Un commentaire de l’orientaliste à l’Institut des évaluations stratégiques et de l’analyse Sergueï Demidenko :
Là il faut prendre en considération la personnalité de M. Assad. Quand il venait au pouvoir en 2000, il a ordonné de retirer tous ses portraits des rues et des places, en promettant une autre ligne politique, sans un culte de la personnalité. Des fois il est enclin à des actions un peu affectées. D’autre part, il cherche à réagir dans le cadre de la guerre informationnelle qui est actuellement menée contre la Syrie. Son atout est qu’il avait toujours un faible pour l’Internet. Et quand il accédait au pouvoir, il disait que la promotion de nouvelles technologies, l’instruction feront de la Syrie une grande puissance asiatique.
Or cette prédilection a joué finalement un mauvais tour à M. Assad. Puisque, comme dans d’autres pays de la région, le virus du « printemps arabe » s’est propagé précisément par le truchement des réseaux sociaux. A la fois l’armée syrienne doit faire face à des combattants bien formés, et non à des civils, comme le cherche à faire accroire l’opposition. Et on ne sait pas toujours quand et, ce qui est plus important, quelles armes les Nord-Américains vont-ils livrer aux rebelles, met en relief Sergueï Demidenko :
Cela devient tout simplement anecdotique. D’abord, les Etats-Unis ont pris la décision qu’ils livreraient des armes à l’opposition syrienne, puis l’ont désavouée, ensuite sont revenus à leur décision. Idéologiquement la position des Etats-Unis se résume à présent à ce qu’ils doivent s’exprimer de quelque façon à propos de ce qui se passe.
Pour cette raison précisément Washington continue d’insister sur une thèse absolument paradoxale, en se prononçant pour la convocation d’une conférence de paix à Genève, pour les méthodes politiques de règlement de la crise, et … en même temps en faveur d’une assistance militaire à l’opposition.
 En armant l’une des parties prenantes du conflit, et violant par là-même le communiqué signé à Genève, les Etats-Unis continuent de dénoncer la « coopération de la Russie avec le régime de Bachar al-Assad ». C’est ainsi que sont interprétées les livraisons d’armes de défense à la Syrie dans le cadre de vieux contrats.