mercredi 3 avril 2013

Selon un rapport secret de la DGSE, l’attaque terroriste du complexe gazier d’in Amenas a été financée par l’Arabie Saoudite

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Un document confidentiel publié par Russia Today (1) et repris par de nombreux sites algériens révèle que l’attaque terroriste contre le site gazier d’in Amenas suivi par une sanglante prise d’otage qui a coûté la vie à 37 otages et 29 terroristes, a été commandité par un des grands « amis » de la France, l’Arabie Saoudite.
L’information est parvenue à Russia Today après que le compte email chez AOL de Sidney Blumenthal, journaliste américain, ancien assistant et conseiller spécial du président Bill Clinton, a été piraté par un hacker du nom de Guccifer (la lettre G sur les documents), et que ce dernier a fait parvenir les emails, après les avoir converti en fichiers images que nous publions ici, au média russe.
Interrogé, Sidney Blumenthal n’a ni confirmé ni démenti le piratage de son compte email, et son fils Max Blumenthal, également journaliste, a affirmé à RT (Russia Today) que son père ne ferait aucun commentaire. Selon RT, AOL a en revanche admis que le compte email de Sidney Blumenthal a été compromis.
Selon ces emails, la DGSE a révélé, dans une note, avoir la certitude que des fonds de « riches saoudiens sunnites » ont financé le groupe terroriste qui a perpétré l’attaque d’In-Amenas, et probablement celle de l’ambassade des Etats Unie de Benghazi qui a coûté la vie à l’ambassadeur Chris Stevens et trois de ses aides.
Ce financement a été rendu possible grâce à l’entremise des groupes terroristes libyens, formellement identifiés dans les documents de la DGSE piratés dans la boîte email de Blumenthal, d’après lesquels les fonds saoudiens ont été fournis à des contacts d’Al Qaïda au Maghreb (AQMI) résidant en Europe du sud. Ces derniers ont ensuite fait transiter ces sommes d’argent aux cellules d’AQMI en Mauritanie. C’est avec ces financements saoudiens qu’un groupe islamiste en Libye a pu organiser l’attaque terroriste contre le consulat américain de Benghazi et que Mokhtar Belmokhtar, le cerveau de l’opération, a financé l’achat du matériel militaire et le recrutement des djihadistes.
 
Selon les documents, les fonds saoudiens ont été versés à Mokhtar Belmokhtar début 2013, soit quelques jours seulement avant l’attaque d’In Amenas, alors que les autorités algériennes et internationales s’accordent pour penser que l’opération a été préparée de longue date.
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Dans un autre email également piraté, daté du 18 janvier et adressé à « Hillary », on apprend que le President Abdelaziz Bouteflika « a été surpris et désorienté par l’attaque [d'In-Amenas]« , car son gouvernement avait passé « un accord très secret avec Belmokhtar” un an plus tôt. “Selon cet accord, Belmokhtar devait concentrer ses opérations sur le Mali, et occasionnellement, après accord avec la sécurité extérieure algérienne, attaquer des intérêts marocains attack dans le Sahara occidental, où se situent des territoires disputés avec l’Algérie.”
« Selon les informateurs, les services de sécurité algériens craignent que l’attaque du 17 janvier marque le retour de la guerre civile qui a duré 20 ans, et ils ont donné l’ordre de régler la situation [des otages] avec la plus grande force. Le sort des otages était une considération très secondaire dans cette décision. »
Quelques jours après la prise d’otages, Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE, pointait du doigt, dans une interview à Marianne (3), « l’ambigüité des puissances occidentales vis-à-vis de pays, soutiens financiers de ces groupes islamistes. » Il expliquait que « le Qatar est en concurrence directe avec l’Arabie Saoudite dans ce soutien aux groupes islamistes. C’est à qui donnera le plus d’argent. »
A la lumière des révélation de Russia Today, la conclusion de l’ancien chef de la DGSE résume bien l’incohérence et la rigidité dogmatique de la politique islamique de la France : « Nous nous indignons de l’absence de démocratie en Tunisie ou ailleurs, mais rien sur l’Arabie Saoudite ou sur le Qatar. Le problème est d’abord chez nous, nous nous engageons dans des conflits contre des groupes islamistes en partie financés par des pays que nous traitons comme des alliés … »
© Albert Bertold pour www.Dreuz.info

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