Des groupes jihadistes liés au réseau Al-Qaïda ont
pris en otages environ 200 civils kurdes après de violents combats avec des
combattants kurdes dans deux villages du nord-est de la Syrie, pays en proie à
la guerre, a rapporté une ONG syrienne mercredi.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme
(OSDH), "les combattants du front Al-Nosra et de l'Etat islamique en Irak
et au Levant (EIIL) ont pris le contrôle du village de Tall Aren dans la
province d'Alep et assiègent un autre village proche, Tall Hassel. Ils
retiennent en otages environ 200 civils parmi les habitants des deux
villages", a précisé dans un communiqué.
Selon le président de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane,
les jihadistes ont emmené ces civils dans un lieu non précisé et on ignorait
dans l'immédiat les intentions des assaillants à leur égard et leurs exigences
pour les libérer.
Les combats dans les deux villages kurdes ont
"éclaté dimanche à l'aube après l'appel d'un des chefs de l'EIIL à aller
affronter la brigade kurde" relevant de l'Armée syrienne libre (ASL), la
principale composante de la rébellion, a précisé M. Abdel Rahmane.
Les jihadistes ont alors lancé un assaut contre le
siège d'un bataillon de cette brigade à Tall Hassel tuant son chef, a-t-il
précisé à l'AFP. L'assaut a provoqué de violents combats entre kurdes et
jihadistes dans les deux villages qui ont coûté la vie jusqu'à mercredi à
"16 kurdes dont 11 combattants" et à 10 jihadistes dont un dirigeant
d'Al-Nosra, selon l'OSDH.
Depuis deux semaines, de violents combats opposent
dans le nord et le nord-est syrien les jihadistes aux combattants kurdes qui
ont réussi à chasser les islamistes de plusieurs secteurs, le plus important
étant la localité de Ras al-Aïn, à la frontière turque.
A Damas, six employés ont été tués et 19 autres ont
été blessés lorsqu'un obus de mortier "tiré par des terroristes
(rebelles)" a touché le bus qui les transportait vers ce centre à Barzé,
selon l'agence officielle Sana.
Dans la province de Damas, deux notables syriens
qui faisaient office de médiateurs entre loyalistes et insurgés ont été
assassinés à Zabadani, selon Sana et l'OSDH qui s'appuie sur un large réseau de
militants et sources médicales en Syrie. Sana a indiqué qu'ils ont été abattus
par "des terroristes".
Dans le nord du pays, où l'armée perd du terrain,
des combats ont éclaté à la périphérie de Khan al-Assal, localité près d'Alep
capturée par les insurgés et que le régime tente de reprendre. C'est dans cette
localité que régime et rébellion se sont mutuellement accusés en mars d'avoir
utilisé des armes chimiques.
Le régime assoit de son côté son pouvoir notamment
à Homs (centre), où ses troupes, appuyées par le Hezbollah libanais, ont repris
lundi le quartier clé de Khaldiyé après un mois de violents bombardements
aériens qui ont laissé le secteur en ruines.
Alors que le conflit a aussi une dimension
confessionnelle -les rebelles en majorité sunnite et le clan Assad est alaouite
appuyé par le Hezbollah chiite-, le chef d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, a
qualifié le Hezbollah d"exécutant du projet iranien en Syrie", en
référence au soutien indéfectible de l'Iran chiite à Damas.
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