Aujourd’hui, les médias clament leur foi dans la nation recomposée grâce à l’apport des immigrés. Pourtant, jamais un mot n’est prononcé (si ce n’est pour les mépriser) sur ces étrangers devenus fils de France non par le sang reçu mais par le sang versé.
Il y a 150 ans, jour pour jour, une des pages de gloire les plus admirables de l’Armée française se déroulait au Mexique. Le 30 avril 1863, une compagnie de Légion de 62 hommes et 3 officiers résiste à 2.000 cavaliers mexicains dans l’hacienda de Camerone pendant onze heures. Tous, reprenant le serment de leur chef, le capitaine Danjou, tombent plutôt que de se rendre. Après avoir tiré leurs dernières cartouches, la poignée de survivants charge à la baïonnette pour aller au devant de la mort. Trois seulement survivront, épargnés par le colonel mexicain Milan impressionné par tant de bravoure.
Depuis, tous les ans, partout dans le monde où se trouve un légionnaire, la Légion étrangère commémore ce fait d’arme par la lecture du récit de cette bataille.
Vague après vague, ces immigrés se battent avec honneur et fidélité pour la France et leurs officiers depuis plus de 180 ans.
Ils ne sont pas là pour le RSA, ils ne sont pas là comme clandestin pour trouver un petit boulot, ils ne sont pas là pour profiter du système, ils n’ont pas trois femmes et ne réclament pas, pour leurs enfants, de parler leurs langues natales dans les écoles. Ils sont là pour obéir, se battre et, si on leur en donne l’ordre, donner leur vie. Avec 20.000 morts, la Légion est le corps de l’Armée française qui a donné le plus à notre Patrie.
On devrait n’avoir que respect pour ces soldats à qui le général de Négrier, en 1884, lancera : « Légionnaires, vous êtes soldats pour mourir. Je vous envoie là où l’on meurt ! »
Pourtant, chaque fois qu’un crime se produit, dans lequel un légionnaire ou un ancien légionnaire est impliqué, les journalistes ne manquent pas de préciser avec délectation son corps d’origine. Ceci contraste avec les articles publiés lors de l’arrestation d’un jeune issu de l’immigration. Pour lui, on change le prénom en Alex ou Hugo sans préciser son origine mais en évoquant les circonstances atténuantes. Si un immigré est victime d’un meurtre, les quotidiens étalent en première page l’horreur du drame et les pleurs de la famille. Normal me direz vous ! Mais alors pourquoi, lorsqu’il s’agit d’un simple légionnaire comme Harold Vormezeele tué dernièrement au Mali, un court article au fin fond des pages intérieures suffit ?
Il faut trois ans à un légionnaire pour demander sa naturalisation. N’importe quel étranger ayant vécu en France l’obtient en cinq ans. Deux petites années supplémentaires seulement…
Alors, quand cette année vous les verrez, le 14 juillet sur les Champs Élysées, défiler au pas lent de la Légion en chantant « Le Boudin », n’oubliez pas qu’ils meurent pour que d’autres fils de France puissent vivre en paix depuis près de deux siècles. Et dites-vous que ces képis blancs, dignes et fiers, fidèles à leur pays d’adoption, sont toujours prêts à donner leur vie pour ce petit coin de terre que certains voudraient gommer de l’histoire.
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