Dimanche, vous irez manifester pour un “Jour de colère”. Dieudonné a appelé ses troupes à rejoindre le mouvement. Cela vous gêne ?
Bien sûr que cela me gêne. Cela me gêne affreusement. Et cela gêne à tel point les deux organisations dont je suis le président, le mouvement du NON (au Changement de Peuple et de Civilisation) et le parti de l’In-nocence que l’une et l’autre ont ressemblé, pendant quelques jours, au fameux déjeuner de famille dessiné par Caran d’Ache, au moment de l’affaire Dreyfus : « Ils en ont parlé ! ». Mais cette fois on avait d’excellents arguments des deux côtés. Les uns disaient que le combat contre le Grand Remplacement serait sali à jamais par ce voisinage, même totalement involontaire et aussi peu désiré que possible ; et même qu’il ne s’en relèverait pas. Les autres rappelaient que nous figurions parmi les premiers organisateurs de cette journée, que j’assistais à la réunion du 21 novembre dernier qui l’avait mise sur pied, que c’était en quelque sorte notre manifestation, et que nous n’avions pas à nous laisser expulser d’elle par des ajouts parasites, si indésirables soient-ils. C’est cet argument-là qui l’a emporté : le NON et l’In-nocence sont unis par un grand refus, celui de la colonisation du territoire, de l’invasion, de l’effacement du peuple indigène et de sa culture ; et, à l’échelle de cette manifestation, nous consentirions à l’effacement que nous refusons de toutes nos forces à l’échelle de la nation ? Impossible. Nous participerons donc à cette manifestation, nous appelons à y participer, et nous espérons qu’elle gardera ses caractères originaux et eux seuls, parmi lesquels le refus de la substitution ethnique et culturelle, l’une entraînant l’autre nécessairement.
L’humoriste a ajouté : « Ne vous fiez pas aux rumeurs comme quoi la manif serait anti-islam ! C’est faux ! » La présence de ses soutiens pourrait-elle déboucher sur des heurts, des violences entre manifestants ?
J’espère bien que non, par exemple ! S’il y a violence elle ne sera pas de notre fait, en tout cas ! L’In-nocence porte la non-violence dans son nom même. C’est parce que nocence et remplacisme, ou si vous préférez délinquance et changement de peuple, violence et substitution ethnique, ont partie liée qu’elle les combat du même élan. Et puis nous avons au moins un thème commun, les dieudonnistes et nous — il devrait nous empêcher, une après-midi durant, de nous taper dessus : le combat pour la liberté d’expression, que les mesures prises contre Dieudonné servent à restreindre encore.
Pourquoi, à votre avis, les organisateurs de la manifestation n’ont-ils pas réagi à cette annonce de Dieudonné ? Êtes-vous d’accord avec l’argument de Béatrice Bourges selon lequel “plus on parlerait d’eux, plus ils auraient envie de venir” ?
Béatrice Bourges a montré beaucoup de sagesse et de fermeté dans cette affaire. Elle a rassemblé avec une rare maîtrise les énergies désemparées par l’horrible ambiguïté qu’on voyait poindre. Sa position telle que vous la rappelez est à peu près celle de notre ami Coûteaux : Dieudoquoi ?
En même temps, l’appel de Dieudonné à manifester pourrait être efficace pour les organisateurs : il compte de nombreux fans…
La question est de savoir si ses fans sont hostiles au Grand Remplacement ou bien s’ils l’encouragent au contraire, voire le constituent. Je ne sais pas quelle est la proportion parmi eux des dits “antisionistes”, mais il faut rappeler que les formes modernes les plus virulentes de l’antisémitisme sont étroitement liées au Grand Remplacement — ce qui a contribué, d’ailleurs, à amener la communauté juive, et même nombre de ses intellectuels, à réviser radicalement leurs positions jadis ardemment immigrationnistes, souvent, multiculturalistes, remplacistes. Les temps ont bien changé, sur ce point : d’où de précieuses alliances inédites, heureux effets marginaux de catastrophes incontestables et liées, la conquête coloniale en cours et les résurgences d’antisémitisme qu’elle entraîne.
Bien sûr que cela me gêne. Cela me gêne affreusement. Et cela gêne à tel point les deux organisations dont je suis le président, le mouvement du NON (au Changement de Peuple et de Civilisation) et le parti de l’In-nocence que l’une et l’autre ont ressemblé, pendant quelques jours, au fameux déjeuner de famille dessiné par Caran d’Ache, au moment de l’affaire Dreyfus : « Ils en ont parlé ! ». Mais cette fois on avait d’excellents arguments des deux côtés. Les uns disaient que le combat contre le Grand Remplacement serait sali à jamais par ce voisinage, même totalement involontaire et aussi peu désiré que possible ; et même qu’il ne s’en relèverait pas. Les autres rappelaient que nous figurions parmi les premiers organisateurs de cette journée, que j’assistais à la réunion du 21 novembre dernier qui l’avait mise sur pied, que c’était en quelque sorte notre manifestation, et que nous n’avions pas à nous laisser expulser d’elle par des ajouts parasites, si indésirables soient-ils. C’est cet argument-là qui l’a emporté : le NON et l’In-nocence sont unis par un grand refus, celui de la colonisation du territoire, de l’invasion, de l’effacement du peuple indigène et de sa culture ; et, à l’échelle de cette manifestation, nous consentirions à l’effacement que nous refusons de toutes nos forces à l’échelle de la nation ? Impossible. Nous participerons donc à cette manifestation, nous appelons à y participer, et nous espérons qu’elle gardera ses caractères originaux et eux seuls, parmi lesquels le refus de la substitution ethnique et culturelle, l’une entraînant l’autre nécessairement.
L’humoriste a ajouté : « Ne vous fiez pas aux rumeurs comme quoi la manif serait anti-islam ! C’est faux ! » La présence de ses soutiens pourrait-elle déboucher sur des heurts, des violences entre manifestants ?
J’espère bien que non, par exemple ! S’il y a violence elle ne sera pas de notre fait, en tout cas ! L’In-nocence porte la non-violence dans son nom même. C’est parce que nocence et remplacisme, ou si vous préférez délinquance et changement de peuple, violence et substitution ethnique, ont partie liée qu’elle les combat du même élan. Et puis nous avons au moins un thème commun, les dieudonnistes et nous — il devrait nous empêcher, une après-midi durant, de nous taper dessus : le combat pour la liberté d’expression, que les mesures prises contre Dieudonné servent à restreindre encore.
Pourquoi, à votre avis, les organisateurs de la manifestation n’ont-ils pas réagi à cette annonce de Dieudonné ? Êtes-vous d’accord avec l’argument de Béatrice Bourges selon lequel “plus on parlerait d’eux, plus ils auraient envie de venir” ?
Béatrice Bourges a montré beaucoup de sagesse et de fermeté dans cette affaire. Elle a rassemblé avec une rare maîtrise les énergies désemparées par l’horrible ambiguïté qu’on voyait poindre. Sa position telle que vous la rappelez est à peu près celle de notre ami Coûteaux : Dieudoquoi ?
En même temps, l’appel de Dieudonné à manifester pourrait être efficace pour les organisateurs : il compte de nombreux fans…
La question est de savoir si ses fans sont hostiles au Grand Remplacement ou bien s’ils l’encouragent au contraire, voire le constituent. Je ne sais pas quelle est la proportion parmi eux des dits “antisionistes”, mais il faut rappeler que les formes modernes les plus virulentes de l’antisémitisme sont étroitement liées au Grand Remplacement — ce qui a contribué, d’ailleurs, à amener la communauté juive, et même nombre de ses intellectuels, à réviser radicalement leurs positions jadis ardemment immigrationnistes, souvent, multiculturalistes, remplacistes. Les temps ont bien changé, sur ce point : d’où de précieuses alliances inédites, heureux effets marginaux de catastrophes incontestables et liées, la conquête coloniale en cours et les résurgences d’antisémitisme qu’elle entraîne.
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