Photo : RIA Novosti
Il se balade dans le paysage, à bord des camions ou dans les wagons ferroviaires d’où il peu émerger en l’espace de 45 secondes se mettant en position d’attaque. Les militaires otaniens se plaisent aussi à l’appeler « mini arme de dissuasion conventionnelle ». Et a fortiori ils ont raison. C’est qu’Iskander sait réaliser les meilleures performances au monde pour sa furtivité et invulnérabilité. Créé à Kalouga, patrie du grand scientifique russe Tsiolkovski, père de la théorie du déplacement dans l’espace à renommée mondiale, ce missile fut l’enfant d’un ingénieur russe portant lenom de famille éloquent Nepobedimyï ce qui veut justement dire en russe Invulnérable. Sa création se caractérise par plusieurs trouvailles des plus révolutionnaires, à savoir : un verrouillage de cible qui n’a pas son pareil au monde. L’Iskander peut être téléguidé par satellite, mais si besoin est, il sait comparer la géographie qui se présente à son optique à celle qui avait été insérée dans son ordinateur de bord. En cas de perte de contrôle avec le satellite ou le centre opérationnel qui l’assiste jusqu’au bout, il agit de son propre chef, en complète autonomie. Qui plus est, sa tête mirvée explose en leurres et plusieurs têtes de frappe qui peuvent être conventionnelles ou nucléaires. Il est également notoire que la vitesse de l’Iskander et son attitude en vol le rendent pratiquement inattaquable lorsqu’il suit sa trajectoire quasi balistique.
La furtivité est couplée avec une vitesse exceptionnelle de l’ordre de 260 mètres par seconde avec une manœuvrabilité lui permettant de changer d’altitude et de direction pour échapper aux intercepteurs ce qui le rend pratiquement invulnérable à cause des angles que le missile-neutralisateur devrait épouser pour atteindre l’Iskander. Monté sur un camion banalisé, à raison de 2 joujoux sur chaque plateforme, ce tueur de silos de lancement immobiles peut aller très loin.
Certains stratèges américains le croyaient opérationnel à 250 kilomètres de distance. Quelle ne fut leur surprise à la découverte qu’il pouvait frapper à 500 kilomètres, c’est-à-dire atteindre Berlin à partir de Kaliningrad. Pour corser la dose, je dirais qu’une version de l’Iskander peut aller bien au-delà, jusqu’à 2300 kilomètres à partir de la base de son lancement ce qui expose à ses frappes presque tout l’espace européen. Et on reste toujours dans le domaine du conventionnel.
Le déploiement de cette arme suit la même logique que celle qui a été épousée par les Russes dans les années 60 lorsque Kennedy a mis les missiles transcontinentaux Zeus dans leurs silos en Turquie. Le leader soviétique a tout de suite fait du tac au tac en mettant un contingent armée à Cuba où il est resté jusqu’aux années 90. Comme on le voit, il y a déjà 50 ans, l’URSS ne faisait que répondre à la provocation américaine mais là au moins il y avait une excuse : la Guerre Froide, l’Empire du Mal et toutes les craintes que cela pouvait exacerber ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.
Le message adressé par Poutine à ses homologues occidentaux est clair : ne convoitez pas l’espace russe et le continent vivra en paix, car compte tenu de toutes les initiatives lancées dernièrement par l’OTAN et Washington en première ligne, on se croirait en pleine Guerre Froide aux allures néocoloniales du Mali et de la République Centrafricaine jusqu’à l’Ukraine.
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