Après le sud du continent, c’est au tour du Royaume-Uni d’organiser des banques alimentaires et des soupes populaires pour les plus démunis.
L’Europe a faim. C’est une enquête réalisée en Grande-Bretagne qui vient rappeler que la crise est toujours bien présente dans de nombreux pays. Une lettre envoyée la semaine dernière au «British Medical Journal» par une association de médecins fait état de l’accroissement alarmant du nombre de personnes hospitalisées pour malnutrition: elles étaient 5400 l’an dernier, soit presque deux fois plus qu’en 2008 quand la crise des subprimes a frappé le Royaume-Uni et ses 60 millions de sujets.
Pour ces médecins, ces chiffres ne sont qu’indicatifs. La véritable mesure de la pauvreté se fait par le recensement des personnes ayant besoin d’une aide alimentaire. Elles ont été plus de 347 000 en 2012, contre 26 000 en 2008 (les chiffres de l’année actuelle ne sont pas encore connus). La faute en incombe à la crise, certes. Mais la politique de rigueur budgétaire qui l’accompagne est tout autant responsable de la hausse du chômage et de la baisse des revenus.
Certains habitants n’ont simplement plus les moyens de s’alimenter convenablement, dénoncent les organisations caritatives. Signe inquiétant, de plus en plus d’enfants se retrouvent précarisés. Les statistiques disponibles ne précisent pas combien ils sont, mais la presse a rapporté des témoignages de parents reconnaissant qu’ils n’ont plus les moyens de garantir à leur progéniture trois repas complets par jour.
Ces familles sont facilement repérables, il suffit de se rendre dans certains quartiers des grandes villes, où en périphérie où elles s’entassent dans des roulottes, faute d’appartements à la portée de leur porte-monnaie. «C’est horrible de voir des enfants sous-alimentés, car cela risque d’affecter leur développement et d’affaiblir leurs organes, tel le cœur, pour le restant de leur vie», estime le Dr David Taylor-Robinson, à l’origine de la lettre publiée lundi.
D’autres pays européens paient un lourd tribut à la crise.
GRÈCE Le pays le plus touché
La Fédération internationale des Croix-Rouge rappelle dans une étude publiée en novembre que la Grèce a été le pays le plus touché par la crise dans l’Union européenne.
L’insécurité alimentaire dans certaines régions dépasse 60% de la population, mais on n’a pas de chiffres pour l’ensemble du pays ayant le taux de chômage le plus élevé de l’UE, avec 27%.
ESPAGNE Cantines scolaires ouvertes même pendant les vacances
En Espagne, près de 22% des 47 millions d’habitants vivent actuellement sous le seuil de pauvreté. Dans un rapport, l’association caritative catholique Caritas précise avoir nourri, l’année passée, près d’un million d’Espagnols affamés, soit deux fois plus qu’en 2008. Quant à la Croix-Rouge, elle révèle avoir distribué de l’aide alimentaire à 1,2 million d’habitants en 2012 contre 0,5 million en 2009.
Les gens qui fouillent les poubelles sont tellement nombreux que celles de certains supermarchés sont fermées à clé pour éviter que les déchets soient ensuite éparpillés. Le pays a aussi été choqué d’apprendre que des dizaines d’écoles sont restées ouvertes durant les vacances d’été afin que des milliers d’enfants puissent recevoir au moins un repas complet quotidiennement à la cantine scolaire.
ITALIE La Croix-Rouge sur les dents
Parmi les pays où la sécurité alimentaire est la plus menacée, on trouve aussi la Péninsule. Avant 2012, la Croix-Rouge italienne ne distribuait pas d’aide alimentaire, mais, cette année-là, elle a dû nourrir plus de 378 000 habitants, et les chiffres de 2013 risquent d’être pires encore, en raison du chômage qui ne cesse d’augmenter.
AUTRICHE Des migrants affamés
Certains pays riches ne sont pas non plus épargnés. Par exemple, l’Autriche, où la Croix-Rouge a alimenté 150 000 personnes l’an dernier, contre 7500 en 2009. Ce ne sont toutefois pas les Autrichiens qui forment la majorité des démunis du pays, mais les migrants qui y viennent dans l’espoir de trouver un emploi.
FRANCE Les Restos du Cœur
En France, plus de 9 millions de personnes vivent au-dessous du seuil de pauvreté dont 4 millions viennent chercher de l’aide auprès des associations d’aide alimentaire, parmi lesquelles les Restos du Cœur.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire