Dans les bureaux du monde, un journaliste est sorti triomphant de son bureau en hurlant "cette fois on les tient !", en parlant du présumé coupable de l'attentat de Norvège.
"Les", ce ne sont pas les islamistes – sauf information contraire à venir. "Les" ce sont les blancs, les catholiques, l'extrême droite, tout ce que la gauche déteste.
"Les" c'est l'extrême droite, la bête noire de l'extrême gauche – dont l'idéologie est pourtant si proche : mépris de la démocratie, repli économique, jalousie de la puissance des Etats Unis, peur du progrès, jalousie des juifs, haine d'Israël, dictature par la peur et la privation des libertés.
Vous l'avez remarqué : la présomption d'innocence dont ils ont, scandalisés et ivres de rage, exigé le respect pour Strauss Kahn s'est subitement dissipée dans les airs quand ils ont pu écrire en gros titre : "suspect proche des milieux d'extrême droite". Le suspect est "conservateur" et "chrétien", pour le Monde, ben voyons. Pour Libération, il est "fondamentaliste chrétien" – la ficelle est grosse. Michel Garroté révèle qu'il est, en fait, franc-maçon, mais ça ne fait pas un bon coupable. Ca ne sert pas l'idéologie des journalistes. Ejecté le franc-maçon, le suspect sera "fondamentaliste chrétien" ont-ils décrêté.
Le goût du sang a fait perdre tout repère à ces vampires : ils tiennent le suspect idéal. Ce sera donc la une des médias. Lynchons le chrétien blanc ! Tous, dans ces rédactions anti-mondialistes et tiers-mondistes sont si méprisant d'eux mêmes, des blancs, de la religion de leurs parents catholiques, qu'ils se sont jetés sur l'identité du suspect : même pas un musulman ! L'affaire est trop belle…
Les vrais extrémistes de droite du monde moderne ont beau être les islamistes, qu'importe, le cliché du blanc raciste coupable par nature n'est pas éculé.
Je dois être trop naïf. Presque cent morts, des ados, je pensais que les médias feraient une pause, qu'ils respecteraient. Non. Ils n'ont pas évolué depuis la fin du 19e siècle, lorsqu'un chef des ventes aux messageries hurlait " Les gens aiment pas lire… Gueulez du scandale, la mort subite d'une célébrité, un beau crime et vous les verrez partir vos exemplaires…"
Comme à leur habitude, les journalistes se contrefoutent de savoir qui est tué. Ce qui compte, c'est qui a tué. Des chrétiens sont massacrés en Cote d'Ivoire ? Ca ne dépassera pas les quelques lignes car les bouchers sont les musulmans de Ouattara. Bashar al Assad massacre son peuple ? Ca se passe entre musulmans : quatrième page. Des palestiniens égorgent toute une famille juive et leurs enfants en bas âge ? Trois lignes. Des jeunes soldats israéliens en état de légitime défense tuent neuf terroristes déguisés en humanistes : gros titres dans tous les journaux. Toutes les télévisions font la une des JT dénoncent la barbarie juive.
Ainsi vont les journalistes, tels des charognards. Aujourd'hui la photo du suspect sera en première page de tous les médias, pour bien montrer qu'il est blanc. Ils ne montrent pas celle des terroristes musulmans. Aujourd'hui le mot terroriste sera plus utilisé que pour les vrais terroristes, islamistes (c'est devenu un pléonasme). Ceux là ont été rebaptisés "militants".
Personne n'évoque l'idée que le suspect est probablement un dément – ce serait diminuer sa responsabilité, et le criminel blanc est forcément responsable.
Imaginez leur démence si les victimes avaient été musulmanes, ou pire, si le suspect était juif…
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© Jean-Patrick Grumberg pour Drzz.fr
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