoxe russe exprime sa « vive inquiétude » concernant l’évolution de la crise syrienne. Dans AsiaNews, le métropolite Hilarion, chef du département du patriarcat de Moscou pour les relations extérieures, déclare que la position d’Obama est « complètement unilatérale », dit-il.
« Sans avoir l’aval des Nations Unies, ils veulent décider du sort de tout un pays de millions d’habitants. Une fois encore, des milliers de vies vont être sacrifiées sur l’autel d’une démocratie imaginaire » et parmi les victimes seront d’abord « des chrétiens, dont personne ne se soucie du sort ». Le métropolite pointe le risque pour la Syrie de « devenir otage de la situation et victime de forces extrémistes radicales qui, avec l’aide (d’Obama) arriveront au pouvoir ».
Mgr Antoine Audo, évêque catholique chaldéen
Radio Notre-Dame signale que Mgr Antoine Audo, évêque catholique chaldéen et président de l’organisation humanitaire Caritas en Syrie, interviewé par Radio Vatican, lance un cri d’alarme: « S’il y avait une intervention militaire, cela voudrait dire, selon mon appréciation, une guerre mondiale. De nouveau il y a ce risque. La chose n’est pas aussi facile ».
Et il se réfère au Pape François : « Nous espérons que l’intervention du pape pour favoriser un vrai dialogue entre les différentes parties en conflit, pour trouver une solution, puisse être un premier pas pour ne pas faire usage des armes et faire en sorte que les gens puissent voyager, communiquer, dialoguer ». Mgr Audo en appelle à la prudence : « C’est cela que nous attendons : une force internationale qui aide à dialoguer et non pas à faire la guerre ».
Le pape François et le roi de Jordanie, Abdallah II
La voie du dialogue et de la négociation est l’unique option pour sortir la Syrie de la crise aux yeux du pape François et du roi de Jordanie, Abdallah II, indique, aujourd’hui, jeudi, le Vatican, dans un communiqué. Il a été réaffirmé, lors des entretiens entre le pape et le roi de Jordanie, que la voie du dialogue et de la négociation entre les composantes de la société syrienne est l’unique option pour mettre fin au conflit, indique le communiqué. Le Saint-Siège souligne la nécessité de mettre fin aux violences qui causent chaque jour la perte de tant de vies humaines, surtout parmi les populations innocentes.
Le roi de Jordanie, accompagné de son épouse Rania, a rencontré le pape avant de s’entretenir avec le cardinal secrétaire d’Etat (Affaires étrangères) Tarcisio Bertone. « J’ai un énorme respect pour ce que vous faites et pour ce que fait l’Eglise catholique », a déclaré le roi de Jordanie au pape lors de l’entretien. Cette visite s’inscrit dans le contexte extrêmement tendu des crises syrienne et égyptienne. La Jordanie, frontalière de la Syrie, connaît un important afflux de réfugiés syriens – un million – qui la fragilise. Sur la crise syrienne, le Saint-Siège, le pape et tous les patriarches de la région prônent le dialogue entre belligérants. Ils récusent les solutions armées pour mettre fin à ce conflit sanglant.
Reproduction autorisée avec mention :
© M. Garroté réd chef www.dreuz.info
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La vraie raison d’une intervention en Syrie n’est pas l’utilisation d’armes chimiques

Cela doit être dit clairement : Bachar Al Assad est un dictateur abject.
S’il y avait à la Maison Blanche un Président américain digne de ce nom, Bachar Al Assad serait vraisemblablement tombé depuis longtemps et, la Russie ayant des intérêts en Syrie, les intérêts de la Russie aurait pu être ménagés.
Bachar Al Assad n’est pas tombé en 2011 parce qu’Obama ne voulait pas froisser l’Iran et ne considérait pas l’opposition modérée syrienne comme une option digne d’être retenue.
Trente mois et cent mille morts plus tard, Bachar Al Assad est toujours là. L’opposition modérée syrienne, elle, est depuis longtemps submergée par les Frères musulmans et des groupes affiliés à al Qaida, le principal étant Jabhat al Nusra. Il semble que des hommes soient entraînés en Jordanie sous l’égide de l’Arabie Saoudite, mais n’ont pas encore les moyens de prendre en main l’ascendant.
Trente mois et cent mille morts plus tard aussi, Barack Obama semble décidé à intervenir contre le régime Assad, en raison, dit-il, de l’utilisation d’armes chimiques qui ont tué trois cent personnes. Et cette attaque est présentée comme une « abomination » par Barack Obama et son administration tout entière. La France et le Royaume Uni, par le biais de François Hollande et David Cameron, emboitent le pas de l’administration Obama, d’un air d’autant plus péremptoire et assuré que l’essentiel de l’action militaire viendra des Etats-Unis.
J’ai écrit récemment que cela venait bien tard : trente mois et cent mille morts, ce n’est pas rien. Et cent mille morts c’est beaucoup plus que trois cent personnes, quel que soit le responsable de la mort des trois cent personnes (et j’ai des doutes sur le fait que ce soit, là, Assad le responsable). Trente mois et cent mille morts, c’est là la véritable « abomination » si on veut parler en termes humanitaires.
J’ai noté aussi que l’action envisagée était sans aucun doute trop peu.
J’ai noté que des frappes aériennes seraient vaines et sans doute contre productives, et à même d’ajouter du désastre au désastre. Je persiste et je signe.
S’il s’agit de détruire les armes chimiques et les bases aériennes du régime, celui-ci sera affaibli, mais pourra survivre, et se targuer d’avoir résisté aux Etats-Unis, qui auront perdu le peu de crédibilité qui leur restait (il leur en reste fort peu depuis janvier 2009). Ajouter à la liste des objectifs des ministères ou palais présidentiels ne changera rien à ce que je viens de dire.
J’ai noté qu’aller vers un changement de régime sans troupes au sol était inconcevable, et j’ai ajouté que l’envoi de troupes au sol était inconcevable aussi.
Nous allons donc vers du désastre ajouté au désastre.
La vraie raison de l’action décidée par Barack Obama n’est pas l’utilisation d’armes chimiques, non.
La vraie raison est que les Frères musulmans en Syrie et leurs alliés rencontraient, ces derniers temps, des revers, et que, quand bien même il dit ne pas vouloir de changement de régime, Barack Obama espère toujours que tôt ou tard les Frères musulmans en Syrie et leurs alliés l’emporteront. Il ne peut, bien sûr, pas énoncer explicitement cette espérance. Car il entend toujours ne pas froisser la Russie et, surtout, ne pas froisser l’Iran. On peut penser que François Hollande et David Cameron partagent cette espérance.
Le résultat sera une perte du peu de crédibilité qui restait aux Etats-Unis, je l’ai dit, et cela me consterne infiniment. La crédibilité de François Hollande et David Cameron étant d’ores et déjà nulle, ils ne peuvent pas la perdre.
Le résultat, si Assad reste au pouvoir, est que celui-ci pourra se targuer d’avoir résisté aux Etats-Unis, et sera à la tête d’un régime plus dangereux encore.
Le résultat peut être aussi, si le régime Assad est affaibli ou vacille, d’offrir un champ de manoeuvre plus vaste aux Frères musulmans en Syrie et à leurs alliés.
Le raisonnement disant qu’il s’agit de « punir Assad », sans plus, est grotesque. Nous ne sommes pas dans une cour de récréation.
Obama ne sera pas à même de vendre son intervention militaire au Congrès américain, où même des démocrates s’inquiètent de ce que fait Obama, et il ne demandera pas au Congrès de déclarer la guerre, comme la Constitution américaine l’y obligerait : il dira qu’il ne s’agit pas de guerre, comme il l’a fait lors de l’intervention en Libye.
Moins de dix pour cent des Américains approuvent ce qu’entend faire Obama, et s’il s’agissait pour lui d’une opération de reconquête de l’opinion, ce serait raté avant même que quoi que ce soit ait eu lieu : mais il ne s’agit pas d’une opération de reconquête de l’opinion.
L’opinion britannique est à peine plus favorable à un engagement des troupes britanniques. Je n’ai pas vu de sondages concernant la France, mais je doute que les Français soient prêts à se rallier au sabre de carton détrempé brandi par Hollande.
Quelques journalistes et quelques analystes français, ces derniers jours, ont énoncé de manière pertinente les risques et l’aventurisme insensé inhérent à l’opération qui se profile.
Stéphane Juffa a publié sur le site de la Metula News Agency (menapress.org) un article qui rappelle quelques règles fondamentales. Je le cite : « La guerre a ses règles, et il y a grand péril à ne pas les respecter : on entre en conflit uniquement lorsque l’un des intérêts majeurs de son pays est soumis à un risque imminent, ou si l’on peut, grâce à une intervention armée, améliorer de manière décisive ses positions prépondérantes dans des domaines critiques ».
Le régime syrien ne représente, en soi, aucun risque pour les Etats-Unis. Les intérêts majeurs des Etats-Unis ne sont pas concernés. Le « risque » était, ces derniers jours, celui d’une défaite du camp islamiste en Syrie. Les intérêts majeurs des Etats-Unis ne sont pas dans une victoire de islamistes.
Les intérêts géopolitiques des Etats-Unis impliqueraient que ni le régime Assad et derrière lui l’Iran et le Hezbollah, ni les Frères musulmans syriens et leurs alliés ne l’emportent, et qu’ils continuent à s’entredétruire, comme l’a récemment expliqué Edward Luttwak (In Syria, America Loses if Either Side Wins).
Dans un article qui vient d’être publié (America’s Impending Defeat in Syria), Barry Rubin parle de la défaite à venir pour l’Amérique. Il a raison. J’ajouterai juste que Barack Obama veut la défaite de l’Amérique. Pour lui, l’Amérique est le problème et l’islam radical est une part importante de la solution.
Poutine est un homme autoritaire, cynique et qui fait peu de cas des droits de l’homme, mais il présente l’avantage par rapport à Obama de ne pas servir l’islam radical et d’être un acteur rationnel.
Même dans mes pires cauchemars, je n’aurais pas imaginé qu’Obama pourrait à ce point dégrader les Etats-Unis internationalement. Et pourtant, j’ai écrit deux livres pessimistes sur Obama.
Quelques journalistes et quelques analystes français, ces derniers jours, ont énoncé de manière pertinente les risques et l’aventurisme inhérent à l’opération en cours, ai-je écrit.
Cela a été loin d’être le cas de tous les journalistes.
L’un des propos journalistiques qui m’a été le plus insupportable ces derniers jours a été la comparaison avec la guerre d’Irak, en faveur de la politique Obama, bien sûr.
En Irak, il y avait des armes de destruction massive, jusque quelques semaines avant les opérations. Chirac et Villepin ont agi pour donner le temps à Saddam de se débarrasser de ce qui le gênait : en direction de la Syrie. Le rapport Duelfer est explicite sur ces plans et seuls les aveugles volontaires ne veulent pas voir. Dès lors que les aveugles volontaires sont aux postes de commande en France, je ne peux le dire qu’ici.
En Irak, George Walker Bush avait des objectifs définis. Les intérêts majeurs des Etats-Unis étaient en jeu dès lors que le régime de Saddam avait des liens avec al Qaida : comme l’a montré Stephen Hayes dans son livre The Connection, How al Qaeda’s Collaboration with Saddam Hussein Has Endangered America, et dans de nombreux articles que les aveugles volontaires ne veulent pas lire.
George Walker Bush avait une stratégie précise, que j’ai exposée dans plusieurs livres. Il ne se faisait pas l’agent de l’islam radical et a, au contraire, enclenché une guerre globale qui, menée jusqu’au bout, aurait pu porter ses fruits.
En Syrie, il y a des armes de destruction massive, mais Barack Obama n’a pas d’objectifs définis (ou plus exactement, il a des objectifs indicibles), il n’a pas de stratégie précise et se fait l’agent de l’islam radical.
George Walker Bush avait constitué une coalition de trente neuf pays, sans l’aval de l’ONU, et il a été accusé d’ « unilatéralisme ». Barack Obama a une coalition de trois pays, sans l’aval de l’ONU, et n’est pas accusé d’unilatéralisme : un allié de l’islam radical ne peut être accusé d’unilatéralisme, surtout pas en France, puisque la France fait partie de la coalition.
George Walker Bush avait obtenu l’accord préalable du Congrès. Barack Obama n’a pas cherché une seconde à obtenir l’accord préalable du Congrès.
George Walker Bush avait engagé des troupes au sol. Barack Obama a fait partie aux Etats Unis de ceux qui ont pesté contre la guerre en Irak, diabolisé Bush, et transformé une victoire en Irak en défaite : il ne peut engager de troupes au sol dans le contexte actuel, mais il ne le peut surtout pas dés lors qu’il a transformé la victoire en Irak en défaite.
Les abrutis disent que c’est ce qui fait la « supériorité » d’Obama. Et ils osent citer la Libye en exemple ! Quel merveilleux exemple en effet ! Les Français voient Bernard Henri Levy à la télévision, mais ils ne voient pas le drapeau noir d’al Qaida flotter sur Benghazi. Ils ont vu les opérations françaises au Mali, mais on leur a peu expliqué d’où venaient les armes des islamistes au Mali. Il serait dommage de ne pas enclencher un engrenage conforme à l’exemple libyen, c’est clair.
Le pays qui se retrouve en première ligne des manœuvres d’Obama est Israël. L’intérêt d’Israël serait que les armes chimiques du régime Assad soient détruites, et ne tombent pas entre les mains du Hezbollah ou d’al Qaida. Il serait que ni le régime Assad, l’Iran, le Hezbollah d’une part, ni les Frères musulmans syriens et leurs alliés d’autre part ne l’emportent. Il n’est pas que la crédibilité des Etats-Unis dans la région soit anéantie et que, ou bien le régime Assad, le Hezbollah, l’Iran soient renforcés, ou bien les Frères musulmans syriens et leurs alliés soient renforcés. Il serait que le dispositif nucléaire iranien soit considéré comme un danger pour les Etats-Unis : mais Obama ne considère pas le dispositif nucléaire iranien comme un danger pour les Etats-Unis. Il voit que le dispositif nucléaire iranien est un danger pour Israël, mais vu le peu de cas qu’il fait de l’existence d’Israël, ce n’est pas le genre de choses qui l’empêchera de jouer au golf.
© Guy Millière pour www.Dreuz.info
PS Alors que j’achevais cet article, j’apprenais que David Cameron avait décidé qu’il était urgent d’attendre, ce qui réduit la coalition, pour l’heure, à deux partenaires, Obama et Hollande. Obama vient de déclarer qu’il n’a pas encore décidé de décider, quand bien même il entend décider. C’est de plus en plus intéressant. Je n’ai déjà pas les idées claires en ce moment. Obama n’arrange pas les choses. Je vais regarder les grandes chaines de la télévision française et tout deviendra vite clair : on m’expliquera qu’Obama est un type bien, sûr, ferme, un saint et un ange. Avec les grandes chaînes de la télévision française, tout devient vite clair.

La Russie va envoyer de nouveaux bateaux de guerre en Méditerranée

Les pays occidentaux semblaient temporiser jeudi sur l’opportunité d’une frappe dans l’immédiat. Après les allusions à une action imminente, des pays occidentaux dont la Grande-Bretagne ont dit vouloir attendre de connaître les résultats de l’enquête des experts de l’ONU sur l’attaque du 21 août, qui a fait des centaines de morts selon l’opposition.
Jeudi, ces experts se sont dirigés vers l’un des sites de l’attaque pour une troisième journée d’enquête, selon un photographe de l’AFP. «Ils continueront leur enquête jusqu’à demain vendredi, et ils quitteront la Syrie d’ici samedi dans la matinée et me feront leur rapport dès qu’il seront sortis», a déclaré à des journalistes à Vienne le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.
En attendant, la Grande-Bretagne a déployé six avions de chasse Typhoon sur l’une de ses bases à Chypre, à une centaine de kilomètres des côtes syriennes, alors que quatre destroyers américains équipés de dizaines de missiles de croisière Tomahawk croisent déjà en Méditerranée.
Dans le camp des alliés du président Bachar al-Assad, la Russie, hostile à toute intervention en Syrie et qui dispose d’une base navale dans ce pays, a elle aussi montré ses muscles en annonçant l’envoi en Méditerranée dans les prochains jours d’un bateau de lutte anti-sous-marine et d’un navire lance-missiles. «  La situation qui se complique dans l’est de la Méditerranée exige de notre part une certaine adaptation dans la composition des forces navales», a déclaré un membre de l’état-major des forces armées russes.

Attaque chimique en Syrie : les autorités fournissent les preuves de leur innocence

Les autorités syriennes ont fourni aux inspecteurs de l'ONU menant une enquête sur l'utilisation de l'arme chimique les preuves confirmant qu'elles ne l'avait pas utilisée, a déclaré aux journalistes à Damas le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Faysal Mikdad.

« Les troupes gouvernementales syriennes n'ont jamais utilisé les armes chimiques. Nous avons transmis des preuves à la commission d'enquête de l'ONU », a dit M. Mikdad. Précédemment il s'était rendu dans le bureau des inspecteurs.
Le diplomate a également déclaré que « les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France avaient aidé les terroristes à utiliser les armes chimiques en Syrie » ayant ajouté que « bientôt les mêmes terroristes utiliseraient les armes chimiques contre les habitants d'Europe ».
Lire la suite: http://french.ruvr.ru/news/2013_08_28/Attaque-chimique-en-Syrie-les-autorites-fournissent-les-preuves-de-leur-innocence-2707/

mardi 27 août 2013

Arsenal syrien

Assad aussi est prêt avec ses missiles yakhont (les plus rapides au monde Mach 3.5 et indetectable) , 
ses Iskander invisible pour les systèmes antimissiles (ABM) américains Patriot et Aegis, 
ainsi que son fameux S-300 dotés d’un système très complexe intégrant le C4I pouvant détecter les cibles, avec une gestion automatisée de feu ce système assure une surveillance efficace de l’espace aérien syrien et au-delà de ses frontières par un réseau de radars fixes de basse fréquence de dernière génération, résistant au brouillage et aux attaques de missiles antiradar. 
À cela s’ajoute un réseau supplémentaire de radars mobiles, du type 1L119-Nebo, fonctionnant dans la bande de fréquence VHF.
Bref Mr Hussein Obama, vous n'affronter pas la Lybie, l'Afghanistan ou le Mali, mais un état souverain fort d'une armée de 500.000 hommes armés jusqu'au dent par les Russes ! Attention de ne pas mettre le pied dans des sables mouvants !

Qui ira prévenir les familles que leur boy est mort à des milliers de kilomètres de chez eux et dont peu d'Américains savent situer ce théâtre d'opérations sur une carte?

Syrie : l’ingérence dans le pays déstabilisera la situation géopolitique

La Syrie n’a jamais été aussi proche de subir une attaque des États-Unis et, de toute évidence, cette décision est déjà prise. Après avoir choisi la tactique, il reste à franchir le Rubicon. Mais c’est là que se trouve le problème.

L’Occident n’a pas de stratégie bien définie. Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, a demandé à son homologue américain John Kerry : « Comment comptez-vous faire pour que vos actions contre la Syrie puissent résoudre les problèmes de la région et non pas les multiplier et provoquer une véritable catastrophe ? »
En réponse, John Kerry a simplement « appelé la Russie et la Chine à joindre leurs efforts visant à détruire les armes chimiques et à éviter qu’elles se retrouvent dans de mauvaises mains ».Faut-il s'attendre à mieux comme réponse alors que ce gars a perdu les élections face à Obama? Non! Il est évident que les États-Unis ne cernent pas clairement l’avenir de la Syrie. De plus ils ont la mémoire courte , 1983 Beyrouth, personne ne veut les voir dans cette région. Leur champ de vision se limite à la destitution de Bachar al-Assad. Washington préfère fermer les yeux sur ce qui pourrait suivre ensuite. Dans le cas contraire, la Maison-Blanche serait obligée de faire des analogies désagréables avec les évènements d’il y a dix ans. En 2003, les États-Unis ont envahi l’Iraq en utilisant justement le prétexte de vouloir sauver le monde des armes de destruction massive que Saddam Hussein aurait possédé.
« Il est difficile à dire jusqu’où Barack Obama est prêt à aller. Mais les parallèles avec les évènements passés s’imposent. En ce qui concerne leur activité internationale, les États-Unis se laissent guider par leurs intérêts nationaux, en négligeant les normes du droit international. Ils sont prêts à fabriquer des faits, si leurs intérêts le veulent »,explique Pavel Zolotarev, directeur adjoint de l’Institut des États-Unis et du Canada.
En 2003, l’Iraq a été envahi et Saddam Hussein pendu. Toutefois, aucune preuve selon laquelle Saddam Hussein possédait des ADM n’a jamais été trouvée. Les Américains ont quitté l’Iraq en laissant derrière eux un chaos sociopolitique et des milliards de dollars dépensés pour des tentatives insensées de réorganiser l’autocratie orientale selon l’exemple occidental. Les experts sont persuadés que la tentative de démocratiser la Syrie se traduira par de fâcheux désagréments.
« L’appareil d’État syrien n’est pas du tout solide : une opposition puissante et la guerre civile en sont la cause. Toutefois, cette opposition n’est pas du tout unie : elle est composée de groupes armés qui veulent faire la guerre entre eux aussi bien que contre Bachar el-Assad. Il est probable que, en s’ingérant, les États-Unis provoqueront en Syrie l’arrivée au pouvoir des islamistes radicaux. Et ceci ne correspond pas aux intérêts américains ni aux européens »,explique Alexandre Konovalov, président de l’Institut des estimations stratégiques.
Il y a une impression que Barack Obama (peut-être involontairement) se soumet à la logique de la diplomatie de la canonnière. Tout comme dans le cas de l’Iraq, le casus belli, l’utilisation des armes chimiques est présentée à la communauté mondiale comme un fait. Et mettre fin à la guerre sera aussi compliqué qu’en Iraq. La presse occidentale évoque un scénario le plus probable selon lequel des missiles de croisière Tomahawk seront lancés depuis des destroyers dans la mer Méditerranéenne. Des bases syriennes des forces aériennes et de défense antiaérienne, des postes de commandement, des bâtiments gouvernementaux et des dépôts de missiles pourront être détruits en deux jours. Les experts estiment que même si les États-Unis ne prévoient pas de faire une guerre terrestre, ceci va probablement arriver. Tout d’abord, il faut prévenir tout massacre dans un État mis à mal. Ensuite, il faut empêcher les terroristes d’Al-Qaïda de s’emparer des stocks d’armes. Ceci va exiger la mise en place de « zones de contrôle », ce qui rend inévitables des opérations terrestres.
« Il y aurait une volonté de répéter le scénario yougoslave : détruire les infrastructures par les voies aériennes, pour que les opposants parviennent à leur but. Cet objectif est théoriquement réalisable, mais nous ne savons pas où cela peut mener. Il est possible que la stratégie consiste à éliminer les contradictions qui existent au sein du monde islamique de cette région »,explique Pavel Zolotarev.  Donc soit éliminer les Sunnites ou les Chiites!
Il est peu probable que Barack Obama ait oublié les paroles de l’ancien ministre de la Défense américain Robert Gates, qui a dit un jour : « Tout futur ministre de la Défense qui conseille au président d’introduire des troupes américaines en Asie ou en Afrique doit être envoyé chez un psychiatre. »
« En 2012, Barack Obama a déclaré que les États-Unis n’allaient pas s’ingérer dans des conflits coûteux, dans lesquels il est facile d’entrer, mais d’où il est très difficile de sortir. Il y a eu en Iraq une ingérence canonique suivie d’une occupation du territoire et une destitution du gouvernement. Je pense que ceci ne se répétera pas en Syrie. Il peut s’agir ici des tirs de missiles ponctuels ou de bombes « intelligentes ». Cependant, lorsque l’on entame des actions militaires, il est très difficile d’imaginer en quoi elles vont résulter »,explique Alexandre Konovalov.
Le ministre allemand de la Défense Thomas de Maizière met également en garde contre des actions précipitées. « Je ne vois pas de possibilités pour une ingérence militaire dans cette guerre civile sanglante », dit-il. Le ministre de la Défense a exprimé l’opinion des personnes pensant de manière rationnelle, en soulignant qu’il est impossible de régler les problèmes du Proche-Orient par voie militaire.

Syrie : ajouter la guerre à la guerre

Par 
Dominique
Jamet

Le monde a ses usages, qui ne sont pas simples ; et le public, au tournant des XIXe et XXe siècle, était friand des manuels de savoir-vivre qui, comme celui de Baronne Staffe, étaient censés dire à chacun comment se tenir, s’habiller, se comporter dans les circonstances les plus délicates.
La Charte de l’ONU en est l’équivalent moderne, à l’échelle de la communauté internationale, censée, elle aussi, au nom des exigences les plus élevées, déterminer, à l’usage des États membres, les règles du savoir-vivre ensemble, et donc de ce qui se fait et ce qui ne se fait pas. Le seul problème que pose ce code de bonne conduite est celui de son application. Désormais à géométrie de plus en plus variable.
Il est bien entendu, par exemple, que ça ne se fait pas de tirer sur son peuple. La répression sanglante, en juin 1989, par le régime communiste chinois, des manifestations pacifiques de la jeunesse étudiante appelait de toute évidence des sanctions qui ne vinrent pourtant jamais. La Chine, déjà, faisait peur.
L’utilisation massive, par Saddam Hussein, à Halabja, en mars 1988, d’armes chimiques contre les populations kurdes d’Irak constituait clairement une autre violation de la loi internationale. Mais le raïs irakien, à l’époque, était encore le bon petit soldat que l’Occident avait recruté pour abattre le régime des ayatollahs iraniens, et les quelques milliers de victimes des raids de son aviation furent passés par profits et pertes.
Bachar el-Assad, autre raïs, est formellement accusé, ces derniers jours, et avant même les résultats de l’enquête confiée aux experts de l’ONU, d’avoir expédié des obus chargés de gaz – tabun ou sarin – sur la banlieue de Damas. Ce crime contre l’humanité soulève l’indignation, exprimée de la manière la plus forte, des grandes puissances occidentales. Dans l’édition 2013 du manuel de savoir-vivre international, le recours systématique à l’égorgement, l’exécution sommaire de prisonniers, l’utilisation de voitures piégées qui tuent indistinctement combattants et civils ne constituent pas un manquement aux bonnes manières, tel qu’il justifie condamnation ou intervention. En serait-il de même si l’enquête venait à révéler que les rebelles étaient les auteurs du massacre ? Nous verrons bien. Nous verrons peut-être. Ou nous ne verrons pas. Car il semble bien que dans les hautes sphères de l’Occident, dont l’entrée est interdite au public, la décision soit d’ores et déjà prise d’en finir avec le régime syrien. Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage.
Quelles que soient les raisons véritables de ce choix – dont les motifs allégués sont humanitaires, dont les causes et les objectifs réels sont peut-être d’un tout autre ordre, et dont le prétexte pourrait bien être tout aussi mensonger que ceux qui justifièrent, en leur temps, la guerre du Vietnam, la seconde d’Irak, celle du Kosovo, voire l’intervention en Libye –, les discours des principaux dirigeants occidentaux et les mesures militaires annoncées donnent à craindre une imminente « réaction de force ». Sous quelle forme ? Un engagement au sol paraissant exclu, c’est plutôt par l’entremise de bombardements ciblés, l’envoi de missiles ou l’entrée en jeu de drones qu’une telle intervention pourrait se dérouler et faciliter le travail des forces rebelles armées par les soins de l’Occident et de ses alliés locaux.
Les dégâts collatéraux qui en résulteraient forcément ne seraient pas seulement humains. Nos dirigeants sont-ils aveugles au point de ne pas voir que l’effondrement du régime alaouite se traduirait par la partition du pays, le massacre des minorités, l’élimination des chrétiens du Levant ? Sont-ils assez inconscients et amnésiques pour ignorer le chaos dans lequel les interventions occidentales ont plongé l’Irak, l’Afghanistan, la Libye ? Se figurent-ils que la Russie, l’Iran, le Hezbollah libanais seraient prêts à abandonner leur allié, à perdre la face ?
Ils n’ont pas su empêcher l’internationalisation de ce qui n’était au départ qu’une guerre civile. Ne comprennent-ils donc pas qu’ils risquent d’étendre encore l’incendie qui déjà fait rage dans toute la région ? Est-il sage d’ajouter la guerre à la guerre ? Quelle cuisine nos apprentis marmitons nous mijotent-ils ?

Syrie – Usage d’armes chimiques – Et les preuves ?

Hier, j’écrivais : j’ignore, à ce stade et pour l’instant, si des armes chimiques ont été récemment utilisées en Syrie ; et j’ignore si dans l’affirmative, elles ont été utilisées par le régime ou par les insurgés (cf. première source en bas de page). Au demeurant, je sais pertinemment que Bachar al-Assad et les insurgés sunnites disposent d’armes chimiques et j’en ai fait la démonstration sur dreuz.info. Ce que j’ignore, c’est si ces armes chimiques ont été récemment utilisées ou pas en Syrie, par qui et pourquoi.
Aujourd’hui, je lis que plusieurs spécialistes des armes chimiques estiment que l’enquête en Syrie des experts de l’ONU, qui se sont rendus hier lundi sur l’un des sites d’un « assaut présumé au gaz neurotoxique », risque d’avoir été entamée trop tard pour trouver des preuves (cf. deuxième source en bas de page). Obama accuse le dictateur syrien Bachar al Assad d’avoir ordonné il y a cinq jours un assaut « incontestable » à l’arme chimique dans la banlieue est de Damas. Obama est un professionnel du mensonge. De ce fait, ce qu’il déclare « incontestable » doit donc encore être prouvé et démontré par d’autres que lui.
Ralf Trapp, un spécialiste du désarmement qui a collaboré avec l’Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques (OIAC), basée à La Haye, souligne que les traces de composants chimiques disparaissent en quelques jours de l’urine des victimes, même si elles peuvent rester plusieurs semaines dans leur sang. « Il faudrait les recueillir le plus tôt possible après l’incident, de préférence pendant les deux semaines qui suivent l’utilisation présumée » de composants chimiques, explique-t-il. La traçabilité des échantillons doit ensuite être assurée de façon très précise, jusqu’à ce qu’ils soient transmis à deux ou trois laboratoires situés dans les vingt pays avec qui l’OIAC a signé des accords.
De son côté, George A. Lopez, ancien conseiller à l’ONU, doute de l’utilité de l’enquête et juge que Damas a tout fait pour éviter qu’elle soit concluante, en particulier en continuant à bombarder les zones concernées : « cela a accéléré la détérioration et la contamination des composants chimiques nécessaires pour apporter la preuve incontestable de l’utilisation de ce type de gaz », regrette-t-il.
Quant à Jean-Pascal Zanders, ancien collaborateur de l’Institut d’Etudes de Sécurité de l’Union Européenne (IESUE), il rappelle que le recueil des échantillons n’est pas le seul but de l’enquête, qui a aussi pour but de rencontrer des témoins : « on est confronté à un nombre très important de personnes qui aurait été affectées par les attaques chimiques ; les gens donneront plusieurs récits et en comparant ces récits les uns aux autres, on sera peut-être capable d’avoir une idée de ce qui s’est produit ».
Je note que les trois experts susmentionnés parlent au conditionnel. En clair, ils ignorent si des armes chimiques ont été récemment utilisées en Syrie ; et dans l’affirmative, ils ignorent si elles ont été utilisées par le régime ou par les insurgés…
© M. Garroté réd chef www.dreuz.info
Sources :

Tout le monde en parle, mais personne ne sait rien. Ce qui n’empêchera pas certains pays « va-t-en-guerre » d’aller tout bombarder. Les résultats des bombardements de l’OTAN en Libye sont encore en mémoire 
De plus, militairement parlant l’armée de bachar n’a pas besoin d’armes chimiques pour tué quelques dizaines de soldats d’Allah planqué dans une ville, il suffit de nettoyer rue par rue maison par maison comme le fait actuellement l’armée qui reprend des villes et des positions, en revanche l’armé islamique n’est composé que de mercenaires sans foi ni loi qui sont prêt à tous pour leurs causes islamique et peuvent utiliser sans scrupules des armes chimiques contre les syriens