L’agence de presse Fars appartenant au Corps des Gardiens de la Révolution Islamiste (CGRI) a titré une menace en une, dimanche 6 novembre : quatre missiles iraniens peuvent détruire le petit Israël, se vante le journal dans la première réaction de Téhéran au flot de reportages conflictuels au sujet d’une possible attaque israélienne contre les sites nucléaires iraniens. Cependant, les dirigeants de l’Iran sont divisés sur la façon d’évaluer le sérieux d’une menace israélienne ou américaine contre leur programme nucléaire et cela se reflète dans leurs différents médias…
Les sources iraniennes de Debkafile ont identifié le rédacteur du récit de FARS, comme étant Saad-Allah Zarey, son commentateur militaire principal, un comparse du Guide Suprême, l’Ayatollah Ali Khamenei. Il a souligné que les quatre missiles capables de provoquer un million de pertes à l’entité sioniste, serait conventionnels.
Selon ces sources, l’expérience de la guerre du Golfe démontre que ce nombre de missiles ordinaires ne sont pas en capacité de provoquer rien de tel que les dégâts calculés par le rédacteur. La seule chose à laquelle Zarey pourrait faire référence, c’est à la rumeur persistante qui s’est répandue à la périphérie des cercles de renseignements occidentaux, depuis 2005, disant que lors de l’éclatement de l’Union Soviétique, Téhéran aurait mis la main sur des missiles de croisière nucléaires au marché noir, en provenance d’Ukraine et entre 3 et 5 supplémentaires, venant du Belarus.
DEBKAfile cite un reportage de la BBC, du 18 mars 2005 : “ Des trafiquants d’armes ukrainiens ont vendu clandestinement 18 missiles de croisière à capacité nucléaire à l’Iran et à la Chine, en 1999-2001, a déclaré le procureur-général d’Ukraine. Les missiles Kh-55 de l’ère soviétique – connus aussi comme X-55s- ont une portée maximale de 2.500 kms. Ils sont projetés à partir de bombardiers à longue distance. Le Kh 55, connu en Occident sous le nom de 1S-15, est conçu pour transporter une tête nucléaire d’un rendement de 200 kilotonnes. Nos sources militaires ajoutent qu’avec ces missiles entre les mains, les avions de guerre iraniens pourraient bombarder Israël depuis une distance de 1.200 kms, sans même quitter leur propre espace aérien.
Le procureur-général ukrainien avait affirmé à l’époque, que les missiles n’étaient pas exportés avec leurs têtes nucléaires.
Cependant, nos sources citent des renseignements occidentaux qui soupçonnent que Téhéran ait, effectivement, obtenu ces têtes nucléaires du Belarus ou, de la part de trafiquants d’armes non-conventionnelles, basés dans les Républiques musulmanes qui faisaient partie de l’URSS jusqu’aux années 1990. Et, effectivement, le reportage de Fars n’a pas spécifié si ces missiles « conventionnels » pourraient ou non véhiculer des têtes nucléaires.
Saad-Allah Zarey décrit Israël comme si petit et vulnerable que même 100 bombes israéliennes ne pourraient pas créer de dommages substantiels à l’Iran, dont la superficie est 80 fois plus étendue, alors que lors d’une attaque de missiles, Israël ne disposerait pas de suffisamment de temps pour rassembler ses défenses. Par conséquent, conclut-il, les risques qu’Israël ou les Etats-Unis ne lancent une opération militaire contre l’Iran sont minces.
La publication la plus radicale en Iran, Kayhan, trouve, dans son éditorial de dimanche, qu’Israël est trop faible et l’Amérique trop exténuée pour faire trop de dé dégâts en Iran. L’expérience passé a démontré, de façon consistante, que la pression extérieure rendait l’Iran plus fort, développe ce journal. L’Iran viendra à bout de toutes ces menaces et sanctions, comparées à « la défaite d’Israël dans sa guerre de 33 jours contre le Hezbollah » et des « défaites américaines en Irak et en Afghanistan ».
Cependant, un autre journal contrôlé par l’Etat, Tehran Emrooz, prend le contre-pied. Son rédacteur éditorial conseille de ne surtout pas sous-estimer les chances d’un assaut militaire américain. Selon cette publication, Washington se prépare à une frappe de « choc et d’effroi [plutôt : terreur mêlée d’admiration »] » sur l’Iran, tout en renforçant, en même temps, les sanctions.
Un autre éditorial, dans Shraq, est d’accord pour dire que les “plans de l’ennemi” ne devraient pas être pris avec légèreté. Alors que ces commentaires reflètent le débat en cours parmi les diverses factions u sein du régime iranien, face à la probabilité d’une attaque, aucun responsable iranien ne s’est, jusqu’à présent, avancé sur une position définitive.
Dimanche, l’Ayatollah Khamenei a envoyé un message de salutation aux pèlerins iraniens à la Mecque, mais n’a pas fait mention du problème nucléaire, sauf pour mettre en garde sur les « périls et ennemis » en attente, pour la République islamique. Et le Ministre de la Défense Ahmad Vahidi, de même, a tenu sa langue sur ce sujet, lors d’un discours qu’il a prononcé dimanche à Téhéran.
DEBKAfile Reportage exclusif 6 novembre 2011
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