Damas a été dimanche, pour la première fois depuis le début du soulèvement en Syrie, le théâtre d'une attaque des adversaires au régime.
Les opposants demandent le départ du président Bachar al Assad, qui répète dans un entretien diffusé samedi soir qu'il ne cèdera pas aux pressions internationales, alors que l'ultimatum fixé par la Ligue arabe a expiré.
Au moins deux roquettes ont été tirées à l'aube sur l'un des sièges du parti Baas au pouvoir depuis 1963 en Syrie, ont rapporté des habitants.
L'Armée syrienne libre, composée de déserteurs et basée en Syrie, a revendiqué l'attaque.
"La place où est situé le siège local du parti Baas a été bouclée par la police. Mais j'ai vu de la fumée s'élever du bâtiment et des camions de pompiers", a dit un des témoins qui a requis l'anonymat.
Cette attaque n'a pu être vérifiée de manière indépendante, la Syrie ayant expulsé la plupart des journalistes indépendants.
Mercredi, l'Armée syrienne libre a mené une première attaque d'envergure contre le gouvernement en tirant au lance-roquette et à la mitrailleuse sur une installation des services de renseignements de l'armée de l'air.
Quatorze personnes ont été tuées samedi par les forces de sécurité, selon l'Observatoire syrien pour les droits de l'homme au lendemain de la mort de 25 civils dans des affrontements avec l'armée.
Dans un entretien accordé au Sunday Times, Bachar al Assad a une nouvelle fois défié la communauté internationale en promettant de ne pas céder à l'ultimatum de la Ligue arabe.
L'organisation panarabe, qui a suspendu Damas de ses instances et menacé de sanctions, avait laissé à la Syrie jusqu'à samedi pour appliquer le plan de paix qui prévoit notamment un retrait des troupes déployées dans plusieurs villes du pays.
"LA SYRIE NE PLIERA PAS"
La Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et plusieurs pays arabes espèrent soumettre mardi prochain au vote de l'Assemblée générale de l'Onu une résolution condamnant la Syrie pour la répression de l'opposition.
La Turquie, qui a coupé les ponts avec son ancien allié, élaborerait pour sa part des plans en vue de l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne pour protéger les civils en cas de durcissement de la répression.
Bachar al Assad estime que "le conflit continuera et la pression pour soumettre la Syrie aussi."
"Cependant je peux vous assurer que la Syrie ne pliera pas et qu'elle continuera à résister à la pression dont elle fait l'objet", poursuit le président.
Les Syriens pourront s'exprimer lors des élections législatives qui se tiendront en février ou mars et qui donneront naissance à un parlement et une nouvelle constitution, assure-t-il.
"En tant qu'Etat, notre politique n'est pas d'être cruels envers les citoyens", affirme-t-il.
Selon l'Onu, la répression des manifestations antigouvernementales a fait plus de 3.500 morts depuis mi-mars. Bachar al Assad, qui impute les troubles à des "groupes terroristes armés" soutenus par l'étranger, fait pour sa part état de 619 morts et de 800 forces gouvernementales tuées.
"Mon rôle en tant que président, et c'est mon obsession quotidienne, est de savoir comment mettre un terme à ce bain de sang causé par des terroristes armés qui oeuvrent dans plusieurs régions", dit Bachar al Assad.
Marine Pennetier et Clément Guillou pour le service français
En route vers le bain de sang!
http://www.lepoint.fr/fil-info-reuters/fin-de-l-ultimatum-a-la-syrie-le-parti-baas-attaque-a-damas-20-11-2011-1398130_240.php
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